À la veille de l’événement et même quelques jours avant, les taxis, les bus, les cars et autres moyens de transport continuent de déverser leur contenu (parfois du bétail) dans la ville sainte de Touba. À la gare routière de Darou Marnane, les pèlerins débarquent en familles entières, en attendant les grands convois des dahiras et des voyageurs du train. C’est la ruée vers la capitale du mouridisme. Sur place, les charrettes et les taxis se disputent les clients qui veulent se rendre aux différents quartiers de la ville. De nombreuses charrettes et calèches envahissent les artères de la cité religieuse. Jeudi dernier, tous les réglages étaient faits pour recevoir les disciples de Cheikh Ahmadou Bamba. De l’entrée du carrefour « 28 » à la résidence Khadim Rassoul, rien n’est laissé au hasard. Les panneaux publicitaires sont fixés sur les espaces les plus en vue, le décor est planté.
Des disciples s’installent déjà aux alentours de la grande mosquée. La famille Samb vient de Ndol-Ndol et Arame, la mère, révèle être venue tôt pour le Magal. Deux jeunes handicapés venus de Dakar déclarent : « nous sommes venus faire le Magal en tant que talibés, mais également demander de l’aumône aux musulmans ». Non loin de là, des échoppes sont en train d’être installées tout au long de la maison de Serigne Abdoul Ahad, l’axe principal menant à la grande mosquée. Le scénario est le même dans tous les quartiers et dans les domiciles. Ils sont tous heureux de se conformer aux recommandations de Khadim Rassoul : « accueillir les disciples, leur offrir l’hospitalité et se mettre à leur service ». À Touba, dans les maisons situées à quelques encablures de la mosquée, la situation diffère de celle vécue dans des maisons de la périphérie de la ville. Dans la concession de Serigne Dame Ndiaye, située sur la route de Ndiouga Kébé, la famille est fin prête. Sa fille aînée Sokhna Diarra a fait le plein de provisions. « Cette année, j’ai acheté 5 moutons », se réjouit-elle. Les produits sont disposés dans des cuisines ou débarras en attendant l’arrivée des disciples.
Cette situation contraste d’avec celle des habitants des Santhianes (nouveaux habitants), de la périphérie de Touba. Sur place, à quelques centaines de mètres de Darou Tanzil, les Fall occupent un hameau composé de 6 concessions. À l’intérieur, nous rencontrons Seydina Moustapha Fall, son épouse et son beau-père. Cette famille de 4 personnes vit dans un dénuement total et à l’approche du Magal, leur sentiment réside dans l’anxiété et l’incertitude. Moustapha nous apprend qu’il est charpentier, son épouse lavandière. « Nous ne disposons d’aucune ressource en dehors de nos maigres gains. Au fur et à mesure que le Magal approche, mon inquiétude s’accentue. J’avais l’habitude de recevoir, depuis trois ans, des hôtes, mais cette année, je crains que je ne serais pas en mesure de le faire », fulmine-t-il. Il explique que les disciples de Cheikh Béthio Thioune exhibaient devant sa concession des bœufs, une cuisine et tout ce qui est nécessaire pour un Magal sans difficulté. «Je pense que ce ne sera pas le cas cette année », se désole-t-il.
Les activités dans les « Pinthies »
Les bœufs sont attachés dans un enclos chez les Hizbut Tarqiyyah, à Darou Minam, fief de Serigne Bassirou Mbacké, et à la devanture des domiciles de certains chefs religieux, tandis que les bâches sont installées un peu plus à l’écart. À Dianatou Mahwa, au « Pinthie » de Cheikh Béthio Thoune, une sonorisation diffuse des « khassaides » (poèmes de Serigne Touba). Les disciples s’attèlent à l’installation d’une grande bâche pour abriter leurs activités de Magal. Pour B. Mbaye, un des « jawrignes », c’est « le même dispositif que l’année dernière pour l’organisation du Grand Magal ». Il nous apprend qu’un peu plus de 1.000 bœufs sont attendus, malgré l’absence du maître des lieux. D’autre part, des femmes habillées en uniforme s’attellent à faire briller le marbre de la grande mosquée.
Au marché Ocass, l’atmosphère n’est pas sans rappeler les préparatifs de la veille de Tabaski ou de Korité. Sitapha Sène, de produits alimentaires, s’en veut de n’avoir pas fait suffisamment de commandes. Touba est fin prête et le Magal 2013 est bien parti pour connaître une réussite sans commune mesure. Il faut aussi noter le ballet ininterrompu des hôtes de marque à la résidence Khadimou Rassoul.
Mamadou DIEYE
Des disciples s’installent déjà aux alentours de la grande mosquée. La famille Samb vient de Ndol-Ndol et Arame, la mère, révèle être venue tôt pour le Magal. Deux jeunes handicapés venus de Dakar déclarent : « nous sommes venus faire le Magal en tant que talibés, mais également demander de l’aumône aux musulmans ». Non loin de là, des échoppes sont en train d’être installées tout au long de la maison de Serigne Abdoul Ahad, l’axe principal menant à la grande mosquée. Le scénario est le même dans tous les quartiers et dans les domiciles. Ils sont tous heureux de se conformer aux recommandations de Khadim Rassoul : « accueillir les disciples, leur offrir l’hospitalité et se mettre à leur service ». À Touba, dans les maisons situées à quelques encablures de la mosquée, la situation diffère de celle vécue dans des maisons de la périphérie de la ville. Dans la concession de Serigne Dame Ndiaye, située sur la route de Ndiouga Kébé, la famille est fin prête. Sa fille aînée Sokhna Diarra a fait le plein de provisions. « Cette année, j’ai acheté 5 moutons », se réjouit-elle. Les produits sont disposés dans des cuisines ou débarras en attendant l’arrivée des disciples.
Cette situation contraste d’avec celle des habitants des Santhianes (nouveaux habitants), de la périphérie de Touba. Sur place, à quelques centaines de mètres de Darou Tanzil, les Fall occupent un hameau composé de 6 concessions. À l’intérieur, nous rencontrons Seydina Moustapha Fall, son épouse et son beau-père. Cette famille de 4 personnes vit dans un dénuement total et à l’approche du Magal, leur sentiment réside dans l’anxiété et l’incertitude. Moustapha nous apprend qu’il est charpentier, son épouse lavandière. « Nous ne disposons d’aucune ressource en dehors de nos maigres gains. Au fur et à mesure que le Magal approche, mon inquiétude s’accentue. J’avais l’habitude de recevoir, depuis trois ans, des hôtes, mais cette année, je crains que je ne serais pas en mesure de le faire », fulmine-t-il. Il explique que les disciples de Cheikh Béthio Thioune exhibaient devant sa concession des bœufs, une cuisine et tout ce qui est nécessaire pour un Magal sans difficulté. «Je pense que ce ne sera pas le cas cette année », se désole-t-il.
Les activités dans les « Pinthies »
Les bœufs sont attachés dans un enclos chez les Hizbut Tarqiyyah, à Darou Minam, fief de Serigne Bassirou Mbacké, et à la devanture des domiciles de certains chefs religieux, tandis que les bâches sont installées un peu plus à l’écart. À Dianatou Mahwa, au « Pinthie » de Cheikh Béthio Thoune, une sonorisation diffuse des « khassaides » (poèmes de Serigne Touba). Les disciples s’attèlent à l’installation d’une grande bâche pour abriter leurs activités de Magal. Pour B. Mbaye, un des « jawrignes », c’est « le même dispositif que l’année dernière pour l’organisation du Grand Magal ». Il nous apprend qu’un peu plus de 1.000 bœufs sont attendus, malgré l’absence du maître des lieux. D’autre part, des femmes habillées en uniforme s’attellent à faire briller le marbre de la grande mosquée.
Au marché Ocass, l’atmosphère n’est pas sans rappeler les préparatifs de la veille de Tabaski ou de Korité. Sitapha Sène, de produits alimentaires, s’en veut de n’avoir pas fait suffisamment de commandes. Touba est fin prête et le Magal 2013 est bien parti pour connaître une réussite sans commune mesure. Il faut aussi noter le ballet ininterrompu des hôtes de marque à la résidence Khadimou Rassoul.
Mamadou DIEYE