Grande fut notre surprise, lorsque nous vîmes pour la première fois un panneau publicitaire faisant l’apologie de la dépigmentation de la peau. L’affiche, en question, se trouvait sur les allées Ababacar Sy, plus précisément entre la Paroisse des Martyrs de l’Ouganda et la Caserne des Sapeurs Pompiers. On y voyait un visage « photoshopé » comme fruit du produit suicidaire dont on vantait les mérites.
Le produit était faussement dénommé dans une écriture truffée de fautes « Khess Petch». Présentement nous ne nous attarderons pas sur cet aspect car d’éminents spécialistes de la langue ouolof avaient proposé la forme correcte, lors de la bataille sémantique. Et puis, nous voudrions bien que l’intérêt de notre tribune résidât ailleurs.
En effet un constat s’impose : un laisser-aller inconcevable aura sûrement occasionné la commercialisation de ce produit au nom agresseur. De toute évidence c’est de la pure provoc…, une invite déplacée, à la limite même une insulte à notre culture, à notre intelligence, etc. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agissait, ni plus, ni moins, que d’une parade ; car s’il avait utilisé comme nom commercial xessal pecc, ça choquerait plus d’un. Ainsi, ils ont opté pour l’euphémisme. Néanmoins, le résultat est le même.
Simple question :
Qui a autorisé la commercialisation voire la sur médiatisation dudit produit ? Question toujours pendante, à laquelle nous n’aurons jamais de réponse adéquate, hélas !
Dés les premiers jours de cette campagne de pub mensongère selon certains, des pétitions furent lancées via des réseaux sociaux notamment Facebook interpelant ainsi le Ministre de la Santé.
Décidément, les autorités ont fait la sourde oreille. Aucune mesure dissuasive n’a été prise par nos décideurs qui n’hésitent pas à parler de gouvernance vertueuse. Ils ont failli, à ce niveau : nous attendions un signal fort voire même une rupture dans les pratiques en vigueur au Sénégal. La dépigmentation de la peau constituant un problème de santé publique menace notre bien-être, au même titre que les bouillons, le tabac, l’alcool, la drogue… Dés lors, nous nous attendions sinon à l’interdiction de la vente de « khess Pecc » et autres articles assimilés, du moins à une mobilisation de la douane dans la lutte contre ce produit nocif ; peut-être en le surtaxant au prix fort. Histoire de dissuader ceux qui s’entêteraient dans cette pratique.
Point n’est besoin de révéler qu’il y a des forces tapies dans l’ombre dépendant de cette industrie. Sans oublier ces femmes et récemment ces hommes qui utilisent les crèmes éclaircissant et qui, fait étrange, sont, par moments, présentatrices sur certaines chaînes de télévision ; à côté des députés, des artistes, des personnalités politiques, etc.
A y voir de très prés même les détenteurs d’agences de com qui ont participé à cette propagande, cette publicité mensongère de mauvais goût devraient être placés devant leurs responsabilités. Pour une simple question de bon sens, il ne fallait pas participé à la vulgarisation de ce message déplacé envoyé aux enfants et aux personnes aux sensibilités à fleur de peau.
A force de singer les femmes occidentales, nos Sénégalaises, principalement, ont fini par vouloir les ressembler, vaille que vaille, quitte à changer radicalement de peau. Il y en a même qui bravent la chaleur en n’hésitant pas à porter des pulls et autres blousons, en période de forte canicule. De fait la vague d’indignation tend à se généraliser au vu de ces femmes-taxi (aux couleurs jaune et noire) qui, ont le teint clair par endroits et noir aux articulations.
ÑUUL KUKK « toute noire » ou la réplique à Khess Petch « toute blanche » :
Après quelques semaines de matraquage publicitaire d’un produit que non seulement le bon sens interdit de commercialiser mais que notre posture même d’ancienne colonie ne devrait expliquer, suivant un supposé complexe qu’on entretiendrait; une réplique et non des moindres fut servie à la population. Une contre campagne au travers de panneaux publicitaires de toutes sortes était lancée pour inciter les femmes Sénégalaises à rester naturelles, que dis-je noires, très noires, si nous traduisons littéralement leur message.
Cette campagne est à mettre à l’actif de professionnels de la publicité et de personnalités d’horizons divers qui ont senti le besoin, à travers un très tableau mettant le caractère naturel de la femme africaine ou noire, de monter au créneau et de proposer, à contrario, suivant un certain parallélisme Ñuul kukk . Un site fut ainsi lancé avec comme principal slogan Black is beautifull.
La particularité de cette plateforme se situe dans la possibilité d’y envoyer sa photo pour que celle-ci s’ajoute à la cinquantaine de photos qu’on y fait défiler sous forme de diaporama. On y trouve des images aussi belles que naturelles. Ledit site comporte quatre rubriques notamment : C’est quoi –Participez- Non au xessal- Beauté. Plusieurs milliers d’internautes ont déjà « liké » (pour parler trivialement) le site, la page facebook ou les photos qui y sont postées.
Au demeurant, soulignons que la « team Ñuul kukk » a beaucoup de mérites. Toutefois son caractère exclusif pose problème. Pourquoi ? Parce que toute autre personne n’étant pas de teint foncièrement noir peut facilement se désolidariser de cette campagne. D’où cette erreur à noter dans leur forme de lutte contre la dépigmentation. Il fallait donc mettre en avant le caractère naturel et non une quelconque couleur sous peine d’être traité de raciste, à juste titre.
Nous voulons juste dire qu’on nous n’avons pas besoin de verser dans des excès tels que « Pecc » clair à l’extrême et « Kukk » noir à l’extrême.
Que nous nous fassions bien comprendre. Entre « xess pecc » et « ñuul kukk » notre préférence est pour le second. Une chose est sûre : nous étions en présence d’une polémique de bas étage. Etant donné qu’on devrait éradiquer la circulation de produits de cet acabit qui accentuent notre aliénation culturelle.*
Si seulement on pouvait rendre effective cette formule : point de « xeessal » au Sénégal ; encore moins d’artifices consistant à dire « xeess », qui plus est « pecc » en d’autres termes « peaux très xessalisées » ou plutôt « peau toute blanche ».
Ne gagnerions-nous pas exalter les pouvoirs du caractère naturel de la femme africaine dans le monde moderne. On ferait ainsi d’une pierre plusieurs coups, en s’attaquant aux autres éléments artificiels : cheveux dits naturels, faux-cils, faux-ongles…
M. Diallo Ibnou
Professeur de Lettres et Blogueur
Doctorant ès Lettres
ibndiallo@gmail.com
Blog : ibnoze.seneweb.com
Le produit était faussement dénommé dans une écriture truffée de fautes « Khess Petch». Présentement nous ne nous attarderons pas sur cet aspect car d’éminents spécialistes de la langue ouolof avaient proposé la forme correcte, lors de la bataille sémantique. Et puis, nous voudrions bien que l’intérêt de notre tribune résidât ailleurs.
En effet un constat s’impose : un laisser-aller inconcevable aura sûrement occasionné la commercialisation de ce produit au nom agresseur. De toute évidence c’est de la pure provoc…, une invite déplacée, à la limite même une insulte à notre culture, à notre intelligence, etc. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agissait, ni plus, ni moins, que d’une parade ; car s’il avait utilisé comme nom commercial xessal pecc, ça choquerait plus d’un. Ainsi, ils ont opté pour l’euphémisme. Néanmoins, le résultat est le même.
Simple question :
Qui a autorisé la commercialisation voire la sur médiatisation dudit produit ? Question toujours pendante, à laquelle nous n’aurons jamais de réponse adéquate, hélas !
Dés les premiers jours de cette campagne de pub mensongère selon certains, des pétitions furent lancées via des réseaux sociaux notamment Facebook interpelant ainsi le Ministre de la Santé.
Décidément, les autorités ont fait la sourde oreille. Aucune mesure dissuasive n’a été prise par nos décideurs qui n’hésitent pas à parler de gouvernance vertueuse. Ils ont failli, à ce niveau : nous attendions un signal fort voire même une rupture dans les pratiques en vigueur au Sénégal. La dépigmentation de la peau constituant un problème de santé publique menace notre bien-être, au même titre que les bouillons, le tabac, l’alcool, la drogue… Dés lors, nous nous attendions sinon à l’interdiction de la vente de « khess Pecc » et autres articles assimilés, du moins à une mobilisation de la douane dans la lutte contre ce produit nocif ; peut-être en le surtaxant au prix fort. Histoire de dissuader ceux qui s’entêteraient dans cette pratique.
Point n’est besoin de révéler qu’il y a des forces tapies dans l’ombre dépendant de cette industrie. Sans oublier ces femmes et récemment ces hommes qui utilisent les crèmes éclaircissant et qui, fait étrange, sont, par moments, présentatrices sur certaines chaînes de télévision ; à côté des députés, des artistes, des personnalités politiques, etc.
A y voir de très prés même les détenteurs d’agences de com qui ont participé à cette propagande, cette publicité mensongère de mauvais goût devraient être placés devant leurs responsabilités. Pour une simple question de bon sens, il ne fallait pas participé à la vulgarisation de ce message déplacé envoyé aux enfants et aux personnes aux sensibilités à fleur de peau.
A force de singer les femmes occidentales, nos Sénégalaises, principalement, ont fini par vouloir les ressembler, vaille que vaille, quitte à changer radicalement de peau. Il y en a même qui bravent la chaleur en n’hésitant pas à porter des pulls et autres blousons, en période de forte canicule. De fait la vague d’indignation tend à se généraliser au vu de ces femmes-taxi (aux couleurs jaune et noire) qui, ont le teint clair par endroits et noir aux articulations.
ÑUUL KUKK « toute noire » ou la réplique à Khess Petch « toute blanche » :
Après quelques semaines de matraquage publicitaire d’un produit que non seulement le bon sens interdit de commercialiser mais que notre posture même d’ancienne colonie ne devrait expliquer, suivant un supposé complexe qu’on entretiendrait; une réplique et non des moindres fut servie à la population. Une contre campagne au travers de panneaux publicitaires de toutes sortes était lancée pour inciter les femmes Sénégalaises à rester naturelles, que dis-je noires, très noires, si nous traduisons littéralement leur message.
Cette campagne est à mettre à l’actif de professionnels de la publicité et de personnalités d’horizons divers qui ont senti le besoin, à travers un très tableau mettant le caractère naturel de la femme africaine ou noire, de monter au créneau et de proposer, à contrario, suivant un certain parallélisme Ñuul kukk . Un site fut ainsi lancé avec comme principal slogan Black is beautifull.
La particularité de cette plateforme se situe dans la possibilité d’y envoyer sa photo pour que celle-ci s’ajoute à la cinquantaine de photos qu’on y fait défiler sous forme de diaporama. On y trouve des images aussi belles que naturelles. Ledit site comporte quatre rubriques notamment : C’est quoi –Participez- Non au xessal- Beauté. Plusieurs milliers d’internautes ont déjà « liké » (pour parler trivialement) le site, la page facebook ou les photos qui y sont postées.
Au demeurant, soulignons que la « team Ñuul kukk » a beaucoup de mérites. Toutefois son caractère exclusif pose problème. Pourquoi ? Parce que toute autre personne n’étant pas de teint foncièrement noir peut facilement se désolidariser de cette campagne. D’où cette erreur à noter dans leur forme de lutte contre la dépigmentation. Il fallait donc mettre en avant le caractère naturel et non une quelconque couleur sous peine d’être traité de raciste, à juste titre.
Nous voulons juste dire qu’on nous n’avons pas besoin de verser dans des excès tels que « Pecc » clair à l’extrême et « Kukk » noir à l’extrême.
Que nous nous fassions bien comprendre. Entre « xess pecc » et « ñuul kukk » notre préférence est pour le second. Une chose est sûre : nous étions en présence d’une polémique de bas étage. Etant donné qu’on devrait éradiquer la circulation de produits de cet acabit qui accentuent notre aliénation culturelle.*
Si seulement on pouvait rendre effective cette formule : point de « xeessal » au Sénégal ; encore moins d’artifices consistant à dire « xeess », qui plus est « pecc » en d’autres termes « peaux très xessalisées » ou plutôt « peau toute blanche ».
Ne gagnerions-nous pas exalter les pouvoirs du caractère naturel de la femme africaine dans le monde moderne. On ferait ainsi d’une pierre plusieurs coups, en s’attaquant aux autres éléments artificiels : cheveux dits naturels, faux-cils, faux-ongles…
M. Diallo Ibnou
Professeur de Lettres et Blogueur
Doctorant ès Lettres
ibndiallo@gmail.com
Blog : ibnoze.seneweb.com