Après les travaux de sessions budgétaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat pour l’année 2011, j’ai méticuleusement parcouru le document officiel présentant le tableau récapitulatif par titre chapitre, article, paragraphe et ligne. Après mon investigation, je me suis réjoui de constater qu’à la page 16 du tableau en question, il a été inscrit au chapitre 51422264010, un montant de 515 009 000 F CFA (Cinq Cent quinze millions neuf mille francs CFA) au budget affecté à la Direction du Livre et de la Lecture, pour constituer le « Fonds d’Aide à l’Édition », placée sous la tutelle du Ministère de la Culture et du Tourisme. Ce montant, par un coup de baguette magique a été subitement réduit à la somme de 437 108 460 F CFA (Quatre cent trente sept millions cent huit mille quatre cent soixante) francs CFA.
Si le gouvernement du régime précédent s’en était limité là, les éditeurs et écrivains auraient pu bon an mal an, contenir leur légitime colère. Mais ce qui s’est passé après est tout simplement ahurissant. En effet, depuis le départ du Docteur Serigne Mamadou Bousso Lèye du Ministère de la Culture, les 437 108 460 F CFA destinés au financement de la chaîne du livre y compris la promotion des ouvrages publiés ont disparu. Aucun écrivain, aucun éditeur n’a reçu un seul kopek provenant de ce fonds.
Ainsi, la Direction du livre et de la Lecture s’est retrouvée avec « zéro franc » ! Et pourtant, bien que les détracteurs du Dr. Bousso Lèye se soient mis à le fusiller après l’avoir accusé de tous les péchés d’Israël, ce Ministre de la République quoi qu’on puisse dire de lui, à beaucoup soutenu les éditeurs et les écrivains. Il a beaucoup mieux fait que ceux qui l’ont remplacé et qui n’ont jamais cessé de nous pomper l’air et de nous inonder de stériles vœux pieux, avant d’être balayés par l’ouragan de l’espoir «Yaakaar» qui souffla sur le Sénégal, un certain 26 février 2012.
Voilà donc que durant deux années budgétaires, les écrivains et les éditeurs ont été arbitrairement privés de ces fonds que la loi leur a octroyés au même titre que le Fonds d’aide à la presse et le Fonds d’aides aux artistes et au développement de la culture. Le fonds d’aide à la presse est régulièrement distribué chaque année aux ayants droit de la presse, même s’il y a parfois des insatisfaits.
Je ne sais pas si les artistes le savent, mais je leur apprends qu’ils bénéficient eux aussi d’un budget qui s’élève à 593 221 000 F CFA (cinq cent quatre-vingt-treize millions deux cent vingt et un mille) francs CFA. Je ne vais pas me battre pour les artistes, car je suis sûr qu’ils sauront se défendre et défendre leurs intérêts mieux que je ne saurais le faire à leur place. D’autant plus que le nouveau Ministre Youssou Ndour est un des leurs et que probablement, il ne les abandonnera pas.
Quant à nous écrivains et éditeurs, nous interpellons le Président Macky Sall et son Gouvernement pour qu’ils fassent mener de toute urgence, des investigations pour traquer les ressources du Fonds d’aide à l’édition qui ont disparu curieusement et que nous n’avons pas reçues depuis deux ans !!
Je voudrais rappeler aux pouvoirs publics qu’un écrivain digne de ce nom ne quémande jamais. Il sauvegarde soigneusement son indépendance et sa dignité. Il est toujours animé d’humilité et de générosité. Il ne fait les éloges de personne et ne tend jamais les cinq doigts de sa main droite pour mendier. Il préfère garder la tête haute et indexer l’autorité tout en le regardant droit dans les yeux, avant de lui réclamer, sans agressivité inutile, ni complaisance douteuse les droits que lui confèrent les lois et règlements de notre pays, au nom du Peuple sénégalais.
Le fonds d’aide à l’édition n’est pas un « fonds politique ». Il est destiné à soutenir et à accompagner la filière du livre, depuis la fabrication jusqu’à la promotion. Il ne doit pas être géré en secret et dans une certaine nébulosité par d’obscurs fonctionnaires mus par leurs intérêts personnels ou politiques. Il ne doit pas non plus être attribué à de faux éditeurs qui en réalité ne sont que de minables imprimeurs qui ne maîtrisent même pas les techniques de l’édition. Il est établi que certains éditeurs qui se comportent en simples commerçants, exigent des nouveaux écrivains, le paiement préalable d’un montant déterminé pour qu’ils éditent leurs manuscrits. En plus certains d’entre eux sont incapables de verser aux écrivains la plus petite somme à valoir au moment de la signature du contrat d’édition ! Ce qui me paraît tout à fait injuste, honteux et lamentable !
Toutefois, tous les éditeurs ne sont pas des minables. Cela va de soit. C’est la raison pour laquelle ceux d’entre eux qui sont compétents, honnêtes et sérieux devraient bénéficier d’une bonne part du marché de l’édition des manuelles scolaires et livres didactiques commandés par le système éducatif de notre pays. Cela est un impératif pour le Gouvernement du Sénégal et beaucoup de pays agissent ainsi, car l’édition est un acte de souveraineté nationale.
Je me dois enfin, de rappeler que ce fonds d’aide à l’édition est particulièrement destiné aux vrais écrivains qui dans leur travail solitaire, usent inlassablement leur énergie intellectuelle dans le but de produire des ouvrages de qualité, pour au bout du compte, se contenter de miettes et ne percevoir que moins de 10 pour cent du prix de chaque livre, en guise de droit d’auteur. Ce qui évidemment, ne permet à aucun écrivain de vivre de sa plume, surtout s’il a affaire à une certaine bande d’éditeurs nationaux ou étrangers cupides et malhonnêtes qui exploitent les écrivains et vivent de la sueur de ces accoucheurs de poésies, de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre et d’essais.
Monsieur le Président de la République, les vrais écrivains et les vrais éditeurs du Sénégal vous regardent droit dans les yeux et vous posent la question suivante : Où donc est passé le fonds d’aide à l’édition ?
Nous vous écoutons Monsieur le Président !
Moumar GUEYE
Écrivain
E-mail : moumar@orange.sn
Si le gouvernement du régime précédent s’en était limité là, les éditeurs et écrivains auraient pu bon an mal an, contenir leur légitime colère. Mais ce qui s’est passé après est tout simplement ahurissant. En effet, depuis le départ du Docteur Serigne Mamadou Bousso Lèye du Ministère de la Culture, les 437 108 460 F CFA destinés au financement de la chaîne du livre y compris la promotion des ouvrages publiés ont disparu. Aucun écrivain, aucun éditeur n’a reçu un seul kopek provenant de ce fonds.
Ainsi, la Direction du livre et de la Lecture s’est retrouvée avec « zéro franc » ! Et pourtant, bien que les détracteurs du Dr. Bousso Lèye se soient mis à le fusiller après l’avoir accusé de tous les péchés d’Israël, ce Ministre de la République quoi qu’on puisse dire de lui, à beaucoup soutenu les éditeurs et les écrivains. Il a beaucoup mieux fait que ceux qui l’ont remplacé et qui n’ont jamais cessé de nous pomper l’air et de nous inonder de stériles vœux pieux, avant d’être balayés par l’ouragan de l’espoir «Yaakaar» qui souffla sur le Sénégal, un certain 26 février 2012.
Voilà donc que durant deux années budgétaires, les écrivains et les éditeurs ont été arbitrairement privés de ces fonds que la loi leur a octroyés au même titre que le Fonds d’aide à la presse et le Fonds d’aides aux artistes et au développement de la culture. Le fonds d’aide à la presse est régulièrement distribué chaque année aux ayants droit de la presse, même s’il y a parfois des insatisfaits.
Je ne sais pas si les artistes le savent, mais je leur apprends qu’ils bénéficient eux aussi d’un budget qui s’élève à 593 221 000 F CFA (cinq cent quatre-vingt-treize millions deux cent vingt et un mille) francs CFA. Je ne vais pas me battre pour les artistes, car je suis sûr qu’ils sauront se défendre et défendre leurs intérêts mieux que je ne saurais le faire à leur place. D’autant plus que le nouveau Ministre Youssou Ndour est un des leurs et que probablement, il ne les abandonnera pas.
Quant à nous écrivains et éditeurs, nous interpellons le Président Macky Sall et son Gouvernement pour qu’ils fassent mener de toute urgence, des investigations pour traquer les ressources du Fonds d’aide à l’édition qui ont disparu curieusement et que nous n’avons pas reçues depuis deux ans !!
Je voudrais rappeler aux pouvoirs publics qu’un écrivain digne de ce nom ne quémande jamais. Il sauvegarde soigneusement son indépendance et sa dignité. Il est toujours animé d’humilité et de générosité. Il ne fait les éloges de personne et ne tend jamais les cinq doigts de sa main droite pour mendier. Il préfère garder la tête haute et indexer l’autorité tout en le regardant droit dans les yeux, avant de lui réclamer, sans agressivité inutile, ni complaisance douteuse les droits que lui confèrent les lois et règlements de notre pays, au nom du Peuple sénégalais.
Le fonds d’aide à l’édition n’est pas un « fonds politique ». Il est destiné à soutenir et à accompagner la filière du livre, depuis la fabrication jusqu’à la promotion. Il ne doit pas être géré en secret et dans une certaine nébulosité par d’obscurs fonctionnaires mus par leurs intérêts personnels ou politiques. Il ne doit pas non plus être attribué à de faux éditeurs qui en réalité ne sont que de minables imprimeurs qui ne maîtrisent même pas les techniques de l’édition. Il est établi que certains éditeurs qui se comportent en simples commerçants, exigent des nouveaux écrivains, le paiement préalable d’un montant déterminé pour qu’ils éditent leurs manuscrits. En plus certains d’entre eux sont incapables de verser aux écrivains la plus petite somme à valoir au moment de la signature du contrat d’édition ! Ce qui me paraît tout à fait injuste, honteux et lamentable !
Toutefois, tous les éditeurs ne sont pas des minables. Cela va de soit. C’est la raison pour laquelle ceux d’entre eux qui sont compétents, honnêtes et sérieux devraient bénéficier d’une bonne part du marché de l’édition des manuelles scolaires et livres didactiques commandés par le système éducatif de notre pays. Cela est un impératif pour le Gouvernement du Sénégal et beaucoup de pays agissent ainsi, car l’édition est un acte de souveraineté nationale.
Je me dois enfin, de rappeler que ce fonds d’aide à l’édition est particulièrement destiné aux vrais écrivains qui dans leur travail solitaire, usent inlassablement leur énergie intellectuelle dans le but de produire des ouvrages de qualité, pour au bout du compte, se contenter de miettes et ne percevoir que moins de 10 pour cent du prix de chaque livre, en guise de droit d’auteur. Ce qui évidemment, ne permet à aucun écrivain de vivre de sa plume, surtout s’il a affaire à une certaine bande d’éditeurs nationaux ou étrangers cupides et malhonnêtes qui exploitent les écrivains et vivent de la sueur de ces accoucheurs de poésies, de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre et d’essais.
Monsieur le Président de la République, les vrais écrivains et les vrais éditeurs du Sénégal vous regardent droit dans les yeux et vous posent la question suivante : Où donc est passé le fonds d’aide à l’édition ?
Nous vous écoutons Monsieur le Président !
Moumar GUEYE
Écrivain
E-mail : moumar@orange.sn