
Avec ce rappel à Dieu de Baye Mbaye comme l’appelaient affectueusement ses administrés, c’est toute une contrée qui est meurtrie. Une tristesse qui se mesure à l’aune des multiples facettes de l’homme qui était à la fois chef de village, Imam, brillant intellectuel, juge du tribunal traditionnel de Fass, diplomate et j’en passe.
Fils de Feu El Hadji Daour DIAGNE, l’un des premiers et fidèles compagnons de Cheikh Seydi El, Hadji Rawane Ngom (RTA), il a, très jeune côtoyé son père à qui Mame Rawane avait confié la chefferie du village de Fass Ngom. Fonctionnaire en 1977 déjà, Baye Mbaye a démissionné de son poste au Conseil économique de l’époque pour revenir à Fass et rester à côté de son père.
A maintes reprises, j’ai eu l’occasion de discuter avec lui, et profondément, sur beaucoup de questions et à chaque fois j’ai eu l’impression de prendre un cours magistral. L’homme était un intellectuel hors pair qui, face à des initiés, étayait toujours ses propos par des sourates du saint coran ou par des discours du Prophète Mohamed (SAW) et face à nous autres profanes il simplifiait ses discours en s’appuyant sur des exemples empiriques.
Fervent talibé Cheikh, il s’est toujours adossé aux écrits de Cheikh Seydi Hadji Malick (RTA) et à la famille de Mame Rawane Ngom de Mpal. Cela ne lui empêchait de s’ouvrir aux autres. En effet, beaucoup de Khassaides de Cheikh Ahmadou Bamba enrichissent et embellissent les rayons de sa bibliothèque. A chaque fois que je lui rendais visite à son champ qui lui servait de bureau, il me faisait décortiquer le écrits du Cheikh tels que Massalikoul Jinane, Diazboul khoulob et tant d’autres.
Ababacar DIAGNE était un leader de dimension nationale en ce sens qu’il était le Président de l’Association des Chefs de Villages du Sénégal. Ses pairs avaient confiance en lui pour en faire leur leader. Ce choix n’est pas fortuit, car l’homme était pétri de valeurs et doté du sens mesuré d’un chef. Il avait les idées claires, des mots précis pour les exprimer, la rhétorique pour convaincre ses vis-à-vis et le tout dans la diplomatie. Dans une assemblée, il avait l’habitude de parler en dernier lieu car à sa suite l’acclamation était de règle.
Mbaye Nar, comme l’appelait les Fassois authentique, était juge de paix. Beaucoup de conflits se réglaient autour de sa table. N’eut été lui beaucoup de cas de conflits, entre agriculteurs et éleveurs, demi-frères et demi-sœurs, conjoints et conjointes en désaccord, atterriraient au tribunal départemental de Saint-Louis. Il avait ce don, certainement la baraka sur sa langue qui faisait, facilement, arrondir les angles et dissiper les angoisses et inquiétudes. Les cas les plus difficiles étaient renvoyés au lendemain ou à la semaine suivante comme si on était dans le processus classique de la justice.
Ces différentes facettes ne sont que la partie visible de l’iceberg. Baye Mbaye était le premier suppléant de l’Imam de la grande mosquée de Fass Ngom. Il était le confident et le conseiller de beaucoup de gens ; j’en fais partie bien que je ne suis pas de sa génération. Il était allié à mon père, feu Mamadou DIAGNE et ami de mon oncle paternel, Ndiouga qui lui a donné le nom d’un de ses fils.
Il devrait fêter son 71eme anniversaire le 14 juin prochain. Dieu en a décidé autrement.
Aujourd’hui, un calme plat règne à Fass Ngom. Les populations sont meurtries, angoissées, déboussolées. Elles pleurent et prient ! Qu’Allah le miséricordieux ait pitié de son âme.
Ton bien aimé !
Madické DIAGNE
Fils de Feu El Hadji Daour DIAGNE, l’un des premiers et fidèles compagnons de Cheikh Seydi El, Hadji Rawane Ngom (RTA), il a, très jeune côtoyé son père à qui Mame Rawane avait confié la chefferie du village de Fass Ngom. Fonctionnaire en 1977 déjà, Baye Mbaye a démissionné de son poste au Conseil économique de l’époque pour revenir à Fass et rester à côté de son père.
A maintes reprises, j’ai eu l’occasion de discuter avec lui, et profondément, sur beaucoup de questions et à chaque fois j’ai eu l’impression de prendre un cours magistral. L’homme était un intellectuel hors pair qui, face à des initiés, étayait toujours ses propos par des sourates du saint coran ou par des discours du Prophète Mohamed (SAW) et face à nous autres profanes il simplifiait ses discours en s’appuyant sur des exemples empiriques.
Fervent talibé Cheikh, il s’est toujours adossé aux écrits de Cheikh Seydi Hadji Malick (RTA) et à la famille de Mame Rawane Ngom de Mpal. Cela ne lui empêchait de s’ouvrir aux autres. En effet, beaucoup de Khassaides de Cheikh Ahmadou Bamba enrichissent et embellissent les rayons de sa bibliothèque. A chaque fois que je lui rendais visite à son champ qui lui servait de bureau, il me faisait décortiquer le écrits du Cheikh tels que Massalikoul Jinane, Diazboul khoulob et tant d’autres.
Ababacar DIAGNE était un leader de dimension nationale en ce sens qu’il était le Président de l’Association des Chefs de Villages du Sénégal. Ses pairs avaient confiance en lui pour en faire leur leader. Ce choix n’est pas fortuit, car l’homme était pétri de valeurs et doté du sens mesuré d’un chef. Il avait les idées claires, des mots précis pour les exprimer, la rhétorique pour convaincre ses vis-à-vis et le tout dans la diplomatie. Dans une assemblée, il avait l’habitude de parler en dernier lieu car à sa suite l’acclamation était de règle.
Mbaye Nar, comme l’appelait les Fassois authentique, était juge de paix. Beaucoup de conflits se réglaient autour de sa table. N’eut été lui beaucoup de cas de conflits, entre agriculteurs et éleveurs, demi-frères et demi-sœurs, conjoints et conjointes en désaccord, atterriraient au tribunal départemental de Saint-Louis. Il avait ce don, certainement la baraka sur sa langue qui faisait, facilement, arrondir les angles et dissiper les angoisses et inquiétudes. Les cas les plus difficiles étaient renvoyés au lendemain ou à la semaine suivante comme si on était dans le processus classique de la justice.
Ces différentes facettes ne sont que la partie visible de l’iceberg. Baye Mbaye était le premier suppléant de l’Imam de la grande mosquée de Fass Ngom. Il était le confident et le conseiller de beaucoup de gens ; j’en fais partie bien que je ne suis pas de sa génération. Il était allié à mon père, feu Mamadou DIAGNE et ami de mon oncle paternel, Ndiouga qui lui a donné le nom d’un de ses fils.
Il devrait fêter son 71eme anniversaire le 14 juin prochain. Dieu en a décidé autrement.
Aujourd’hui, un calme plat règne à Fass Ngom. Les populations sont meurtries, angoissées, déboussolées. Elles pleurent et prient ! Qu’Allah le miséricordieux ait pitié de son âme.
Ton bien aimé !
Madické DIAGNE