A cause de “la mauvaise organisation de la campagne’’ et du “refus des paysans d’amener leurs graines à la Sonacos’’, 1 800 travailleurs risquent de se retrouver au chômage. Afin de parer à pareille situation, les employés de l’usine de Diourbel ont observé, hier, un arrêt de travail. La situation est catastrophique, à la Sonacos de Diourbel. Faute de graines d’arachides qui constituent sa matière première, la boîte risque de mettre la clé sous le paillasson. Pour ne pas connaître une telle tragédie, les travailleurs étaient, hier, dans la rue. Ils ont, pendant une trentaine de minutes, bloqué la circulation. Les véhicules en provenance de Bambey et ceux qui devaient faire le sens inverse ont été obligés de bifurquer et d’emprunter d’autres voies. Les travailleurs arborant des brassards rouges avec des pancartes où ils invitent, entre autres slogans, les autorités étatiques à préserver les emplois, à donner la priorité à l’industrie avant tout, etc., ont voulu tiré la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard.
S’exprimant au nom de ses pairs travailleurs, Thiembaye Ndiaye, Secrétaire général adjoint national du Syndicat des corps gras et Secrétaire général de la section de la Sonacos de Diourbel (Seib) a déclaré : “Nous sommes en train de réclamer notre droit le plus élémentaire : le droit au travail. Les règles de la campagne ne sont pas respectées. Nous avons des jeunes à faire travailler et, actuellement, leurs emplois sont menacés. Il n’est pas question d’accepter une telle situation. La direction avait déjà recruté une centaine de jeunes parmi les trois cents qui devraient être recrutés cette année et pour faire les travaux de fin de campagne. La direction envisage de donner des préavis pour arrêter les contrats. Non seulement la centaine qui travaillait va arrêter dans quelques jours, mais les 200 saisonniers qui devaient venir ne viendront plus. Si vous y ajoutez que la Sonacos, l’année dernière, avait recruté 1 800 saisonniers. Donc, ils vont tous aller en chômage.’’
Selon Thiembaye Ndiaye, à l’heure actuelle, la situation des achats est catastrophique, dans la mesure où la Sonacos a un objectif de 150 mille tonnes, mais que Diourbel, qui doit avoir 25 mille tonnes de cette quantité, n’a collecté que 500 t, après 24 jours de campagne, alors qu’à pareille époque, l’usine collectait 15 000 t.
“Il y a un manque de graines par rapport à cette campagne, mais sur- tout, le peu de graines qu’on a est laissé à l’exportation, c’est-à-dire à l’exportation des emplois, de la matière première, et il n’est pas question que nous l’acceptions’’, fulmine-t-il. Les conséquences d’une telle situation, de l’avis du syndicaliste, sont incalculables et grosses de danger. Il s’en explique : “Le peu de graines qu’on a, on doit le laisser aux industries pour que ça crée de la valeur ajoutée et du travail pour les jeunes".
“Mauvaise organisation de la campagne’’
Pour expliquer ce manque de graines noté à la Sonacos, Thiembaye Ndiaye indexe “les paysans (qui) refusent d’amener leurs graines à la Sonacos, à cause de la mauvaise organisation de la campagne’’. “Si la campagne était bien organisée, pour- suit-il, les paysans auraient pu trou- ver leur compte et nous aussi’’.
Avec les autres travailleurs, il demande le retour de la taxe de 40 F Cfa que l’Etat a supprimée. “Aujourd’hui, dit-il, ceux qui exportent les graines devaient payer une taxe de 40 F Cfa par kilo. Actuellement, cette taxe a été enlevée. Ce sont ces 40 F Cfa que les exportateurs utilisent pour augmenter le prix, de sorte que nous ne pouvons y accéder. C’est un déséquilibre qui dérègle tout le jeu. Tout cela fait aussi que l’on ne peut pas avoir de graines’’.
Compte tenu de tout cela, il demande à l’Etat, en arbitre, de mettre une taxe, dans un premier temps. Ensuite, de bloquer le peu de graines qui existe, pour préserver les semences de l’année prochaine et, enfin, fournir des graines à l’industrie, avant de songer à l’exportation.
“Il est inacceptable que l’Etat donne des graines subventionnées, des engrais subventionnés, du matériel agricole subventionné et que des gens viennent prendre ces graines, les amènent chez eux et donnent du travail à leurs jeunes et nous laissent en chômage. Nous n’allons pas l’accepter’’.
“Les Chinois sont allés acheter les graines dans les champs’’
Très en colère, le syndicaliste fustige le comportement de certains acteurs qui dérèglent le marché. Ce qui se passe relève-t-il d’un sabotage ? Pour les travailleurs, c’est tout comme. Ils en veulent pour preuve, le fait qu’à la fin de l’opération de restructuration, il soit impossible, à la Sonacos, d’avoir des graines d’arachides. “Le gouverne- ment du Sénégal, après avoir fait de gros efforts pour restructurer la Sonacos, parce que là le Conseil d’administration vient de finir la restructuration financière de la boite, ne fait rien pour nous permettre de disposer de graines d’arachides. A la fin de cette année, la Sonacos sera juridiquement valable. C’est ce moment qu’on choisit pour nous empêcher d’avoir des graines. C’est incompréhensible, dans la mesure où, cette année, la Sonacos devrait être viable et créer de bénéfices. Aujourd’hui, la campagne telle qu’elle se déroule ne présage rien de bon’’.
Ces travailleurs vont donc continuer à organiser des marches et “tout ce qu’on devra faire pour arrêter cela’’, poursuit le syndicaliste. “Il faut arrêter l’exportation, parce que, quand on doit exporter, il faut qu’on ait un surplus. Mais quand on a un manque de production, comment on peut se permettre d’exporter ce qui donne du travail aux jeunes ?’’.
ENQUETE
S’exprimant au nom de ses pairs travailleurs, Thiembaye Ndiaye, Secrétaire général adjoint national du Syndicat des corps gras et Secrétaire général de la section de la Sonacos de Diourbel (Seib) a déclaré : “Nous sommes en train de réclamer notre droit le plus élémentaire : le droit au travail. Les règles de la campagne ne sont pas respectées. Nous avons des jeunes à faire travailler et, actuellement, leurs emplois sont menacés. Il n’est pas question d’accepter une telle situation. La direction avait déjà recruté une centaine de jeunes parmi les trois cents qui devraient être recrutés cette année et pour faire les travaux de fin de campagne. La direction envisage de donner des préavis pour arrêter les contrats. Non seulement la centaine qui travaillait va arrêter dans quelques jours, mais les 200 saisonniers qui devaient venir ne viendront plus. Si vous y ajoutez que la Sonacos, l’année dernière, avait recruté 1 800 saisonniers. Donc, ils vont tous aller en chômage.’’
Selon Thiembaye Ndiaye, à l’heure actuelle, la situation des achats est catastrophique, dans la mesure où la Sonacos a un objectif de 150 mille tonnes, mais que Diourbel, qui doit avoir 25 mille tonnes de cette quantité, n’a collecté que 500 t, après 24 jours de campagne, alors qu’à pareille époque, l’usine collectait 15 000 t.
“Il y a un manque de graines par rapport à cette campagne, mais sur- tout, le peu de graines qu’on a est laissé à l’exportation, c’est-à-dire à l’exportation des emplois, de la matière première, et il n’est pas question que nous l’acceptions’’, fulmine-t-il. Les conséquences d’une telle situation, de l’avis du syndicaliste, sont incalculables et grosses de danger. Il s’en explique : “Le peu de graines qu’on a, on doit le laisser aux industries pour que ça crée de la valeur ajoutée et du travail pour les jeunes".
“Mauvaise organisation de la campagne’’
Pour expliquer ce manque de graines noté à la Sonacos, Thiembaye Ndiaye indexe “les paysans (qui) refusent d’amener leurs graines à la Sonacos, à cause de la mauvaise organisation de la campagne’’. “Si la campagne était bien organisée, pour- suit-il, les paysans auraient pu trou- ver leur compte et nous aussi’’.
Avec les autres travailleurs, il demande le retour de la taxe de 40 F Cfa que l’Etat a supprimée. “Aujourd’hui, dit-il, ceux qui exportent les graines devaient payer une taxe de 40 F Cfa par kilo. Actuellement, cette taxe a été enlevée. Ce sont ces 40 F Cfa que les exportateurs utilisent pour augmenter le prix, de sorte que nous ne pouvons y accéder. C’est un déséquilibre qui dérègle tout le jeu. Tout cela fait aussi que l’on ne peut pas avoir de graines’’.
Compte tenu de tout cela, il demande à l’Etat, en arbitre, de mettre une taxe, dans un premier temps. Ensuite, de bloquer le peu de graines qui existe, pour préserver les semences de l’année prochaine et, enfin, fournir des graines à l’industrie, avant de songer à l’exportation.
“Il est inacceptable que l’Etat donne des graines subventionnées, des engrais subventionnés, du matériel agricole subventionné et que des gens viennent prendre ces graines, les amènent chez eux et donnent du travail à leurs jeunes et nous laissent en chômage. Nous n’allons pas l’accepter’’.
“Les Chinois sont allés acheter les graines dans les champs’’
Très en colère, le syndicaliste fustige le comportement de certains acteurs qui dérèglent le marché. Ce qui se passe relève-t-il d’un sabotage ? Pour les travailleurs, c’est tout comme. Ils en veulent pour preuve, le fait qu’à la fin de l’opération de restructuration, il soit impossible, à la Sonacos, d’avoir des graines d’arachides. “Le gouverne- ment du Sénégal, après avoir fait de gros efforts pour restructurer la Sonacos, parce que là le Conseil d’administration vient de finir la restructuration financière de la boite, ne fait rien pour nous permettre de disposer de graines d’arachides. A la fin de cette année, la Sonacos sera juridiquement valable. C’est ce moment qu’on choisit pour nous empêcher d’avoir des graines. C’est incompréhensible, dans la mesure où, cette année, la Sonacos devrait être viable et créer de bénéfices. Aujourd’hui, la campagne telle qu’elle se déroule ne présage rien de bon’’.
Ces travailleurs vont donc continuer à organiser des marches et “tout ce qu’on devra faire pour arrêter cela’’, poursuit le syndicaliste. “Il faut arrêter l’exportation, parce que, quand on doit exporter, il faut qu’on ait un surplus. Mais quand on a un manque de production, comment on peut se permettre d’exporter ce qui donne du travail aux jeunes ?’’.
ENQUETE