(Jean-Pierre Rives a dit : « Ce serait beaucoup mieux si, à chaque cigarette le fumeur avait un morceau de doigt qui tombe. Au moins, il prendrait véritablement conscience des méfaits du tabac. »)
Le restaurant dénommé « Aux Délices du Fleuve » est situé à la Rue Guillabert x quai Roume à Saint-Louis du Sénégal. Il s’agit d’un restaurant géré par un ressortissant français. J’ai souvent fréquenté cet endroit en compagnie de mon ami et grand frère feu Collot Diakhaté une grande icône de la ville. J’y ai plusieurs fois pris mon petit déjeuner avec lui.
Mon ami Collot semblait y être à l’aise, ce qui n’était pas mon cas. Pour la simple raison que de mon point de vue, autant les employés de ce restaurant me semblaient corrects et serviables, autant le patron de la boite paraissait hautain et arrogant. Vous me comprendrez mieux, après avoir lu les lignes qui vont suivre !
Il y a quelques semaines à l’occasion d’un de mes séjours à Saint-Louis du Sénégal, la plus belle du monde, je suis allé prendre mon petit déjeuner au restaurant Aux Délices du Fleuve. Quand nous nous sommes mis à table, un groupe de touristes français a fait irruption dans la salle pour se restaurer. La quasi-totalité du groupe s’est aussitôt mise à fumer des cigarettes de toutes sortes et de toutes tailles à l’intérieur de ce restaurant dépourvu d’une bonne aération et de lumière suffisante. En effet, toutes les fenêtres sont vitrées et fermées la plupart du temps.
J’avais considéré cet évènement fâcheux comme un malheureux incident sur lequel il fallait juste attirer l’attention du gérant pour qu’il prenne conscience du danger et envisage les dispositions requises. En l’absence du maitre des lieux, je me suis adressé aux employés que j’ai trouvés sur place pour leur demander gentiment, mais fermement, de dire de ma part, à leur patron, d’interdire à ses clients de fumer dans ce restaurant trop exigu. En effet, il s’agit d’une petite salle très mal aérée et dans laquelle, il est véritablement dangereux de laisser des clients empester l’air en grillant du tabac. Une fois mon message délivré, je m’en suis allé en ruminant secrètement ma colère. Toutefois, à mon retour à Dakar, je n’ai pas manqué d’appeler au téléphone M. Le Préfet de Saint-Louis, un homme très courtois et disponible, pour lui signaler ce grave danger qui menace la santé des populations qui fréquentent ce restaurant.
Le week-end dernier, je suis revenu Aux Délices du Fleuve, dans l’espoir de trouver enfin, un espace sain et de voir affichés un peu partout dans le restaurant, des messages d’interdiction de fumer, quand bien même le projet de loi interdisant de fumer dans les lieux publics, traine encore les pieds dans les méandres d’un circuit administratif trop lourd et dans les couloirs d’une Assemblée nationale hésitante. Les lobbies du tabac, tapis dans l’ombre, ne sont sûrement pas étrangers à ces lenteurs suspectes !
Ma surprise et ma fureur furent énormes quand j’ai vu le patron du restaurant lui-même, un certain M. Dumont, celui-là même qui devait donner le bon exemple, en train fumer une clope tout en empoisonnant ses clients et ses pauvres employés impuissants face à cet homme irresponsable et arrogant!
Bien évidemment, j’ai laissé exploser ma colère à très haute voix, devant cet homme et ses amis, eux aussi des ressortissants français qui, au lieu de rappeler à l’ordre leur ami inconscient et fautif, se sont empressés de se solidariser avec lui en me disant, toute honte bue : « Vous n’avez pas à crier pour ça Monsieur! », «Vous n’avez pas à crier pour ça ! » Encouragé par ses copains manifestement impolis comme lui, M. Dumont appela son vigile au secours pour m’expulser manu militari. Heureusement que son vigile, plus intelligent et plus responsable que lui, a compris ce que je représente à Saint-Louis et a préféré garder son calme et sa courtoisie ! Son vigile sait peut-être que bon nombre de mes amis parmi lesquels Collot Diakhaté, Mamour, Kalidou, Assane, Babacar, Doudou, Oumar Diawara, reposent à Thiaka Ndiaye, à Marmyal et à Touba emportés par le tabac et ses méfaits mortels! Voilà pourquoi je déteste le tabac et tous ceux qui, en fumant ce poison, enfument les gens qui ne fument pas et qui n’ont jamais touché à ce fléau!
Voilà donc des étrangers Français qui n’auraient sûrement jamais osé commettre un tel acte dans leur pays d’origine, et qui se permettent de répandre impunément des nuisances et autres produits dangereux au pays des nègres ! Ils oublient que même si le Sénégal est le pays de la teraanga, les Sénégalais en général, les Saint-Louisiens en particulier, aiment leur ville avec fureur ! À ce titre, ils ne se sont jamais laissé marcher sur les pieds. Je voudrais rappeler à ces petits Français qu’en 1802 déjà et en pleine période de puissance coloniale, les Saint-Louisiens ont arraché de son lit, le Gouverneur Lasserre. Ils l’ont trainé sans vêtement dans les rues de la ville et l’ont embarqué manu militari dans une goélette qui le transporta à Gorée. Le Gouverneur Lasserre, arrogant et irrespectueux comme M. Dumont, avait tendance à prendre les Saint-Louisiens pour des canards sauvages ! Hé bien ! Son haut rang de Gouverneur colonisateur ne l’a pas sauvé de la furie des citoyens de la ville ! Qu’en sera-t-il alors pour un petit restaurateur impénitent ?
Quand je suis sorti de cet infernal restaurant « Aux Délices du Fleuve », je me suis rendu immédiatement au bureau du Gouverneur pour informer l’autorité administrative de ce danger et l’inviter à mettre un terme à ces nuisances qui menacent la santé des populations. Il fallait de toute urgence montrer à des étrangers comme M. Dumont, qu’ils ne bénéficient d’aucune immunité quand ils violent les lois de la République ou portent atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité de nos compatriotes !
Enfin, j’ai saisi le Directeur régional de l’environnement et des établissements classés de Saint-Louis, pour que M. Dumont soit interpelé et contraint à respecter le Code de l’environnement de notre pays. La Direction de la protection civile devrait également agir vigoureusement, pour mettre un terme aux agissements de ce petit restaurateur qui tue ses clients à petit feu. Je devrais dire qui tue des innocents par la fumée intense et nocive de ses maudites cigarettes.
M. Dumont, prenez garde avant qu’il ne soit trop tard! Prenez surtout l’exemple de ces Français de Saint-Louis comme Yannick Philipe, son père Jeannot. Inspirez-vous donc de Jean Jacques et René Bancal, sans oublier leur père Victor. Ils sont plus sénégalais que Français. Ils respectent le Sénégal et les Sénégalais. Ils aiment Saint-Louis sans aucun doute! M. Dumont, votre arrogance risque de vous coûter cher dans un futur très proche !
Certes, le Général de Gaulle en visite à Saint-Louis le 12 décembre 1959, déclarait avec juste raison sur la place Faidherbe: « Hors de France, il n’y a pas une ville ou un Français se sente mieux chez lui que Saint-Louis ». C’est peut-être vrai, mais cela ne donne absolument pas à des Français comme M. Dumont, le droit de mépriser les Saint-Louisiens qui lui ont offert le gite, le travail et l’hospitalité !
Je fais partie des élèves qui avaient accueilli le Général de Gaulle sur la Place Faidherbe.
Je sais de quoi je parle !
Moumar GUEYE
Écrivain et militant de Saint-Louis
Grand Officier de l’Ordre du Mérite
E-mail : moumar@orange.sn
Le restaurant dénommé « Aux Délices du Fleuve » est situé à la Rue Guillabert x quai Roume à Saint-Louis du Sénégal. Il s’agit d’un restaurant géré par un ressortissant français. J’ai souvent fréquenté cet endroit en compagnie de mon ami et grand frère feu Collot Diakhaté une grande icône de la ville. J’y ai plusieurs fois pris mon petit déjeuner avec lui.
Mon ami Collot semblait y être à l’aise, ce qui n’était pas mon cas. Pour la simple raison que de mon point de vue, autant les employés de ce restaurant me semblaient corrects et serviables, autant le patron de la boite paraissait hautain et arrogant. Vous me comprendrez mieux, après avoir lu les lignes qui vont suivre !
Il y a quelques semaines à l’occasion d’un de mes séjours à Saint-Louis du Sénégal, la plus belle du monde, je suis allé prendre mon petit déjeuner au restaurant Aux Délices du Fleuve. Quand nous nous sommes mis à table, un groupe de touristes français a fait irruption dans la salle pour se restaurer. La quasi-totalité du groupe s’est aussitôt mise à fumer des cigarettes de toutes sortes et de toutes tailles à l’intérieur de ce restaurant dépourvu d’une bonne aération et de lumière suffisante. En effet, toutes les fenêtres sont vitrées et fermées la plupart du temps.
J’avais considéré cet évènement fâcheux comme un malheureux incident sur lequel il fallait juste attirer l’attention du gérant pour qu’il prenne conscience du danger et envisage les dispositions requises. En l’absence du maitre des lieux, je me suis adressé aux employés que j’ai trouvés sur place pour leur demander gentiment, mais fermement, de dire de ma part, à leur patron, d’interdire à ses clients de fumer dans ce restaurant trop exigu. En effet, il s’agit d’une petite salle très mal aérée et dans laquelle, il est véritablement dangereux de laisser des clients empester l’air en grillant du tabac. Une fois mon message délivré, je m’en suis allé en ruminant secrètement ma colère. Toutefois, à mon retour à Dakar, je n’ai pas manqué d’appeler au téléphone M. Le Préfet de Saint-Louis, un homme très courtois et disponible, pour lui signaler ce grave danger qui menace la santé des populations qui fréquentent ce restaurant.
Le week-end dernier, je suis revenu Aux Délices du Fleuve, dans l’espoir de trouver enfin, un espace sain et de voir affichés un peu partout dans le restaurant, des messages d’interdiction de fumer, quand bien même le projet de loi interdisant de fumer dans les lieux publics, traine encore les pieds dans les méandres d’un circuit administratif trop lourd et dans les couloirs d’une Assemblée nationale hésitante. Les lobbies du tabac, tapis dans l’ombre, ne sont sûrement pas étrangers à ces lenteurs suspectes !
Ma surprise et ma fureur furent énormes quand j’ai vu le patron du restaurant lui-même, un certain M. Dumont, celui-là même qui devait donner le bon exemple, en train fumer une clope tout en empoisonnant ses clients et ses pauvres employés impuissants face à cet homme irresponsable et arrogant!
Bien évidemment, j’ai laissé exploser ma colère à très haute voix, devant cet homme et ses amis, eux aussi des ressortissants français qui, au lieu de rappeler à l’ordre leur ami inconscient et fautif, se sont empressés de se solidariser avec lui en me disant, toute honte bue : « Vous n’avez pas à crier pour ça Monsieur! », «Vous n’avez pas à crier pour ça ! » Encouragé par ses copains manifestement impolis comme lui, M. Dumont appela son vigile au secours pour m’expulser manu militari. Heureusement que son vigile, plus intelligent et plus responsable que lui, a compris ce que je représente à Saint-Louis et a préféré garder son calme et sa courtoisie ! Son vigile sait peut-être que bon nombre de mes amis parmi lesquels Collot Diakhaté, Mamour, Kalidou, Assane, Babacar, Doudou, Oumar Diawara, reposent à Thiaka Ndiaye, à Marmyal et à Touba emportés par le tabac et ses méfaits mortels! Voilà pourquoi je déteste le tabac et tous ceux qui, en fumant ce poison, enfument les gens qui ne fument pas et qui n’ont jamais touché à ce fléau!
Voilà donc des étrangers Français qui n’auraient sûrement jamais osé commettre un tel acte dans leur pays d’origine, et qui se permettent de répandre impunément des nuisances et autres produits dangereux au pays des nègres ! Ils oublient que même si le Sénégal est le pays de la teraanga, les Sénégalais en général, les Saint-Louisiens en particulier, aiment leur ville avec fureur ! À ce titre, ils ne se sont jamais laissé marcher sur les pieds. Je voudrais rappeler à ces petits Français qu’en 1802 déjà et en pleine période de puissance coloniale, les Saint-Louisiens ont arraché de son lit, le Gouverneur Lasserre. Ils l’ont trainé sans vêtement dans les rues de la ville et l’ont embarqué manu militari dans une goélette qui le transporta à Gorée. Le Gouverneur Lasserre, arrogant et irrespectueux comme M. Dumont, avait tendance à prendre les Saint-Louisiens pour des canards sauvages ! Hé bien ! Son haut rang de Gouverneur colonisateur ne l’a pas sauvé de la furie des citoyens de la ville ! Qu’en sera-t-il alors pour un petit restaurateur impénitent ?
Quand je suis sorti de cet infernal restaurant « Aux Délices du Fleuve », je me suis rendu immédiatement au bureau du Gouverneur pour informer l’autorité administrative de ce danger et l’inviter à mettre un terme à ces nuisances qui menacent la santé des populations. Il fallait de toute urgence montrer à des étrangers comme M. Dumont, qu’ils ne bénéficient d’aucune immunité quand ils violent les lois de la République ou portent atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité de nos compatriotes !
Enfin, j’ai saisi le Directeur régional de l’environnement et des établissements classés de Saint-Louis, pour que M. Dumont soit interpelé et contraint à respecter le Code de l’environnement de notre pays. La Direction de la protection civile devrait également agir vigoureusement, pour mettre un terme aux agissements de ce petit restaurateur qui tue ses clients à petit feu. Je devrais dire qui tue des innocents par la fumée intense et nocive de ses maudites cigarettes.
M. Dumont, prenez garde avant qu’il ne soit trop tard! Prenez surtout l’exemple de ces Français de Saint-Louis comme Yannick Philipe, son père Jeannot. Inspirez-vous donc de Jean Jacques et René Bancal, sans oublier leur père Victor. Ils sont plus sénégalais que Français. Ils respectent le Sénégal et les Sénégalais. Ils aiment Saint-Louis sans aucun doute! M. Dumont, votre arrogance risque de vous coûter cher dans un futur très proche !
Certes, le Général de Gaulle en visite à Saint-Louis le 12 décembre 1959, déclarait avec juste raison sur la place Faidherbe: « Hors de France, il n’y a pas une ville ou un Français se sente mieux chez lui que Saint-Louis ». C’est peut-être vrai, mais cela ne donne absolument pas à des Français comme M. Dumont, le droit de mépriser les Saint-Louisiens qui lui ont offert le gite, le travail et l’hospitalité !
Je fais partie des élèves qui avaient accueilli le Général de Gaulle sur la Place Faidherbe.
Je sais de quoi je parle !
Moumar GUEYE
Écrivain et militant de Saint-Louis
Grand Officier de l’Ordre du Mérite
E-mail : moumar@orange.sn