A en croire Jacques Attali, Rien n’est plus révélateur des mentalités d’un pays que son attitude à l’égard du logement. Au Sénégal, la propriété est sacrée et le logement reste rare et très cher. Bien plus cher qu’ailleurs en Afrique.
Ainsi, le loyer mensuel moyen est de 95000 F ; il est de 100.000F Dakar; 35000F à Yaoundé et 32.000 F à Abidjan. En conséquence, à Libreville, Abidjan et Yaoundé un revenu mensuel de l’ordre de 300.000F permet à un salarié de se loger décemment. Pas à Dakar, où le coût annuel du logement dépasse les 12000.000F. C’est pourquoi il est impossible pour un jeune qui travaille à Dakar d’effectuer des réalisations.
Plus généralement, plus le logement est cher, à louer ou à acheter, plus les salaires doivent être élevés et moins l’économie est compétitive. Cet impact de la valeur d’un patrimoine sur le coût du travail est d’ailleurs une cause majeure, et trop négligée, de la perte de compétitivité du Sénégal. Le préalable à toute reconquête économique doit donc reposer sur la baisse su cout du logement. Et pour cela, il faut d’abord en comprendre la principale cause : il n’y a pas assez de terrains constructibles dans Dakar. Parce que les activités économiques sont concentrées dans un petit nombre de villes, en particulier à Dakar ; parce que la demande augmente avec la croissance démographique.
La promulgation de la loi, animé des meilleures intentions, va, en fait, régler une petite partie du problème. Avec une telle loi, tout le secteur de la construction locative risque d’être sinistré. Il faut oser faire ce que chacun sait et que personne n’ose proposer : encourager durablement la croissance de l’offre de logement et, pour cela, rendre le pouvoir sur le foncier à l’Etat, seul capable de créer de l’espace constructible sans conflit d’intérêts. Par exemple, à Dakar, il suffirait pour libérer massivement des sites, de faire sauter autrement dit de délocaliser certaines administrations centrales et quelques entreprises. Si on le fait on fera baisser considérablement le prix des logements et on redonnera vie à la ville de Dakar.
Ceux qui y sont propriétaires pour y habiter n’y perdront rien, puisqu’un logement n’a qu’une valeur de troc. Il faut aussi reconnaitre que la délocalisation progressive d’une grande partie des administrations centrales et régionales libérerait une emprise foncière considérable et ferait baisser les prix du logement issu de l’immobilier commercial.
Cheikh Abdoul DIA
Ingénieur en Développement Local
Spécialiste en Gouvernance Territoriale
Cheikh-abdoul.dia@ugb.edu.sn
Ainsi, le loyer mensuel moyen est de 95000 F ; il est de 100.000F Dakar; 35000F à Yaoundé et 32.000 F à Abidjan. En conséquence, à Libreville, Abidjan et Yaoundé un revenu mensuel de l’ordre de 300.000F permet à un salarié de se loger décemment. Pas à Dakar, où le coût annuel du logement dépasse les 12000.000F. C’est pourquoi il est impossible pour un jeune qui travaille à Dakar d’effectuer des réalisations.
Plus généralement, plus le logement est cher, à louer ou à acheter, plus les salaires doivent être élevés et moins l’économie est compétitive. Cet impact de la valeur d’un patrimoine sur le coût du travail est d’ailleurs une cause majeure, et trop négligée, de la perte de compétitivité du Sénégal. Le préalable à toute reconquête économique doit donc reposer sur la baisse su cout du logement. Et pour cela, il faut d’abord en comprendre la principale cause : il n’y a pas assez de terrains constructibles dans Dakar. Parce que les activités économiques sont concentrées dans un petit nombre de villes, en particulier à Dakar ; parce que la demande augmente avec la croissance démographique.
La promulgation de la loi, animé des meilleures intentions, va, en fait, régler une petite partie du problème. Avec une telle loi, tout le secteur de la construction locative risque d’être sinistré. Il faut oser faire ce que chacun sait et que personne n’ose proposer : encourager durablement la croissance de l’offre de logement et, pour cela, rendre le pouvoir sur le foncier à l’Etat, seul capable de créer de l’espace constructible sans conflit d’intérêts. Par exemple, à Dakar, il suffirait pour libérer massivement des sites, de faire sauter autrement dit de délocaliser certaines administrations centrales et quelques entreprises. Si on le fait on fera baisser considérablement le prix des logements et on redonnera vie à la ville de Dakar.
Ceux qui y sont propriétaires pour y habiter n’y perdront rien, puisqu’un logement n’a qu’une valeur de troc. Il faut aussi reconnaitre que la délocalisation progressive d’une grande partie des administrations centrales et régionales libérerait une emprise foncière considérable et ferait baisser les prix du logement issu de l’immobilier commercial.
Cheikh Abdoul DIA
Ingénieur en Développement Local
Spécialiste en Gouvernance Territoriale
Cheikh-abdoul.dia@ugb.edu.sn