La coalition Benno siggil senegaal n’est-elle en réalité qu’un marché de dupes ? C’est en tout cas le sentiment le plus redondant, voire le plus partagé en cette période préélectorale au Sénégal où ce regroupement de partis d’opposition donne à voir un spectacle plus que désolant de ses divisions. Plus de deux semaines après le délai prévu par cette union de l’opposition pour désigner un candidat unique à la prochaine présidentielle sénégalaise, c’est toujours l’impasse sur le choix du plus sérieux challenger du président sénégalais Abdoulaye Wade, candidat à sa propre succession.
Ce dernier, qui n’a du reste jamais fait mystère du plaisir que lui procure le dilemme qui hante le camp d’en face, doit avoir d’ailleurs sans doute commencé à déguster le petit lait de sa victoire qui se profile à l’horizon. Sans être unique en son genre, la situation que traverse la plus importante coalition de l’opposition sénégalaise est d’autant plus préoccupante, pour elle, que même des leaders de partis membres de ce regroupement n’hésitent pas à extérioriser leur ras-le-bol. Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki, en est tellement excédé qu’il n’a pas hésité à lancer un avertissement à peine voilé. « Si d’ici samedi prochain à 19 h cela ne se débloque pas, indique-t-il, j’aurai conclu que Benno n’est pas vraiment intéressée par cette candidature de l’unité et qu’il faut donc une autre alternative pour porter les conclusions des assises nationales ». D’autres représentants de partis membres de la coalition se sont voulus plus explicites et plus incisifs en appelant les deux probables candidats, à savoir Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, à assumer leurs responsabilités vis-à-vis du peuple sénégalais. Il s’agit plus précisément de Madieye Mbodji et Moussa Sarr, porte-paroles de deux autres partis signataires des textes de la coalition. Ceux-ci semblent d’office partants pour l’unité et le rassemblement dès le premier tour de l’élection et ont même proposé, en cas de non-consensus, de privilégier le point de vue de la majorité. La difficulté contre laquelle butent les adeptes de cette tendance n’est pas du tout étonnante dans la mesure où une autre avait toujours préféré des candidatures séparées au premier tour, avec la possibilité d’opérer l’unité au second tour. Quoique idéale et même plus réaliste pour la réussite d’une alternance au pays de la Téranga, la première tendance a d’énormes chances de ne pas aboutir, étant donné les conflits de leadership qui étaient prévisibles entre les candidats pressentis de Benno siggil senegaal.
Qui des présidents du Parti socialiste (PS) et de l’Alliance des forces de progrès (AFP) serait prêt à dompter son égo pour donner des chances à la coalition d’aller au-delà de l’union pour réussir l’unité en vue d’opérer le changement recherché ? Bien malin qui saura répondre sans hésitation à cette question. Ce dysfonctionnement intervient après la défection d’un autre allié de taille de la coalition, en l’occurrence Cheikh Bamba Dièye, maire de Saint Louis, qui dénonçait une hégémonie des progressistes et des socialistes au sein de Benno. Si fait que l’on est en droit de s’interroger sur la sincérité de ce rassemblement qui avait pourtant commencé à convaincre bien des Sénégalais sur sa capacité à faire avancer la démocratie au pays de Senghor.
La coalition qui a pourtant fait peur au président actuel du Sénégal au point que ce dernier n’a pas pu résister à la tentation d’en débaucher certains de ses anciens compagnons politiques n’est-elle en réalité qu’une union de façade ? Un regroupement de circonstance ou factice prêt à céder au moindre soubresaut ? C’est bien dommage que ce regroupement soit déjà près de l’éclatement avant même d’avoir franchi l’étape de la conquête du pouvoir. Quelle autre ridicule scène serviront au monde les responsables des partis membres de la coalition si, par extraordinaire, elle arrivait à faire élire son candidat après le second tour ? Pourront-ils alors s’assagir quand l’heure du partage des retombées de la victoire aura sonné ? Rien n’est plus incertain. Les tiraillements qui prévalent au sein de l’opposition, à quelque trois mois de l’échéance électorale, ont de quoi inquiéter quant au rôle que celle-ci jouera dans le scrutin. Elle risque gros dans ses tergiversations et semble bien partie pour faire de la figuration en jouant malgré elle le rôle de faire-valoir. Et si l’issue la plus probable des discussions doit tendre vers une éventuelle unité au deuxième tour, les partis de l’opposition ont intérêt à l’entériner au plus vite avant que de plus profondes divergences ne viennent radicaliser davantage les positions.
Car, l’une des conséquences d’une trop grande détérioration du climat au sein de la coalition peut se manifester par des dissensions qui pourraient compromettre les chances de toute unité, même au second tour. Les opposants sénégalais doivent donc éviter de faire subir à l’image de nation démocratique que l’on collait volontiers à leur pays, déjà écornée d’ailleurs du fait du penchant dictatorial de Gorgui, un autre revers. Ils serviraient mieux leur cause commune, à savoir l’avènement de l’alternance démocratique, en se hâtant de sauver ce qui peut encore l’être, à savoir un rassemblement jusqu’au dernier round de l’élection.
« Le Pays »
Ce dernier, qui n’a du reste jamais fait mystère du plaisir que lui procure le dilemme qui hante le camp d’en face, doit avoir d’ailleurs sans doute commencé à déguster le petit lait de sa victoire qui se profile à l’horizon. Sans être unique en son genre, la situation que traverse la plus importante coalition de l’opposition sénégalaise est d’autant plus préoccupante, pour elle, que même des leaders de partis membres de ce regroupement n’hésitent pas à extérioriser leur ras-le-bol. Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki, en est tellement excédé qu’il n’a pas hésité à lancer un avertissement à peine voilé. « Si d’ici samedi prochain à 19 h cela ne se débloque pas, indique-t-il, j’aurai conclu que Benno n’est pas vraiment intéressée par cette candidature de l’unité et qu’il faut donc une autre alternative pour porter les conclusions des assises nationales ». D’autres représentants de partis membres de la coalition se sont voulus plus explicites et plus incisifs en appelant les deux probables candidats, à savoir Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, à assumer leurs responsabilités vis-à-vis du peuple sénégalais. Il s’agit plus précisément de Madieye Mbodji et Moussa Sarr, porte-paroles de deux autres partis signataires des textes de la coalition. Ceux-ci semblent d’office partants pour l’unité et le rassemblement dès le premier tour de l’élection et ont même proposé, en cas de non-consensus, de privilégier le point de vue de la majorité. La difficulté contre laquelle butent les adeptes de cette tendance n’est pas du tout étonnante dans la mesure où une autre avait toujours préféré des candidatures séparées au premier tour, avec la possibilité d’opérer l’unité au second tour. Quoique idéale et même plus réaliste pour la réussite d’une alternance au pays de la Téranga, la première tendance a d’énormes chances de ne pas aboutir, étant donné les conflits de leadership qui étaient prévisibles entre les candidats pressentis de Benno siggil senegaal.
Qui des présidents du Parti socialiste (PS) et de l’Alliance des forces de progrès (AFP) serait prêt à dompter son égo pour donner des chances à la coalition d’aller au-delà de l’union pour réussir l’unité en vue d’opérer le changement recherché ? Bien malin qui saura répondre sans hésitation à cette question. Ce dysfonctionnement intervient après la défection d’un autre allié de taille de la coalition, en l’occurrence Cheikh Bamba Dièye, maire de Saint Louis, qui dénonçait une hégémonie des progressistes et des socialistes au sein de Benno. Si fait que l’on est en droit de s’interroger sur la sincérité de ce rassemblement qui avait pourtant commencé à convaincre bien des Sénégalais sur sa capacité à faire avancer la démocratie au pays de Senghor.
La coalition qui a pourtant fait peur au président actuel du Sénégal au point que ce dernier n’a pas pu résister à la tentation d’en débaucher certains de ses anciens compagnons politiques n’est-elle en réalité qu’une union de façade ? Un regroupement de circonstance ou factice prêt à céder au moindre soubresaut ? C’est bien dommage que ce regroupement soit déjà près de l’éclatement avant même d’avoir franchi l’étape de la conquête du pouvoir. Quelle autre ridicule scène serviront au monde les responsables des partis membres de la coalition si, par extraordinaire, elle arrivait à faire élire son candidat après le second tour ? Pourront-ils alors s’assagir quand l’heure du partage des retombées de la victoire aura sonné ? Rien n’est plus incertain. Les tiraillements qui prévalent au sein de l’opposition, à quelque trois mois de l’échéance électorale, ont de quoi inquiéter quant au rôle que celle-ci jouera dans le scrutin. Elle risque gros dans ses tergiversations et semble bien partie pour faire de la figuration en jouant malgré elle le rôle de faire-valoir. Et si l’issue la plus probable des discussions doit tendre vers une éventuelle unité au deuxième tour, les partis de l’opposition ont intérêt à l’entériner au plus vite avant que de plus profondes divergences ne viennent radicaliser davantage les positions.
Car, l’une des conséquences d’une trop grande détérioration du climat au sein de la coalition peut se manifester par des dissensions qui pourraient compromettre les chances de toute unité, même au second tour. Les opposants sénégalais doivent donc éviter de faire subir à l’image de nation démocratique que l’on collait volontiers à leur pays, déjà écornée d’ailleurs du fait du penchant dictatorial de Gorgui, un autre revers. Ils serviraient mieux leur cause commune, à savoir l’avènement de l’alternance démocratique, en se hâtant de sauver ce qui peut encore l’être, à savoir un rassemblement jusqu’au dernier round de l’élection.
« Le Pays »