L’entreprise française Suez est pour l’eau ce que l’homme d’affaires roumano-australien est dans le pétrole. C’est ce qu’a martelé d’emblée le coordonnateur du forum social sénégalais, histoire de camper le débat dans son exposé sur les soupçons de corruption dans l’affaire relative au contrat d’affermage de l’eau dans les centres urbains de notre pays. Un contrat que l’ancien ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, M. Mansour faye — qui n’est autre que le beau- frère du président de la république — a « ôté » à la Sde pour l’attribuer au groupe français Suez. Mignane diouf a rappelé que depuis plusieurs mois, l’opinion a été tenue en haleine par ce feuilleton lié au contrat d’affermage pour l’approvisionnement en eau potable des grandes villes du pays.
Et la raison de ce feuilleton aux multiples rebondissements, explique-t-il, réside dans la volonté de l’ancien ministre de l’hydraulique, Mansour faye, de donner le contrat à Suez au détriment de ses concurrents, dont notamment la Sde. Et pourtant, cette dernière, qui avait la mission d’approvisionner Dakar et les autres villes depuis 1996, était le « moins-disant », dans le jargon des appels d’offres. Autrement dit, son offre coûte moins cher aux consommateurs que celle de Suez. Paradoxalement, pourtant, c’est cette dernière qui est attributaire du marché, contre toute logique, selon plusieurs experts. a cet effet, pour montrer des accointances qui font douter de la crédibilité du ministre Mansour faye, M. diouf révèle les bennes tasseuses et autres dons qu’il a reçus de Suez, qui est une entreprise corruptrice.
« Depuis le début de ce dossier, nous avons maintenu nos positions de soupçons de corruption que nous avons relatées à travers différents faits. Parce que nous ne pouvons pas comprendre que pendant que le ministère de l’Hydraulique lance un appel d’offres, le ministre en tête de ce département reçoive des dons d’une entreprise qui a déposé une soumission dans cet appel d’offres. Quelle que ce soit la qualité ou la nature ou encore le montant du don, il ne devait pas le prendre. Personne ne peut m’expliquer qu’il n’y ait pas conflit d’intérêts quand un appel d’offres est lancé et que celui qui le pilote, étant une autorité politique, reçoive des dons d’une entreprise qui fait partie de celles qui ont déposé une proposition. Il y a encore conflit d’intérêts quand la même entreprise a gagné le marché de l’ouvrage le plus important pour renforcer la distribution de l’eau au Sénégal et à Dakar, KMS3, et que cette même entreprise dépose aussi un dossier d’appel d’offres et est positionnée. Il y a soupçons de faits avérés de corruption quand parmi les trois entreprises qui sont retenues après l’offre technique, une propose beaucoup moins cher pour le mètre cube de l’eau et que l’autre qui propose beaucoup plus cher soit celle qui est retenue », a argumenté Mamadou Mignane diouf, avant de poursuivre : « Il y a soupçon de corruption quand une entreprise dit qu’elle va réaliser les branchements dans les maisons au tarif de 90 mille francs et que l’autre dit le faire à 213 000 francs et qu’on prenne ce dernier. Personne ne peut admettre ces anomalies dans un appel d’offres pour des Sénégalais qui ont besoin d’eau au coût le moins cher possible. Ce sont des faits qu’on a relatés et il y a d’autres faits sur lesquels nous pourrons revenir et qui montrent qu’il y a eu accointance entre les responsables du ministère et une des entreprises qui se veut attributaire de cet appel d’offres en l’occurrence Suez. Une entreprise qui, de surcroit, traine déjà une cinquantaine de casseroles de cette nature dans le monde, en Afrique, en Europe notamment à Bordeaux, en Espagne et un peu partout. Nous avons montré dans le déroulé 25 conflits dans lesquels Suez est accusé de corruption. Donc, c’est fort de tout cela que nous avons dit que nous avons un problème pour comprendre le choix de Suez malgré tout ce qui est constaté » a asséné le président du forum social sénégalais.
Par ailleurs, le philosophe de formation estime que si on compare les tarifs qui sont proposés par les autres et ceux de la Sde, le surplus payé par les consommateurs sénégalais sur la durée de la concession est d’au moins 50 milliards. « Et nous pensons que 50 milliards peuvent être bénéfiques pour le Sénégal. 10 milliards peuvent être investis dans la santé maternelle des enfants et des femmes. Ça peut renforcer les soins. 5 mil- liards mis dans la Couverture maladie uni- verselle (Cmu) peuvent soulager certaines personnes. 7 milliards dans le plan Sésame. C’est pourquoi 50 milliards ne peuvent ne pas être une somme importante pour les Sénégalais », a martelé le conférencier. c’est pourquoi, il annonce que dans les semaines à venir, lui et ses camarades publieront un « livre bleu » qui va retracer toutes les péripéties de ce contrat et y faire figurer toutes les preuves de corruption dont ils disposent, y compris des dons et d’autres choses qui ne sont pas encore dites. « Nous avons déposé une plainte à l’Armp pour lui dire que nous avons des soupçons bizarres sur ce dossier et que nous voulons une examination. On a reçu un coup de téléphone demandant qu’on vienne pour être auditionné. Le paradoxe pour nous, c’est que cet appel vient au mo- ment où l’Armp a déjà sorti son verdict. A mon avis, avant de sortir un verdict, il était bon d’entendre tous ceux qui ont déposé des requêtes ou plaintes », s’est désolé l’invité de la fondation rosa luxemburg tout en se désolant de l’attitude des membres de l’armp qui auraient donné leur verdict avant l’heure.
Connexion entre Suez et Total
Mamadou Mignane diouf a aussi tenu à prévenir les Sénégalais sur le lien entre Suez et total. « Dans la logique de ce qui se passe, deux entreprises internationales qui travaillent sur l’eau préfèrent être dans l’eau et dans l’énergie en même temps. Et le Sénégal est devenu un pays gazier et pétrolier, naturellement, il y aura dans les années à venir des connexions possibles et envisageables entre celles qui sont dans l’eau, celles qui sont dans l’énergie et celles qui sont dans le pétrole. Et tout le monde sait que Total est déjà intégré et s’il est confirmé que Suez est intégrée dans le circuit, elle va générer très prochainement ce que ces deux entreprises multinationales françaises pourraient envisager à faire ensemble au Sénégal.
Et un article intéressant est apparu tout dernièrement pour montrer que le Sénégal a ouvert l’Afrique à Suez. Puisqu’à l’époque, Suez n’était pas vraiment aimé dans ce continent. Et si le Sénégal lui ouvre la porte sachant qu’il est important dans le dispositif des relations internationales avec la France, cela veut dire que le Sénégal déroule le tapis rouge à Suez en Afrique », a-t-il a encore cogné le président du forum social sénégalais.
LE TEMOIN
Et la raison de ce feuilleton aux multiples rebondissements, explique-t-il, réside dans la volonté de l’ancien ministre de l’hydraulique, Mansour faye, de donner le contrat à Suez au détriment de ses concurrents, dont notamment la Sde. Et pourtant, cette dernière, qui avait la mission d’approvisionner Dakar et les autres villes depuis 1996, était le « moins-disant », dans le jargon des appels d’offres. Autrement dit, son offre coûte moins cher aux consommateurs que celle de Suez. Paradoxalement, pourtant, c’est cette dernière qui est attributaire du marché, contre toute logique, selon plusieurs experts. a cet effet, pour montrer des accointances qui font douter de la crédibilité du ministre Mansour faye, M. diouf révèle les bennes tasseuses et autres dons qu’il a reçus de Suez, qui est une entreprise corruptrice.
« Depuis le début de ce dossier, nous avons maintenu nos positions de soupçons de corruption que nous avons relatées à travers différents faits. Parce que nous ne pouvons pas comprendre que pendant que le ministère de l’Hydraulique lance un appel d’offres, le ministre en tête de ce département reçoive des dons d’une entreprise qui a déposé une soumission dans cet appel d’offres. Quelle que ce soit la qualité ou la nature ou encore le montant du don, il ne devait pas le prendre. Personne ne peut m’expliquer qu’il n’y ait pas conflit d’intérêts quand un appel d’offres est lancé et que celui qui le pilote, étant une autorité politique, reçoive des dons d’une entreprise qui fait partie de celles qui ont déposé une proposition. Il y a encore conflit d’intérêts quand la même entreprise a gagné le marché de l’ouvrage le plus important pour renforcer la distribution de l’eau au Sénégal et à Dakar, KMS3, et que cette même entreprise dépose aussi un dossier d’appel d’offres et est positionnée. Il y a soupçons de faits avérés de corruption quand parmi les trois entreprises qui sont retenues après l’offre technique, une propose beaucoup moins cher pour le mètre cube de l’eau et que l’autre qui propose beaucoup plus cher soit celle qui est retenue », a argumenté Mamadou Mignane diouf, avant de poursuivre : « Il y a soupçon de corruption quand une entreprise dit qu’elle va réaliser les branchements dans les maisons au tarif de 90 mille francs et que l’autre dit le faire à 213 000 francs et qu’on prenne ce dernier. Personne ne peut admettre ces anomalies dans un appel d’offres pour des Sénégalais qui ont besoin d’eau au coût le moins cher possible. Ce sont des faits qu’on a relatés et il y a d’autres faits sur lesquels nous pourrons revenir et qui montrent qu’il y a eu accointance entre les responsables du ministère et une des entreprises qui se veut attributaire de cet appel d’offres en l’occurrence Suez. Une entreprise qui, de surcroit, traine déjà une cinquantaine de casseroles de cette nature dans le monde, en Afrique, en Europe notamment à Bordeaux, en Espagne et un peu partout. Nous avons montré dans le déroulé 25 conflits dans lesquels Suez est accusé de corruption. Donc, c’est fort de tout cela que nous avons dit que nous avons un problème pour comprendre le choix de Suez malgré tout ce qui est constaté » a asséné le président du forum social sénégalais.
Par ailleurs, le philosophe de formation estime que si on compare les tarifs qui sont proposés par les autres et ceux de la Sde, le surplus payé par les consommateurs sénégalais sur la durée de la concession est d’au moins 50 milliards. « Et nous pensons que 50 milliards peuvent être bénéfiques pour le Sénégal. 10 milliards peuvent être investis dans la santé maternelle des enfants et des femmes. Ça peut renforcer les soins. 5 mil- liards mis dans la Couverture maladie uni- verselle (Cmu) peuvent soulager certaines personnes. 7 milliards dans le plan Sésame. C’est pourquoi 50 milliards ne peuvent ne pas être une somme importante pour les Sénégalais », a martelé le conférencier. c’est pourquoi, il annonce que dans les semaines à venir, lui et ses camarades publieront un « livre bleu » qui va retracer toutes les péripéties de ce contrat et y faire figurer toutes les preuves de corruption dont ils disposent, y compris des dons et d’autres choses qui ne sont pas encore dites. « Nous avons déposé une plainte à l’Armp pour lui dire que nous avons des soupçons bizarres sur ce dossier et que nous voulons une examination. On a reçu un coup de téléphone demandant qu’on vienne pour être auditionné. Le paradoxe pour nous, c’est que cet appel vient au mo- ment où l’Armp a déjà sorti son verdict. A mon avis, avant de sortir un verdict, il était bon d’entendre tous ceux qui ont déposé des requêtes ou plaintes », s’est désolé l’invité de la fondation rosa luxemburg tout en se désolant de l’attitude des membres de l’armp qui auraient donné leur verdict avant l’heure.
Connexion entre Suez et Total
Mamadou Mignane diouf a aussi tenu à prévenir les Sénégalais sur le lien entre Suez et total. « Dans la logique de ce qui se passe, deux entreprises internationales qui travaillent sur l’eau préfèrent être dans l’eau et dans l’énergie en même temps. Et le Sénégal est devenu un pays gazier et pétrolier, naturellement, il y aura dans les années à venir des connexions possibles et envisageables entre celles qui sont dans l’eau, celles qui sont dans l’énergie et celles qui sont dans le pétrole. Et tout le monde sait que Total est déjà intégré et s’il est confirmé que Suez est intégrée dans le circuit, elle va générer très prochainement ce que ces deux entreprises multinationales françaises pourraient envisager à faire ensemble au Sénégal.
Et un article intéressant est apparu tout dernièrement pour montrer que le Sénégal a ouvert l’Afrique à Suez. Puisqu’à l’époque, Suez n’était pas vraiment aimé dans ce continent. Et si le Sénégal lui ouvre la porte sachant qu’il est important dans le dispositif des relations internationales avec la France, cela veut dire que le Sénégal déroule le tapis rouge à Suez en Afrique », a-t-il a encore cogné le président du forum social sénégalais.
LE TEMOIN