Notre belle et pluri-centenaire ville de Saint-Louis, centre de l'élégance et du bon goût, ancienne capitale de l'Afrique occidentale, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, se meurt, menacée qu'elle est aujourd'hui du fait certes du changement climatique et de la montée des eaux y relative, mais aussi par les tâtonnements dévastateurs et empiriques d'un homme : le Président Abdoulaye Wade.
Monsieur le Président Macron, vous avez été sensible au plaidoyer du maire et du peuple de Saint-Louis, porté par la voix du Président Macky Sall, ici et ailleurs, et avec lui, vous avez tenu à inscrire dans l'agenda de votre visite officielle au Sénégal, en ce début du mois de février 2018, un déplacement sur les lieux pour voir, apprécier, évaluer et compléter par un soutien financier substantiel de la France, l'effort continu du Chef de l'Etat du Sénégal engagé dans l'urgence depuis 2016.
Saint-Louis, dans sa diversité, vous a accueilli triomphalement et vous exprime, à vous et au Président Macky Sall, toute sa reconnaissance.
Si j'ai tenu à vous alerter face à cette générosité intellectuelle soudaine de notre ancien président-consultant vis à vis de Saint-Louis, c'est que son action sur ce point précis de la lutte contre l'érosion côtière qui installe notre ville dans un processus irréversible de destruction, a été davantage le "problème" que la "solution".
Faudrait-il rappeler que la vieille ville coloniale, comme vous avez pu vous en rendre compte de visu, a été bâtie sur une île de l’estuaire du fleuve, protégée naturellement contre l'assaut des vagues de l'Atlantique par une très étroite bande de sable dite la Langue de Barbarie.
De par son étendue sur une trentaine de kilomètres vers le sud de la ville, la Langue de Barbarie présente le désavantage d'empêcher une évacuation rapide des eaux du fleuve lors des grandes crues conséquentes aux saisons des pluies fortement excédentaires. Ceci s'est encore vérifié lors des inondations fluviales qu'a connues Saint-Louis en 2003. Le Président Wade assurait en ce temps-là la magistrature suprême de notre pays.
En 2003, Dans un grand affolement, survolant la ville, Wade n'a pas trouvé mieux qu'à faire réaliser artificiellement une ouverture par le biais d’un canal de 4m. La conséquence fut désastreuse, cette brèche de 04m en 2003 s'est élargie de manière spectaculaire pour atteindre présentement une largeur de 07 km et devenant dès lors une nouvelle embouchure.
En fait, les différentes « embouchures » (phénomènes de barre) qui se formaient, au gré des forces énergétiques, d’un côté et de l’autre de la langue de Barbarie, de l’océan et ses vagues et houles, du fleuve et ses courants et crues, se faisaient de manière naturelle et silencieuse.
"La ville est désormais en tête d’estuaire : le marnage a fortement augmenté et les niveaux d’eau du Sénégal sont de plus en plus calqués sur le rythme des marées. Or, la cité émerge à peine au dessus du niveau des plus hautes mers actuelles. Elle devient donc plus vulnérable à une augmentation, même modérée, du niveau moyen de la mer", comme le décrit si bien cette étude scientifique des professeurs Paul Durand, Brice Anselme et Yves-François Thomas, menée en relation avec leurs collègues Alioune Kane et Bachir Diouf, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Je voudrais donc vous demander solennellement de ne point donner suite aux propos fantaisistes de cet ancien président, consultant international en tout, qui fait un commentaire sans aucun argumentaire technique et fait une comparaison entre la Commune de Saint Louis qui est sur la grande cote et celle Popenguine, située sur la petite cote.
Excellence, nous, populations de Saint Louis, vous remercions de votre déplacement pour venir constater de vous même les conséquences de l'érosion côtière et attendions avec impatience la mise en œuvre diligente des engagements de Saint Louis qui viendront renforcer le budget de quatre (4) milliards de francs CFA engagé par le Président Macky Sall comme mesure d'urgence depuis déjà deux ans.
Très haute considération.
Par Honorable Députée Aminata GUEYE
Présidente de la Commission de la Santé, de la Population, des Affaires sociales et de la Solidarité Nationale
Assemblée nationale du Sénégal
Monsieur le Président Macron, vous avez été sensible au plaidoyer du maire et du peuple de Saint-Louis, porté par la voix du Président Macky Sall, ici et ailleurs, et avec lui, vous avez tenu à inscrire dans l'agenda de votre visite officielle au Sénégal, en ce début du mois de février 2018, un déplacement sur les lieux pour voir, apprécier, évaluer et compléter par un soutien financier substantiel de la France, l'effort continu du Chef de l'Etat du Sénégal engagé dans l'urgence depuis 2016.
Saint-Louis, dans sa diversité, vous a accueilli triomphalement et vous exprime, à vous et au Président Macky Sall, toute sa reconnaissance.
Si j'ai tenu à vous alerter face à cette générosité intellectuelle soudaine de notre ancien président-consultant vis à vis de Saint-Louis, c'est que son action sur ce point précis de la lutte contre l'érosion côtière qui installe notre ville dans un processus irréversible de destruction, a été davantage le "problème" que la "solution".
Faudrait-il rappeler que la vieille ville coloniale, comme vous avez pu vous en rendre compte de visu, a été bâtie sur une île de l’estuaire du fleuve, protégée naturellement contre l'assaut des vagues de l'Atlantique par une très étroite bande de sable dite la Langue de Barbarie.
De par son étendue sur une trentaine de kilomètres vers le sud de la ville, la Langue de Barbarie présente le désavantage d'empêcher une évacuation rapide des eaux du fleuve lors des grandes crues conséquentes aux saisons des pluies fortement excédentaires. Ceci s'est encore vérifié lors des inondations fluviales qu'a connues Saint-Louis en 2003. Le Président Wade assurait en ce temps-là la magistrature suprême de notre pays.
En 2003, Dans un grand affolement, survolant la ville, Wade n'a pas trouvé mieux qu'à faire réaliser artificiellement une ouverture par le biais d’un canal de 4m. La conséquence fut désastreuse, cette brèche de 04m en 2003 s'est élargie de manière spectaculaire pour atteindre présentement une largeur de 07 km et devenant dès lors une nouvelle embouchure.
En fait, les différentes « embouchures » (phénomènes de barre) qui se formaient, au gré des forces énergétiques, d’un côté et de l’autre de la langue de Barbarie, de l’océan et ses vagues et houles, du fleuve et ses courants et crues, se faisaient de manière naturelle et silencieuse.
"La ville est désormais en tête d’estuaire : le marnage a fortement augmenté et les niveaux d’eau du Sénégal sont de plus en plus calqués sur le rythme des marées. Or, la cité émerge à peine au dessus du niveau des plus hautes mers actuelles. Elle devient donc plus vulnérable à une augmentation, même modérée, du niveau moyen de la mer", comme le décrit si bien cette étude scientifique des professeurs Paul Durand, Brice Anselme et Yves-François Thomas, menée en relation avec leurs collègues Alioune Kane et Bachir Diouf, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Je voudrais donc vous demander solennellement de ne point donner suite aux propos fantaisistes de cet ancien président, consultant international en tout, qui fait un commentaire sans aucun argumentaire technique et fait une comparaison entre la Commune de Saint Louis qui est sur la grande cote et celle Popenguine, située sur la petite cote.
Excellence, nous, populations de Saint Louis, vous remercions de votre déplacement pour venir constater de vous même les conséquences de l'érosion côtière et attendions avec impatience la mise en œuvre diligente des engagements de Saint Louis qui viendront renforcer le budget de quatre (4) milliards de francs CFA engagé par le Président Macky Sall comme mesure d'urgence depuis déjà deux ans.
Très haute considération.
Par Honorable Députée Aminata GUEYE
Présidente de la Commission de la Santé, de la Population, des Affaires sociales et de la Solidarité Nationale
Assemblée nationale du Sénégal