ll y cette eau bleue, limpide. Cette chaleur accablante. Comment résister? 200 millions de personnes ont fait les frais de cette imprudence. Contrer la bilharziose, maladie parasitaire (300000 morts par an en Afrique, Amérique du Sud, Asie), est l’un des défis que s’impose l’institut Pasteur de Lille.
La combattre est devenu l’obsession des équipes de Gilles Riveau, directeur de recherches au CNRS et directeur général du centre de recherche biomédicale Espoir pour la santé. « La maladie voyage très vite. Elle s’attrape dans l’eau. Des vers vivent alors dans votre circulation sanguine… », explique-t-il. La montée exponentielle du nombre de malades a conduit dès les années 90 à la mise en place d’un programme européen de recherches intégrées coordonné par des chercheurs lillois. Aujourd’hui, une étape décisive est en passe d’être franchie. La course au vaccin est lancée. « Le Bilhvax (en phase III) vient d’être testé à grande échelle sur des enfants de la région de Saint-Louis au Sénégal ».
Les premiers résultats sont encourageants (bonne tolérance) mais demandent à être améliorés. « Trois à cinq ans ». Peu importe. Les équipes du Dr Riveau savent qu’elles sont sur la bonne voie. « Au lieu de pousser la montagne, nous l’avons contournée ». Le coup de génie a résidé dans la capacité à mettre au point un vaccin contraceptif pour les vers parasitaires. « Réduire la production de leurs œufs de 90 % ».
Si la bilharziose est une maladie chronique qui peut se soigner assez facilement en conditions normales, rien ne l’est au Sénégal. L’accès régulier aux médicaments reste une gageure, le réseau d’eau : une catastrophe. « Avec les aménagements hydrauliques effectués dans toute la vallée du fleuve, les bilharzioses touchent jusqu’à 90 % de la population de nombreux villages. Ce problème est particulièrement marqué chez les femmes et enfants qui passent une grande partie de leur temps à effectuer des tâches liées à l’eau ».
Les équipes de Gilles Riveau se sont également vite rendu compte qu’il était indispensable d’agir en amont (lire par ailleurs). « J’ai l’impression de faire perdurer cette tradition de l’Institut Pasteur qui s’attaque aux grands problèmes de santé publique au-delà des frontières ». Encore qu’ici, le lien se fait avec la ville de Saint-Louis, jumelée avec Lille. Le monde n’est qu’un grand village pour Pasteur.
L’institut Pasteur est une fondation privée créée en 1896, reconnue d’utilité publique et qui doit trouver 75 % de son financement par ses propres moyens. Dons bienvenus.
Lavoixdunord.fr
La combattre est devenu l’obsession des équipes de Gilles Riveau, directeur de recherches au CNRS et directeur général du centre de recherche biomédicale Espoir pour la santé. « La maladie voyage très vite. Elle s’attrape dans l’eau. Des vers vivent alors dans votre circulation sanguine… », explique-t-il. La montée exponentielle du nombre de malades a conduit dès les années 90 à la mise en place d’un programme européen de recherches intégrées coordonné par des chercheurs lillois. Aujourd’hui, une étape décisive est en passe d’être franchie. La course au vaccin est lancée. « Le Bilhvax (en phase III) vient d’être testé à grande échelle sur des enfants de la région de Saint-Louis au Sénégal ».
Les premiers résultats sont encourageants (bonne tolérance) mais demandent à être améliorés. « Trois à cinq ans ». Peu importe. Les équipes du Dr Riveau savent qu’elles sont sur la bonne voie. « Au lieu de pousser la montagne, nous l’avons contournée ». Le coup de génie a résidé dans la capacité à mettre au point un vaccin contraceptif pour les vers parasitaires. « Réduire la production de leurs œufs de 90 % ».
Si la bilharziose est une maladie chronique qui peut se soigner assez facilement en conditions normales, rien ne l’est au Sénégal. L’accès régulier aux médicaments reste une gageure, le réseau d’eau : une catastrophe. « Avec les aménagements hydrauliques effectués dans toute la vallée du fleuve, les bilharzioses touchent jusqu’à 90 % de la population de nombreux villages. Ce problème est particulièrement marqué chez les femmes et enfants qui passent une grande partie de leur temps à effectuer des tâches liées à l’eau ».
Les équipes de Gilles Riveau se sont également vite rendu compte qu’il était indispensable d’agir en amont (lire par ailleurs). « J’ai l’impression de faire perdurer cette tradition de l’Institut Pasteur qui s’attaque aux grands problèmes de santé publique au-delà des frontières ». Encore qu’ici, le lien se fait avec la ville de Saint-Louis, jumelée avec Lille. Le monde n’est qu’un grand village pour Pasteur.
L’institut Pasteur est une fondation privée créée en 1896, reconnue d’utilité publique et qui doit trouver 75 % de son financement par ses propres moyens. Dons bienvenus.
Lavoixdunord.fr