Monsieur le Ministre,
C'est avec une profonde consternation que j'ai pris connaissance des propos que vous avez tenus lors du Gamou de Fass-Diacksao, stigmatisant une frange de nos compatriotes en raison de leur appartenance religieuse. Vous avez affirmé qu'un patriote ne saurait être salafiste, sous-entendant ainsi une incompatibilité entre l'amour de la patrie et l'adhésion à une certaine vision de l'islam. Ces paroles, proférées par une autorité de la République, ne sauraient rester sans réaction.
Le Sénégal, notre nation, s'est toujours distingué par sa diversité religieuse et sa tolérance. Cette richesse est notre force. De l'héritage de Cheikh Ahmadou Bamba à celui d'El Hadj Malick Sy, en passant par Cheikh Ibrahima Niass et tant d'autres figures de l'islam sénégalais, notre pays a bâti son unité sur le respect mutuel et la cohabitation pacifique des différentes sensibilités religieuses. Or, en prononçant de telles paroles, vous ravivez des tensions que nos érudits ont toujours cherché à apaiser.
Monsieur le Ministre, si vous aviez approfondi votre connaissance du salafisme, au lieu de vous en tenir aux clichés véhiculés par certains médias, vous auriez compris qu'il ne s'agit pas d'une doctrine univoque, hostile à la République. Nombre de nos compatriotes, engagés dans cette voie, sont des citoyens modèles, respectueux des lois et soucieux du bien commun. Des intellectuels comme Cheikh Anta Diop et Ousmane Kane nous ont enseigné l'importance d'analyser les phénomènes religieux avec rigueur et discernement.
Il est d'autant plus troublant que ces déclarations émanent d'un membre du gouvernement actuel, qui s'est construit sur une dénonciation des injustices et des stigmatisations. Gouverner, c'est rassembler et non diviser. Ousmane Sonko lui-même, lors de la campagne de dénigrement dont il a été victime, a su répondre avec mesure sans jamais heurter une communauté. Pourquoi donc tomber dans les travers que vous dénonciez hier ?
L'État doit être impartial et garantir à tous ses citoyens un traitement égalitaire. Il ne revient ni au ministre de l'Énergie ni à aucune autre autorité politique de distribuer des certificats de patriotisme en fonction des convictions religieuses des uns et des autres. À l'heure où le Sénégal attend des réponses sur la souveraineté énergétique, la justice sociale et la prospérité économique, il est regrettable que vous vous engagiez dans des débats qui ne relèvent ni de votre compétence ni de votre mission.
Par respect pour les principes républicains, par souci de préserver la cohésion sociale et par devoir d'exemplarité en tant qu'homme d'État, nous vous exhortons à la retenue et à la mesure dans vos prises de parole publiques. L'histoire retiendra non les discours partisans et divisifs, mais les actes qui auront permis d'élever notre nation vers plus de justice et d'unité.
Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations républicaines.
Thierno Ass
Cheikh Ahmed Tidiane Ly
775445688
C'est avec une profonde consternation que j'ai pris connaissance des propos que vous avez tenus lors du Gamou de Fass-Diacksao, stigmatisant une frange de nos compatriotes en raison de leur appartenance religieuse. Vous avez affirmé qu'un patriote ne saurait être salafiste, sous-entendant ainsi une incompatibilité entre l'amour de la patrie et l'adhésion à une certaine vision de l'islam. Ces paroles, proférées par une autorité de la République, ne sauraient rester sans réaction.
Le Sénégal, notre nation, s'est toujours distingué par sa diversité religieuse et sa tolérance. Cette richesse est notre force. De l'héritage de Cheikh Ahmadou Bamba à celui d'El Hadj Malick Sy, en passant par Cheikh Ibrahima Niass et tant d'autres figures de l'islam sénégalais, notre pays a bâti son unité sur le respect mutuel et la cohabitation pacifique des différentes sensibilités religieuses. Or, en prononçant de telles paroles, vous ravivez des tensions que nos érudits ont toujours cherché à apaiser.
Monsieur le Ministre, si vous aviez approfondi votre connaissance du salafisme, au lieu de vous en tenir aux clichés véhiculés par certains médias, vous auriez compris qu'il ne s'agit pas d'une doctrine univoque, hostile à la République. Nombre de nos compatriotes, engagés dans cette voie, sont des citoyens modèles, respectueux des lois et soucieux du bien commun. Des intellectuels comme Cheikh Anta Diop et Ousmane Kane nous ont enseigné l'importance d'analyser les phénomènes religieux avec rigueur et discernement.
Il est d'autant plus troublant que ces déclarations émanent d'un membre du gouvernement actuel, qui s'est construit sur une dénonciation des injustices et des stigmatisations. Gouverner, c'est rassembler et non diviser. Ousmane Sonko lui-même, lors de la campagne de dénigrement dont il a été victime, a su répondre avec mesure sans jamais heurter une communauté. Pourquoi donc tomber dans les travers que vous dénonciez hier ?
L'État doit être impartial et garantir à tous ses citoyens un traitement égalitaire. Il ne revient ni au ministre de l'Énergie ni à aucune autre autorité politique de distribuer des certificats de patriotisme en fonction des convictions religieuses des uns et des autres. À l'heure où le Sénégal attend des réponses sur la souveraineté énergétique, la justice sociale et la prospérité économique, il est regrettable que vous vous engagiez dans des débats qui ne relèvent ni de votre compétence ni de votre mission.
Par respect pour les principes républicains, par souci de préserver la cohésion sociale et par devoir d'exemplarité en tant qu'homme d'État, nous vous exhortons à la retenue et à la mesure dans vos prises de parole publiques. L'histoire retiendra non les discours partisans et divisifs, mais les actes qui auront permis d'élever notre nation vers plus de justice et d'unité.
Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations républicaines.
Thierno Ass
Cheikh Ahmed Tidiane Ly
775445688