De mémoire de Sénégalais, jamais un scrutin n’aura laissé un camp victorieux aussi inerte, emmuré dans un silence coupable. Coupable d’avoir triché en ne respectant pas les règles du jeu : il leur fallait à tout prix, sortir vainqueurs de cette consultation électorale grossièrement désignée par le terme « référendum ». Pour y arriver, il aura fallu, au pouvoir, utiliser des moyens non conventionnels. Ajoutés aux moyens de l’Etat, en déployant la grosse artillerie financière et logistique pour s’acheter le « Oui » des chefs religieux sensibles à l’argent, le « Oui » des maires opposants et candidats à la transhumance, le « Oui » de la presse et enfin le « Oui » des citoyens lambda en proie au désœuvrement. En attestent les ralliements tous azimuts notés à la veille du scrutin, de personnes qui ont réfléchi par le portefeuille alors qu’il était question de mettre en avant l’avenir et l’intérêt du Sénégal, un pays à la merci d’une équipe qui n’a guère le sens des priorités.
De l’achat de conscience, il y en a eu comme l’a honteusement admis dans la presse, un député de l’Apr et vice-président de l’Assemblée nationale. Alors, comment garder le silence devant l’impressionnante mobilisation des médias d’État au profit exclusif d’un seul camp, le « Oui », une pratique indigne d’une démocratie pluraliste et dont se garderait un pouvoir à l’époque du parti unique. En effet, ce mépris signé du service public de l’audiovisuel, est né de la volonté d’un président qui a mis à la tête de la radio et de la télévision d’État, un politicien membre d’un clan, affilié à un parti au pouvoir qui n’a d’autres préoccupations que de sauvegarder l’image d’un Prince qui lui paye un salaire à la fin du mois. Mais ce n’est pas à ces esprits faibles et partisans qu’il faut s’en prendre, eux qui ne sont que des mercenaires de l’image, des commis, des exécutants, des directeurs aux ordres, nommés pour une tâche et des fonctions bien précises : leur spécialisation dans la propagande et la désinformation des masses.
C’est donc le chef de l’État qui doit en porter l’unique responsabilité, lui qui approuve ces pratiques d’un autre âge, lui qui prétend renforcer le statut de l’opposition, dans la constitution, tout en empêchant toute expression de cette même opposition au niveau de l’audiovisuel public sénégalais. Personne n’est dupe. Mais tout le monde peut en convenir, que le niveau de réflexion de nos gouvernants est bas, très bas au point de toucher le fond, parce qu’ils confondent souvent, le bien public et la propriété privée. Et Macky Sall et ses souteneurs ont sans doute eu honte de jubiler, hier soir, à l’annonce des premières tendances favorables à leur camp.
Quid des effets de la corruption dans les résultats du scrutin de ce dimanche ? On aura simplement remarqué que tous ces milliards de francs dont on ne connait pas le nombre précis, dilapidés en fonds de campagne, pour s’acheter une victoire du « Oui », ont laissé de marbre plus de la moitié des électeurs, soit près de soixante pour cent des Sénégalais, qui ont choisi, sciemment, de déserter les urnes. Une manière de signifier à la fois leur opposition et leur refus à la tenue de ce référendum qui leur a été imposée, dans la précipitation, sans concertation et dans la foulée d’un reniement.
L’abstention, le seul camp victorieux de cette consultation électorale du 20 mars, est synonyme d’une sanction négative de ces réformettes dans lesquelles plus de la moitié des Sénégalais ont du mal à se retrouver. La victoire à l’arrachée, obtenue par le camp présidentiel, a-t-elle l’air insipide, elle n’emballe pas et ne suscite guère l’euphorie, si elle ne jette la suspicion dans les rangs d’un pouvoir qui croit pouvoir tout obtenir, par la carotte et le bâton. Ce triomphe sans gloire, consacre donc un échec personnel du président Macky Sall qui s’était personnellement engagé dans la bataille.
Enfin, de tous les référendums connus de l’histoire du Sénégal, celui du 20 mars 2016 aura connu le taux de participation le plus faible et donc l’adhésion la plus impopulaire, un message que le président devra décrypter, afin d’opérer un changement de cap pour le reste du septennat et dans la perspective d’un second mandat.
En improvisant son référendum le 20 mars, Macky a joué, Macky a gagné certes, mais Macky a beaucoup perdu. Il perd de son crédit et de la confiance de ses compatriotes : sur 65 % des Sénégalais qui l’avaient plébiscité en 2012, ce sont près de 60 % de ces mêmes électeurs, qui, aujourd’hui, ont tourné le dos aux hommes politiques d’une manière générale. Ils ont refusé de voter, et ont préféré se terrer chez eux. Ne se retrouvant ni dans le pouvoir, ni dans l’opposition. De la matière à réflexion pour ceux qui ambitionnent de conduire les destinées du pays, demain.
De l’achat de conscience, il y en a eu comme l’a honteusement admis dans la presse, un député de l’Apr et vice-président de l’Assemblée nationale. Alors, comment garder le silence devant l’impressionnante mobilisation des médias d’État au profit exclusif d’un seul camp, le « Oui », une pratique indigne d’une démocratie pluraliste et dont se garderait un pouvoir à l’époque du parti unique. En effet, ce mépris signé du service public de l’audiovisuel, est né de la volonté d’un président qui a mis à la tête de la radio et de la télévision d’État, un politicien membre d’un clan, affilié à un parti au pouvoir qui n’a d’autres préoccupations que de sauvegarder l’image d’un Prince qui lui paye un salaire à la fin du mois. Mais ce n’est pas à ces esprits faibles et partisans qu’il faut s’en prendre, eux qui ne sont que des mercenaires de l’image, des commis, des exécutants, des directeurs aux ordres, nommés pour une tâche et des fonctions bien précises : leur spécialisation dans la propagande et la désinformation des masses.
C’est donc le chef de l’État qui doit en porter l’unique responsabilité, lui qui approuve ces pratiques d’un autre âge, lui qui prétend renforcer le statut de l’opposition, dans la constitution, tout en empêchant toute expression de cette même opposition au niveau de l’audiovisuel public sénégalais. Personne n’est dupe. Mais tout le monde peut en convenir, que le niveau de réflexion de nos gouvernants est bas, très bas au point de toucher le fond, parce qu’ils confondent souvent, le bien public et la propriété privée. Et Macky Sall et ses souteneurs ont sans doute eu honte de jubiler, hier soir, à l’annonce des premières tendances favorables à leur camp.
Quid des effets de la corruption dans les résultats du scrutin de ce dimanche ? On aura simplement remarqué que tous ces milliards de francs dont on ne connait pas le nombre précis, dilapidés en fonds de campagne, pour s’acheter une victoire du « Oui », ont laissé de marbre plus de la moitié des électeurs, soit près de soixante pour cent des Sénégalais, qui ont choisi, sciemment, de déserter les urnes. Une manière de signifier à la fois leur opposition et leur refus à la tenue de ce référendum qui leur a été imposée, dans la précipitation, sans concertation et dans la foulée d’un reniement.
L’abstention, le seul camp victorieux de cette consultation électorale du 20 mars, est synonyme d’une sanction négative de ces réformettes dans lesquelles plus de la moitié des Sénégalais ont du mal à se retrouver. La victoire à l’arrachée, obtenue par le camp présidentiel, a-t-elle l’air insipide, elle n’emballe pas et ne suscite guère l’euphorie, si elle ne jette la suspicion dans les rangs d’un pouvoir qui croit pouvoir tout obtenir, par la carotte et le bâton. Ce triomphe sans gloire, consacre donc un échec personnel du président Macky Sall qui s’était personnellement engagé dans la bataille.
Enfin, de tous les référendums connus de l’histoire du Sénégal, celui du 20 mars 2016 aura connu le taux de participation le plus faible et donc l’adhésion la plus impopulaire, un message que le président devra décrypter, afin d’opérer un changement de cap pour le reste du septennat et dans la perspective d’un second mandat.
En improvisant son référendum le 20 mars, Macky a joué, Macky a gagné certes, mais Macky a beaucoup perdu. Il perd de son crédit et de la confiance de ses compatriotes : sur 65 % des Sénégalais qui l’avaient plébiscité en 2012, ce sont près de 60 % de ces mêmes électeurs, qui, aujourd’hui, ont tourné le dos aux hommes politiques d’une manière générale. Ils ont refusé de voter, et ont préféré se terrer chez eux. Ne se retrouvant ni dans le pouvoir, ni dans l’opposition. De la matière à réflexion pour ceux qui ambitionnent de conduire les destinées du pays, demain.