L’assassinat de Fatoumata Matar Ndiaye, Vice Présidente du Conseil économique, social et environnemental, membre de l’APR par une personne de confiance en l’occurrence son propre chauffeur qui fut à son service depuis quatre ans, nous interpelle et nous choque. Il nous interpelle en tant que parent, citoyen et être humain.
Il démontre que notre société a atteint un tel niveau de violence, de cruauté et d’animalité malgré les intarissables prêches de marabouts et de nos sentinelles. Depuis plusieurs années déjà, on note un je-m’en-foutisme sociétal issu d’un sentiment généralisé d’impunité. Chaque sénégalais pense qu’il peut frapper, violenter, voler, truander, exploiter des talibés, diffamer en toute impunité. Il suffit pour cela de s’adosser à un parti politique, une confrérie religieuse ou un groupe de presse.
La Justice apparait sélective et faible. Elle est perçue comme une balance déréglée, le bras séculier de ceux qui ont un bon carnet d’adresses.
Le mobile sordide du meurtre de Madame Ndiaye nous choque. Il démontre à souhait que le bien matériel, le paraître, l’argent et l’artifice sont les références de notre société. La foi, l’honneur et la dignité dont on se plaît à rappeler dans nos débats de salon ne sont que des postulats sans valeur aucune pour nos citoyens.
On avait pensé que la levée des couleurs chaque premier lundi du mois allait nous rendre notre sens civique. Que les ndiguel, les magals et les gamous allaient nous recentrer sur une spiritualité défaillante. En réalité, les contre-exemples sont trop nombreux et sont tellement magnifiés qu’il est impossible aujourd’hui de séparer le bon grain de l’ivraie.
Les voies de la réussite passent par la danse obscène, les téléfilms niais, le détournement de deniers publics, les marchés de gré à gré, l’oisiveté, la mendicité et le mensonge. Il parait dès lors hypothétique de prétendre arrêter les crimes, les violences et les perfidies qui constituent le socle de la société sénégalaise.
À entendre les finasseurs et hâbleurs présents dans nos télévisions et radios, les faux jetons qui se baladent de conférence religieuse à prêches incendiaires, les doctrinaires de l’intelligence sénégalaise, on a des raisons de douter de notre capacité à très long terme à redresser la barre de la moralité dans notre pays. Les crimes seront encore plus nombreux et aucune peine de mort ne pourra inverser cette tendance. D’ailleurs ce débat de la peine de mort est comme tous les autres débats une mauvaise solution à un vrai problème.
Me Fatima Fall
Ancienne Secrétaire élue au conseil économique et social
Il démontre que notre société a atteint un tel niveau de violence, de cruauté et d’animalité malgré les intarissables prêches de marabouts et de nos sentinelles. Depuis plusieurs années déjà, on note un je-m’en-foutisme sociétal issu d’un sentiment généralisé d’impunité. Chaque sénégalais pense qu’il peut frapper, violenter, voler, truander, exploiter des talibés, diffamer en toute impunité. Il suffit pour cela de s’adosser à un parti politique, une confrérie religieuse ou un groupe de presse.
La Justice apparait sélective et faible. Elle est perçue comme une balance déréglée, le bras séculier de ceux qui ont un bon carnet d’adresses.
Le mobile sordide du meurtre de Madame Ndiaye nous choque. Il démontre à souhait que le bien matériel, le paraître, l’argent et l’artifice sont les références de notre société. La foi, l’honneur et la dignité dont on se plaît à rappeler dans nos débats de salon ne sont que des postulats sans valeur aucune pour nos citoyens.
On avait pensé que la levée des couleurs chaque premier lundi du mois allait nous rendre notre sens civique. Que les ndiguel, les magals et les gamous allaient nous recentrer sur une spiritualité défaillante. En réalité, les contre-exemples sont trop nombreux et sont tellement magnifiés qu’il est impossible aujourd’hui de séparer le bon grain de l’ivraie.
Les voies de la réussite passent par la danse obscène, les téléfilms niais, le détournement de deniers publics, les marchés de gré à gré, l’oisiveté, la mendicité et le mensonge. Il parait dès lors hypothétique de prétendre arrêter les crimes, les violences et les perfidies qui constituent le socle de la société sénégalaise.
À entendre les finasseurs et hâbleurs présents dans nos télévisions et radios, les faux jetons qui se baladent de conférence religieuse à prêches incendiaires, les doctrinaires de l’intelligence sénégalaise, on a des raisons de douter de notre capacité à très long terme à redresser la barre de la moralité dans notre pays. Les crimes seront encore plus nombreux et aucune peine de mort ne pourra inverser cette tendance. D’ailleurs ce débat de la peine de mort est comme tous les autres débats une mauvaise solution à un vrai problème.
Me Fatima Fall
Ancienne Secrétaire élue au conseil économique et social