Une situation qu’avait promis de réparer le Président français en décembre dernier, lors d’une rencontre officielle avec son homologue, Macky Sall. Le président de la République sénégalais, alors en visite d’Etat en France, avait indiqué en parallèle que la perspective d’une intervention du géant pétrolier français Total dans l’exploitation du pétrole off-shore sénégalais était un point «positif» pour le Sénégal. Faisant ainsi entrevoir que les deux dossiers étaient liés.
Désormais, certes, le lien se fait plus discret, mais il demeure bien réel.
Le Mouvement des entreprises de France (Medef)-international et le Conseil national du patronat (CNP) sénégalais ont ainsi affirmé cette semaine vouloir doper leur partenariat. Au-delà des secteurs dits «traditionnels», les deux organisations patronales souhaitent étendre leur collaboration dans les perspectives qu’entend offrir le Sénégal, notamment dans le pétrole et le gaz. Le pays offre désormais d’importants potentiels dans le domaine, dont notamment le français Total ne souhaite pas être écarté.
La rencontre a eu lieu en présence de représentants de l’Administration publique sénégalaise, du ministre du Travail, Mansour S, des experts de l’Agence chargée de la promotion des investissements et des grands travaux de l’Etat (APIX) et du bureau chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE).
«Le Cnp a convié à cette rencontre ses partenaires de l’administration ainsi que plusieurs chefs d’entreprise pour favoriser les échanges fructueux et les jointventures entre les hommes d’affaires du Medef international et du Cnp», a déclaré à cette occasion à la presse sénégalaise Baïdy Agne, le président du CNP. Tout en soulignant qu’en février dernier, lors des assises de l’entreprise, un symposium national avait été organisé sur la participation des nationaux dans des industries nouvelles. Parmi les arguments alors avancés figurait le fait que les entreprises sénégalaises n’étaient pas dotées de toutes les capacités requises pour explorer et exploiter le pétrole.
Baïdy Agne a néanmoins tenu à préciser que l’exploitation du gaz et du pétrole impliquait des métiers de génie civil, de BTP, de logistique pour lesquels les Sénégalais sont compétents. Mais les entreprises sénégalaises ne devront pas tarder à se positionner pour ne pas se faire rafler la part d’un gâteau fort convoité. Un des enjeux majeurs des discussions actuelles.
Le président du Cnp a par ailleurs rappelé que la France était le 1er investisseur au Sénégal avec un stock d’IDE de 1,7 milliard d’euros. Les entreprises françaises au Sénégal représentent près du quart du PIB et des recettes fiscales du pays. Désormais Baïdy Agne souhaite «plus de responsabilité et d’engagement» dans la «solidarité franco-sénégalaise». «C’est ainsi que nous pourrons renforcer nos avantages comparatifs respectifs par rapport au reste du monde et faire prévaloir nos intérêts au niveau des organisations de coopération régionaux et internationaux», a-t-il ainsi déclaré.
Au final, le Conseil national du patronat (CNP) a invité les hommes d’affaires français à investir davantage au Sénégal, dans des entreprises codirigées avec des opérateurs économiques locaux. Baïdy Agne déclarant que le Sénégal avait besoin d’un environnement économique «plus attractif de flux d’investissements directs français créateurs de richesses et d’emplois durables».
Patrice Fonlladosa, le président du comité Afrique du MEDEF International, s’est quant à lui félicité de la teneur des échanges entre le CNP et la délégation de 45 patrons représentant 37 entreprises françaises qu’il a conduit au Sénégal pour deux jours. Estimant le bilan de la réunion comme «très positif», il a invité les entreprises françaises à développer des partenariats avec celles du Sénégal. «Les entretiens que nous avons eus ce matin avec le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement sénégalais sont très encourageants car ils devraient permettre de replacer les entreprises françaises dans une situation très favorable au Sénégal», a-t-il souligné.
«Nous ne voulons pas venir faire des opérations et repartir. Nous voulons nous implanter à long terme au Sénégal et participer à la croissance du pays en soutenant l’emploi des jeunes, le transfert de technologies et l’investissement», a enfin ajouté Patrice Fonlladosa. Si «les secteurs sont multiples», il faut selon lui, surtout, investir dans l’énergie, les transports et l’agroalimentaire.
Cette rencontre intervient alors qu’en décembre dernier, Macky Sall avait déclaré lors d’un discours officiel à l’Elysée que le fait que Total veuille exploiter l’off-shore sénégalais constituait un point positif pour le Sénégal. Ajoutant toutefois que les conditions de cette intervention restaient à définir selon les dispositions du Code pétrolier sénégalais.
Le chef de l’Etat sénégalais s’exprimait ainsi dans le cadre de la signature d’un accord de coopération entre le Sénégal et Total pour le pétrole off-shore profond, accord signé par Momar Nguer de Total et Thierno Alassane Sall, ministre de l’Energie. A noter que depuis avril 2016, Momar Nguer- sénégalais- a été promu du poste de directeur Afrique-Moyen-Orient Marketing & Services au poste de directeur général de la branche Marketing & Services et membre du Comité exécutif du Groupe Total.
Macky Sall avait alors tenu à préciser que l’entrée de Total dans l’exploration du pétrole sénégalais ne remettait pas encore en cause les accords signés précédemment avec les autres firmes pétrolières.
Outre l’accord avec Total, le Sénégal et la France avaient alors également signé un protocole de 193 millions d’euros destinés à accompagner la réalisation du projet du Train express régional (TER), devant rallier Dakar au nouvel Aéroport International Blaise Diagne (50 km) qui devrait ouvrir ses portes dans les mois qui viennent.
«Le pétrole découvert au Sénégal intéresse la France»
En septembre 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait d’ores et déjà affirmé sans ambages dans le cadre d’une émission de la TV sénégalaise, «Questions directes», que «le pétrole découvert au Sénégal intéresse la France». Une déclaration prononcée à l’issue d’une visite officielle au Sénégal et l’annonce faite en janvier 2016 par le chef de l’Etat sénégalais de la découverte d’un important gisement de gaz naturel, dans une zone de prospection située dans la partie nord du permis de Saint-Louis offshore profond.
Cette découverte jugée significative est considérée comme le plus important gisement en Afrique de l’Ouest, car étant constituée d’une large structure répartie de part et d’autre de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, avec des réserves estimées à 450 milliards de m3. Elle fait suite à une découverte de la société Cairn Energy, datant de 2014 et consistant en un gisement de pétrole dans la zone de prospection de Sangomar offshore profond, à 1.427 mètres de profondeur, au large de Foundiougne, dans le centre-ouest du Sénégal.
Cairn Energy avait estimé ces réserves entre 250 millions et 2,5 milliards de barils, mais en août 2016, Cairn Energy a revu à la hausse les réserves du champ SNE, situé sur le bloc Sangomar Offshore Profond. Selon le groupe écossais, elles pourraient dépasser 2,7 milliards de barils.
Cairn Energy exploite trois blocs d’exploration pétrolière au Sénégal (Sangomar profond, Sangomar et Rufisque), dont il détient 40% des parts, aux côtés de l’australien FAR (15%) et de la compagnie nationale pétrolière sénégalaise Petrosen (10%) et de l’australien Woodside qui a récemment acquis les parts de l’Américain Conoco Philips (3%) au grand dam de FAR qui se prévaut d’un droit de préemption sur ces actifs.
Le Sénégal au cœur du projet gazoduc transafricain Nigeria/Maroc
Début décembre, dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de la présidence nigériane, le ministre des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a confirmé qu’un projet d’extension d’un gazoduc transafricain, qui ira du Nigeria au Maroc, pour se poursuivre jusqu’en Europe, était en discussion entre les deux pays. Confirmant ainsi l’information publiée par le site marocain spécialisé Economie-Entreprises.
Ce projet pourrait ainsi damer le pion à la Russie, principal fournisseur de gaz de l’Union européenne. Le chef de la diplomatie nigériane a par ailleurs indiqué qu’il s’agissait d’un pipeline destiné au transport de gaz qui allait «traverser toute la côte ouest africaine jusqu’au Maroc et éventuellement l’Europe».
Pour rappel, les autorités nigérianes ont déjà mis en place une pipeline gérée par la West African Gas Pipeline Company Limited (WAPCo), dont la vocation principale est d’assurer le transport du gaz naturel depuis le Nigeria vers les marchés du Bénin, du Togo et du Ghana. Le coût de ce gazoduc, opérationnel depuis 2010, et dont la construction avait débuté en 2005, est estimé à 974 millions de dollars.
L’objectif du projet de gazoduc entre le Maroc et le Nigeria serait donc d’étendre ce pipeline- lequel ne traverse actuellement que quatre pays (Nigeria, Bénin, Togo et Ghana)- vers le Maroc en passant par Dakar, la capitale sénégalaise. Le projet d’extension du pipeline vers le Sénégal a été validé par la CEDEAO (Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest).
En août 2016, à l’occasion de l’atelier sur la validation du rapport final provisoire relatif à l’étude de faisabilité pour l’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO) qui s’est tenu à Dakar, Mor Ndiaye Mbaye, directeur de Cabinet du ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables du Sénégal, a indiqué que «la diversification des sources d’énergies et le recours aux énergies propres répondant aux enjeux environnementaux constituaient un défi important» pour la région et pour le Sénégal en particulier.
Il avait ajouté que «les efforts déployés par le Sénégal pour améliorer sa situation énergétique ont permis entre autres de faire des découvertes importantes de gaz naturel, dont l’exploitation pourra permettre au pays de renforcer sa production d’électricité et d’exporter le gaz naturel vers les autres Etats de la région». Face à une telle opportunité pour le Sénégal, il a salué cette initiative de la CEDEAO qui permettra selon lui de renforcer le développement du secteur énergétique dans la région.
A noter qu’étaient présents à cet atelier de validation, des experts venus des pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sierra Léon, Togo et Sénégal. Tout le monde souhaitant profiter du gâteau…
Ce projet est d’ «autant plus justifié que notre région regorge d’importantes quantités de gaz naturel dont le Nigeria à lui seul détient 90% des recettes et 30% des réserves d’Afrique, sans oublier le Ghana et la Côte d’Ivoire qui sont déjà des producteurs-consommateurs de gaz naturel», a plaidé à cette occasion Morlaye Bangoura, commissaire en charge de l’énergie et des mines de la commission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
En vue de conforter ses propos, il a par ailleurs invoqué «les récentes découvertes d’importants gisements de gaz naturel au Sénégal, au Niger, de même que l’exploitation prochaine de nouvelles découvertes en Côte d’Ivoire et au Ghana laissent augurer d’un avenir prometteur pour cette source d’énergie dans notre région».
Selon Economie-entreprises, le Maroc a déjà pu obtenir l’adhésion de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest pour ce projet estimé à plusieurs milliards de dollars. Le média marocain affirmait alors également que Rabat et Abuja devaient signer prochainement un mémorandum d’entente pour la construction du gazoduc.
Mohammed VI semble ainsi devancer l’Algérie, pays qui a entamé en 2002 des négociations avec le gouvernement nigérian en vue d’un projet similaire à travers le Sahel. Mais le projet est toutefois demeuré lettre morte pour des raisons de financement et de sécurité.
Sources : Le quotidien, Le Soleil, APS, Seneweb, Presse marocaine
Auteur: Elisabeth Studer - leblogfinance - Webnews
Désormais, certes, le lien se fait plus discret, mais il demeure bien réel.
Le Mouvement des entreprises de France (Medef)-international et le Conseil national du patronat (CNP) sénégalais ont ainsi affirmé cette semaine vouloir doper leur partenariat. Au-delà des secteurs dits «traditionnels», les deux organisations patronales souhaitent étendre leur collaboration dans les perspectives qu’entend offrir le Sénégal, notamment dans le pétrole et le gaz. Le pays offre désormais d’importants potentiels dans le domaine, dont notamment le français Total ne souhaite pas être écarté.
La rencontre a eu lieu en présence de représentants de l’Administration publique sénégalaise, du ministre du Travail, Mansour S, des experts de l’Agence chargée de la promotion des investissements et des grands travaux de l’Etat (APIX) et du bureau chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE).
«Le Cnp a convié à cette rencontre ses partenaires de l’administration ainsi que plusieurs chefs d’entreprise pour favoriser les échanges fructueux et les jointventures entre les hommes d’affaires du Medef international et du Cnp», a déclaré à cette occasion à la presse sénégalaise Baïdy Agne, le président du CNP. Tout en soulignant qu’en février dernier, lors des assises de l’entreprise, un symposium national avait été organisé sur la participation des nationaux dans des industries nouvelles. Parmi les arguments alors avancés figurait le fait que les entreprises sénégalaises n’étaient pas dotées de toutes les capacités requises pour explorer et exploiter le pétrole.
Baïdy Agne a néanmoins tenu à préciser que l’exploitation du gaz et du pétrole impliquait des métiers de génie civil, de BTP, de logistique pour lesquels les Sénégalais sont compétents. Mais les entreprises sénégalaises ne devront pas tarder à se positionner pour ne pas se faire rafler la part d’un gâteau fort convoité. Un des enjeux majeurs des discussions actuelles.
Le président du Cnp a par ailleurs rappelé que la France était le 1er investisseur au Sénégal avec un stock d’IDE de 1,7 milliard d’euros. Les entreprises françaises au Sénégal représentent près du quart du PIB et des recettes fiscales du pays. Désormais Baïdy Agne souhaite «plus de responsabilité et d’engagement» dans la «solidarité franco-sénégalaise». «C’est ainsi que nous pourrons renforcer nos avantages comparatifs respectifs par rapport au reste du monde et faire prévaloir nos intérêts au niveau des organisations de coopération régionaux et internationaux», a-t-il ainsi déclaré.
Au final, le Conseil national du patronat (CNP) a invité les hommes d’affaires français à investir davantage au Sénégal, dans des entreprises codirigées avec des opérateurs économiques locaux. Baïdy Agne déclarant que le Sénégal avait besoin d’un environnement économique «plus attractif de flux d’investissements directs français créateurs de richesses et d’emplois durables».
Patrice Fonlladosa, le président du comité Afrique du MEDEF International, s’est quant à lui félicité de la teneur des échanges entre le CNP et la délégation de 45 patrons représentant 37 entreprises françaises qu’il a conduit au Sénégal pour deux jours. Estimant le bilan de la réunion comme «très positif», il a invité les entreprises françaises à développer des partenariats avec celles du Sénégal. «Les entretiens que nous avons eus ce matin avec le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement sénégalais sont très encourageants car ils devraient permettre de replacer les entreprises françaises dans une situation très favorable au Sénégal», a-t-il souligné.
«Nous ne voulons pas venir faire des opérations et repartir. Nous voulons nous implanter à long terme au Sénégal et participer à la croissance du pays en soutenant l’emploi des jeunes, le transfert de technologies et l’investissement», a enfin ajouté Patrice Fonlladosa. Si «les secteurs sont multiples», il faut selon lui, surtout, investir dans l’énergie, les transports et l’agroalimentaire.
Cette rencontre intervient alors qu’en décembre dernier, Macky Sall avait déclaré lors d’un discours officiel à l’Elysée que le fait que Total veuille exploiter l’off-shore sénégalais constituait un point positif pour le Sénégal. Ajoutant toutefois que les conditions de cette intervention restaient à définir selon les dispositions du Code pétrolier sénégalais.
Le chef de l’Etat sénégalais s’exprimait ainsi dans le cadre de la signature d’un accord de coopération entre le Sénégal et Total pour le pétrole off-shore profond, accord signé par Momar Nguer de Total et Thierno Alassane Sall, ministre de l’Energie. A noter que depuis avril 2016, Momar Nguer- sénégalais- a été promu du poste de directeur Afrique-Moyen-Orient Marketing & Services au poste de directeur général de la branche Marketing & Services et membre du Comité exécutif du Groupe Total.
Macky Sall avait alors tenu à préciser que l’entrée de Total dans l’exploration du pétrole sénégalais ne remettait pas encore en cause les accords signés précédemment avec les autres firmes pétrolières.
Outre l’accord avec Total, le Sénégal et la France avaient alors également signé un protocole de 193 millions d’euros destinés à accompagner la réalisation du projet du Train express régional (TER), devant rallier Dakar au nouvel Aéroport International Blaise Diagne (50 km) qui devrait ouvrir ses portes dans les mois qui viennent.
«Le pétrole découvert au Sénégal intéresse la France»
En septembre 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait d’ores et déjà affirmé sans ambages dans le cadre d’une émission de la TV sénégalaise, «Questions directes», que «le pétrole découvert au Sénégal intéresse la France». Une déclaration prononcée à l’issue d’une visite officielle au Sénégal et l’annonce faite en janvier 2016 par le chef de l’Etat sénégalais de la découverte d’un important gisement de gaz naturel, dans une zone de prospection située dans la partie nord du permis de Saint-Louis offshore profond.
Cette découverte jugée significative est considérée comme le plus important gisement en Afrique de l’Ouest, car étant constituée d’une large structure répartie de part et d’autre de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, avec des réserves estimées à 450 milliards de m3. Elle fait suite à une découverte de la société Cairn Energy, datant de 2014 et consistant en un gisement de pétrole dans la zone de prospection de Sangomar offshore profond, à 1.427 mètres de profondeur, au large de Foundiougne, dans le centre-ouest du Sénégal.
Cairn Energy avait estimé ces réserves entre 250 millions et 2,5 milliards de barils, mais en août 2016, Cairn Energy a revu à la hausse les réserves du champ SNE, situé sur le bloc Sangomar Offshore Profond. Selon le groupe écossais, elles pourraient dépasser 2,7 milliards de barils.
Cairn Energy exploite trois blocs d’exploration pétrolière au Sénégal (Sangomar profond, Sangomar et Rufisque), dont il détient 40% des parts, aux côtés de l’australien FAR (15%) et de la compagnie nationale pétrolière sénégalaise Petrosen (10%) et de l’australien Woodside qui a récemment acquis les parts de l’Américain Conoco Philips (3%) au grand dam de FAR qui se prévaut d’un droit de préemption sur ces actifs.
Le Sénégal au cœur du projet gazoduc transafricain Nigeria/Maroc
Début décembre, dans une vidéo publiée sur le compte Twitter de la présidence nigériane, le ministre des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a confirmé qu’un projet d’extension d’un gazoduc transafricain, qui ira du Nigeria au Maroc, pour se poursuivre jusqu’en Europe, était en discussion entre les deux pays. Confirmant ainsi l’information publiée par le site marocain spécialisé Economie-Entreprises.
Ce projet pourrait ainsi damer le pion à la Russie, principal fournisseur de gaz de l’Union européenne. Le chef de la diplomatie nigériane a par ailleurs indiqué qu’il s’agissait d’un pipeline destiné au transport de gaz qui allait «traverser toute la côte ouest africaine jusqu’au Maroc et éventuellement l’Europe».
Pour rappel, les autorités nigérianes ont déjà mis en place une pipeline gérée par la West African Gas Pipeline Company Limited (WAPCo), dont la vocation principale est d’assurer le transport du gaz naturel depuis le Nigeria vers les marchés du Bénin, du Togo et du Ghana. Le coût de ce gazoduc, opérationnel depuis 2010, et dont la construction avait débuté en 2005, est estimé à 974 millions de dollars.
L’objectif du projet de gazoduc entre le Maroc et le Nigeria serait donc d’étendre ce pipeline- lequel ne traverse actuellement que quatre pays (Nigeria, Bénin, Togo et Ghana)- vers le Maroc en passant par Dakar, la capitale sénégalaise. Le projet d’extension du pipeline vers le Sénégal a été validé par la CEDEAO (Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest).
En août 2016, à l’occasion de l’atelier sur la validation du rapport final provisoire relatif à l’étude de faisabilité pour l’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO) qui s’est tenu à Dakar, Mor Ndiaye Mbaye, directeur de Cabinet du ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables du Sénégal, a indiqué que «la diversification des sources d’énergies et le recours aux énergies propres répondant aux enjeux environnementaux constituaient un défi important» pour la région et pour le Sénégal en particulier.
Il avait ajouté que «les efforts déployés par le Sénégal pour améliorer sa situation énergétique ont permis entre autres de faire des découvertes importantes de gaz naturel, dont l’exploitation pourra permettre au pays de renforcer sa production d’électricité et d’exporter le gaz naturel vers les autres Etats de la région». Face à une telle opportunité pour le Sénégal, il a salué cette initiative de la CEDEAO qui permettra selon lui de renforcer le développement du secteur énergétique dans la région.
A noter qu’étaient présents à cet atelier de validation, des experts venus des pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sierra Léon, Togo et Sénégal. Tout le monde souhaitant profiter du gâteau…
Ce projet est d’ «autant plus justifié que notre région regorge d’importantes quantités de gaz naturel dont le Nigeria à lui seul détient 90% des recettes et 30% des réserves d’Afrique, sans oublier le Ghana et la Côte d’Ivoire qui sont déjà des producteurs-consommateurs de gaz naturel», a plaidé à cette occasion Morlaye Bangoura, commissaire en charge de l’énergie et des mines de la commission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
En vue de conforter ses propos, il a par ailleurs invoqué «les récentes découvertes d’importants gisements de gaz naturel au Sénégal, au Niger, de même que l’exploitation prochaine de nouvelles découvertes en Côte d’Ivoire et au Ghana laissent augurer d’un avenir prometteur pour cette source d’énergie dans notre région».
Selon Economie-entreprises, le Maroc a déjà pu obtenir l’adhésion de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest pour ce projet estimé à plusieurs milliards de dollars. Le média marocain affirmait alors également que Rabat et Abuja devaient signer prochainement un mémorandum d’entente pour la construction du gazoduc.
Mohammed VI semble ainsi devancer l’Algérie, pays qui a entamé en 2002 des négociations avec le gouvernement nigérian en vue d’un projet similaire à travers le Sahel. Mais le projet est toutefois demeuré lettre morte pour des raisons de financement et de sécurité.
Sources : Le quotidien, Le Soleil, APS, Seneweb, Presse marocaine
Auteur: Elisabeth Studer - leblogfinance - Webnews