Le changement, disais-tu, c’est maintenant.
Enfin un deuxième président issu du parti socialiste sous la cinquième république. Ironie de l’histoire François Hollande, ancien chargé de mission sous la présidence de François Mitterrand, accède après dix sept longues années de régime de droite, aux mêmes responsabilités.
François Hollande aura pris le recul nécessaire pour mieux sauter. Il aura soigné son image et aura donné des gages dans la perspective de remplacer Nicolas Sarkozy qui était en chute libre dans les sondages et qui, du coup, devenait de plus en plus impopulaire d’où sa possible mais improbable réélection le 6 Mai passé. La France change de président mais la réalité est la même. La crise frappe à ses portes. M. Hollande aura la lourde responsabilité de redonner confiance ; espérance aux français. Son slogan fit florès le changement c’est maintenant .Il sonne aussi le glas du couple Merkozy chantre de l’austérité. On assistera probablement au Merkollande fer de lance de la croissance. Au demeurant, ne perdons pas de vue que les échanges entre les deux responsables risquent d’être houleux mais l’intérêt supérieur de l’Europe prendra le dessus sur des principes dictés par les intérêts nationaux. L’Allemagne et la France sont obligées d’être sur la même longueur d’onde, bien vrai que l’Euro surévalué arrange beaucoup plus les allemands que les français. En effet, le couple franco-allemand est obligé de montrer la voie aux autres pays ayant en partage la monnaie unique.
Vitalité démocratique :
Le débat du deux Mai aura été riche en enseignements. Des styles se sont opposé deux regards, deux visions politiques, chacun mu par le souci principal de faire sortir la France de l’ornière. Sur le plateau ils auront parlé de dette ; de budget ; de fiscalité …de questions essentielles gages de transparence dans les affaires publiques d’une nation. A regretter certaines séquences marquées par des polémiques proches d’une cacophonie.
L’alternance doit être érigée en règle pour la bonne marche d’une démocratie. Le pouvoir n’étant pas éternel. Il parait louable qu’une équipe cède la place à une autre, au bout d’un ou de deux mandats au maximum. Pour être réélu, il faudrait faire ses preuves. Sinon le dirigeant serait tenté de se comporter en hyper-président. Les règles du jeu démocratique étant claires, il faudrait faire preuve d’humilité. Et accepter tout revers électoral dans la dignité. Sarkozy pourra, à juste titre être cité en exemple de bon perdant, après son discours prononcé au soir de sa défaite.
La Françafrique : la rupture c’est maintenant.
En Afrique nous étions nombreux à croiser les doigts à se rasséréner au moment des fuites présentées par les réseaux sociaux (Twitter en grande partie et Facebook dans une moindre mesure) qui ont donné l’information très tôt, ou à jubiler dés la proclamation officielle des résultats du scrutin. Mais ne devons-nous pas cesser de prendre nos désirs pour des réalités ? En 2008 déjà nous festoyions, bombions le torse à l’idée d’avoir un président d’origine africaine à la tête de la première puissance mondiale. Depuis lors, peu de choses ont changé entre l’Afrique et les États-Unis.
En 2007, accédant au pouvoir, Nicolas Sarkozy avait annoncé la fin de la politique paternaliste de la France. Hélas ! Son option vis-à-vis de ce continent a suivi les traces laissées par ses prédécesseurs dans une moindre mesure. Contrairement à ce qu’on a l’habitue de penser la politique française en Afrique ne change pas selon que le président soit de gauche ou de droite. Pour rappel François Mitterrand n’appréciait pas la politique nationaliste qu’avait tenté de mettre en place Thomas Sankara. Nikolas Sarkozy sera tout aussi allergique comme son prédécesseur, en l’occurrence Jacques Chirac, aux agissements de Gbagbo en Côte d’ivoire.
Parler de la relation entre ces deux entités que sont la France et l’Afrique revient à évoquer en premier son ancienneté car elle date depuis des siècles avec des formats plus ou moins différents et en second son ambiguïté du fait de l’existence d’un réseau mis en place par l’ancienne puissance coloniale et officialisé par la nébuleuse françafrique expression employée en guise d’euphémisme juste pour ne pas dire néocolonialisme. Un tel réseau est rendu tristement célèbre par les affaires Total Fina Elf, ou plus récemment par ces mallettes d’argent dont avait parlé l’avocat d’affaires franco-libanais Robert Bourgi.
Avec le Sénégal :
Les réseaux d’amis et autres lobbys vont s’activer pour redonner un nouvel élan à la relation entre la France et le Sénégal en particulier. De la coopération française on est passé à l’Agence Française de Développement qui pilote au Sénégal la politique française à côté de l’Institut Français ex Centre Culturel Français implanté un peu partout dans le pays de la téranga.
L’avenir aura, au moins, eu le mérite de démontrer l’inopportunité de la visite de M. Macky Sall à son ami Sarkozy en pleine campagne électorale avec à la clé des protocoles d’accord sur lesquels M. Hollande pourrait revenir, on ne sait jamais. Mais le Sénégal ne fait pas partie, à premiére vue, des priorités dans la politique extérieure française car il n’a ni cacao, ni pétrole, ni uranium…
Les français, nous ne le diront jamais assez, nous imposent des visas, longues files d’attente devant les ambassades ou consulats et tracasseries policières une fois en France, alors que les sénégalais leur proposent ; accueil, hospitalité, pas de visas, pas de contrôles policiers, ils sont, à la limite traiter par certains comme des rois car ayant la possibilité de connaître et d’exploiter des richesses exotiques. N’est-ce pas le chef Batouala héros éponyme du roman de René Maran qui disait, en parlant des blancs « Ils nous tuent lentement ». Plus tard Thomas Sankara avec sa fougue que lui reconnaissait, à juste titre, François Mitterrand, évoquant la dette soutenait « nous ne pouvons pas la payer. Nous ne la payerons pas».
M. DIALLO IBNOU
Doctorant ès Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes (ibndiallo@gmail.com)
Blogueur : ibnoze.seneweb.com
Enfin un deuxième président issu du parti socialiste sous la cinquième république. Ironie de l’histoire François Hollande, ancien chargé de mission sous la présidence de François Mitterrand, accède après dix sept longues années de régime de droite, aux mêmes responsabilités.
François Hollande aura pris le recul nécessaire pour mieux sauter. Il aura soigné son image et aura donné des gages dans la perspective de remplacer Nicolas Sarkozy qui était en chute libre dans les sondages et qui, du coup, devenait de plus en plus impopulaire d’où sa possible mais improbable réélection le 6 Mai passé. La France change de président mais la réalité est la même. La crise frappe à ses portes. M. Hollande aura la lourde responsabilité de redonner confiance ; espérance aux français. Son slogan fit florès le changement c’est maintenant .Il sonne aussi le glas du couple Merkozy chantre de l’austérité. On assistera probablement au Merkollande fer de lance de la croissance. Au demeurant, ne perdons pas de vue que les échanges entre les deux responsables risquent d’être houleux mais l’intérêt supérieur de l’Europe prendra le dessus sur des principes dictés par les intérêts nationaux. L’Allemagne et la France sont obligées d’être sur la même longueur d’onde, bien vrai que l’Euro surévalué arrange beaucoup plus les allemands que les français. En effet, le couple franco-allemand est obligé de montrer la voie aux autres pays ayant en partage la monnaie unique.
Vitalité démocratique :
Le débat du deux Mai aura été riche en enseignements. Des styles se sont opposé deux regards, deux visions politiques, chacun mu par le souci principal de faire sortir la France de l’ornière. Sur le plateau ils auront parlé de dette ; de budget ; de fiscalité …de questions essentielles gages de transparence dans les affaires publiques d’une nation. A regretter certaines séquences marquées par des polémiques proches d’une cacophonie.
L’alternance doit être érigée en règle pour la bonne marche d’une démocratie. Le pouvoir n’étant pas éternel. Il parait louable qu’une équipe cède la place à une autre, au bout d’un ou de deux mandats au maximum. Pour être réélu, il faudrait faire ses preuves. Sinon le dirigeant serait tenté de se comporter en hyper-président. Les règles du jeu démocratique étant claires, il faudrait faire preuve d’humilité. Et accepter tout revers électoral dans la dignité. Sarkozy pourra, à juste titre être cité en exemple de bon perdant, après son discours prononcé au soir de sa défaite.
La Françafrique : la rupture c’est maintenant.
En Afrique nous étions nombreux à croiser les doigts à se rasséréner au moment des fuites présentées par les réseaux sociaux (Twitter en grande partie et Facebook dans une moindre mesure) qui ont donné l’information très tôt, ou à jubiler dés la proclamation officielle des résultats du scrutin. Mais ne devons-nous pas cesser de prendre nos désirs pour des réalités ? En 2008 déjà nous festoyions, bombions le torse à l’idée d’avoir un président d’origine africaine à la tête de la première puissance mondiale. Depuis lors, peu de choses ont changé entre l’Afrique et les États-Unis.
En 2007, accédant au pouvoir, Nicolas Sarkozy avait annoncé la fin de la politique paternaliste de la France. Hélas ! Son option vis-à-vis de ce continent a suivi les traces laissées par ses prédécesseurs dans une moindre mesure. Contrairement à ce qu’on a l’habitue de penser la politique française en Afrique ne change pas selon que le président soit de gauche ou de droite. Pour rappel François Mitterrand n’appréciait pas la politique nationaliste qu’avait tenté de mettre en place Thomas Sankara. Nikolas Sarkozy sera tout aussi allergique comme son prédécesseur, en l’occurrence Jacques Chirac, aux agissements de Gbagbo en Côte d’ivoire.
Parler de la relation entre ces deux entités que sont la France et l’Afrique revient à évoquer en premier son ancienneté car elle date depuis des siècles avec des formats plus ou moins différents et en second son ambiguïté du fait de l’existence d’un réseau mis en place par l’ancienne puissance coloniale et officialisé par la nébuleuse françafrique expression employée en guise d’euphémisme juste pour ne pas dire néocolonialisme. Un tel réseau est rendu tristement célèbre par les affaires Total Fina Elf, ou plus récemment par ces mallettes d’argent dont avait parlé l’avocat d’affaires franco-libanais Robert Bourgi.
Avec le Sénégal :
Les réseaux d’amis et autres lobbys vont s’activer pour redonner un nouvel élan à la relation entre la France et le Sénégal en particulier. De la coopération française on est passé à l’Agence Française de Développement qui pilote au Sénégal la politique française à côté de l’Institut Français ex Centre Culturel Français implanté un peu partout dans le pays de la téranga.
L’avenir aura, au moins, eu le mérite de démontrer l’inopportunité de la visite de M. Macky Sall à son ami Sarkozy en pleine campagne électorale avec à la clé des protocoles d’accord sur lesquels M. Hollande pourrait revenir, on ne sait jamais. Mais le Sénégal ne fait pas partie, à premiére vue, des priorités dans la politique extérieure française car il n’a ni cacao, ni pétrole, ni uranium…
Les français, nous ne le diront jamais assez, nous imposent des visas, longues files d’attente devant les ambassades ou consulats et tracasseries policières une fois en France, alors que les sénégalais leur proposent ; accueil, hospitalité, pas de visas, pas de contrôles policiers, ils sont, à la limite traiter par certains comme des rois car ayant la possibilité de connaître et d’exploiter des richesses exotiques. N’est-ce pas le chef Batouala héros éponyme du roman de René Maran qui disait, en parlant des blancs « Ils nous tuent lentement ». Plus tard Thomas Sankara avec sa fougue que lui reconnaissait, à juste titre, François Mitterrand, évoquant la dette soutenait « nous ne pouvons pas la payer. Nous ne la payerons pas».
M. DIALLO IBNOU
Doctorant ès Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes (ibndiallo@gmail.com)
Blogueur : ibnoze.seneweb.com