Le dilatoire trentenaire a mené à la radicalisation de la lutte armée observée depuis l’année 2011. Ciblage de cantonnements des forces de défense et de sécurité et prises d’otages ont fait leur apparition : Cela ressemble à une véritable offensive militaire. S’en suivront un traumatisme dans les familles des soldats retenus et de possibles appréhensions dans la troupe. Fût-elle professionnelle. Faut-il attendre qu’un espace soit « libéré », qu’une "ligne-de-front" se dessine ? Il est urgent d’agir résolument.
Le Président de la République pouvait bien inaugurer son mandat par des initiatives hardies pour le triomphe de la paix en Casamance. Des négociations non-stop engagées, tant avec les ailes intérieures qu’extérieures, tant avec les factions militantes que combattantes du Mfdc, sont nécessaires à la réalisation de la paix.
On peut bien envisager l’évolution du MFDC vers un mouvement purement politique, avec exactement les mêmes aspirations, en échange d’un règlement équitable par le dialogue et la consultation. Suivra, alors, le renoncement à la lutte armée, pour atteindre des objectifs politiques : ce qui sera sans nul doute un pas décisif pour une solution apaisée. Aussi une grande détermination intérieure et des garanties extérieures devront-elles y contribuer.
Les régions ont évidemment besoin d’attention, mais c’est plus exactement le statut de la région administrative qui devrait évoluer. Cela dans le cadre d’une réforme administrative consensuelle destinée au renforcement de la décentralisation et tournée résolument vers l’aménagement du territoire. La région, prise comme division administrative, pourrait tout simplement disparaitre. Emportant avec elle la Gouvernance et les Administrations régionales, la région laisserait ainsi place au département, devenu première division administrative munie de toutes les structures déconcentrées nécessaires à la gestion de proximité et à temps réel.
Incontestablement, une nouvelle-formule de région érigée en collectivité territoriale décentralisée présente le plus grand intérêt pour (entre autres choses) le règlement de la crise casamançaise. Elle ne serait plus placée sous la tutelle d’un Gouverneur nommé, mais dirigée par un Responsable élu démocratiquement, donc, au leadership accepté. Dotée d’une personnalité juridique et d’une autonomie de gestion, la nouvelle région, sans être un Etat dans l’Etat, acquière de fait un statut politique. La décentralisation-déconcentration-régionalisation peut, si j’ose dire, « libérer » la région, des pesanteurs d’une centralisation-Césarienne anachronique.
Arrêtons de rêver, il n’y’aura probablement, ni statu quo, ni retour à la situation antérieure au conflit. Il faut avoir le courage-politique d’inscrire toutes les questions à la table des négociations, qui seront avantageusement sans aucun préalable. La loi fondamentale n’aborde-t-elle pas sans état d’âme des questions aussi graves que la vacance du pouvoir, l’intégrité territoriale, la session et l’adjonction de territoire etc ? De grâce, ne fermons pas d’entrée, la porte des négociations. Le Gouvernement, tout comme le Mfdc, a droit à sa position-de-départ ; seules des concessions réciproques consacreront la paix définitive : des négociations non-stop, élargies à tous les aspects de la crise. Peu importe les mots « autonomie », « indépendance » ou « fédéralisme » ; l’Etat sénégalais devra bien accepter que le Mfdc réalise son unification autour d’un slogan mobilisateur. Ce minimum syndical n’est ni meilleur, ni même pire : il est juste nécessaire.
Pour des négociations non-stop, élargies à tous les aspects de la crise, et surtout pour la continuité d’une vie commune plus équitable et bien moins fâcheuse.
M. Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP/Thiès
Le Président de la République pouvait bien inaugurer son mandat par des initiatives hardies pour le triomphe de la paix en Casamance. Des négociations non-stop engagées, tant avec les ailes intérieures qu’extérieures, tant avec les factions militantes que combattantes du Mfdc, sont nécessaires à la réalisation de la paix.
On peut bien envisager l’évolution du MFDC vers un mouvement purement politique, avec exactement les mêmes aspirations, en échange d’un règlement équitable par le dialogue et la consultation. Suivra, alors, le renoncement à la lutte armée, pour atteindre des objectifs politiques : ce qui sera sans nul doute un pas décisif pour une solution apaisée. Aussi une grande détermination intérieure et des garanties extérieures devront-elles y contribuer.
Les régions ont évidemment besoin d’attention, mais c’est plus exactement le statut de la région administrative qui devrait évoluer. Cela dans le cadre d’une réforme administrative consensuelle destinée au renforcement de la décentralisation et tournée résolument vers l’aménagement du territoire. La région, prise comme division administrative, pourrait tout simplement disparaitre. Emportant avec elle la Gouvernance et les Administrations régionales, la région laisserait ainsi place au département, devenu première division administrative munie de toutes les structures déconcentrées nécessaires à la gestion de proximité et à temps réel.
Incontestablement, une nouvelle-formule de région érigée en collectivité territoriale décentralisée présente le plus grand intérêt pour (entre autres choses) le règlement de la crise casamançaise. Elle ne serait plus placée sous la tutelle d’un Gouverneur nommé, mais dirigée par un Responsable élu démocratiquement, donc, au leadership accepté. Dotée d’une personnalité juridique et d’une autonomie de gestion, la nouvelle région, sans être un Etat dans l’Etat, acquière de fait un statut politique. La décentralisation-déconcentration-régionalisation peut, si j’ose dire, « libérer » la région, des pesanteurs d’une centralisation-Césarienne anachronique.
Arrêtons de rêver, il n’y’aura probablement, ni statu quo, ni retour à la situation antérieure au conflit. Il faut avoir le courage-politique d’inscrire toutes les questions à la table des négociations, qui seront avantageusement sans aucun préalable. La loi fondamentale n’aborde-t-elle pas sans état d’âme des questions aussi graves que la vacance du pouvoir, l’intégrité territoriale, la session et l’adjonction de territoire etc ? De grâce, ne fermons pas d’entrée, la porte des négociations. Le Gouvernement, tout comme le Mfdc, a droit à sa position-de-départ ; seules des concessions réciproques consacreront la paix définitive : des négociations non-stop, élargies à tous les aspects de la crise. Peu importe les mots « autonomie », « indépendance » ou « fédéralisme » ; l’Etat sénégalais devra bien accepter que le Mfdc réalise son unification autour d’un slogan mobilisateur. Ce minimum syndical n’est ni meilleur, ni même pire : il est juste nécessaire.
Pour des négociations non-stop, élargies à tous les aspects de la crise, et surtout pour la continuité d’une vie commune plus équitable et bien moins fâcheuse.
M. Momar Idrissa NDIAYE, Professeur LETFP/Thiès