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Réponse à MACRON : Parlant de défi civilisationnel, il se fourvoie lourdement ; parlant de fécondité, il est maladroit ; sur la forme de son discours, il est très peu inspiré.

Mercredi 19 Juillet 2017

En marge du sommet du G20, animant une conférence de presse le 08 juillet 2017, M. Emmanuel Macron, président de la république française a fait une sortie renversante. A la question d’un journaliste africain, il a répondu avec entre autres, les propos suivants : quand dans un pays les femmes font 07 à 08 enfants, vous pouvez décider d’y investir des milliards, vous ne stabiliserez rien. Non content, il enchaine avec une phrase de trop : le défi de l’Afrique est différent, il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel.


Si l’on conçoit la civilisation comme ce qui est la caractéristique, l’essence du parcours historique des nations, le fondement de la vie culturelle, matérielle, symbolique d’une société humaine, alors mon opinion c’est que le président français a fait la plus grosse insulte qui soit à l’Afrique. On comprend alors aisément la vague d’indignation soulevée par ses propos.


Sur la forme de son discours, certains pourraient dire que le Président Macron, très sûr de lui, avec le gestuel et l’assurance du « monsieur je sais tout », s’y est pris sur un ton à la fois suffisant et condescendant, à la limite de l’arrogance et trahissant une logique paternaliste ou de top down, c’est-à-dire la supériorité, la suprématie de l’occident qui doit apprendre à l’Afrique comment évoluer. D’autres pourraient remarquer que très mal inspiré, il a simplement marché sur les traces de son devancier Nicolas Sarkozy qui, dans son discours prononcé à l’auditorium de l’UCAD II le 26 juillet 2007, devant le premier ministre sénégalais de l’époque et un parterre de sommités africaines, disait de l’Afrique qu’elle n’était pas suffisamment rentrée dans l’histoire.


En vérité, le Président Macron méconnait simplement l’Afrique. En parlant de la sorte d’une Afrique qui aurait une civilisation dépassée qui doit évoluer et s’occidentaliser, il confirme les « clichés et pseudo certitudes » dont Felwine Sarr fait mention dans Afrotopia.


Dans le fond de sa réponse, le président français aborde deux éléments : la problématique de la démographie pour un envol économique et la problématique civilisationnelle. Il a commis la lourde forfaiture de supposer que la simple question de la démographie explique la civilisation dans son entièreté.


Il est évident que la maitrise de la démographie est un enjeu majeur dans la perspective d’une croissance économique durable. C’est une situation qui est connue et des politiques publiques allant dans ce sens sont mises en œuvre partout en Afrique. Il est connu que le rétrécissement de la base de la pyramide des âges est un enjeu de développement. Ce n’est alors pas une leçon que l’Afrique doit recevoir du président Macron. Aujourd’hui la capture du dividende démographique est un enjeu partout en Afrique.


La Chine s’est développée grâce à sa démographie importante. Elle a pu capturer le dividende démographique, notamment grâce à sa politique de l’enfant unique entre 1979 et 2015. La Thaïlande est passée en moyenne de 6,4 enfants par femme en 1960 à 2,2 enfants en 1990 et une richesse par tête entre les deux périodes, de 317 dollars à 1462 dollars. Le Japon qui aujourd’hui a une population vieillissante a également profité de sa démographie.

L’explication économique est très simple. La population d’un pays peut être divisée en deux groupes. Dans le premier groupe on retrouve les personnes qui produisent de la richesse, c’est-à-dire les personnes qui sont en âge de travailler et qui travaillent.

Elles ont généralement entre 15 ans et 65 ans. Dans le deuxième groupe, on retrouve les personnes qui ne sont pas en âge de travailler et qui sont entretenues par les autres. Il s’agit des enfants qui ont entre 0 et 15 ans, des personnes du troisième âge qui ont plus de 65 ans et des personnes de plus de 15 ans mais qui ne travaillent pas (élèves, étudiants, etc.). Il ressort de cette distinction que les personnes ayant entre 15 ans et 65 ans qui travaillent, se prennent en charge et prennent en charge les autres.

Donc, plus ces autres personnes sont nombreuses, moins les actifs épargnent et moins il y’a de l’investissement. La diminution de l’investissement conduit à la décroissance de la création de richesses. La situation idéale pour un pays c’est donc un nombre important de personnes en âge de travailler et qui travaillent et un nombre moins important de personnes dépendantes.


Toujours à l’échelle pays, l’exemple le plus simple concerne les dépenses d’éducation et de santé. Si par exemple au Sénégal il doit y avoir toujours de plus en plus de naissances, alors, l’Etat sera obligé de supporter toujours plus de dépenses en santé de la mère et de l’enfant, de construire toujours plus de structures de santé, plus d’écoles, de recruter toujours plus d’enseignants, d’acheter toujours plus matériels didactiques, etc. Les moyens n’étant pas extensibles à souhait, le budget social de l’Etat va augmenter au détriment par exemple du budget devant servir à la construction d’infrastructures productives

. Aussi, la qualité des services d’éducation et de santé va souffrir. Eloundou-Enyegue et Giroux (2013) ont montré que quand les cohortes de jeunes ont une taille plus réduite, les gouvernements peuvent alors augmenter le montant des ressources allouées à l’éducation de chaque enfant et parvenir à relever le niveau de scolarisation du pays et la qualité du système éducatif.


Si la démographie est maitrisée, avec une base de la pyramide des âges moins large que le milieu, alors les personnes actives seront plus nombreuses que les personnes dépendantes et la richesse produite sera plus importante ainsi que l’investissement pour une production encore plus importante de richesses. Voilà l’enjeu de la capture du dividende démographique. Le dividende démographique n’est rien d’autre que l’augmentation de richesses qui provient d’une baisse de la fécondité et de l’évolution de la structure de la population par groupe d’âge, avec les investissements économiques idoines et les bonnes politiques économiques, de santé, d’éducation, de formation, de gouvernance, etc.


Il est donc connu que la maitrise de la démographie est importante dans la question du développement. Le président Macron ne peut pas l’apprendre aux africains. L’Afrique est d’ailleurs sur la voie, après avoir subi près de trois siècles d’esclavage et de pillage de ses ressources et de ses bras valides (environ 11 061 800 personnes déportées selon William et Quarterly, cités par Felwine Sarr), près d’un siècle de colonisation et de déprédation, et continuant à subir le pillage et la manipulation des grandes puissances. Frentz Fanon rappelle que l’occupant, installant sa domination, asservit socialement, militairement et économiquement le colonisé et le déshumanise selon une méthode polydimensionnelle, faisant de lui un objet.


Dans la même veine, Cheikh Anta Diop a montré qu’en Afrique subsaharienne la domination coloniale, avec la conquête militaire et le pillage des ressources entre 1860 et 1930, a causé la diminution du tiers de la population qui est passée, environ, de 200 millions à 130 millions d’habitants. Aujourd’hui, malgré ce passé qui est un passif lourd qui laisse encore des stigmates, l’Afrique est en train de se reprendre, en moins de 60 années. Tous les observateurs sont unanimes à dire qu’elle est terre d’espoir et d’avenir.


Sur la question de la fécondité, les proportions ont diminué. Aujourd’hui, l’Afrique est en moyenne à moins de 4,7 d’indice de fécondité et non pas à 7 ou 8 ou 9. Le Sénégal présente un indice synthétique qui est passé de 6,0 à 5,0 entre les années 1990 et les années 2010. Il a baissé malgré l’existence et la persistance de croyances solides, réticentes à la limitation des naissances. La tendance est la même presque partout en Afrique.


Dire que l’Afrique est confrontée à un défi civilisationnel parce que la femme africaine a entre 7 et 8 enfants est donc une ineptie. Il relève d’un manque criard et notoire de culture et de cognition, de caractériser une civilisation toute entière avec la simple question de la démographie et de la fécondité. S’il est vrai que la viabilité de certaines pratiques est un frein au développement de l’Afrique et que les sociétés africaines sont sommées de « se réinventer pour faire face aux défis économiques, culturels, politiques et sociaux qui s’imposent à elles» (Felwine Sarr) il n’en demeure pas moins que la simple question de quelques pratiques ne répondant pas aux standards occidentaux ne doit pas en soi autoriser à caractériser une civilisation berceau de l’humanité. Une civilisation est plus profonde et plus importante que cette simple question.


Cependant, au-delà des critiques à adresser au président français et à tous ceux qui pensent comme lui, il faut aussi chercher les causes du problème chez certains africains attentistes et permanents-dépendants. La question du journaliste en dit long sur cette mentalité, malheureusement présente encore en Afrique : concrètement combien les pays du G20 sont prêts à mettre dans l’enveloppe pour sauver l’Afrique ? Et quelle sera la contribution de la France ? »
Il est temps que les africains comprennent que l’Afrique ne doit pas beaucoup attendre des autres qui ne sont mus que par leurs intérêts. Il faut également qu’ils comprennent qu’aujourd’hui l’Afrique dispose de ressources suffisantes pour s’envoler. Cheikh Anta Diop a montré que rien qu’avec le barrage d’Inga au Congo, il est possible d’électrifier toute l’Afrique. Boyce et Ndikumana (2012) ont montré que l’Afrique subsaharienne est largement un créancier net vis-à-vis du reste du monde.


Ils ont montré, pour l’année 2008, une fuite d’un stock de capitaux s’élevant à 944 milliards de dollars, de 33 pays, contre une dette extérieure de 177 milliards de dollars, soit des actifs extérieurs nets de 767 milliards de dollars. Les auteurs ont aussi montré que pour chaque dollar que l’étranger prête à l’Afrique subsaharienne, 60% en ressortent sous forme de fuite des capitaux la même année. Ils vont plus loin montrant que la contraction des dépenses en santé au profit du service de la dette cause environ la mort de 77 000 nourrissons par an dans les pays considérés.


Alors il est temps de prendre conscience du fait que l’occident ne développera pas l’Afrique. Le vrai développement de l’Afrique viendra d’une volonté africaine ; d’initiatives pensées et prises par les africains, mises en œuvre par les africains, appelant les ressources africaines, tenant compte des réalités africaines et mettant en avant les intérêts africains. C’est la seule voie du salut, la seule voie du développement.

Abdoulaye DIEYE
layelayedieye@gmail.com


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1.Posté par paracétamol le 19/07/2017 11:36
belle et bonne réflexion!

2.Posté par kayamagan le 19/07/2017 13:23
Le principal, je dis bien le principal problème de l'Afrique, ce sont ses dirigeants politiques!

3.Posté par oussousow le 19/07/2017 14:21
bien conclu. Merci. Félicitation et bon courage.

4.Posté par mayday le 19/07/2017 21:55
La France , à l'instar du Sénégal , vient d'avoir son Macky Sall ( élu par défaut pour faire barrage à Lepen) Inexpérimenté , non préparé à la fonction et surtout RACISTE comme tout bon français

5.Posté par Tintin le 19/07/2017 22:21
On "s'énerve" vite sur la réponse de Macron ..... mais si on remplace le terme civilisationnel inaproprié par culturel a-t-il entierement tord ? Les 10 pays d'Afrique qui font le plus d'enfants sont le Niger-Angola-Tchad-Burundi-Mali-Somalie-Ouganda-Gambie- RDC et Burkina Faso tous des pays riches !!!
Alors qu'une grande partie de la population n'a pas accès à l'eau l'électricité , que les systemes de santé et d'education sont defaillants ce continent qui a 1 milliards d'habitants va passer à 3,5 milliards d'habitants à la fin du XXIè siecle......
Au Niger 49% de la population à moins de 15 ans , quel avenir pour cette jeunesse sinon d'aller mourir en médityerranée !

Tout le ton de cet article me fait pense au livre d'Axelle Kabou ("Et si l'Afrique refusait le développement") ou elle montre que l'Afrique s'est construite sur une image d'elle meme en éternelle victime ou la traite , la colonisation , les termes de l'échanges sont les seules causes de ses difficultées
la Chine malgré 1 siecle de guerres civiles, de chaos ;l'invasion Japonaise s'est recontruite toute seule des la prise du pouvoir par Mao , on a construit des routes , des voies ferrées , des barrages avec la seule force des hommes car dans les pays d'extreme Orient la valeur TRAVAIL est une valeur sacrée .....idem pour la Corée , Taiwan ou le Vietnam

Quand à croire que l'Afrique peut se développer toute seule c'est une totale mauvaise foi avec un systeme educatif peu performant , une foule de litteraire ou juristes formé dans les Universitées et si peu d'Ingenieurs , médecins , agronomes ....Toute l'Afrique à moins de chercheurs que la seule Angleterre et combien d'Africain formés dans les écoles occidentales ne reviennent pas au pays ?
Le developpement de l'Afrique ne pourra se faire que par des accords gagnants-gagnants avec les pays développés ce qui implique des gouvernements rigoureux et intègres qui défendent les intérêts de leur pays

6.Posté par Tintin le 19/07/2017 22:23
La France est tellement raciste qu'on se bouscule à Dakar pour avoir un visa ......

7.Posté par Nitnit le 20/07/2017 09:08
Tintin, vous dites que la Chine s'est reconstruite toute seule mais que c'est de la mauvaise foi de croire que l'Afrique puisse se développer toute seule! Qu'est ce qu'il faut comprendre par la?

8.Posté par Tintin le 20/07/2017 09:35
Nitnit : des les années 1950 la Chine s'est reconstruite toute seule avec tres peu de matériel , beaucoup de bras et beaucoup de travail ....quand on voyage en Extreme-Orient (Singapour , Chine , Corée , Vietnam , Japon) on est surpris par une énergie , un rythme de travail extraordinaire que l'on ne retrouve pas en Afrique .....60 ans apres les indépendances force de constater qu'il n'y a eu aucun plan de developpement à long terme , l'Afrique s'est contenté" de vendre ses matieres premières .....tous les grands travaux d'infrastructures sont fait par des sociétés étrangères , il y a tres peu d'écoles d'ingénieurs et il suffit de rentrer dans n'importe quelle quincaillerie ou autre magasin pour constater que la moindre serrure ou paire de chaussure est importé de Chine !.......Avec l'augmentation rapide de la population Africaine alors qu'il y a un déficit criant en électricité" , accès à l'eau , une école peu performante , tres peu de débouchés pour la jeunesse obligé d'emigrér clandestinement en Europe avec tous les drames que l'on connait , beaucoup de gouvernements prédateurs je ne suis pas trop optimiste pour l'avenir de ce continent ........ou alors il faudra que les pays riches instaurent un plan Marshall pour accélérer le developpement et sortir l'Afrique de la misère !

9.Posté par Abdoulaye le 20/07/2017 10:56
L'Afrique a effectivement ses tares qui l’empêchent de décoller. Elle doit investir davantage dans l'éducation, la recherche, les infrastructures, etc. L'article en fait allusion je crois quand il parle "d'investissements économiques idoines et de bonnes politiques économiques, de santé, d’éducation, de formation". Mais si vous regarder les statistiques, vous verrez que même si dans certains cas les indicateurs sont encore faibles comparativement à ceux des pays émergents et des pays développés, des avancées notoires sont notées et dans tous les secteurs (éducation, santé, formation, infrastructure, alphabétisation, accès à l'eau, accès à l'électricité, gouvernance, etc.). Ces avancées peuvent rassurer quand au devenir de ce continent qui a le plus de potentialités (agriculture qui peut se pratiquer 12 mois sur 12, richesse du sous sol, important taux d'ensoleillement, importante réserve d'eau douce, importante force de travail, etc.). Aujourd'hui, les meilleurs taux de croissance économique sont enregistrés en Afrique et en Asie orientale.
Les pays de l'Asie orientale, à l'exception de pays comme le Singapour (qui n'ont pas de ressources naturelles) se sont développés sur la base d'abord d'une politique protectionniste qui a permis de fortifier leurs différents secteurs en exploitant le plein potentiel de leurs marchés intérieurs avant d'aller vers une libéralisation. Le problème en Afrique c'est que la mondialisation et la libéralisation sont tombées sur elle et ont permis aux pays riches en crise de débouchés, de se servir d'elle. C'est pourquoi aujourd’hui les secteurs stratégiques en Afrique son gérées par des entreprises étrangères. Voilà le problème majeur en Afrique.

10.Posté par Tintin le 20/07/2017 11:41
Les meilleurs taux de croissance sont enregistré en Afrique mais cette croissance est souvent annulée par une forte démographie ....en plus cette forte croissance est surtout tiré par les grands travaux d'infrastructure ; en 2008 le Senegal avait 48% de sa population au seuil de pauvreté , 10 ans plu tard on est encore à 47%! le poids des coutumes et traditions , l'environnement familial peu favorable à la prise de risque est un frein au développement
Alors que tout le monde politique et intellectuel parle de Panafricanisme les échanges à l'intérieur de l'UEMOA ne réprésente que 13% quand il est de 40 ou 50% dans la zone Euro......il reste beaucoup à faire !








































A mon avis le grand drame de l'Afrique c'est que les pays colonisateurs n'avaient pas préparé leurs anciennes colonies à l'indépendance ....les leaders qui ont hérité du pouvoir se sont appuyé sur un parti unique , leur ethnie et leur clan!

11.Posté par Abdoulaye le 20/07/2017 12:53
Attention aux chiffres erronés. entre 2000 et 2004, l'incidence moyenne de la pauvreté était de 57,1% . Entre 2005 et 2010, elle était de 50,8%. Aujourd’hui, elle est à moins de 46,7%. Attention aussi à la référence abusive à la population africaine. Pour toute l'Afrique, la population de 2016 est de 1,216 milliard d'habitants. Rien que la Chine fait 1,379 milliard d'habitants en 2016. L'Afrique a encore de la marge.
Je dois aussi à la vérité, de dire que dans la zone UEMOA, le commerce entre les pays s'est très rapidement accru depuis les années 2000 passant de 551 milliards de F CFA en 2001 à 2 231 milliards en 2014.
Le commerce s'est aussi beaucoup intensifié entre 2000 et 2014 entre les pays de l'UEMOA et les autres pays de la CEDEAO. Les exportations sont passées de 389 milliards en 2001 à 1 104 milliards de FCFA en 2014 et les importations de 603 milliards à 1 826 milliards de F CFA.
Attention, je dois aussi dire que l'Europe perd des marchés en Afrique. En pourcentage des exportations, l'Europe qui était le principal partenaire des pays de l'UEMOA a vu sa part baisser, passant de 66,2% en 2005 à 37,9% en 2014. Cette diminution des exportions vers l'Europe s'accompagne de l'intensification vers l'Afrique, avec des exportations qui, de 16,9% en 2005, passent à 39,3% en 2014. S'agissant des importations, l'Europe, voit sa part progressivement diminuer, passant de 45,1% en 2005 à 39,1% en 2014.
Par rapport aux moteurs de la croissance, si vous voyez que les investissements publics tirent la croissance, on peut dire que c'est déjà très bien, puisque les investissement se multiplient en Afrique.
Sur la colonisation, l'une des plus grandes réussites de l'Afrique, c'est d'avoir arraché les indépendances. L'occident n'a jamais voulu cesser l'esclavage et le pillage!
Parlons objectivement et pas de jugement de valeur!

12.Posté par paracétamol le 20/07/2017 13:53
«surtout RACISTE comme tout bon français»
stupide, ridicule, bête......
aucun peuple n'est entièrement raciste, il y a des racistes partout et évidemment aussi en France et au Sénégal.

13.Posté par Tintin le 20/07/2017 15:02
Si l'occident a pillé l'Afrique elle a bien été" aidé par des Présidents comme Omar Bongo , Paul Biya , N'Guesso , Mobutu ,
Eyadema , Bokassa .....et Cie !

14.Posté par Abdoulaye le 20/07/2017 15:26
Tintin, le pillage remonte à bien avant ces présidents cités! C'est depuis l'esclavage!

15.Posté par Tintin le 20/07/2017 17:56
L'esclavage n'avait qu'un but économique : de la main d'oeuvre gratuite dans les grandes plantations de canne à sucre ou de coton en Amerique et aux Caraïbes ....le pillage des matieres premières n'est venu qu'avec le developpement de l'industrie en Europe et la colonisation ....Ce qui est inexcusable au 19è siecle l'est encore moins au 20è siecle quand les pays d'Afrique ont acquis leur indépendance et qu'une grande partie des dirigeants se sont comportés en Kleptomane des richesses de leur pays au mépris du développement et des besoins essentiels de leur population

16.Posté par paracétamol le 20/07/2017 21:48
ces dirigeants ne peuvent piller qu'avec la complicité ou l'appui, au moins tacite, des grands groupes et gouvernements occidentaux, inclus l'Asie.

17.Posté par Mohammed Tamim le 21/07/2017 11:13
Il faut cesser de faire le procès de l'Occident, l'Europe, l'Amérique ou même l'Inde ou la Chine. Tous les hommes politiques sont élus par une démocratie du court terme, et du laisser-faire politique, imposé par le laisser-faire du marché économique. Par cette implacable politique, l'économie de la Grèce à titre d'exemple a été ébranlée par l'Allemagne et se voit vider de ses jeunes cerveaux. Les hommes politiques sont occupés à gérer les problèmes de leurs propres peuples : le chômage, le suicide des agricultures, le réchauffement climatique.
L''Afrique avait dans les années soixante un taux de fécondité d'environ 6 enfants par femme,tout comme l'Inde et la Chine. Mais cette dernière a entrepris des politiques de contrôle des naissances et de scolarisation draconiennes, dans une très moindre mesure l'Inde, et elles en tirent des bénéfices, respectivement plus ou mois importants. Mais la gouvernance en Afrique ne sent pas encore concernée.

18.Posté par Tintin le 21/07/2017 13:14
Pour etre méchant les Présidents Africains sont surtout préoccupés de leur réélection ....et si necessaire à modifier leur Constitution !

19.Posté par vendredi le 21/07/2017 13:53
Débat intéressant et de haut niveau. Tintin défend bien son compère Macron. J'ai applaudi à son élection bien qu'elle ne me concernait pas. Sa jeunesse le rendait sympathique. Malheureusement son esprit s'avère affreusement rétrograde. Et sa stupidité, qui le fait copier Sarkozy, lamentable.

20.Posté par Abdoulaye le 21/07/2017 16:28
Tintin, vous avez entendu parler d'une certaine conférence au cours de laquelle il était question de "partager l'Afrique" ? Elle s'est tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885. C'est la conférence de Berlin. Omar Bongo , Paul Biya , N'Guesso , Mobutu, Eyadema , Bokassa .....et Cie n'était donc pas encore là quand le véritable pillage a démarré! Après les indépendances, l'occident s'est lancé dans une campagne de déstabilisation des pays qu'il ne pouvait pas contrôler et une campagne de manipulation des pays qu'il pouvait continuer à piller. Vous vous rappelez sans doute de l'histoire des faux billets introduits en masse en Guinée Conakry par le service de documentation extérieure et de contre-espionnage SDECE (services secrets français) pour inonder le marché guinéen et créer des problèmes à Sèkou Touré? Vous connaissez certainement le rôle de l'occident dans plusieurs crises en Afrique? Vous connaissez certainement les relations entre Mitterrand et Thomas Sankara et l'histoire de l'assassinat de ce dernier. Il est vrai malheureusement que certains dirigeants africains ont facilité le pillage de l'Afrique. Des dirigeants que l'occident a façonnés, formatés et formés! Mais, les choses sont en train de changer! Et l'occident le sait!

21.Posté par Tintin le 21/07/2017 17:50
Abdoulaye : j'ai bien précisé que le pillage économique de l'Afrique coîncidait avec l'expansion de l'industrialisatrion de l'Europe au XIXè siècle par l'intermédiaire de la colonisation.....alors que ce continent a été indépendant dans les années 60 .mais il est quand meme déplorable et indécent que de tres nombreux Présidents ou Dictateurs ( Omar Bongo , Paul Biya , Ngesso ,Mobutu , Eyadema , Mobutu , Bokassa , Dos Santos , Kabila , Mugabé etc....) ont pillé ou continue de piller leur pays au détriment de leur population
Je ne vous pas en quoi les fautes de l'Occident devraient exonérer celles de beaucoup de dirigeants Africains actuels ! et pour ma part je ne vois pas les choses changer : Kabila controle avec sa famille une centaine d'entreprise en RDC et s'accroche au pouvoir , Mugabé toujours au pouvoir à 93 ans a ruiné son pays , Dos Santos et sa fille ont accumulé une fortune extraordinaire (pétrole, telecoms ) Biya et Nguesso toujours au pouvoir et tres riches , le Président du Burundi ne respecte pas les accords d'Arucha et s'accroche au pouvoir , c'est l'anarchie en Centrafrique , le Mali est déstabilisé , jusqu'au Président d'Afrique du Sud Jacob Zuma empetré dans des magouilles , pots de vin et détournements d'argent pour retaper sa résidence secondaire (Mandela doit se retourner dans sa tombe !!!)......finalement le seul pays qui échappe à cette malédiction de l'Afrique Noire est le Botswana
Que Mitterrand et Sankara aient des differences de vues ne fait pas obligatoirement de Mitterrand le commanditaire de l'assassinat de .Sankara dont on sait qu'il dérangeait beaucoup de personnes autour de lui

22.Posté par Abdoulaye le 21/07/2017 18:55
On est alors d'accord sur le fait que le pillage n'a pas démarré avec ces présidents que vous avez cités, mais bien avant eux. On est également d'accord qu'après les indépendances, les manipulations et les destabilisation ont commencé pour permettre le contrôle à distance. On est aussi d'accord sur le fait qu'il y' a des dirigeants véreux en Afrique, comme il y' en a en Europe et Partout! Je ne les défend pas! Ces dirigeants africains qui se sont illicitement enrichis ont été aidés par l'occident car ils ont perpétué la Françafrique. On peut parler de la problématique du financement des campagnes en France avec des mallettes africaines. Sur la problématique de la longévité au pouvoir, il y' a encore des problèmes en Afrique. Mais je rappelle que la limitation des mandats n'est intervenue en France qu'en 2008, plus précisément le 23 juillet. Avant cette date, un président français pouvait effectuer autant de mandat que possible. D’ailleurs, sous la 5ième république, Mitterrand a fait 14 ans de pouvoir. A coté de la France, Merkel est chancelière allemande depuis 2005. Elle veut briguer encore un autre mandat.
Si vous ne voyez pas les choses changer en Afrique, c'est alors étonnant! Malgré un passif de près de 4 siècles d'esclavage et de colonisation qu'il est impossible de résorber en 60 années, beaucoup de pays africains peuvent être cités en exemple le Cap Vert, le Sénégal, le Ghana, le Botswana le Rwanda qui, tel un phœnix renait de ses cendres, etc. etc. etc. Les gens qui ont assassiné Sankara ont été soutenus par qui vous savez, c'est connu. C'est la manipulation dont je parlais. Avec Sankara, c'est la Françafrique qui était menacée. Mitterrand ne pouvait pas cautionner cela. Je vous rassure, les choses vont changer. Des jeunes qui n'ont plus le complexe du blanc et qui sont très imbibés de leur civilisation africaine, de leur valeur culturelle, de leur patrimoine immatériel enclenchent la marche vers la délivrance totale!

23.Posté par Tintin le 21/07/2017 19:03
En Afrique soit on voit le verre à moitié plein , soit on voit le verre à moitié vide ......étant d'un naturel pessimiste vis à vis de la politique je vois plutot le verre à moitié vide !!!! espérons que je me trompe

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