Que d’événements organisés suivant des logiques opportunistes, en vue de célébrer Saint Louis, la vieille ville ; et ce depuis belle lurette.
L’idée est certes noble, mais elle ferait plus tilt si elle avait été concoctée et préparée suivant un travail de longue haleine et en corrélation avec les préoccupations actuelles des populations locales.
En 2010, les 350 ans de notre cité avaient été fêtés en grandes pompes. Que de cérémonies : rencontres, festivités, concerts … organisés au nom de cet événement prestigieux.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui jouent ou essayent de jouer la carte de la « first lady ». En effet il peut paraître bien beau de crier sur tous les toits la fierté qui devrait animer tout Saint Louisien car étant originaire de la même localité que la Première Dame Mme Mariéme Faye Sall. Mais le risque est grand. Notre jeune expérience nous ayant montré que les grandes désillusions proviennent des grands espoirs. Tout un chacun devrait faire preuve de réalisme en gardant la tête sur les épaules. Si l’on sait que le couple présidentiel ne pourrait résoudre tous les problèmes des habitants de notre cité.
Sargal Ndar est, certes un événement qui vient à son heure pour les nostalgiques de régates, de concerts, de défilés de « signares » communément appelés fanal, etc. Un symposium a été organisé, mais c’était juste pour amuser la galerie. Pourquoi ? Parce que la problématique de l’emploi des jeunes y est cruciale. En fait, les nombreux investissements consentis dans ce secteur de l’emploi des jeunes ne répondent pas aux attentes des populations locales. Un bref séjour permet de se rendre compte du chômage endémique de cette tranche d’âge.
La ville de Saint Louis ne regorge pas d’industries. Les quelques sociétés qui recrutent se trouvent dans la périphérie. Celles-ci sont caractérisées par la pénibilité du travail à laquelle sont soumis les quelques journaliers surexploités qui ne perçoivent que des miettes. Pour échapper à ces dures conditions de travail ou arguant l’inexistence de jobs dignes de leur « rang », vivant dans l’oisiveté des jeunes passent leur journée autour de la théière sirotant tranquillement les trois normaux qu’on leur servirait, étant donné que le thé n’y coûte pas cher. D’ailleurs c’est la vie non plus n’y coûte pas chère : elle est agréable, à la limite très paisible ; la plupart des jeunes sont entièrement pris en charge par leurs parents. Ces jeunes menant une vie facile, entretiennent les rêves les plus surréalistes : un hypothétique voyage à l’étranger, un travail dans un bureau, une vie de pacha, un poste que leur donnerait un politicien, une aide financière qui proviendrait d’un parent ou ami établi ailleurs,... Ainsi donc, la politique constitue l’ultime espoir pour ces jeunes qui aimeraient réussir personnellement pour certains ou se rendre utile à leur famille pour d’autres sans avoir trimé au préalable.
Jadis, la pêche nourrissait son homme. Mais de nos jours, les ressources halieutiques et fluviales se font rares. Les pêcheurs ne cessent de se plaindre mettant sur la table des autorités locales et nationales la fameuse questions des licences ou autorisations de pêche.
Notre premier interlocuteur D., sur un ton très critique, sourire aux lèvres, analysant cet événement, lâche ces mots en ouolof : « Ñi, sokali wu ñu Ndar wayé diko sargal rék », comprenez par là : au lieu de faire prospérer la ville de Saint Louis, il la célèbre en à point finir.
Le second interlocuteur, abondant dans le sens, doute du sérieux qui anime les initiateurs du projet, ainsi que les gros moyens déployés par un célèbre organe de presse. Ce soldat de l’économie, cinquantenaire et non moins natif de Saint- Louis, pense que l’exploitation des terres de la vallée serait plus bénéfique que ces festivités qui devraient être recadrées. Une irrigation de ces terres participerait à une politique pour une autosuffisance nationale en riz, par exemple. Il prend, néanmoins la peine de souligner que des lobbyistes importateurs de riz ne feraient jamais grand-chose afin de promouvoir le riz de la vallée.
On a assez festoyé. L’heure est enfin venue pour tous ceux qui se réclameraient de cette cité tricentenaire de pointer du doigt les véritables maux de cette localité afin de trouver des solutions ponctuelles et pratiques.
M. Diallo Ibnou
Professeur de Lettres et Blogueur
Doctorant ès Lettres
ibndiallo@gmail.com
Blog : ibnoze.seneweb.com
L’idée est certes noble, mais elle ferait plus tilt si elle avait été concoctée et préparée suivant un travail de longue haleine et en corrélation avec les préoccupations actuelles des populations locales.
En 2010, les 350 ans de notre cité avaient été fêtés en grandes pompes. Que de cérémonies : rencontres, festivités, concerts … organisés au nom de cet événement prestigieux.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui jouent ou essayent de jouer la carte de la « first lady ». En effet il peut paraître bien beau de crier sur tous les toits la fierté qui devrait animer tout Saint Louisien car étant originaire de la même localité que la Première Dame Mme Mariéme Faye Sall. Mais le risque est grand. Notre jeune expérience nous ayant montré que les grandes désillusions proviennent des grands espoirs. Tout un chacun devrait faire preuve de réalisme en gardant la tête sur les épaules. Si l’on sait que le couple présidentiel ne pourrait résoudre tous les problèmes des habitants de notre cité.
Sargal Ndar est, certes un événement qui vient à son heure pour les nostalgiques de régates, de concerts, de défilés de « signares » communément appelés fanal, etc. Un symposium a été organisé, mais c’était juste pour amuser la galerie. Pourquoi ? Parce que la problématique de l’emploi des jeunes y est cruciale. En fait, les nombreux investissements consentis dans ce secteur de l’emploi des jeunes ne répondent pas aux attentes des populations locales. Un bref séjour permet de se rendre compte du chômage endémique de cette tranche d’âge.
La ville de Saint Louis ne regorge pas d’industries. Les quelques sociétés qui recrutent se trouvent dans la périphérie. Celles-ci sont caractérisées par la pénibilité du travail à laquelle sont soumis les quelques journaliers surexploités qui ne perçoivent que des miettes. Pour échapper à ces dures conditions de travail ou arguant l’inexistence de jobs dignes de leur « rang », vivant dans l’oisiveté des jeunes passent leur journée autour de la théière sirotant tranquillement les trois normaux qu’on leur servirait, étant donné que le thé n’y coûte pas cher. D’ailleurs c’est la vie non plus n’y coûte pas chère : elle est agréable, à la limite très paisible ; la plupart des jeunes sont entièrement pris en charge par leurs parents. Ces jeunes menant une vie facile, entretiennent les rêves les plus surréalistes : un hypothétique voyage à l’étranger, un travail dans un bureau, une vie de pacha, un poste que leur donnerait un politicien, une aide financière qui proviendrait d’un parent ou ami établi ailleurs,... Ainsi donc, la politique constitue l’ultime espoir pour ces jeunes qui aimeraient réussir personnellement pour certains ou se rendre utile à leur famille pour d’autres sans avoir trimé au préalable.
Jadis, la pêche nourrissait son homme. Mais de nos jours, les ressources halieutiques et fluviales se font rares. Les pêcheurs ne cessent de se plaindre mettant sur la table des autorités locales et nationales la fameuse questions des licences ou autorisations de pêche.
Notre premier interlocuteur D., sur un ton très critique, sourire aux lèvres, analysant cet événement, lâche ces mots en ouolof : « Ñi, sokali wu ñu Ndar wayé diko sargal rék », comprenez par là : au lieu de faire prospérer la ville de Saint Louis, il la célèbre en à point finir.
Le second interlocuteur, abondant dans le sens, doute du sérieux qui anime les initiateurs du projet, ainsi que les gros moyens déployés par un célèbre organe de presse. Ce soldat de l’économie, cinquantenaire et non moins natif de Saint- Louis, pense que l’exploitation des terres de la vallée serait plus bénéfique que ces festivités qui devraient être recadrées. Une irrigation de ces terres participerait à une politique pour une autosuffisance nationale en riz, par exemple. Il prend, néanmoins la peine de souligner que des lobbyistes importateurs de riz ne feraient jamais grand-chose afin de promouvoir le riz de la vallée.
On a assez festoyé. L’heure est enfin venue pour tous ceux qui se réclameraient de cette cité tricentenaire de pointer du doigt les véritables maux de cette localité afin de trouver des solutions ponctuelles et pratiques.
M. Diallo Ibnou
Professeur de Lettres et Blogueur
Doctorant ès Lettres
ibndiallo@gmail.com
Blog : ibnoze.seneweb.com