Le duel Etat-Syndicat est le résultat d’une envie et d’une frustration secrétée par le corps enseignant. L’enseignant sénégalais perçoit mal la valorisation des autres corps comme celui de la magistrature alors qu’ils ont les mêmes diplômes, voire plus gradés que les magistrats. Comment peut-on imaginer un Professeur titulaire de classe exceptionnelle, c’est-à-dire le plus haut cadre de l’Etat sénégalais percevoir une indemnité de retraite inférieure à celle d’un magistrat qui n’a que sa Maîtrise ou encore d’un Greffier qui n’a que son Bac ? Cela doit effarer tout esprit épris de « justice distributive» alors que, concomitamment, des femmes d’Ambassadeurs sont payées 500.000 francs mensuellement, sans prestation.
L’État mène, aujourd’hui, à genou la République. Le non-respect des engagements pris à l’endroit des syndicalistes est contraire aux pratiques républicaines. À cela, le gouvernement ajoute des menaces : ponctions des salaires, des réquisitions, et même la radiation imminente de 5000 enseignants. Ce poignard qu’il brandit ne règlera pas ce problème ; il l’envenime davantage. L’on peut comprendre que Macky Sall pastiche Abdou Diouf dont il voue une admiration manifeste. Mais doit-il le savoir qu’au même moment il botte l’enseignant sur la touche, et le peuple, sur l’autel du sacrifice. Si, en 1987, le Président de Diouf avait recouru à la radiation d’une centaine de policiers rebellés, c’était pour donner une leçon exemplaire de discipline à l’armée et aux forces de l’ordre nationales. La discipline ou l’esprit de subordination est la force et le ciment d’une armée. L’enseignant a un syndicat reconnu qui défend ses intérêts alors que le soldat n’a pas encore ce droit d’où cette appellation caricaturale de la « grande muette ». Le peuple n’a-t-il pas le droit de se poser ces questions : pourquoi l’État a pris ces engagements ? Pourquoi le gouvernement ne respecte-t-il pas ces accords ?
La République a des principes fondés sur le respect de la dignité humaine et surtout de la liberté d’association. C’est l’École de la République qui est le conservatoire et la dispensatrice de ces valeurs républicaines. D’où la nécessité de prendre des mesures idoines pour la stabiliser en valorisant l’enseignant de la République qui en est son acteur majeur.
Abdoulaye Seydi - Doctorant à la Section de Français à l’UGB
L’État mène, aujourd’hui, à genou la République. Le non-respect des engagements pris à l’endroit des syndicalistes est contraire aux pratiques républicaines. À cela, le gouvernement ajoute des menaces : ponctions des salaires, des réquisitions, et même la radiation imminente de 5000 enseignants. Ce poignard qu’il brandit ne règlera pas ce problème ; il l’envenime davantage. L’on peut comprendre que Macky Sall pastiche Abdou Diouf dont il voue une admiration manifeste. Mais doit-il le savoir qu’au même moment il botte l’enseignant sur la touche, et le peuple, sur l’autel du sacrifice. Si, en 1987, le Président de Diouf avait recouru à la radiation d’une centaine de policiers rebellés, c’était pour donner une leçon exemplaire de discipline à l’armée et aux forces de l’ordre nationales. La discipline ou l’esprit de subordination est la force et le ciment d’une armée. L’enseignant a un syndicat reconnu qui défend ses intérêts alors que le soldat n’a pas encore ce droit d’où cette appellation caricaturale de la « grande muette ». Le peuple n’a-t-il pas le droit de se poser ces questions : pourquoi l’État a pris ces engagements ? Pourquoi le gouvernement ne respecte-t-il pas ces accords ?
La République a des principes fondés sur le respect de la dignité humaine et surtout de la liberté d’association. C’est l’École de la République qui est le conservatoire et la dispensatrice de ces valeurs républicaines. D’où la nécessité de prendre des mesures idoines pour la stabiliser en valorisant l’enseignant de la République qui en est son acteur majeur.
Abdoulaye Seydi - Doctorant à la Section de Français à l’UGB