L’article 10 nous dit que chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public. Madiambal, Marcher n’est pas forcement accuser ! L’objectif principal de la marche est de peser sur l’opinion publique. Il s’agit dans ce cas précis de mettre la pression sur le gouvernement pour enquêter de manière objective sur nos ressources naturelles. Un appel à témoins n’est pas une enquête objective, encore moins, sérieuse. Par nature, les Sénégalais n’aiment pas l’injustice et ils sont prêts à mourir pour défendre ce qu’ils comprennent. Cela me rappelle quand vous étiez inculpé pour « diffusion de correspondances et de rapports secrets, diffusion de fausses nouvelles et diffusion de nouvelles tendant à causer des troubles politiques graves ».
Plus de 1500 personnes se sont rassemblées pour une marche de soutien en votre faveur. Il ne s’agissait pas seulement de journalistes, mais également des hommes politiques, de la société civile, des artistes et de beaucoup de Sénégalais lambda. C’est à cause de cette pression que le tribunal de Dakar ne vous avait condamné, vous et votre rédacteur en chef, qu’a un mois de prison avec sursis et 800 euros de dommages et intérêts pour diffamation à l’égard de l’ancien directeur des douanes. On pouvait rester à la maison ou vaquer à nos occupations, mais cela aurait été la fin de la liberté d’expression.
La question à se poser est pourquoi ne pas avoir fait recours au débat public ou à la procédure judiciaire dans votre cas ? C’est parce que ces procédures ne marchent pas au Sénégal. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons nous joindre à cette manifestation pour un contre-pouvoir envers n’importe quel gouvernement en tant que Sénégalaises et Sénégalais pour nous assurer que nos ressources n’ont pas été dilapidées. Nous ne le faisons pas pour nous, mais pour les générations futures. Le Sénégal est un pays pauvre et nous devons tous être prêts à mourir pour préserver ce patrimoine.
Madiambal, plus de la moitié de la population sénégalaise est pauvre et cette pauvreté s’accentue en milieu rural. Il s’agit de braves femmes et hommes qui travaillent souvent à leur propre compte, en faisant du commerce, de l’agriculture et de l’élevage à petite échelle pour subvenir à leurs besoins. Pour la plupart, seules les dépenses alimentaires sont assurées. À cette situation précaire, on nous dit que nos ressources naturelles ont été dilapidées et vous pensez que c’est une affaire d’opposants politiques. Vous changez le débat en parlant d’accusations des leaders de l’opposition envers le régime en place et cette posture politique est très décevante de la part d’un journaliste.
Madiambal, je vais vous dire pourquoi les populations ne viennent plus aux marches et non à leurs marches comme vous dites. Les gouvernements depuis l’indépendance ont asservi la population sénégalaise. Combien d’années avons-nous eu pour pouvoir nous développer et sortir le pays de cette pauvreté et le mettre sur la voie de l’émergence ? En 2019, on parle encore au Sénégal de taux de scolarisation, de l’analphabétisme qui touche plus de la moitié de la population, de la place de la femme, de l’accès aux soins, à l’électricité et à l’eau potable entre autres. Qu’avons-nous fait depuis 1960 ?
Avec un taux de croissance démographique de 2.5 %, quelle devait être la posture de l’Etat pour faire face aux pressions sur le système éducatif ? Un taux de scolarisation élevé qui ne signifie absolument rien vu que ceux qui sont en âge d’aller à l’école y vont, mais combien d’entre eux savent lire et écrire ? Combien d’entre eux terminent les études ? Les résultats sont mauvais alors que c’est le secteur porteur de croissance et qui puisse lutter contre la pauvreté. Combien d’abris provisoires pouvait-on compter pendant que des dépenses de prestige sont faites de manière inconsciente ?
Madiambal, pendant ce temps, le taux de mortalité maternelle est de 300 pour 100 000, dû principalement à des pathologies pas du tout compliquées. Le taux de mutilation est toujours de plus de 20 % en 2019, et le taux de mortalité néonatale reste encore très élevé et il est de presque 30 pour 1000. En 2019, alors que le Sénégal crie haut et fort sa forte croissance, le paludisme, la malnutrition et les infections respiratoires sont à l’origine de la majorité de la mortalité néonatale.
En Afrique ainsi qu’au Sénégal, il y a eu plusieurs vagues de démocratisation durant plusieurs époques, qui ont souvent causé des emprisonnements et des morts. L’espoir d’une démocratie est toujours anéanti par le prochain président. À chaque alternance politique, on parle encore des mêmes problèmes, la santé, l’éducation, le secteur primaire comme moteur de développement et l’indépendance de la justice. Ceci me pousse à dire qu’il y a quelque chose de fondamental qui ne marche pas en nous.
Enfin, quand une population est asservie et qu’elle n’a pas accès aux besoins primaires et qu’elle n’est pas éduquée pour connaître les enjeux, croyez-vous que cette population peut comprendre, c’est quoi les royalties sur le pétrole ? Pensez-vous que cette population peut comprendre les différents codes au Sénégal ? Non ! Nous pouvons cependant faire la différence en mettant la pression sur les dirigeants pour le bien-être des Sénégalaises et des Sénégalais.
Si vous avez des preuves que les transactions ont été faites selon les règles de l’art, vous devez publier ce dont vous disposez, autrement il faut faire de telle sorte que cette affaire soit tirée au clair.
Il ne s’agit pas d’Ousmane Sonko, de Thierno Alassane Sall, de Mamadou Lamine Diallo, d’Abdoul Mbaye, ni de vous ni de moi. Il s’agit du SENEGAL !
On dit souvent que l'un des principes du journalisme moderne, c'est de ne heurter personne pour conquérir le maximum de lecteurs.
Mohamed Dia
Plus de 1500 personnes se sont rassemblées pour une marche de soutien en votre faveur. Il ne s’agissait pas seulement de journalistes, mais également des hommes politiques, de la société civile, des artistes et de beaucoup de Sénégalais lambda. C’est à cause de cette pression que le tribunal de Dakar ne vous avait condamné, vous et votre rédacteur en chef, qu’a un mois de prison avec sursis et 800 euros de dommages et intérêts pour diffamation à l’égard de l’ancien directeur des douanes. On pouvait rester à la maison ou vaquer à nos occupations, mais cela aurait été la fin de la liberté d’expression.
La question à se poser est pourquoi ne pas avoir fait recours au débat public ou à la procédure judiciaire dans votre cas ? C’est parce que ces procédures ne marchent pas au Sénégal. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons nous joindre à cette manifestation pour un contre-pouvoir envers n’importe quel gouvernement en tant que Sénégalaises et Sénégalais pour nous assurer que nos ressources n’ont pas été dilapidées. Nous ne le faisons pas pour nous, mais pour les générations futures. Le Sénégal est un pays pauvre et nous devons tous être prêts à mourir pour préserver ce patrimoine.
Madiambal, plus de la moitié de la population sénégalaise est pauvre et cette pauvreté s’accentue en milieu rural. Il s’agit de braves femmes et hommes qui travaillent souvent à leur propre compte, en faisant du commerce, de l’agriculture et de l’élevage à petite échelle pour subvenir à leurs besoins. Pour la plupart, seules les dépenses alimentaires sont assurées. À cette situation précaire, on nous dit que nos ressources naturelles ont été dilapidées et vous pensez que c’est une affaire d’opposants politiques. Vous changez le débat en parlant d’accusations des leaders de l’opposition envers le régime en place et cette posture politique est très décevante de la part d’un journaliste.
Madiambal, je vais vous dire pourquoi les populations ne viennent plus aux marches et non à leurs marches comme vous dites. Les gouvernements depuis l’indépendance ont asservi la population sénégalaise. Combien d’années avons-nous eu pour pouvoir nous développer et sortir le pays de cette pauvreté et le mettre sur la voie de l’émergence ? En 2019, on parle encore au Sénégal de taux de scolarisation, de l’analphabétisme qui touche plus de la moitié de la population, de la place de la femme, de l’accès aux soins, à l’électricité et à l’eau potable entre autres. Qu’avons-nous fait depuis 1960 ?
Avec un taux de croissance démographique de 2.5 %, quelle devait être la posture de l’Etat pour faire face aux pressions sur le système éducatif ? Un taux de scolarisation élevé qui ne signifie absolument rien vu que ceux qui sont en âge d’aller à l’école y vont, mais combien d’entre eux savent lire et écrire ? Combien d’entre eux terminent les études ? Les résultats sont mauvais alors que c’est le secteur porteur de croissance et qui puisse lutter contre la pauvreté. Combien d’abris provisoires pouvait-on compter pendant que des dépenses de prestige sont faites de manière inconsciente ?
Madiambal, pendant ce temps, le taux de mortalité maternelle est de 300 pour 100 000, dû principalement à des pathologies pas du tout compliquées. Le taux de mutilation est toujours de plus de 20 % en 2019, et le taux de mortalité néonatale reste encore très élevé et il est de presque 30 pour 1000. En 2019, alors que le Sénégal crie haut et fort sa forte croissance, le paludisme, la malnutrition et les infections respiratoires sont à l’origine de la majorité de la mortalité néonatale.
En Afrique ainsi qu’au Sénégal, il y a eu plusieurs vagues de démocratisation durant plusieurs époques, qui ont souvent causé des emprisonnements et des morts. L’espoir d’une démocratie est toujours anéanti par le prochain président. À chaque alternance politique, on parle encore des mêmes problèmes, la santé, l’éducation, le secteur primaire comme moteur de développement et l’indépendance de la justice. Ceci me pousse à dire qu’il y a quelque chose de fondamental qui ne marche pas en nous.
Enfin, quand une population est asservie et qu’elle n’a pas accès aux besoins primaires et qu’elle n’est pas éduquée pour connaître les enjeux, croyez-vous que cette population peut comprendre, c’est quoi les royalties sur le pétrole ? Pensez-vous que cette population peut comprendre les différents codes au Sénégal ? Non ! Nous pouvons cependant faire la différence en mettant la pression sur les dirigeants pour le bien-être des Sénégalaises et des Sénégalais.
Si vous avez des preuves que les transactions ont été faites selon les règles de l’art, vous devez publier ce dont vous disposez, autrement il faut faire de telle sorte que cette affaire soit tirée au clair.
Il ne s’agit pas d’Ousmane Sonko, de Thierno Alassane Sall, de Mamadou Lamine Diallo, d’Abdoul Mbaye, ni de vous ni de moi. Il s’agit du SENEGAL !
On dit souvent que l'un des principes du journalisme moderne, c'est de ne heurter personne pour conquérir le maximum de lecteurs.
Mohamed Dia