En Afrique, l’inscription d’un site au patrimoine mondial relève d’un prestige et n’apporte que rarement des retombées économiques, a déploré mercredi à Dakar, le professeur Ibrahima Thiaw de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de Dakar.
"L’objectif de la Convention (de l’UNESCO) pour la protection du patrimoine mondial est de faire en sorte que l’inscription d’un site au patrimoine mondial apporte des bénéfices sur le plan économique, éducationnel et professionnel", a relevé le Pr Thiaw, qui dirige le laboratoire d’archéologie de l’IFAN, l’institut de recherche en sciences humaines, sociales et naturelles de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Le chercheur a expliqué que ces sites inscrits au patrimoine de mondial de l’UNESCO (Organisation des nations unies pour l’Education, la Science et la Culture) doivent "avoir un impact sur les communautés locales et changer leurs vies de manière sensible".
Quant au tourisme, a-t-il poursuivi, il "est très aléatoire. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas, mais du point de vue de la formation, de l’éducation, de la création d’emploi, il n’y a pas encore l’impact qui est escompté".
"L’objectif de la Convention (de l’UNESCO) pour la protection du patrimoine mondial est de faire en sorte que l’inscription d’un site au patrimoine mondial apporte des bénéfices sur le plan économique, éducationnel et professionnel", a relevé le Pr Thiaw, qui dirige le laboratoire d’archéologie de l’IFAN, l’institut de recherche en sciences humaines, sociales et naturelles de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il s’exprimait en marge d’un séminaire organisé par l’IFAN sur les tendances et les enjeux de la position du Sénégal sur la liste du patrimoine mondial.
Le chercheur a expliqué que ces sites inscrits au patrimoine de mondial de l’UNESCO (Organisation des nations unies pour l’Education, la Science et la Culture) doivent "avoir un impact sur les communautés locales et changer leurs vies de manière sensible".
"Malheureusement pour le cas du Sénégal, les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial apportent très peu de bénéfices aux populations locales, ce qui est vraiment dommage", a-t-il déploré, ajoutant que "cela veut dire que l’inscription de ces sites au patrimoine mondial n’est pas accompagné d’une implication forte des communautés".
Quant au tourisme, a-t-il poursuivi, il "est très aléatoire. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas, mais du point de vue de la formation, de l’éducation, de la création d’emploi, il n’y a pas encore l’impact qui est escompté".
Le Pr Ibrahima Thiaw a suggéré de "revoir toute l’organisation administrative du ministère de la Culture" pour remédier à ce problème.
"On ne peut pas classer des sites et ne pas s’occuper de la gestion. Il faut former des professionnels qui puissent jouer le rôle d’interface entre l’Etat et les communautés, et l’Unesco", a-t-il préconisé.
"Lorsqu’on classe (inscrire un site au patrimoine mondial, Ndlr), il faut créer tout un ensemble d’infrastructures d’accueil – la restauration, des hôtels – et organiser le commerce de manière structurelle autour du site pour que des nouveaux emplois puissent émerger".
Le Sénégal a ratifié cette Convention en 1976 et possède sept sites (l’île de Gorée, le parc national du Niokolo-Koba, le parc national des oiseaux de Djoudj, la ville de Saint-Louis, les Cercles mégalithiques de Sénégambie, le Delta du Saloum, les pays Bassari) inscrits au patrimoine mondial.
"Pour certains sites comme les mégalithes (Cercles mégalithiques de Sénégambie), il faut penser à aménager des pistes pour faciliter l’accès sinon les touristes ne vont pas prendre certains risques pour aller à certains endroits et le danger est que le Sénégal peut perdre tout ce qui peut relever de la publicité mondiale", a estimé le Pr Ibrahima Thiaw.
APS
"On ne peut pas classer des sites et ne pas s’occuper de la gestion. Il faut former des professionnels qui puissent jouer le rôle d’interface entre l’Etat et les communautés, et l’Unesco", a-t-il préconisé.
Il a ajouté que cette réorganisation administrative "permettrait de créer des emplois pour que les étudiants formés dans le domaine du patrimoine puissent avoir des emplois".
"Lorsqu’on classe (inscrire un site au patrimoine mondial, Ndlr), il faut créer tout un ensemble d’infrastructures d’accueil – la restauration, des hôtels – et organiser le commerce de manière structurelle autour du site pour que des nouveaux emplois puissent émerger".
La Convention mondiale de l’UNESCO pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel a été établie le 16 novembre 1972.
Le Sénégal a ratifié cette Convention en 1976 et possède sept sites (l’île de Gorée, le parc national du Niokolo-Koba, le parc national des oiseaux de Djoudj, la ville de Saint-Louis, les Cercles mégalithiques de Sénégambie, le Delta du Saloum, les pays Bassari) inscrits au patrimoine mondial.
"Pour certains sites comme les mégalithes (Cercles mégalithiques de Sénégambie), il faut penser à aménager des pistes pour faciliter l’accès sinon les touristes ne vont pas prendre certains risques pour aller à certains endroits et le danger est que le Sénégal peut perdre tout ce qui peut relever de la publicité mondiale", a estimé le Pr Ibrahima Thiaw.
APS