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Mékhé : le potentiel sous exploité de l'artisanat

Mardi 25 Février 2025

​L’artisanat est un secteur économique très dynamique à Mékhé et environs, mais malheureusement tous ses potentiels ne sont pas encore exploités. En tout cas, la commune de Mékhé ambitionne d’en faire le moteur de la croissance économique locale, avec de grandes répercussions à l’échelle nationale. C’est dans ce cadre qu’elle vient d’initier une table ronde des bailleurs et il s’est agi précisément d’une journée de mobilisation de financements chiffrés à 8,5 milliards de FCFA..


La commune de Mékhé a consacré une journée de mobilisation de financements pour le secteur de l'artisanat dans la ville et même le reste du département de Tivaouane. C'est dans le cadre du projet de zone économique spéciale du Cayor et les besoins en investissement sont chiffrés autour de 8,5 milliards de FCFA.

La rencontre a regroupé d'importants acteurs du développement, et particulièrement le ministère de l'Industrie et du Commerce, l'Institut de Technologie Alimentaire (ITA), ENDA, etc. Pour lui, la démarche s'inscrit dans le cadre du projet 2050 et de ce point de vue, il s'agit de faire des territoires des pôles de développement économique, mais aussi des zones d'investissements. «Ngaye Mékhé est connu pour son artisanat, son ingénierie dans les métiers des peaux et cuirs.

Dans la politique pour booster l'économie nationale, le développement de l'industrie, nous avons pensé qu'il était temps de s'appesantir sur le secteur des peaux et cuirs. C'est pourquoi une plate-forme, notamment un cluster industriel des peaux et cuirs, serait ce dont Mékhé a besoin. Elle comprendrait évidemment une tannerie industrielle, qui viendrait s'appuyer sur la tannerie écologique des femmes maures, une usine de boucles et accessoires, de teinture, l'écosystème qui inclut déjà le centre de formation aux métiers des peaux et cuirs, la Maison de l'Outil, le Site d'Exposition et de Commercial Artisanale (SECA), l'usine de cordonnerie. Ce dispositif devrait être complété par la construction d'un village d'artisanat d'art, dontle site est disponible depuis plus de 20 ans », a-t-il souligné.

D’après lui, tout cela permettra de tirer des avantages de la position stratégique de Mékhé. Pour le renforcement de cette position, il a appelé vivement l'État à poursuivre les travaux de construction de la route MékhéThilmakha et Mékhé-Baba Garage. «Nous ambitionnons d'avoir un port sec entre Mékhé et Baba Garage, par l'extension du chemin de fer à partir de Mékhé, et sur une quinzaine de kilomètres» a-t-il ajouté. Il a également insisté sur la nécessité d'élargir l'assiette aussi bien foncière que fiscale, de la commune de Ngaye Mékhé, qui étouffe sur une superficie de 5 km² pour plus de 35 000 habitants. Créée en 1911, elle est entourée par d'autres communes qui ont été créées à la faveur de l'acte 3 de la décentralisation, et parfois qui ne connaissent pas leurs limites. C'est dire à ses yeux que sa survie dépendra de la volonté de l'État d'élargir le périmètre communal.

Selon le Maire Magatte Wade, les enjeux économiques sont énormes, car avec les 1 400 ateliers répertoriés, grâce à une étude faite avec l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), il y a le potentiel d’un chiffre d'affaires qui tournerait autour de 40 milliards. Il renseigne en outre que le marché mondial des peaux et cuirs se chiffre à 460 milliards de dollars et l'Afrique n'en retient que moins de 4%. Dans le même temps, elle ne représente que 5% du commerce mondial. «Ce n'est pas normal, et d'ici 2035, le continent va connaître un boom démographique, avec une capacité de consommation extraordinaire. D'où l'urgence d'apporter des correctifs», a-t-il fait savoir. Il cite l'exemple du Nigeria qui, «avec ses 250 à 300 millions d'habitants, importe peu et à Kaduna par exemple, le consommer local est effectif en ce qui concerne les chaussures. Au Kenya, à partir du mois de juin, il n'y a plus d'importations de chaussures. Pourquoi alors le Sénégal veut rester le dindon de la farce, pour alimenter les grandes puissances comme l'Italie, la France, la Turquie, la Chine. Il n'a pas tiré profit de ses peaux et cuirs qui sont la fondation de notre économie locale.Nous voulons que les importations de chaussures, de friperies, de denrées alimentaires se réduisent. Ce qui ne peut être une réalité qu'à travers le consommer local, la production de ce que nous devons consommer».

 «LA POSSIBILITE DE PRODUIRE 2,8 MILLIONS DE CHAUSSURES POUR LES ENFANTS DU PRIMAIRE»

 Il a aussi exprimé l’ambition de faire en sorte que Mékhé puisse chausser tous les enfants de l'école primaire d'ici 2026. Il a laissé entendre que c'est possible, avec la capacité de production de 2,8 millions de paires de chaussures, par les 350 ateliers et ces chaussures seraient vendues à des prix à la portée des ménages. Et en ce moment, il est d’avis qu’il s'agira pour les pouvoirs publics de bloquer l'importation de chaussures. Après les débats, le Maire Magatte Wade s’est dit confiant, à la suite de la volonté exprimée par les bailleurs, les partenaires privés, les techniciens, les fabricants de l'industrie manufacturière, qui sont disposés à apporter leur contribution au capital à matériel. «Notre passé est dessiné par l'artisanat, notre présent se confirme par l'artisanat, mais notre futur sera également à travers l'artisanat. Le Sénégal ne se fera pas sans compter sur Mékhé, en tant que booster de la croissance, et capitale de l'artisanat, par son savoir-faire», a par ailleurs indiqué le Maire Magatte Wade.

Pour Abdoulaye Sène Conseiller Technique numéro 1 du ministre de l'Industrie et du Commerce, cette démarche du Maire Magatte Wade est en parfaite adéquation avec le référentiel, l'agenda Sénégal 2005.

En ce qui concerne le département du commerce et de l'industrie, il s'agit d'accroître la richesse des Sénégalais, à travers les pôles de développement. «Pour appuyer, accompagner quelqu'un, l'accompagner, il faut qu'il connaisse son chemin. Le maire sait ce qu'il veut faire de la commune de Ngaye, avec des axes prioritaires bien définis, sur la base d'une vision très claire. Il a des projets concrets, étudiés, dont le besoin de financement estfixé. Le ministère l'accompagnera pour ce qui est dans le sillage de sa volonté d'accompagner toutes les entreprises sénégalaises qui sont dans la production», a-t-il conclu.

 


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