Nous soutenons la revendication juste et légitime des travailleurs de l’hôpital de Saint-Louis pour un « audit interne et sans complaisance de la gestion de l’hôpital » et pour le départ de son actuel directeur Ousmane Guèye. Nous exprimons aussi toute notre solidarité aux populations de Saint-Louis obligés par exemple parfois d’aller « jusqu’à Louga pour les radios du rachis ».
Ce que le directeur Ousmane Guèye a fait à l’hôpital de Saint-Louis était prévisible.
En 2014, il avait fait ses classes à l’EPS de Sédhiou.
Dans ma lettre adressée d’abord à l’ancienne ministre de la santé Eva Marie Coll Seck, puis à son successeur et actuel ministre de la santé, je rappelais les faits.
« Aucune comptabilité matière pour la gestion du carburant trouvée sur place. Une dette de carburant de 999.506F CFA (le prix de 20 kits de césarienne qui à l’époque coûtaient 45.000F CFA l’unité ; c’est l’équivalent de 666 consultations en médecine 😉 découverte et contractée de manière nébuleuse alors que l’ancien directeur disait n’avoir laissé aucune dette en partant. L’ancien et premier directeur et le Chef de Service Administratif et Financier (CSAF) auraient eu chacun un carnet qui leur permettait de prendre du carburant comme bon leur semblait. Du matériel de l’hôpital n’a pas été trouvé sur place.
Par exemple, du matériel médical de l’EPS1 de Sédhiou a été trouvé à Dakar dans une entreprise dénommée DRP. Patrimonialisation par l’ancien directeur de l’ordinateur portable de la direction. Il a même fallu que le nouveau directeur aille le reprendre chez l’ancien directeur à Dakar. Deux rapports des ventes de la pharmacie sont produits pour une même situation. Un premier rapport faisant état de 18 millions de francs CFA de chiffres d’affaires avec des prix de l’ancien directeur. Un second rapport, remettant en cause le premier, de 8 millions de francs CFA de chiffres d’affaires. Entre les deux, un fossé de 125% ! Existence d’une dette sociale (IPRES et CSS) d’un montant de 2.700.000F CFA. « Même le discours dur de l’ordinateur avait été vidé ! » Rien n’avait été budgétisé ! Qu’a-t-on découvert d’autre ? Que nous a-t-on caché ? ». C’est ce directeur qui a été affecté à l’hôpital de Saint-Louis. Autant dire qu’il a ainsi eu un permis sinon de tuer du moins de rendre malade une structure chargée de s’occuper des malades.
En 2014, quand j’ai parlé de cela, Mr Ousmane Guèye m’a appelé pour me menacer. Pour boucler la boucle le ministre de la santé Eva Marie Coll Seck m’a affecté trois fois en un mois. Le ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr maintient cette mesure antidémocratique pour dire le moins. Depuis je suis dans un local sans électricité, sans toilette ni eau et déclaré par les services de l’urbanisme « bâtiment menaçant de ruine ». Nous n’avons rien contre la personne de Ousmane Guèye. Mais le bien-être de notre peuple est au dessus de tout.
QUE FAIRE ?
Au-delà des travailleurs de l’hôpital, les populations de Saint-Louis doivent se mobiliser aux cris de « Ousmane Guèye Dégage ! ». Parallèlement à cette lutte, mener un audit populaire en relation avec les syndicalistes.
Les populations par leur ignorance, leur léthargie, leur vulnérabilité encouragent de pareilles pratiques. Or, elles doivent savoir qu’elles ont des représentants dans les conseils d’administration de ces hôpitaux dont les membres ne sont là que pour encaisser des indemnités indues et à s’octroyer des avantages scandaleux (gratuité partielle ou totale des frais de consultations, d’actes médicaux ; recrutement de leurs parents dans les structures de santé ; vampirisation du carburant de l’hôpital…). Aux lecteurs qui se demandent comment nous savons tout cela. La question est : pourquoi nous Madame Eva Marie Coll Seck nous a sorti du secteur de la santé pour nous amener au secteur de l’action sociale ?
Dans ces conseils d’administration, les populations et les travailleurs sont minorisés et donc ne peuvent pas peser fondamentalement. Si ces conseils d’administrations étaient plus représentatifs (populations et travailleurs) il y aurait moins de grèves car « on ne peut tromper le peuple tout le temps » et le peuple ne peut voter contre lui. Mais le système des conseils d’administration à l’image du système politique sénégalais exclue le peuple et les travailleurs. C’est là où git aussi une des faiblesses et responsabilités des syndicats de la santé et de l’action sociale dont beaucoup de représentants laissent ce système tel quel pour pouvoir en jouir en bon membre de l’aristocratie syndicale servile et vendue.
La réforme hospitalière de 1998 est antidémocratique au moins dans la configuration des conseils d’administration des hôpitaux. La bataille des populations et travailleurs de Saint-Louis devraient être d’exiger, pour expérimentation, un conseil d’administration dominé par les populations et les travailleurs. Ce n’est pas fini. Les représentants des populations viennent des conseils de santé. Ces conseils de santé sont très prisés par les politiciens et membres affairistes de la nébuleuse société civile. Il faudra réfléchir à un système d’éligibilité et de révocabilité à tout moment des représentants des populations et des travailleurs.
Les sections syndicales de tout le reste du Sénégal et les populations d’ailleurs (hors Saint-Louis) doivent se dresser pour refuser, en cas de victoire du OUSMANE GUEYE DEGAGE, que l’actuel directeur de l’hôpital de Saint-Louis soit affecté dans leurs hôpitaux. C’est ainsi aussi que nous réussirons à faire pression pour exiger que celles et ceux qui doivent être mis au frigo c’est les travailleurs et directeurs pilleurs de structures de santé et non les travailleurs de la santé et de l’action qui ont servi dignement depuis des décennies le peuple et la santé et l’action sociale et jamais leur poche.
Confier la direction d’un hôpital devra se faire sur candidature. Les différentes candidatures devront être examinées par les populations, les travailleurs, le département, l’Etat. Chaque candidat devant fournir son CV et les populations et travailleurs enquêtant sur les différents candidats.
Les syndicats de la santé et de l’action devraient pouvoir auditionner les candidats à la prochaine élection présidentielle. La question est simple : hôpital contre les populations et les travailleurs ou hôpital pour les populations et les travailleurs ?
C’est ainsi que nous réussirons à imposer des directeurs à la gestion démocratique et moins de grève. C’est cela un des visages de l’autre hôpital dont nous avons tant besoin dans le cadre d’un autre Sénégal dans une autre Afrique. C’est de cela que nous devons émerger. Cela sera !
Par Guy Marius Sagna
Dakar, le 09 Août 2018
Ce que le directeur Ousmane Guèye a fait à l’hôpital de Saint-Louis était prévisible.
En 2014, il avait fait ses classes à l’EPS de Sédhiou.
Dans ma lettre adressée d’abord à l’ancienne ministre de la santé Eva Marie Coll Seck, puis à son successeur et actuel ministre de la santé, je rappelais les faits.
« Aucune comptabilité matière pour la gestion du carburant trouvée sur place. Une dette de carburant de 999.506F CFA (le prix de 20 kits de césarienne qui à l’époque coûtaient 45.000F CFA l’unité ; c’est l’équivalent de 666 consultations en médecine 😉 découverte et contractée de manière nébuleuse alors que l’ancien directeur disait n’avoir laissé aucune dette en partant. L’ancien et premier directeur et le Chef de Service Administratif et Financier (CSAF) auraient eu chacun un carnet qui leur permettait de prendre du carburant comme bon leur semblait. Du matériel de l’hôpital n’a pas été trouvé sur place.
Par exemple, du matériel médical de l’EPS1 de Sédhiou a été trouvé à Dakar dans une entreprise dénommée DRP. Patrimonialisation par l’ancien directeur de l’ordinateur portable de la direction. Il a même fallu que le nouveau directeur aille le reprendre chez l’ancien directeur à Dakar. Deux rapports des ventes de la pharmacie sont produits pour une même situation. Un premier rapport faisant état de 18 millions de francs CFA de chiffres d’affaires avec des prix de l’ancien directeur. Un second rapport, remettant en cause le premier, de 8 millions de francs CFA de chiffres d’affaires. Entre les deux, un fossé de 125% ! Existence d’une dette sociale (IPRES et CSS) d’un montant de 2.700.000F CFA. « Même le discours dur de l’ordinateur avait été vidé ! » Rien n’avait été budgétisé ! Qu’a-t-on découvert d’autre ? Que nous a-t-on caché ? ». C’est ce directeur qui a été affecté à l’hôpital de Saint-Louis. Autant dire qu’il a ainsi eu un permis sinon de tuer du moins de rendre malade une structure chargée de s’occuper des malades.
En 2014, quand j’ai parlé de cela, Mr Ousmane Guèye m’a appelé pour me menacer. Pour boucler la boucle le ministre de la santé Eva Marie Coll Seck m’a affecté trois fois en un mois. Le ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr maintient cette mesure antidémocratique pour dire le moins. Depuis je suis dans un local sans électricité, sans toilette ni eau et déclaré par les services de l’urbanisme « bâtiment menaçant de ruine ». Nous n’avons rien contre la personne de Ousmane Guèye. Mais le bien-être de notre peuple est au dessus de tout.
QUE FAIRE ?
Au-delà des travailleurs de l’hôpital, les populations de Saint-Louis doivent se mobiliser aux cris de « Ousmane Guèye Dégage ! ». Parallèlement à cette lutte, mener un audit populaire en relation avec les syndicalistes.
Les populations par leur ignorance, leur léthargie, leur vulnérabilité encouragent de pareilles pratiques. Or, elles doivent savoir qu’elles ont des représentants dans les conseils d’administration de ces hôpitaux dont les membres ne sont là que pour encaisser des indemnités indues et à s’octroyer des avantages scandaleux (gratuité partielle ou totale des frais de consultations, d’actes médicaux ; recrutement de leurs parents dans les structures de santé ; vampirisation du carburant de l’hôpital…). Aux lecteurs qui se demandent comment nous savons tout cela. La question est : pourquoi nous Madame Eva Marie Coll Seck nous a sorti du secteur de la santé pour nous amener au secteur de l’action sociale ?
Dans ces conseils d’administration, les populations et les travailleurs sont minorisés et donc ne peuvent pas peser fondamentalement. Si ces conseils d’administrations étaient plus représentatifs (populations et travailleurs) il y aurait moins de grèves car « on ne peut tromper le peuple tout le temps » et le peuple ne peut voter contre lui. Mais le système des conseils d’administration à l’image du système politique sénégalais exclue le peuple et les travailleurs. C’est là où git aussi une des faiblesses et responsabilités des syndicats de la santé et de l’action sociale dont beaucoup de représentants laissent ce système tel quel pour pouvoir en jouir en bon membre de l’aristocratie syndicale servile et vendue.
La réforme hospitalière de 1998 est antidémocratique au moins dans la configuration des conseils d’administration des hôpitaux. La bataille des populations et travailleurs de Saint-Louis devraient être d’exiger, pour expérimentation, un conseil d’administration dominé par les populations et les travailleurs. Ce n’est pas fini. Les représentants des populations viennent des conseils de santé. Ces conseils de santé sont très prisés par les politiciens et membres affairistes de la nébuleuse société civile. Il faudra réfléchir à un système d’éligibilité et de révocabilité à tout moment des représentants des populations et des travailleurs.
Les sections syndicales de tout le reste du Sénégal et les populations d’ailleurs (hors Saint-Louis) doivent se dresser pour refuser, en cas de victoire du OUSMANE GUEYE DEGAGE, que l’actuel directeur de l’hôpital de Saint-Louis soit affecté dans leurs hôpitaux. C’est ainsi aussi que nous réussirons à faire pression pour exiger que celles et ceux qui doivent être mis au frigo c’est les travailleurs et directeurs pilleurs de structures de santé et non les travailleurs de la santé et de l’action qui ont servi dignement depuis des décennies le peuple et la santé et l’action sociale et jamais leur poche.
Confier la direction d’un hôpital devra se faire sur candidature. Les différentes candidatures devront être examinées par les populations, les travailleurs, le département, l’Etat. Chaque candidat devant fournir son CV et les populations et travailleurs enquêtant sur les différents candidats.
Les syndicats de la santé et de l’action devraient pouvoir auditionner les candidats à la prochaine élection présidentielle. La question est simple : hôpital contre les populations et les travailleurs ou hôpital pour les populations et les travailleurs ?
C’est ainsi que nous réussirons à imposer des directeurs à la gestion démocratique et moins de grève. C’est cela un des visages de l’autre hôpital dont nous avons tant besoin dans le cadre d’un autre Sénégal dans une autre Afrique. C’est de cela que nous devons émerger. Cela sera !
Par Guy Marius Sagna
Dakar, le 09 Août 2018