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Triste confidence d'un artiste de Saint-Louis : " Nous VIVOTIONS …"

Samedi 10 Octobre 2020

Triste confidence d'un artiste de Saint-Louis : " Nous VIVOTIONS …"
Le grand problème pour les artistes de Saint-Louis du Sénégal, on ne le dira jamais assez, est le souci d’espace topologique pour répéter et se produire. Nous n’avons absolument rien, pas la moindre salle qui pour nos expressions, serait directement la nôtre, et pas le moindre bâtiment qui serait légalement notre base administrative.

Pour rappel, nos autorités ont remis à la police le grand bâtiment du Rognât qui pourtant, nous appartient de droit. Elles ont ainsi agi en hors-la-loi, malgré nos multiples marches et mouvements de protestation.

Alors Nous vivotions tant bien que mal en squattant spontanément le moindre espace qui s’offrait à nous, en nous rapprochant au mieux des opportunités d’abri.

Oui, Nous vivotions …

Moi je suis aussi écrivain ; je peux donc aussi écrire chez moi, et même faire mes cérémonies de dédicaces à la maison, voire directement dans la rue sous une tente. On peut même imaginer que pour la plume, la sculpture ou la photographie, ce serait « ponctuellement » d’une belle originalité. Mais il est clair que pour les arts dit vivants (théâtre, musique, danse …), il faut nécessairement ce cadre architectural construit pour accueillir ces expressions plurielles, avec un minimum d’installations logistiques, de la régie-son, lumière et plateau, sinon la création artistique savamment écrite n’est jamais représentée.

Nous vivotions … Nous vivotions en saisissant la seule opportunité que nous offraient les cabarets, et hôtels de la place qui accueillaient nos musiciens à ces productions nocturnes dont raffolent les mélomanes de Saint-Louis. Mais là encore l’exécutif local, brandissant un texte de loi, est venue directement arrêter nos concerts à minuit pile.

En ultime soubresaut proche de l’agonie, nous avons encore protesté, tenté mille médiations, rencontré maire, Préfet, Gouverneur. Et au final, on ne nous laissa pas vraiment en paix, mais on nous toléra plus ou moins, sous des lourdeurs administratives : pour organiser le moindre apéro musical devant dépasser minuit, chaque cabaret devait disposer d’une autorisation spéciale valable seulement pour cette soirée précise. Mais on s’y plia tous, quitte à faire tous les jours le pied de grue à la préfecture, alors que les programmations couvrent de longues périodes.

Oui, Nous vivotions …

Puis le coronavirus est arrivé au Sénégal et l’Etat a d’abord confiné rigoureusement, puis a clairement décidé que l’on vive avec, dans le respect précautionneux des mesures barrières. Le chef de l’Etat, lui, quoi qu'on puisse en dire, soucieux du sort des acteurs culturels, leur a accordé une subvention ponctuelle, pour les aider à survivre. Environ 150 euros par acteur reçus une seule fois pour les 7 mois, ce qui est dérisoire mais déjà bien munificent.
Ne nous donnez donc plus d’argent si vous voulez, laissez-nous seulement travailler comme tous les autres et nous nourrirons nos familles comme tous les autres, et avec la même dignité.

Ainsi Nous vivotions …

Mais à St-Louis du Sénégal, et seulement à Saint-Louis du Sénégal, nous vivotons encore, parce que quand à Dakar, à Mbour, à Thiès, Kaolack et partout dans les autres régions et villes du pays, les hôtels et cabarets peuvent travailler jusqu’au petit matin, nous à Saint-Louis, le Préfet et le Gouverneur nous l’interdisent toujours.

Alors NOUS NE VIVOTONS PLUS.
NOUS MOURRONS,
ET NOUS MOURRONS EN SILENCE
De FAIM
Car la FAIM c’est LA FIN silencieuse
Pape Samba SOW "ZOUMBA"



 


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1.Posté par Daco le 11/10/2020 09:41 (depuis mobile)
Désolé mais le consommateur ne se retrouve plus dans ce milieu envahi par tout "clochard",danseuse,bongo-man...
Ces gens s''improvisent artistes et donnent à la culture un cachet spécial difficilement digérable.
Un toilettage est nécessaire.

2.Posté par waaa waw wakh ngaa deug déè le 12/10/2020 22:31 (depuis mobile)
verité absolue

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