Le « WOOY » du référendum est passé au forcing, arrive le désenchantement du « WOY YA YOOY ».
Le Président Macky Sall, avec son référendum conspiré et manigancé depuis belle lurette, a réussi son enfumage sur un peuple abasourdi par tant de perfidie politique. Depuis quatre années de sournoiseries, il a fabriqué avec un « mackyavélisme » déroutant les mécanismes de son reniement, de son abjuration, de sa palinodie…que sais-je encore d’abject. Tout y est ou presque : La mise en place de son Conseil constitutionnel, l’élaboration d’un plan juridico-politique avec son conseiller constitutionnel, l’ouverture à la transhumance, la stratégie de division et d’asservissement des partis de sa coalition et de l’opposition, la neutralisation de Karim Wade et des pontes du PDS (principale force d’opposition), la sélectivité outrageuse dans sa traque des biens mal acquis, l’apprivoisement des plumes journalistes jadis acerbes, l’affabilité conciliante avec les autorités religieuses, la corruption et l’achat éhontés des consciences, l’ethnicisation du vote très flagrante dans la diaspora et j’en passe avec haut le cœur. Macky était prêt à tout pour gagner cette bataille. Aller jusqu’à l’ignominie de cacher la date du référendum le plus longtemps possible pour prendre au dépourvu toute l’opposition, pour dérouler sa propagande submersible qui s’empare de tous les médias et pour traficoter le fichier électoral et des bureaux de vote fictifs avec la haute bienveillance d’un Ministre de l’intérieur partisan qui nous avait fait croire qu’il n’avait pas prévu de budget pour un référendum. Profiter jusqu’à l’intolérable démesure des moyens de l’Etat pour mener sa campagne sans vergogne dans tout le pays. Tout ce chambardement politico-étatique pour récolter un abstentionnisme record, c’est désespérant et augure des lendemains de désenchantements. Pour le Président Macky, il n’y avait rien à perdre et tout à gagner. Mais pour le futur candidat Macky, il y a lieu d’inverser le pari pascalien : « Si je perds, je perds tout, si je gagne, je ne gagne rien ».
Cette victoire à la Pyrrhus que Macky a remportée constitue un avertissement salutaire pour l’opposition. Les cartes de Macky sont abattues et dévoilées sur la table électorale. Dorénavant, il faut scruter tous ses faits et gestes politiques, en analyser leur portée sur les futures échéances électorales, chercher à déjouer les chausse- trappes et les travers posés sur le chemin des reconfigurations nécessaires des partis d’opposition. Il faudra surtout se méfier de ses promesses en tout genre car le monde sait maintenant qu’il appelle une souris un chat. Dans sa conduite des affaires politiques, il avance toujours masqué et change brusquement de route sans signaler. Pour son référendum, il disait que ce n’est pas sa personne ni sa fonction qui étaient en jeu. Il a pourtant présidentialisé à outrance son enjeu, mais maintenant que le OUI est acquis, il n’est question que de la victoire de l’APR ou de BENNO BOK YAKAAR. Tel a gagné dans son fief, tel autre a perdu dans son bureau de vote, reléguant à la fosse trappe de l’abandon les 15 points de la consultation référendaire et ses controverses. Déjouer en permanence la machination politique de Macky le renard qui sans cesse se nourrit de basses manœuvres secrètes pour déstabiliser l’adversaire, devrait être le leitmotiv constant de l’opposition. Pourquoi pensez-vous qu’il a besoin des cadavres politiques comme Djibo Ka et Ousmane Ngom, si ce n’est pour combattre Idrissa Seck et les dresser contre lui sans se salir les mains ? Le ralliement d’Ousmane Ngom est un autre reniement de sa parole lancée en direct de la télé et les yeux dans les yeux du peuple : « Je ne protégerai personne ». Mensonge éhontée encore et encore. Dans la même logique de combine politicienne, il a oublié d’accepter de rompre le lien entre Chef de l’Etat et chef de parti, une des grandes recommandations de la CNRI, pour simplement des raisons de commodité et d’avantages matériels octroyés par la fonction présidentielle à mettre à la disposition de ses partisans. Il a également ignoré de couper le cordon ombilical qui relie l’Exécutif au Judiciaire, en renonçant à la présidence du Conseil supérieur de la magistrature. Ses « hauts faits » face à la Cour suprême (verdict sur l’affaire des élèves-maîtres) et face au Conseil constitutionnel (Avis transformé en Décision sur la non-rétroactivité du mandat en cours), sont renversants et déroutants. Les faits et actes politiques du Président de la République, en tant que gardien de la Constitution, sont sources de droit selon les enseignements de son éminent conseil juridique, il est donc considéré désormais comme étant au-dessus de la Cour suprême mais est soumis au Conseil constitutionnel. Cependant une soumission qui ne saurait être qu’à géométrie variable, selon les intérêts du Président de la république. Le Conseil constitutionnel portant ses lunettes, il ne peut que suivre son regard. Des raisons suffisantes qui expliquent pourquoi l’Exécutif mackyen ne rendra pas les magistrats indépendants. Sa gestion de parti-pris et selon son bon vouloir, des traqués pour biens mal acquis, est révélateur de la main mise qu’il veut garder sur le cours de la justice. Elle lui a bien permis de neutraliser Karim Wade et de ressusciter Ousmane Ngom. Mimi Touré n’a été promue provisoirement Premier Ministre puis sacrifiée dans la galère des Municipales dakaroises, que pour l’éjecter de l’autorité de la CREI. De la même veine manœuvrière, il n’avait besoin d’Abdoul Mbaye que pour accréditer et légitimer ses théories de la « Patrie avant le parti » et de la « gestion sobre et vertueuse ». Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? La duplicité et la duperie sont les marques de fabrique de l’homme Macky, caméléon politique et culturel, à la fois ouolof, sérère et toucouleur, qui ne l’oublions pas si vite, a envoyé Wade à la retraite forcée après avoir gagné tous ses galons caché dans son ombre protecteur.
En direction des prochaines législatives, ragaillardi et son embonpoint renforcé, il va redéployer tout son arsenal de ruses politiques pour à nouveau présidentialiser outrageusement les élections. Il est bien conscient que sa majorité s’est effritée et qu’il devra la recomposer. Tous les moyens utiles et néfastes seront bons à user pour lui éviter la défaite parlementaire. La création et la composition du Haut conseil des collectivités locales n’est à ses yeux non pas une avancée démocratique mais une caverne d’Ali baba pour abriter l’armée des courtisans qui seront envoyés à la pêche aux voix. La « modernisation » des partis politiques qui sous ce vocable neutre, va révéler le véritable dessein qui leur est dévolu. Le but sera d’arriver à exercer un véritable contrôle sur l’organisation et l’orientation des partis politiques. L’article 86 alinéa 5 du projet de réforme de la constitution adopté, véritable 49-3 à la française, qui dote le gouvernement d’une véritable arme pour tenir en joug les députés et forcer le passage de lois, sera le sésame pour réduire l’opposition dans sa plus simple expression politique. La situation politique qui prévaut actuellement à l’assemblée Nationale en préfigure le schéma d’illustration. La fameuse grande innovation de la représentation de la diaspora par des députés à eux dédiés, sera le moyen et l’occasion de renforcer ses représentants à l’étranger. Le fichier électoral et le vote des sénégalais de l’extérieur sont plus que favorables à l’électorat partisan et ethnique de Macky Sall. Il suffit pour s'en convaincre d’assister aux scrutins organisés à Paris où à chaque fois, on observe un déferlement de bus déversant en masse nos parents pulaar venus de partout pour le vote majoritaire en faveur de Macky. Fait légitime et légal mais pour les députés de la Diaspora il n’y en aura que pour l’APR. Le code électoral à modifier pour définir les modalités de leur élection sera formulé à dessein pour conforter cet état de fait. Les paris sont ouverts. Ainsi avec la validation du OUI à son référendum, Macky a ouvert un grand boulevard pour faire adopter toutes ses lois organiques qui devront y traduire sa version « mackyavélique » des 15 points soumis au peuple piégé. A partir de là, on entendra à travers tout le pays résonner la clameur des « WOY YA YOOY ».
Que faire ? Il me revient l’idée de la Grande royale, tante de Samba Diallo, dans « L’aventure ambigüe » de Cheikh Hamidou Kane, qui avait conseillé à ses compatriotes Diallobé : « Il faut apprendre chez eux (Colons) l’art de vaincre sans avoir raison ». Dans le rapport de forces actuel imposé par Macky à son opposition, il faut retourner sa tactique contre lui et apprendre de l’intérieur de son système, les moyens de contrer ses coups et de l’affaiblir. Le référendum passé a permis de découvrir les différentes facettes de son jeu de dupes et ses forces et faiblesses sont dévoilées. L’utilisation de la puissance publique sans état d’âme est sa force. L’énorme armée des abstentionnistes, véritable majorité silencieuse, constitue sa grosse faiblesse. Il faut entendre ce bruyant silence de nos compatriotes épris de dignité et de justice, pour leur apporter les véritables réponses d’un SOPI tant désiré et réclamé mais toujours trahi.
Le front du NON qui s’est vaillamment battu, pourrait être le socle de la construction d’une base unitaire stratégique pour une opposition rassemblée et réconciliée face à Macky. C’est tout le mal souhaité à l’opposition pour son bonheur.
Chérif Ben Amar Ndiaye
Kaadoubitimrew.com
Le Président Macky Sall, avec son référendum conspiré et manigancé depuis belle lurette, a réussi son enfumage sur un peuple abasourdi par tant de perfidie politique. Depuis quatre années de sournoiseries, il a fabriqué avec un « mackyavélisme » déroutant les mécanismes de son reniement, de son abjuration, de sa palinodie…que sais-je encore d’abject. Tout y est ou presque : La mise en place de son Conseil constitutionnel, l’élaboration d’un plan juridico-politique avec son conseiller constitutionnel, l’ouverture à la transhumance, la stratégie de division et d’asservissement des partis de sa coalition et de l’opposition, la neutralisation de Karim Wade et des pontes du PDS (principale force d’opposition), la sélectivité outrageuse dans sa traque des biens mal acquis, l’apprivoisement des plumes journalistes jadis acerbes, l’affabilité conciliante avec les autorités religieuses, la corruption et l’achat éhontés des consciences, l’ethnicisation du vote très flagrante dans la diaspora et j’en passe avec haut le cœur. Macky était prêt à tout pour gagner cette bataille. Aller jusqu’à l’ignominie de cacher la date du référendum le plus longtemps possible pour prendre au dépourvu toute l’opposition, pour dérouler sa propagande submersible qui s’empare de tous les médias et pour traficoter le fichier électoral et des bureaux de vote fictifs avec la haute bienveillance d’un Ministre de l’intérieur partisan qui nous avait fait croire qu’il n’avait pas prévu de budget pour un référendum. Profiter jusqu’à l’intolérable démesure des moyens de l’Etat pour mener sa campagne sans vergogne dans tout le pays. Tout ce chambardement politico-étatique pour récolter un abstentionnisme record, c’est désespérant et augure des lendemains de désenchantements. Pour le Président Macky, il n’y avait rien à perdre et tout à gagner. Mais pour le futur candidat Macky, il y a lieu d’inverser le pari pascalien : « Si je perds, je perds tout, si je gagne, je ne gagne rien ».
Cette victoire à la Pyrrhus que Macky a remportée constitue un avertissement salutaire pour l’opposition. Les cartes de Macky sont abattues et dévoilées sur la table électorale. Dorénavant, il faut scruter tous ses faits et gestes politiques, en analyser leur portée sur les futures échéances électorales, chercher à déjouer les chausse- trappes et les travers posés sur le chemin des reconfigurations nécessaires des partis d’opposition. Il faudra surtout se méfier de ses promesses en tout genre car le monde sait maintenant qu’il appelle une souris un chat. Dans sa conduite des affaires politiques, il avance toujours masqué et change brusquement de route sans signaler. Pour son référendum, il disait que ce n’est pas sa personne ni sa fonction qui étaient en jeu. Il a pourtant présidentialisé à outrance son enjeu, mais maintenant que le OUI est acquis, il n’est question que de la victoire de l’APR ou de BENNO BOK YAKAAR. Tel a gagné dans son fief, tel autre a perdu dans son bureau de vote, reléguant à la fosse trappe de l’abandon les 15 points de la consultation référendaire et ses controverses. Déjouer en permanence la machination politique de Macky le renard qui sans cesse se nourrit de basses manœuvres secrètes pour déstabiliser l’adversaire, devrait être le leitmotiv constant de l’opposition. Pourquoi pensez-vous qu’il a besoin des cadavres politiques comme Djibo Ka et Ousmane Ngom, si ce n’est pour combattre Idrissa Seck et les dresser contre lui sans se salir les mains ? Le ralliement d’Ousmane Ngom est un autre reniement de sa parole lancée en direct de la télé et les yeux dans les yeux du peuple : « Je ne protégerai personne ». Mensonge éhontée encore et encore. Dans la même logique de combine politicienne, il a oublié d’accepter de rompre le lien entre Chef de l’Etat et chef de parti, une des grandes recommandations de la CNRI, pour simplement des raisons de commodité et d’avantages matériels octroyés par la fonction présidentielle à mettre à la disposition de ses partisans. Il a également ignoré de couper le cordon ombilical qui relie l’Exécutif au Judiciaire, en renonçant à la présidence du Conseil supérieur de la magistrature. Ses « hauts faits » face à la Cour suprême (verdict sur l’affaire des élèves-maîtres) et face au Conseil constitutionnel (Avis transformé en Décision sur la non-rétroactivité du mandat en cours), sont renversants et déroutants. Les faits et actes politiques du Président de la République, en tant que gardien de la Constitution, sont sources de droit selon les enseignements de son éminent conseil juridique, il est donc considéré désormais comme étant au-dessus de la Cour suprême mais est soumis au Conseil constitutionnel. Cependant une soumission qui ne saurait être qu’à géométrie variable, selon les intérêts du Président de la république. Le Conseil constitutionnel portant ses lunettes, il ne peut que suivre son regard. Des raisons suffisantes qui expliquent pourquoi l’Exécutif mackyen ne rendra pas les magistrats indépendants. Sa gestion de parti-pris et selon son bon vouloir, des traqués pour biens mal acquis, est révélateur de la main mise qu’il veut garder sur le cours de la justice. Elle lui a bien permis de neutraliser Karim Wade et de ressusciter Ousmane Ngom. Mimi Touré n’a été promue provisoirement Premier Ministre puis sacrifiée dans la galère des Municipales dakaroises, que pour l’éjecter de l’autorité de la CREI. De la même veine manœuvrière, il n’avait besoin d’Abdoul Mbaye que pour accréditer et légitimer ses théories de la « Patrie avant le parti » et de la « gestion sobre et vertueuse ». Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? La duplicité et la duperie sont les marques de fabrique de l’homme Macky, caméléon politique et culturel, à la fois ouolof, sérère et toucouleur, qui ne l’oublions pas si vite, a envoyé Wade à la retraite forcée après avoir gagné tous ses galons caché dans son ombre protecteur.
En direction des prochaines législatives, ragaillardi et son embonpoint renforcé, il va redéployer tout son arsenal de ruses politiques pour à nouveau présidentialiser outrageusement les élections. Il est bien conscient que sa majorité s’est effritée et qu’il devra la recomposer. Tous les moyens utiles et néfastes seront bons à user pour lui éviter la défaite parlementaire. La création et la composition du Haut conseil des collectivités locales n’est à ses yeux non pas une avancée démocratique mais une caverne d’Ali baba pour abriter l’armée des courtisans qui seront envoyés à la pêche aux voix. La « modernisation » des partis politiques qui sous ce vocable neutre, va révéler le véritable dessein qui leur est dévolu. Le but sera d’arriver à exercer un véritable contrôle sur l’organisation et l’orientation des partis politiques. L’article 86 alinéa 5 du projet de réforme de la constitution adopté, véritable 49-3 à la française, qui dote le gouvernement d’une véritable arme pour tenir en joug les députés et forcer le passage de lois, sera le sésame pour réduire l’opposition dans sa plus simple expression politique. La situation politique qui prévaut actuellement à l’assemblée Nationale en préfigure le schéma d’illustration. La fameuse grande innovation de la représentation de la diaspora par des députés à eux dédiés, sera le moyen et l’occasion de renforcer ses représentants à l’étranger. Le fichier électoral et le vote des sénégalais de l’extérieur sont plus que favorables à l’électorat partisan et ethnique de Macky Sall. Il suffit pour s'en convaincre d’assister aux scrutins organisés à Paris où à chaque fois, on observe un déferlement de bus déversant en masse nos parents pulaar venus de partout pour le vote majoritaire en faveur de Macky. Fait légitime et légal mais pour les députés de la Diaspora il n’y en aura que pour l’APR. Le code électoral à modifier pour définir les modalités de leur élection sera formulé à dessein pour conforter cet état de fait. Les paris sont ouverts. Ainsi avec la validation du OUI à son référendum, Macky a ouvert un grand boulevard pour faire adopter toutes ses lois organiques qui devront y traduire sa version « mackyavélique » des 15 points soumis au peuple piégé. A partir de là, on entendra à travers tout le pays résonner la clameur des « WOY YA YOOY ».
Que faire ? Il me revient l’idée de la Grande royale, tante de Samba Diallo, dans « L’aventure ambigüe » de Cheikh Hamidou Kane, qui avait conseillé à ses compatriotes Diallobé : « Il faut apprendre chez eux (Colons) l’art de vaincre sans avoir raison ». Dans le rapport de forces actuel imposé par Macky à son opposition, il faut retourner sa tactique contre lui et apprendre de l’intérieur de son système, les moyens de contrer ses coups et de l’affaiblir. Le référendum passé a permis de découvrir les différentes facettes de son jeu de dupes et ses forces et faiblesses sont dévoilées. L’utilisation de la puissance publique sans état d’âme est sa force. L’énorme armée des abstentionnistes, véritable majorité silencieuse, constitue sa grosse faiblesse. Il faut entendre ce bruyant silence de nos compatriotes épris de dignité et de justice, pour leur apporter les véritables réponses d’un SOPI tant désiré et réclamé mais toujours trahi.
Le front du NON qui s’est vaillamment battu, pourrait être le socle de la construction d’une base unitaire stratégique pour une opposition rassemblée et réconciliée face à Macky. C’est tout le mal souhaité à l’opposition pour son bonheur.
Chérif Ben Amar Ndiaye
Kaadoubitimrew.com