L’heure est grave, très grave, même si beaucoup de compatriotes sénégalais ne semblent pas en être conscients. Pourtant l’évidence est clairement établie et il ne faut pas aller loin pour observer la réalité malheureuse qui nous guette. Ce qui est arrivé à la Chine, à la France, à l’Italie, à l’Espagne, à la Corée du Sud, aux USA, des pays beaucoup mieux préparés que nous, doit nous faire peur.
Mais nous, pour nous, nous sommes un peuple spécial, béni plus que les autres, à l’abri de calamités pour des raisons métaphysiques qui pourtant, pour la majorité des cas, n’existent que dans notre imaginaire. Il faut rappeler que c’est au Sénégal qu’a eu lieu l’une des pires catastrophes maritimes du monde. Il faut rappeler qu’à l’intérieur du Sénégal, il y a une guerre qui dure et qui fait des morts depuis plus de 30 ans sans qu’aucune solution définitive ne soit encore trouvée. Mais nous feignons d’oublier tout ça et nous continuons à adopter notre attitude nombriliste, nous amenant à nous croire supérieurs aux autres et protégés de malheurs et autres fléaux qui arrivent ailleurs. Le réveil risque d’être brutal si nous continuons ainsi.
Nous allons jusqu’à défier l’autorité de l’Etat au nom d’idéaux fantaisistes qui n’ont pourtant pas empêché toutes les catastrophes qui ont marqué notre histoire. Aujourd’hui, pendant que tous les pays s’attellent, par tous les moyens, à contenir la propagation du virus Covid 19, des compatriotes transgressent allègrement les directives venant des autorités médicales, les seules habilitées aujourd’hui à donner les orientations, pour mettre en danger la vie de tous les sénégalais et mettre en péril tous les efforts faits jusqu’ici. C’est seulement inacceptable. Après cette crise, les sociologues, les anthropologues, les psychologues devront nous dire pourquoi nous sénégalais avons une attitude belliqueuse ; pourquoi nous sénégalais, aimons braver les instructions émanant des hautes autorités ; pourquoi nous sénégalais, aimons-nous nous empresser de crier au complot.
Aujourd’hui, il faut le dire, tous autant que nous sommes, notre responsabilité devant DIEU et devant l’humanité est engagée. Nous n’avons pas intérêt à laisser le Covid 19 continuer à voyager de personne à personne. La Chine, la France, l’Italie, l’Espagne, la Corée du Sud, les USA ne l’ont pas compris très tôt ; les implications sont juste regrettables et les séquelles vont encore subsister, même si ces pays arrivent, dans les jours ou mois qui suivront, à prendre le dessus sur le virus.
Pourtant une petite analyse comparative nous permet de constater qu’il n’y a pas photo entre leur système de santé des plus efficaces au monde, et le nôtre de pays sous développé, des moins efficaces au monde. Quelques statistiques permettent de visualiser la situation.
Nombre de médecins : en 2016, le Sénégal ne comptait que 7 médecins pour 100 000 habitants. L’Italie était à 400 médecins pour 100 000 habitants ; la France, 320 ; l’Espagne, 410 ; la Corée du Sud, 230 ; la Chine, 180 ; les USA, 260.
Nombre d’infirmiers et de sages-femmes : en 2016, le Sénégal ne comptait que 03 infirmiers pour 10 000 habitants. L’Italie était à 58 infirmiers pour 10 000 habitants ; la France, 97 ; l’Espagne, 55 ; la Corée du Sud, 69 ; la Chine, 23 ; les USA, 85.
Nombre de lits d’hôpital : Le Sénégal compte environ (selon les chiffres 2008 de l’OMS, la situation a très peu évolué) 3 lits d’hôpital pour 10 000 habitants. L’Italie, en 2012, était à 34 lits d’hôpital pour 10 000 habitants ; la France, 65 en 2013 ; l’Espagne, 30 en 2013 ; la Corée du Sud, 115 en 2015 ; la Chine, 42 en 2012 ; les USA, 29 en 2013.
Disponibilité de médicaments et de matériel médical : Le Sénégal importe 95% de ses médicaments, presque 100% de son matériel médical. En clair, nous dépendons de pays qui aujourd’hui, ont de plus en plus besoins de médicaments et de matériel médical. Comble du comble, il apparait qu’une personne infectée par le Corona Virus, a besoin, pour son traitement, d’au moins 40 équipements de protection, pour sa sécurité et la sécurité de l’équipe médicale.
Pourtant, avec la contamination à grande échelle, la Chine a payé un très lourd tribut. L’Italie est dépassée. L’Espagne a basculé dans le désarroi total. La France est au bord du gouffre. Les USA tremblent, la Corée du Sud constate une flambée des infections. Pour presque tous ces pays, les hôpitaux sont archi combles, le personnel de santé est devenu très insuffisant, les médicaments sont en rupture, le matériel de protection, même le plus petit masque, fait défaut, les appareils pour l’assistance respiratoire des malades sont déficitaires, tous les appareils de réanimation sont engagés. Les conséquences sont seulement désastreuses : On compte les morts dans ces pays. Au 22 mars 2020 à 08h, on comptait 81 054 cas dont 3 261 morts en Chine ; 53 578 cas dont 4 825 morts en Italie, 24 926 cas dont 1 326 morts en Espagne ; 25 493 cas pour 307 morts aux USA ; 8 897 cas pour 104 morts en Corée du Sud. Il faut le dire : aucun pays, le Sénégal encore moins, n’a les moyens de soigner des cas de plus en plus nombreux. La seule et unique solution demeure la prévention.
Avec l’état actuel de notre système de santé de pays sous-développé, les conséquences d’une montée à l’échelle des contaminations seraient excessivement négatives. Nous n’avons ni assez de médecins, ni assez d’infirmiers, ni assez de structures sanitaires, ni assez de matériels médicaux, ni assez de médicaments, pour faire face à des infections croissantes par le Corona Virus
L’heure est donc très grave. Surtout que nous sommes sur une pente raide, avec l’enclenchement de la dynamique de transmission communautaire. En clair, tout le monde est exposé car personne ne sait qui elle a rencontré, qui a rencontré qui, qui est peut être porteur du mal. Personne ne sait, si oui ou non, celui qui est assis à côté, en face, derrière, devant, dans le bus, dans le car, dans le train, dans la pirogue, sur la charrette, sur la moto, etc., a eu à côtoyer quelqu’un, qui a approché quelqu’un, qui a discuté avec ou sympathisé avec quelqu’un, qui est porteur du virus. Le marché, la banque, la mosquée, l’église, le terrain ou la salle d’entrainement, le lieu de travail, la maison, l’école, l’université, le Daara, etc., sont tous des foyers potentiels de contamination.
S’appuyer sur la main courante des escaliers, appuyer sur un bouton d’un ascenseur, donner ou recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque, prendre ou poser un objet, ouvrir ou fermer une porte, serrer la main de quelqu’un, tous ces gestes très ordinaires auxquels nous nous sommes habitués, sont devenus des vecteurs potentiels de transmission de l’agent pathogène létal. Il apparait donc qu’il nous faut réinventer nos habitudes, notre mode de vie pour sortir de la zone dangereuse dans laquelle nous sommes.
Concrètement, notre pays est à la croisée des chemins et 2 options s’offrent à nous : contenir la maladie dès maintenant en arrêtant les contaminations communautaires (les cas importés sont stoppés avec la fermeture des frontières), ou alors sombrer dans un désastre profond dans lequel les générations futures essayeront encore de sortir.
Nous avons une seule solution pour arrêter la contamination communautaire : suivre et appliquer à la lettre les indications du personnel médical engagé en première ligne dans cette guerre, lesquelles indications font l’objet de directives portées au plus haut niveau par les plus hautes autorités de notre pays. Il ne s’agit plus de différer ces instructions ou d’attendre l’avis de tierces personnes pour les appliquer, il s’agit pour chacun de les mettre immédiatement en application, d’être conscient des enjeux de l’heure et de prendre ses responsabilités pour ne pas faire partie de la chaine de contamination.
Le mot d’ordre doit être : je fais tout pour ne pas attraper le virus. Si malheureusement je l’attrape, je fais tout pour ne pas le transmettre à quelqu’un d’autre. Ainsi, nous réussirons à rompre la chaine de transmission interpersonnelle du virus et nous donnerons à nos équipes médicales la possibilité et les moyens de gagner cette guerre.
Pour y arriver, nous devons arrêter purement et simplement les rassemblements ; éviter au maximum les sorties et rester chez nous ; adopter les réflexes d’hygiène qui sauvent ; se mettre systématiquement en quarantaine en cas de doute et appeler les services compétents. Ce n’est que comme ça que nous pourrons remporter cette guerre contre le Corona Virus. Nous le devons à nos anciens, nous nous le devons, nous le devons aux générations futures. Adoptons d’abord les règles qui sauvent, prions ensuite. C’est comme ça que nous éviterons d’en arriver à un stade où il ne nous restera que les prières. Que DIEU nous en préserve.
QU’ALLAH SWT protège le Sénégal
Abdoulaye DIEYE
dieyeabdoulaye@hotmail.com
Mais nous, pour nous, nous sommes un peuple spécial, béni plus que les autres, à l’abri de calamités pour des raisons métaphysiques qui pourtant, pour la majorité des cas, n’existent que dans notre imaginaire. Il faut rappeler que c’est au Sénégal qu’a eu lieu l’une des pires catastrophes maritimes du monde. Il faut rappeler qu’à l’intérieur du Sénégal, il y a une guerre qui dure et qui fait des morts depuis plus de 30 ans sans qu’aucune solution définitive ne soit encore trouvée. Mais nous feignons d’oublier tout ça et nous continuons à adopter notre attitude nombriliste, nous amenant à nous croire supérieurs aux autres et protégés de malheurs et autres fléaux qui arrivent ailleurs. Le réveil risque d’être brutal si nous continuons ainsi.
Nous allons jusqu’à défier l’autorité de l’Etat au nom d’idéaux fantaisistes qui n’ont pourtant pas empêché toutes les catastrophes qui ont marqué notre histoire. Aujourd’hui, pendant que tous les pays s’attellent, par tous les moyens, à contenir la propagation du virus Covid 19, des compatriotes transgressent allègrement les directives venant des autorités médicales, les seules habilitées aujourd’hui à donner les orientations, pour mettre en danger la vie de tous les sénégalais et mettre en péril tous les efforts faits jusqu’ici. C’est seulement inacceptable. Après cette crise, les sociologues, les anthropologues, les psychologues devront nous dire pourquoi nous sénégalais avons une attitude belliqueuse ; pourquoi nous sénégalais, aimons braver les instructions émanant des hautes autorités ; pourquoi nous sénégalais, aimons-nous nous empresser de crier au complot.
Aujourd’hui, il faut le dire, tous autant que nous sommes, notre responsabilité devant DIEU et devant l’humanité est engagée. Nous n’avons pas intérêt à laisser le Covid 19 continuer à voyager de personne à personne. La Chine, la France, l’Italie, l’Espagne, la Corée du Sud, les USA ne l’ont pas compris très tôt ; les implications sont juste regrettables et les séquelles vont encore subsister, même si ces pays arrivent, dans les jours ou mois qui suivront, à prendre le dessus sur le virus.
Pourtant une petite analyse comparative nous permet de constater qu’il n’y a pas photo entre leur système de santé des plus efficaces au monde, et le nôtre de pays sous développé, des moins efficaces au monde. Quelques statistiques permettent de visualiser la situation.
Nombre de médecins : en 2016, le Sénégal ne comptait que 7 médecins pour 100 000 habitants. L’Italie était à 400 médecins pour 100 000 habitants ; la France, 320 ; l’Espagne, 410 ; la Corée du Sud, 230 ; la Chine, 180 ; les USA, 260.
Nombre d’infirmiers et de sages-femmes : en 2016, le Sénégal ne comptait que 03 infirmiers pour 10 000 habitants. L’Italie était à 58 infirmiers pour 10 000 habitants ; la France, 97 ; l’Espagne, 55 ; la Corée du Sud, 69 ; la Chine, 23 ; les USA, 85.
Nombre de lits d’hôpital : Le Sénégal compte environ (selon les chiffres 2008 de l’OMS, la situation a très peu évolué) 3 lits d’hôpital pour 10 000 habitants. L’Italie, en 2012, était à 34 lits d’hôpital pour 10 000 habitants ; la France, 65 en 2013 ; l’Espagne, 30 en 2013 ; la Corée du Sud, 115 en 2015 ; la Chine, 42 en 2012 ; les USA, 29 en 2013.
Disponibilité de médicaments et de matériel médical : Le Sénégal importe 95% de ses médicaments, presque 100% de son matériel médical. En clair, nous dépendons de pays qui aujourd’hui, ont de plus en plus besoins de médicaments et de matériel médical. Comble du comble, il apparait qu’une personne infectée par le Corona Virus, a besoin, pour son traitement, d’au moins 40 équipements de protection, pour sa sécurité et la sécurité de l’équipe médicale.
Pourtant, avec la contamination à grande échelle, la Chine a payé un très lourd tribut. L’Italie est dépassée. L’Espagne a basculé dans le désarroi total. La France est au bord du gouffre. Les USA tremblent, la Corée du Sud constate une flambée des infections. Pour presque tous ces pays, les hôpitaux sont archi combles, le personnel de santé est devenu très insuffisant, les médicaments sont en rupture, le matériel de protection, même le plus petit masque, fait défaut, les appareils pour l’assistance respiratoire des malades sont déficitaires, tous les appareils de réanimation sont engagés. Les conséquences sont seulement désastreuses : On compte les morts dans ces pays. Au 22 mars 2020 à 08h, on comptait 81 054 cas dont 3 261 morts en Chine ; 53 578 cas dont 4 825 morts en Italie, 24 926 cas dont 1 326 morts en Espagne ; 25 493 cas pour 307 morts aux USA ; 8 897 cas pour 104 morts en Corée du Sud. Il faut le dire : aucun pays, le Sénégal encore moins, n’a les moyens de soigner des cas de plus en plus nombreux. La seule et unique solution demeure la prévention.
Avec l’état actuel de notre système de santé de pays sous-développé, les conséquences d’une montée à l’échelle des contaminations seraient excessivement négatives. Nous n’avons ni assez de médecins, ni assez d’infirmiers, ni assez de structures sanitaires, ni assez de matériels médicaux, ni assez de médicaments, pour faire face à des infections croissantes par le Corona Virus
L’heure est donc très grave. Surtout que nous sommes sur une pente raide, avec l’enclenchement de la dynamique de transmission communautaire. En clair, tout le monde est exposé car personne ne sait qui elle a rencontré, qui a rencontré qui, qui est peut être porteur du mal. Personne ne sait, si oui ou non, celui qui est assis à côté, en face, derrière, devant, dans le bus, dans le car, dans le train, dans la pirogue, sur la charrette, sur la moto, etc., a eu à côtoyer quelqu’un, qui a approché quelqu’un, qui a discuté avec ou sympathisé avec quelqu’un, qui est porteur du virus. Le marché, la banque, la mosquée, l’église, le terrain ou la salle d’entrainement, le lieu de travail, la maison, l’école, l’université, le Daara, etc., sont tous des foyers potentiels de contamination.
S’appuyer sur la main courante des escaliers, appuyer sur un bouton d’un ascenseur, donner ou recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque, prendre ou poser un objet, ouvrir ou fermer une porte, serrer la main de quelqu’un, tous ces gestes très ordinaires auxquels nous nous sommes habitués, sont devenus des vecteurs potentiels de transmission de l’agent pathogène létal. Il apparait donc qu’il nous faut réinventer nos habitudes, notre mode de vie pour sortir de la zone dangereuse dans laquelle nous sommes.
Concrètement, notre pays est à la croisée des chemins et 2 options s’offrent à nous : contenir la maladie dès maintenant en arrêtant les contaminations communautaires (les cas importés sont stoppés avec la fermeture des frontières), ou alors sombrer dans un désastre profond dans lequel les générations futures essayeront encore de sortir.
Nous avons une seule solution pour arrêter la contamination communautaire : suivre et appliquer à la lettre les indications du personnel médical engagé en première ligne dans cette guerre, lesquelles indications font l’objet de directives portées au plus haut niveau par les plus hautes autorités de notre pays. Il ne s’agit plus de différer ces instructions ou d’attendre l’avis de tierces personnes pour les appliquer, il s’agit pour chacun de les mettre immédiatement en application, d’être conscient des enjeux de l’heure et de prendre ses responsabilités pour ne pas faire partie de la chaine de contamination.
Le mot d’ordre doit être : je fais tout pour ne pas attraper le virus. Si malheureusement je l’attrape, je fais tout pour ne pas le transmettre à quelqu’un d’autre. Ainsi, nous réussirons à rompre la chaine de transmission interpersonnelle du virus et nous donnerons à nos équipes médicales la possibilité et les moyens de gagner cette guerre.
Pour y arriver, nous devons arrêter purement et simplement les rassemblements ; éviter au maximum les sorties et rester chez nous ; adopter les réflexes d’hygiène qui sauvent ; se mettre systématiquement en quarantaine en cas de doute et appeler les services compétents. Ce n’est que comme ça que nous pourrons remporter cette guerre contre le Corona Virus. Nous le devons à nos anciens, nous nous le devons, nous le devons aux générations futures. Adoptons d’abord les règles qui sauvent, prions ensuite. C’est comme ça que nous éviterons d’en arriver à un stade où il ne nous restera que les prières. Que DIEU nous en préserve.
QU’ALLAH SWT protège le Sénégal
Abdoulaye DIEYE
dieyeabdoulaye@hotmail.com