Or, avertissez-vous : «Quel que soit le chemin pris par le Président, nous nous attendons que cela aboutisse au respect de sa promesse, donc à la réduction du mandat. L’important, c’est que nous ayons une élection présidentielle en 2017.»
Permettez-moi, Monsieur le Secrétaire général du Fsd/Bj, de vous exprimer mes impressions et sentiments qui se résument ainsi :
«Macky Sall a changé en tout. Tout ce qu’on déplorait sous Wade, on le voit multiplié par dix avec le régime de Macky Sall»
Certainement, «Macky Sall a changé en tout…», en tenant ces propos, vous feriez allusion à un changement de la personne Macky Sall ; ce que je vous concèderais puisque cette personne est, depuis le 22 mars 2012, dépositaire de plus de 65% des suffrages des Sénégalais (y compris certainement vous) dont il est devenu le président de la République.
Dès lors, il ne peut plus rester la même personne, chef de ménage ou père de famille ; il est maintenant chef de l’Etat, Père de la Nation.
Comme «ce qu’il est parle si fort que vous n’entendez point ce qu’il dit», vous avez dû figurer dans son gouvernement des mois durant, jusqu’à ce que Monsieur Mansour Faye ait décidé de vous détrôner à tête de la mairie de Saint-Louis.
C’est dur, je vous comprends parfaitement, mais comme vous êtes un grand homme politique et relativement jeune, un jour reviendra, peut être, et vous seriez reconduit à la tête de votre très chère ville.
Cependant, je ne comprends pas pourquoi vous affirmez que «…Tout ce qu’on déplorait sous Wade, on le voit multiplié par dix avec le régime de Macky Sall.»
Si nous prenons comme situation de référence l’actualité politique nationale, comment pourriez-vous expliquer que :
Un projet de référendum résultant des travaux d’une Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) et porté par M. Macky Sall, au bout de presque quatre (4) ans après son accession au pouvoir soit dix fois plus déplorable qu’un référendum organisé par Me Abdoulaye Wade à moins d’un (1) an après son élection en 2000 ?
Une proposition de M. Macky Sall portant sur la réduction, par voie référendaire et avec effet rétroactif, de son propre mandat de sept (7) à (5) ans soit dix fois plus déplorable qu’une «loi Sada Ndiaye» réduisant, sur instruction de Abdoulaye Wade, le mandat en cours d’un président d’Assemblée nationale de cinq (5) à un (1) an ?
Un engagement à respecter sa parole, même si elle a été donnée dans un cadre et un contexte de campagne électorale, soit dix fois plus déplorable qu’un aveu de non respect de la parole donnée «ma waxoon waxeet» ?
Diminuer la taille du gouvernement,
réduire le train de vie de l’Etat
A propos de ces faits que vous qualifiez de promesses non tenues je reconnais sincèrement avec vous que :
Au lieu d’un gouvernement de 25 portefeuilles ministériels, le Président Macky Sall a mis en place une équipe nationale plus pléthorique ; mais, Monsieur le ministre, pourquoi aviez vous accepté d’y signer une licence, y jouer deux (2) saisons avant de démissionner pour motif : un membre de l’entourage de cette équipe lorgnait votre place à votre club local ?
«Nous sommes
encore loin de cette volonté du Président à respecter sa
promesse»
J’aimerais bien pouvoir respecter votre avis, Monsieur le nouvel allié de ses anciens adversaires ; mais, de quelle volonté relèveraient alors les actes que voici :
Dès le début de son mandat, alors qu’il avait, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, signé avec réserve le pacte issu des «assises nationales», le Président Macky Sall a nommé Monsieur Amadou Makhtar Mbow président de la Cnri, engageant ainsi «des réformes visant à stabiliser la Constitution, asseoir la bonne gouvernance et consolider la démocratie et l’Etat de droit» ;
A la suite du dépôt, sur sa table, des conclusions et propositions découlant des travaux de la Cnri, le président de la République a observé un temps raisonnablement suffisant pour procéder scientifiquement à la démarche triangulaire de rapprochement de trois sources (Cnri, Opinion publique et lui-même, de par ses prérogatives de président de la République, donc porteur de son propre projet d’une nouvelle constitution) avant d’annoncer, à l’occasion de son adresse à la Nation à la fin de l’année 2015, le déclenchement de la procédure conformément aux dispositions de l’ article 51 de la Constitution en vigueur;
«Quel que soit le
chemin pris par le Président,…
l’important, c’est que nous ayons une
élection présidentielle en 2017»
Très honorable député, il me semble que la prochaine élection présidentielle vous intéresse beaucoup et que sa tenue en 2017 est ce qui vous importe le plus, si ce n’est, pour vous, le seul aspect qui en est important.
Je vous jure, ma conviction est que vous êtes de ceux qui devront assurer la relève après le deuxième mandat du Président Macky Sall, c’est la raison qui m’a le plus poussé à vous adresser cette lettre pour vous prier de bien réfléchir et faire réfléchir les cadres de votre formation politique avant de vous aventurer dans une quelconque dynamique d’alliance conjoncturelle qui vous suivra pour tout le reste de votre carrière politique déjà très riche (MaachAllah).
Cheikh Bamba, je pense, contrairement à vous, que «Ila Touba» et «Ila Tivaouane» ou la Maison des Hôtes de Seydy Hadj Malick ne sauraient être perçus comme pure propagande électoraliste ; bien que les opposants au régime du Président Macky Sall peuvent logiquement craindre que Touba, Tivaouane, comme tous les autres foyers religieux (Popenguine, Kaolack, Ndiassane, Yoff, Thiénaba, Pire, etc.) qui, comme vous vous y attendez vous-même, bénéficieront du programme de modernisation des Cités religieuses, soient favorables à la réélection du Président Macky Sall, dès le premier tour de la prochaine compétition présidentielle.
Monsieur l’Ingénieur, sur le Plan Sénégal émergent (Pse), je m’attendais, de votre part, à des propositions concrètes d’amélioration, notamment de son Programme d’actions prioritaires (Pap) en cours ; vous auriez pu, très sincèrement, apporter votre contribution dans le cadre de vos domaines de compétences surtout.
Je suis persuadé que vous êtes en phase avec le président de la République, tous convaincus que «la politique d’aménagement du territoire appliquée jusque-là s’est avérée inappropriée au regard de l’inégale répartition spatio-temporelle des populations, des activités économiques, des infrastructures et des équipements, entraînant ainsi une macrocéphalie de la région de Dakar et une concentration de l’essentiel des activités sur la frange ouest et le centre du pays».
Mais, le syncrétisme politique vous a malheureusement poussé à remettre en cause, en plus de «Ila Touba», « le projet de Train express régional (Ter) Dakar-Diamniadio-Aibd, première liaison ferroviaire rapide du Sénégal, dont le démarrage en 2016 est annoncé par le chef de l’Etat le 31 décembre 2015». «Le Ter desservira 14 gares et pourra transporter jusqu’à 115 mille passagers par jour, en moins de 45 minutes entre Dakar et l’aéroport international Blaise Diagne.»
Vous estimez que ce projet, comme «Ila Touba», n’a pas connu une étude de rentabilité et n’impacte pas le panier de la ménagère.
Je me permets de vous expliquer, Monsieur le Secrétaire général du Fsd/Bj, que le bien être individuel et collectif que tous les partis politiques promettent aux populations, lors de la quête de leurs suffrages pour la conquête du pouvoir, se traduit par l’amélioration du niveau de vie de celles-ci.
Or, l’étalon de mesure du niveau de vie des populations à travers les ménages compte six (6) dimensions que sont : la nourriture, l’habillement, l’habitat, la santé, l’éducation et les conditions de travail.
Malheureusement, comme la plupart d’entre nous, Sénégalais, nous parlons abusivement de panier de la ménagère, comme si et seulement si, il s’agit de s’occuper tout court de nourrir les ménages, encore que la dimension nourriture et les dimensions (habillement, habitat, santé, éducation) sont plus facile à satisfaire à travers l’amélioration des conditions de travail, donc des sources de revenus.
Nous le voyons nous-mêmes, le secteur du transport, comme ceux du commerce et du tourisme, en tant que secteurs transversaux, secteurs d’accompagnement des secteurs productifs (Agriculture y compris l’élevage, la pêche, industrie et l’artisanat...) sont bel et bien des moteurs de croissance et de développement économique et social.
Encore donc, contrairement à vous, le Ter et Ila Touba impactent le panier de la ménagère ; mieux, ils impactent positivement, significativement et qualitativement les six (6) composantes du Panier minimum de consommation (Pmc) des ménages sénégalais.
Mouhamadou Rassoloulahi DIAGNE
Premier Secrétaire élu du Conseil départemental de Tivaouane
Attaché de Cabinet du Secrétaire d’Etat au Réseau ferroviaire national
Travailleur social
Responsable politique Apr à Tivaouane
rassouldiagne@yahoo.fr