Devant l’homme aux cheveux éternellement poivre et sel, au sourire naturellement gentil, à la générosité légendaire on se pose la question de savoir : est-ce que cet homme ne serait pas un mythe ?
Si on connaît l’homme qui parvient, malgré la métamorphose comportementale de l’Homme des temps modernes et la vie sauvagement dure, à sauvegarder le patrimoine philanthropie, bonté, générosité intellectuelle, virtuosité, humanisme, humilité : on proclame que Charles est une perle rare.
Et si nous décryptions l’homme et l’œuvre à travers les Arts et les Lettres ?
Charles CAMARA: brillant professeur de Lettres au Prytanée Militaire de Saint-Louis.
Un cours d’un jour en une vie : j’ai connu Charles CAMARA dans les années 90 au Centre de Communication Daniel Brottier de Saint-Louis : je tombe sur cet homme qui explique à une petite élève que j’étais et qui s’intéresse au cinéma le mécanisme de la caméra et de la projection de film comme dans un cours magistral. L’homme allie la théorie à la pratique : Charles est la première personne qui m’a « appris à manier la caméra ». Tout se passe en une journée et le cours de Charles traverse toute ma vie et depuis Charles suit avec l’œil et l’esprit du Maître le parcours de l’élève, en me faisant, en avant-propos, signer un pacte pédagogique à la suite de mon père adoptif et spirituel SEMBENE Ousmane : « Les études d’abord, le cinéma après ».
Comment, moi petite étudiante à l’Université Gaston Berger, pourrais-je oublier ce jour du 03 mai 2003 où mon œuvre « Au nom de Sanar ! ou l’Etudiant Rouge » est représentée à Sorano et que dans la foule j’aperçois Charles avec son éternel agréable sourire qui me dit : « je dois retourner à Saint-Louis ». Ma surprise fut grande lorsque j’ai pris conscience aussitôt que Charles a parcouru la distance Saint-Louis-Dakar (SORANO) pour l’œuvre de la petite élève.
Quand je lui rappelais ses actes, ceux d’un grand Homme qu’il est : Charles mettait sa main souvent sur sa bouche, un geste culturellement africain que savait faire à récurrence cet homme visiblement métissé et qu’il traduisait en mots généreux : « toi, tu n’as pas oublié ces petits actes ! »
Tout ce que Charles entreprenait était d’une simplicité riche… et que Charles ne savait pas que ses actes n’étaient point petits pour nous qui les recevions.
Ainsi, toujours le Maître Charles suit l’élève et présente mon livre « Le Monstre Généreux du Quartier », respectivement le 09 juin 2012 au Grand Théâtre de Dakar et le 10 juillet 2013 à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. De ces séances, je retiens une question récurrente qui émane du public, toujours, des personnes qui ne connaissent guère « les affaires littéraires » :
Qui est cet homme ?
Oui ! Qui est cet homme doué en Lettres qui parvient en quelques minutes à aiguiser l’appétit de l’illettré pour les Lettres ? Cet homme qui comprend que dans une séance de dédicace d’un livre africain les illettrés sont toujours présents par un lien familial, amical, de voisinage, de sympathie et qu’il faut en tenir compte dans le verbe en alliant avec succès la langue du livre et la langue originelle du public.
Et avec quel humour, quelle virtuosité, quelle générosité intellectuelle, quelle modestie Charles pouvait transmettre ses connaissances au public quel que soit la différence d’âge, de niveau et de croyances !
Le 09 juin 2014, avec désolation je n’ai pas aperçu le sourire agréable de CHARLES dans le public, à SORANO, qui est venu assister à l’avant-première de mon film « Mon fils était un écrivain », mais l’esprit et la main du Maître sont présents dans l’œuvre.
Le 23 juin 2014, Charles CAMARA rend l’âme à Saint-Louis du Sénégal : les Lettres et les Arts ont perdu un trésor, mais les LETTRES d’or de CHARLES demeurent dans la mémoire des élèves de Prytanée Militaire, des assidus du Centre Culturel Français, de l’Illettré (e), de l’homme du hasard qu’il aurait croisé dans un coin.
CHARLES, généreux tu es, heureux tu seras dans l’éternel bonheur.
Hadja Maï NIANG
Enseignante-chercheure à l’Université de Thiès
Ecrivain-cinéaste
Si on connaît l’homme qui parvient, malgré la métamorphose comportementale de l’Homme des temps modernes et la vie sauvagement dure, à sauvegarder le patrimoine philanthropie, bonté, générosité intellectuelle, virtuosité, humanisme, humilité : on proclame que Charles est une perle rare.
Et si nous décryptions l’homme et l’œuvre à travers les Arts et les Lettres ?
Charles CAMARA: brillant professeur de Lettres au Prytanée Militaire de Saint-Louis.
Un cours d’un jour en une vie : j’ai connu Charles CAMARA dans les années 90 au Centre de Communication Daniel Brottier de Saint-Louis : je tombe sur cet homme qui explique à une petite élève que j’étais et qui s’intéresse au cinéma le mécanisme de la caméra et de la projection de film comme dans un cours magistral. L’homme allie la théorie à la pratique : Charles est la première personne qui m’a « appris à manier la caméra ». Tout se passe en une journée et le cours de Charles traverse toute ma vie et depuis Charles suit avec l’œil et l’esprit du Maître le parcours de l’élève, en me faisant, en avant-propos, signer un pacte pédagogique à la suite de mon père adoptif et spirituel SEMBENE Ousmane : « Les études d’abord, le cinéma après ».
Comment, moi petite étudiante à l’Université Gaston Berger, pourrais-je oublier ce jour du 03 mai 2003 où mon œuvre « Au nom de Sanar ! ou l’Etudiant Rouge » est représentée à Sorano et que dans la foule j’aperçois Charles avec son éternel agréable sourire qui me dit : « je dois retourner à Saint-Louis ». Ma surprise fut grande lorsque j’ai pris conscience aussitôt que Charles a parcouru la distance Saint-Louis-Dakar (SORANO) pour l’œuvre de la petite élève.
Quand je lui rappelais ses actes, ceux d’un grand Homme qu’il est : Charles mettait sa main souvent sur sa bouche, un geste culturellement africain que savait faire à récurrence cet homme visiblement métissé et qu’il traduisait en mots généreux : « toi, tu n’as pas oublié ces petits actes ! »
Tout ce que Charles entreprenait était d’une simplicité riche… et que Charles ne savait pas que ses actes n’étaient point petits pour nous qui les recevions.
Ainsi, toujours le Maître Charles suit l’élève et présente mon livre « Le Monstre Généreux du Quartier », respectivement le 09 juin 2012 au Grand Théâtre de Dakar et le 10 juillet 2013 à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. De ces séances, je retiens une question récurrente qui émane du public, toujours, des personnes qui ne connaissent guère « les affaires littéraires » :
Qui est cet homme ?
Oui ! Qui est cet homme doué en Lettres qui parvient en quelques minutes à aiguiser l’appétit de l’illettré pour les Lettres ? Cet homme qui comprend que dans une séance de dédicace d’un livre africain les illettrés sont toujours présents par un lien familial, amical, de voisinage, de sympathie et qu’il faut en tenir compte dans le verbe en alliant avec succès la langue du livre et la langue originelle du public.
Et avec quel humour, quelle virtuosité, quelle générosité intellectuelle, quelle modestie Charles pouvait transmettre ses connaissances au public quel que soit la différence d’âge, de niveau et de croyances !
Le 09 juin 2014, avec désolation je n’ai pas aperçu le sourire agréable de CHARLES dans le public, à SORANO, qui est venu assister à l’avant-première de mon film « Mon fils était un écrivain », mais l’esprit et la main du Maître sont présents dans l’œuvre.
Le 23 juin 2014, Charles CAMARA rend l’âme à Saint-Louis du Sénégal : les Lettres et les Arts ont perdu un trésor, mais les LETTRES d’or de CHARLES demeurent dans la mémoire des élèves de Prytanée Militaire, des assidus du Centre Culturel Français, de l’Illettré (e), de l’homme du hasard qu’il aurait croisé dans un coin.
CHARLES, généreux tu es, heureux tu seras dans l’éternel bonheur.
Hadja Maï NIANG
Enseignante-chercheure à l’Université de Thiès
Ecrivain-cinéaste