Ce projet revu et intitulé « vision Sénégal 2050 » s’articule autour de quatre axes stratégiques (économie compétitive, capital humain de qualité et équité sociale, aménagement et développement durables et bonne gouvernance et engagement africain).
Sa mise en œuvre est assujettie à la Déclaration de la Politique générale (DPG) que le premier Ministre a finalement présentée le 27 décembre 2024 devant les députés de la 15ème législature. Cet exercice républicain, à la fois solennel et stratégique constitue un moment clé dans la vie politique du pays. Ce fut une occasion pour le Premier Ministre, après onze heures d’horloge, de faire adhérer les élus du peuple à la vision stratégique, aux réformes et aux actions prioritaires que le gouvernement compte mettre en œuvre durant les cinq prochaines années.
Qu’il me soit permis, après avoir suivi avec intérêt cette DPG, du début à la fin, de faire une analyse personnelle des principaux moments qui ont rythmé cette longue journée.
D’abord, les députés ont, dans l’écrasante majorité, loué la DPG. Leurs interventions ont tourné essentiellement sur des questions d’approfondissement, de clarification, des propositions et d’amendements. Ce document de 104 pages, extrêmement fouillé, retrace les principaux piliers sur lesquels le gouvernement compte s’appuyer pour dérouler son premier quinquennat.
Ensuite, la maitrise du projet par le premier Ministre qui a apporté des réponses claires et documentées à toutes les questions soulevées par les députés.
Parlant maintenant des points abordés par le Premier Ministre, je vais en choisir quelques-uns qui me paraissent fondamentaux et qui, à l’orée 2029, doivent nous permettre d’apprécier la réussite ou non du projet. On peut citer entre autres :
Le rapportage de la loi d’amnistie : Le gouvernement doit, à cet effet, éclairer la lanterne des sénégalais sur les crimes commis lors des événements qui ont eu lieu entre mars 2021 et février 2024. Les sénégalais attendent avec impatience les décisions de la justice ;
La mise en place de la haute cour de justice : une gestion jacobine de notre patrimoine et des fonds de l’Etat par certains ministres a entrainé le pays dans un endettement total. Avec l’installation de la haute cour de justice, nous osons espérer que toute la lumière sera faite sur leur gestion afin que tous les coupables soient traduits en justice ; ce qui servira de leçons aux
autorités actuelles. Directeurs généraux et PCA du régime sortant doivent aussi être audités sur leur gestion ;
La réforme de la justice : les textes qui régissent notre société sont pour la plupart obsolètes car datant de l’indépendance et sont souvent objet de controverses et pratiques malsaines. Le moment est venu de les adapter à nos réalités socio-culturelles tout en se conformant aux textes internationaux ratifiés par notre Etat ;
La révision de la fiscalité: beaucoup d’employés sont victimes de coupure abusive d’impôts au moment où plusieurs entreprises disposent d’une exonération fiscale, souvent sans motif fondé. L’Etat doit, à cet effet, revoir sa politique fiscale en régularisant les exonérations et en soulageant les agents de la fonction publique victimes de surimposition ;
La réforme de l’administration : Beaucoup d’agents de la fonction publique souffrent des lenteurs administratives. Certains font des milliers de kilomètres pour régler des dossiers personnels. La digitalisation des services publics va améliorer considérablement l’accessibilité au service public, l’efficacité et la gestion interne des services grâce à l’autonomisation ;
La formalisation des pôles de développement : l’objectif de ces pôles est de favoriser les conditions d’implantation de nouvelles activités génératrices d’emplois. Ces regroupements d’entreprises et d’établissements d’une même région géographique permettront aussi de développer les potentialités économiques de ladite région et de désengorger la capitale mais surtout d’aller vers l’autosuffisance alimentaire.
L’emploi des jeunes :
La mise en place des huit pôles de développement, la promotion des Petites et Moyennes Entreprises (PME), la création d’unités de transformation, le développement de l’intelligence artificielle, la formation professionnelle, le recrutement dans la fonction publique sont autant de possibilités offertes à l’Etat pour trouver de l’emploi à sa jeunesse;
La réduction du coût de la vie : voilà une grande bataille que l’actuel gouvernement doit gagner. Malgré les efforts consentis, on assiste toujours à la cherté de la vie et une absence de contrôle des prix homologués. Par pallier ce manquement, l’Etat doit mettre en place un dispositif de suivi et de contrôle de toutes les recommandations issues des rencontres avec partenaires techniques, financiers et sociaux ;
L’accès aux services sociaux de base : L’éducation, la santé, l’eau, l’électricité, les infrastructures et le logement sont des services importants que tout être humain doit bénéficier pour assurer sa survie. Par conséquent, L’Etat doit accorder une priorité à ces services de base sans lesquels le développement risque d’être compromis.
La modernisation du secteur de la santé : nos structures sanitaires, pour la plupart, manquent de tout : Absence de plateau technique relevé, déficit criard de personnel de qualité, équipements vétustes, gestion opaque des ressources…
L’Etat doit construire, au niveau de chaque région, des hôpitaux
de dernière génération, bien équipés avec un personnel de qualité et mettre en place un dispositif fonctionnel garantissant la mise en œuvre des normes de pilotage de qualité, de régulation et une gouvernance transparente et inclusive.
La révision des programmes d’enseignement et le développement de nouveaux modèles alternatifs:
Les programmes enseignés dans nos établissements, du préscolaire à l’université, en passant par l’élémentaire, le moyen et le secondaire sont extrêmement lourds. On veut faire connaitre tout à nos élèves et étudiants ; ce qui est impossible. Par conséquent, il urge de revoir ces programmes et de les adosser à nos réalités culturelles. D’autres domaines comme la généralisation de l’apprentissage de nos langues nationales, la promotion de nos valeurs culturelles et d’autres modèles alternatifs tels que le développement des daara, le numérique, le développement des écoles et établissements inclusifs, les classes passerelles, les Classes d’Alphabétisation fonctionnelles méritent d’être renforcés pour promouvoir une société éducative et une éducation de tous et de qualité ;
L’apaisement du climat social : De mars 2021 à février 2024, notre pays a connu un bouillonnement au plan social marqué par des grèves illimitées des syndicats de tous ordres à la recherche de meilleures conditions de vie. Le gouvernement actuel doit créer des cadres d’échanges sectoriels avec les syndicats et centrales syndicales pour une étude minutieuse de leurs doléances. Certaines promesses fallacieuses et utopiques doivent être évitées.
A la lumière de notre analyse, nous pouvons certifier que le référentiel « horizon 2050 » est une aubaine pour le pays. Ce projet bien mûri, réaliste et réalisable permettra à notre cher Sénégal, de se hisser, dans les années à venir, au rang des pays émergents. Lors de son discours à la nation tenue le 31 décembre 2024, le Président de la République a réitéré sa ferme volonté de dérouler ce projet voté par la représentation nationale.
Tout en vous souhaitant une très bonne lecture, je compte dans les jours à venir, s’il plaît au bon Dieu, développer de façon détaillée chacun des douze (12) points énumérés.
Al Ousseynou KA
PASTEF DAKHAR BANGO SAINT-LOUIS
Sa mise en œuvre est assujettie à la Déclaration de la Politique générale (DPG) que le premier Ministre a finalement présentée le 27 décembre 2024 devant les députés de la 15ème législature. Cet exercice républicain, à la fois solennel et stratégique constitue un moment clé dans la vie politique du pays. Ce fut une occasion pour le Premier Ministre, après onze heures d’horloge, de faire adhérer les élus du peuple à la vision stratégique, aux réformes et aux actions prioritaires que le gouvernement compte mettre en œuvre durant les cinq prochaines années.
Qu’il me soit permis, après avoir suivi avec intérêt cette DPG, du début à la fin, de faire une analyse personnelle des principaux moments qui ont rythmé cette longue journée.
D’abord, les députés ont, dans l’écrasante majorité, loué la DPG. Leurs interventions ont tourné essentiellement sur des questions d’approfondissement, de clarification, des propositions et d’amendements. Ce document de 104 pages, extrêmement fouillé, retrace les principaux piliers sur lesquels le gouvernement compte s’appuyer pour dérouler son premier quinquennat.
Ensuite, la maitrise du projet par le premier Ministre qui a apporté des réponses claires et documentées à toutes les questions soulevées par les députés.
Parlant maintenant des points abordés par le Premier Ministre, je vais en choisir quelques-uns qui me paraissent fondamentaux et qui, à l’orée 2029, doivent nous permettre d’apprécier la réussite ou non du projet. On peut citer entre autres :
Le rapportage de la loi d’amnistie : Le gouvernement doit, à cet effet, éclairer la lanterne des sénégalais sur les crimes commis lors des événements qui ont eu lieu entre mars 2021 et février 2024. Les sénégalais attendent avec impatience les décisions de la justice ;
La mise en place de la haute cour de justice : une gestion jacobine de notre patrimoine et des fonds de l’Etat par certains ministres a entrainé le pays dans un endettement total. Avec l’installation de la haute cour de justice, nous osons espérer que toute la lumière sera faite sur leur gestion afin que tous les coupables soient traduits en justice ; ce qui servira de leçons aux
autorités actuelles. Directeurs généraux et PCA du régime sortant doivent aussi être audités sur leur gestion ;
La réforme de la justice : les textes qui régissent notre société sont pour la plupart obsolètes car datant de l’indépendance et sont souvent objet de controverses et pratiques malsaines. Le moment est venu de les adapter à nos réalités socio-culturelles tout en se conformant aux textes internationaux ratifiés par notre Etat ;
La révision de la fiscalité: beaucoup d’employés sont victimes de coupure abusive d’impôts au moment où plusieurs entreprises disposent d’une exonération fiscale, souvent sans motif fondé. L’Etat doit, à cet effet, revoir sa politique fiscale en régularisant les exonérations et en soulageant les agents de la fonction publique victimes de surimposition ;
La réforme de l’administration : Beaucoup d’agents de la fonction publique souffrent des lenteurs administratives. Certains font des milliers de kilomètres pour régler des dossiers personnels. La digitalisation des services publics va améliorer considérablement l’accessibilité au service public, l’efficacité et la gestion interne des services grâce à l’autonomisation ;
La formalisation des pôles de développement : l’objectif de ces pôles est de favoriser les conditions d’implantation de nouvelles activités génératrices d’emplois. Ces regroupements d’entreprises et d’établissements d’une même région géographique permettront aussi de développer les potentialités économiques de ladite région et de désengorger la capitale mais surtout d’aller vers l’autosuffisance alimentaire.
L’emploi des jeunes :
La mise en place des huit pôles de développement, la promotion des Petites et Moyennes Entreprises (PME), la création d’unités de transformation, le développement de l’intelligence artificielle, la formation professionnelle, le recrutement dans la fonction publique sont autant de possibilités offertes à l’Etat pour trouver de l’emploi à sa jeunesse;
La réduction du coût de la vie : voilà une grande bataille que l’actuel gouvernement doit gagner. Malgré les efforts consentis, on assiste toujours à la cherté de la vie et une absence de contrôle des prix homologués. Par pallier ce manquement, l’Etat doit mettre en place un dispositif de suivi et de contrôle de toutes les recommandations issues des rencontres avec partenaires techniques, financiers et sociaux ;
L’accès aux services sociaux de base : L’éducation, la santé, l’eau, l’électricité, les infrastructures et le logement sont des services importants que tout être humain doit bénéficier pour assurer sa survie. Par conséquent, L’Etat doit accorder une priorité à ces services de base sans lesquels le développement risque d’être compromis.
La modernisation du secteur de la santé : nos structures sanitaires, pour la plupart, manquent de tout : Absence de plateau technique relevé, déficit criard de personnel de qualité, équipements vétustes, gestion opaque des ressources…
L’Etat doit construire, au niveau de chaque région, des hôpitaux
de dernière génération, bien équipés avec un personnel de qualité et mettre en place un dispositif fonctionnel garantissant la mise en œuvre des normes de pilotage de qualité, de régulation et une gouvernance transparente et inclusive.
La révision des programmes d’enseignement et le développement de nouveaux modèles alternatifs:
Les programmes enseignés dans nos établissements, du préscolaire à l’université, en passant par l’élémentaire, le moyen et le secondaire sont extrêmement lourds. On veut faire connaitre tout à nos élèves et étudiants ; ce qui est impossible. Par conséquent, il urge de revoir ces programmes et de les adosser à nos réalités culturelles. D’autres domaines comme la généralisation de l’apprentissage de nos langues nationales, la promotion de nos valeurs culturelles et d’autres modèles alternatifs tels que le développement des daara, le numérique, le développement des écoles et établissements inclusifs, les classes passerelles, les Classes d’Alphabétisation fonctionnelles méritent d’être renforcés pour promouvoir une société éducative et une éducation de tous et de qualité ;
L’apaisement du climat social : De mars 2021 à février 2024, notre pays a connu un bouillonnement au plan social marqué par des grèves illimitées des syndicats de tous ordres à la recherche de meilleures conditions de vie. Le gouvernement actuel doit créer des cadres d’échanges sectoriels avec les syndicats et centrales syndicales pour une étude minutieuse de leurs doléances. Certaines promesses fallacieuses et utopiques doivent être évitées.
A la lumière de notre analyse, nous pouvons certifier que le référentiel « horizon 2050 » est une aubaine pour le pays. Ce projet bien mûri, réaliste et réalisable permettra à notre cher Sénégal, de se hisser, dans les années à venir, au rang des pays émergents. Lors de son discours à la nation tenue le 31 décembre 2024, le Président de la République a réitéré sa ferme volonté de dérouler ce projet voté par la représentation nationale.
Tout en vous souhaitant une très bonne lecture, je compte dans les jours à venir, s’il plaît au bon Dieu, développer de façon détaillée chacun des douze (12) points énumérés.
Al Ousseynou KA
PASTEF DAKHAR BANGO SAINT-LOUIS