Pour Amadou Lamine Sall, le nouveau projet du Sénégal, ce n'est pas de bâtir des usines et des industries. Le poète qui était l'invité de À contre-courant sur l'As tv pense que la première infrastructure du ''Projet'' devrait être de bâtir un nouveau Sénégalais.
Pour Amadou Lamine Sall, l'œuvre de Senghor est une œuvre de paix. Pour le poète, l'œuvre de son maître est une œuvre de symbiose et de synthèse qui réconcilie et non qui divise. Elle apporte une réponse aux folies de notre temps. Mais force est de dire aussi que par la puissance de son verbe, Amadou Lamine Sall «apporte une réponse aux folies de notre temps». Brillant comme il l'a toujours été en tant que poète, le lauréat des Grands prix de l'académie française a livré «sa part d'homme» par rapport aux mutations du Sénégal. «Il nous faut des ruptures, parce que les ruptures sont des dynamiques de transformation de nos sociétés», soutient-il. Toutefois, le fondateur de la Maison africaine de la poésie internationale note que le nouveau projet du Sénégal, ce n'est pas de bâtir des usines, des industries, de construire des bateaux ou des avions. La première infrastructure à bâtir, d'après lui, c'est le nouveau Sénégalais. «Et cette première infrastructure dont nous avons besoin, pour la bâtir, il ne faudra pas 5 ans. Il faudra 10, 20, 30 ans», avertit Amadou Lamine Sall non insister toutefois que c'est la première infrastructure avant l'AIBD et avant Diamniadio. Dans le même ordre d'idées, le poète héritier de Senghor trouve qu'il faudra dire la vérité au peuple sénégalais. «Il faudra du temps au Président Diomaye. Il est vrai que les promesses ont été grandioses mais il faut dire la vérité. Nous devons développer ce pays et nous ne pouvons pas développer ce pays en 5 ans ou en 10 ans», renseigne l'auteur du livre Le Prophète ou le cœur aux mains de pain.
« Cette jeunesse d'aujourd'hui, il faut l'affronter car elle est l'avenir de ce pays »
Poursuivant ses «vers» pour un Sénégal prospère, Amadou Lamine Sall a interpellé la jeunesse sénégalaise. «La jeunesse d'aujourd'hui, on a besoin de lui parler, de lui parler. On a même besoin d'aller plus loin. Cette jeunesse d'aujourd'hui, il faut l'affronter». À l'en croire, en effet, il faut l'affronter parce qu'elle est l'avenir du pays. Il souligne dans la foulée qu'elle doit apprendre à mieux connaître ceux qui ont donné à ce pays son indépendance. «Il faut que la jeunesse d'aujourd'hui apprenne à connaître qui est Cheikh Anta Diop», renchérit-il.
« La ville est cruelle »
Néanmoins, le poète refuse d'accepter que leur génération a péché sur la transmission. «Nous avons fait ce qu'il fallait faire. Et je ne suis pas de ceux qui pensent que notre génération a échoué dans la transmission. Nous n'avons pas échoué dans la transmission , expliquet-il. Selon lui, l'une des causes de l'effritement des valeurs est la forte démographie. «Nous sommes près de 18 millions. Moi quand je naissais, on était à peine 6 millions d'habitants. C'est-à-dire, la civilisation dans les villes a pratiquement tué toutes nos valeurs. La ville est cruelle», se désole-t-il non sans faire savoir que le relâchement familial et l'effritement du système éducatif sont aussi des facteurs de délitement de la société.
« Diomaye, c'est le saint, Sonko le héros »
Jetant un regard en outre sur le tandem Diomaye-Sonko à la tête du pouvoir, Amadou Lamine Sall affirme : «Senghor avait dit que pour être Président au Sénégal, il faut être un saint ou un héros. Et je me suis amusé à faire la comparaison. J'ai dit que le président Diomaye, au regard de ce qu'il est, de la manière dont il est apparu, nous avons un garçon merveilleux, tranquille, apaisé, poli et qui écoute. C'est véritablement un saint, et avec sa barbiche et sa moustache, c'est presque un marabout. Et puis il y a Sonko ; lui, c'est le rebelle, lui, c'est l'orage et l'ouragan. Et c'est lui le héros». Le Sénégal peut s'enorgueillir, d'après lui, d'avoir à la fois un héros et un saint à la tête de l'Etat. Par ailleurs, le poète Amadou Lamine Sall a estimé que le meilleur ambassadeur du Sénégal, c'est la culture. «Aujourd'hui et dans 50 ans, notre meilleur ambassadeur sera toujours la culture. Son rayonnement intérieur, ce n'est ni le gaz, ni l'économie, ni le pétrole, c'est la culture», déclare-t-il avec véhémence avant d'ajouter : «La culture, ce sont les valeurs fondamentales d'une société. Et ce sont ces valeurs-là que nous avons perdues». Il note aussi que le Président poète reste le visa du Sénégal.
L'AS
Pour Amadou Lamine Sall, l'œuvre de Senghor est une œuvre de paix. Pour le poète, l'œuvre de son maître est une œuvre de symbiose et de synthèse qui réconcilie et non qui divise. Elle apporte une réponse aux folies de notre temps. Mais force est de dire aussi que par la puissance de son verbe, Amadou Lamine Sall «apporte une réponse aux folies de notre temps». Brillant comme il l'a toujours été en tant que poète, le lauréat des Grands prix de l'académie française a livré «sa part d'homme» par rapport aux mutations du Sénégal. «Il nous faut des ruptures, parce que les ruptures sont des dynamiques de transformation de nos sociétés», soutient-il. Toutefois, le fondateur de la Maison africaine de la poésie internationale note que le nouveau projet du Sénégal, ce n'est pas de bâtir des usines, des industries, de construire des bateaux ou des avions. La première infrastructure à bâtir, d'après lui, c'est le nouveau Sénégalais. «Et cette première infrastructure dont nous avons besoin, pour la bâtir, il ne faudra pas 5 ans. Il faudra 10, 20, 30 ans», avertit Amadou Lamine Sall non insister toutefois que c'est la première infrastructure avant l'AIBD et avant Diamniadio. Dans le même ordre d'idées, le poète héritier de Senghor trouve qu'il faudra dire la vérité au peuple sénégalais. «Il faudra du temps au Président Diomaye. Il est vrai que les promesses ont été grandioses mais il faut dire la vérité. Nous devons développer ce pays et nous ne pouvons pas développer ce pays en 5 ans ou en 10 ans», renseigne l'auteur du livre Le Prophète ou le cœur aux mains de pain.
« Cette jeunesse d'aujourd'hui, il faut l'affronter car elle est l'avenir de ce pays »
Poursuivant ses «vers» pour un Sénégal prospère, Amadou Lamine Sall a interpellé la jeunesse sénégalaise. «La jeunesse d'aujourd'hui, on a besoin de lui parler, de lui parler. On a même besoin d'aller plus loin. Cette jeunesse d'aujourd'hui, il faut l'affronter». À l'en croire, en effet, il faut l'affronter parce qu'elle est l'avenir du pays. Il souligne dans la foulée qu'elle doit apprendre à mieux connaître ceux qui ont donné à ce pays son indépendance. «Il faut que la jeunesse d'aujourd'hui apprenne à connaître qui est Cheikh Anta Diop», renchérit-il.
« La ville est cruelle »
Néanmoins, le poète refuse d'accepter que leur génération a péché sur la transmission. «Nous avons fait ce qu'il fallait faire. Et je ne suis pas de ceux qui pensent que notre génération a échoué dans la transmission. Nous n'avons pas échoué dans la transmission , expliquet-il. Selon lui, l'une des causes de l'effritement des valeurs est la forte démographie. «Nous sommes près de 18 millions. Moi quand je naissais, on était à peine 6 millions d'habitants. C'est-à-dire, la civilisation dans les villes a pratiquement tué toutes nos valeurs. La ville est cruelle», se désole-t-il non sans faire savoir que le relâchement familial et l'effritement du système éducatif sont aussi des facteurs de délitement de la société.
« Diomaye, c'est le saint, Sonko le héros »
Jetant un regard en outre sur le tandem Diomaye-Sonko à la tête du pouvoir, Amadou Lamine Sall affirme : «Senghor avait dit que pour être Président au Sénégal, il faut être un saint ou un héros. Et je me suis amusé à faire la comparaison. J'ai dit que le président Diomaye, au regard de ce qu'il est, de la manière dont il est apparu, nous avons un garçon merveilleux, tranquille, apaisé, poli et qui écoute. C'est véritablement un saint, et avec sa barbiche et sa moustache, c'est presque un marabout. Et puis il y a Sonko ; lui, c'est le rebelle, lui, c'est l'orage et l'ouragan. Et c'est lui le héros». Le Sénégal peut s'enorgueillir, d'après lui, d'avoir à la fois un héros et un saint à la tête de l'Etat. Par ailleurs, le poète Amadou Lamine Sall a estimé que le meilleur ambassadeur du Sénégal, c'est la culture. «Aujourd'hui et dans 50 ans, notre meilleur ambassadeur sera toujours la culture. Son rayonnement intérieur, ce n'est ni le gaz, ni l'économie, ni le pétrole, c'est la culture», déclare-t-il avec véhémence avant d'ajouter : «La culture, ce sont les valeurs fondamentales d'une société. Et ce sont ces valeurs-là que nous avons perdues». Il note aussi que le Président poète reste le visa du Sénégal.
L'AS