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Le virus à l’Assemblée : L’ultime offensive d’une maladie virale

Vendredi 11 Décembre 2020

Le coronavirus a envahi l’Assemblée nationale alors que les députés étaient en pleine session parlementaire. Une attaque qui a coûté la vie au député Marie Louise Diouf et fait au moins trois cas graves pour un total d’une vingtaine de parlementaires sous traitement.




Une situation d’une extrême gravité qui a fait que les locaux ont été désinfectés et les sessions modifiées pour ne laisser entrer qu’un minimum de députés.

Le Président de l’Assemblée, dans un élan de solidarité, a tenu lui-même à être présent pour annoncer la nouvelle à ses homologues.

Cette offense du virus contre la seconde institution du pays, après avoir, dans un premier temps infecté des Ministres et imposé une quarantaine au Président de la République est pleine de significations et d’enseignements pour nous.

Elle rend compte de la gravité du problème et du fait qu’il y a un risque réel qui atteigne des proportions insoupçonnées.

Si les hommes et les femmes qui sont censés être les mieux informés, les mieux protégés sont atteints, il ne fait pas de doute que les sénégalais qui s’entassent à longueur de journée dans les transports en commun, dans les marchés et autres lieux de rassemblement vont difficilement tirer leur épingle du jeu.

Sans entrer dans un scénario-catastrophe, nous sommes obligés de reconnaitre, à l’instar du Ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr qui faisait face à la presse, hier, que nous sommes en plan dans ‘’une situation nouvelle’’ que d’aucuns qualifient de seconde vague.

Quelle que soit en effet le qualificatif utilisé, ce qui reste constant, c’est la courbe d’ascension des cas de contamination. Nous en sommes à plus de cent par jour depuis quelques temps. Alors qu’il y a seulement quelques jours, c’était moins d’une dizaine par jour.

Une tendance certes préoccupante, mais qui rejoint ce qui se passe ailleurs dans le monde malgré l’immense espoir que nous plaçons tous dans les vaccins annoncés.

C’est pourquoi, nous devons avoir l’humilité de reconnaitre notre erreur. Celle de verser dans l’insouciance et l’indifférence. Une tare de notre société. Un mal récurrent.

Même en football, si nous marquons, nous lâchons la pression et encaissons pour finalement perdre.

C’est le même scénario ici. L’abandon des mesures barrières a été observé partout y compris en haut lieu. Nous avons tous en mémoire cette fameuse tournée économique du Chef de l’Etat où les rassemblements faisaient frémir du fait du relâchement qui était de mise.

Ensuite, on a pensé que la maladie était derrière nous du fait du faible taux de contaminations. D’ailleurs certains commençaient à parler du coronavirus au passé.

Malheureusement, la contre-attaque du virus a eu lieu. En fin stratège, il a attendu que l’ennemi baisse la garde avant d’agir. Et les dégâts sont énormes. Car, c’est la peur dans les rangs des députés.

Alors, il n’y a qu’une seule solution, le retour consensuel ou forcé des mesures barrières. Le ministre de la Santé l’a fait entendre hier. Nous ne pouvons pas continuer à faire semblant.

Certes, de nombreux sénégalais sont restés vigilants sans jamais baisser la garde comme le Khalife général des Tidjanes, mais ils étaient une minorité. Or, une minorité ne saurait dicter sa loi.

Comment faire pour que la majorité pour ne pas dire la totalité des citoyens soit respectueuse des gestes qui sauvent ? C’est l’équation qui se pose.

Or, comme la plupart des gens surtout les jeunes sont des rebelles, il convient d’user de la méthode forte. C’est la seule alternative crédible.

Car, ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut plus confier l’économie ou fermer les écoles comme en Mauritanie. Il faudra apprendre à vivre avec le virus en ayant cependant la ferme intention qu’un sénégalais dans son inconscience, ne soit pas un danger pour un autre.

Car, malheureusement, dans notre pays, tout le monde n’a pas la même préparation au civisme, la même formation à la citoyenneté, la même éducation, le même sens de l’Etat.

Mais tout le monde a peur de la sanction. Fût-elle pécuniaire.

Alors, nous n’avons plus le choix…

Assane Samb
 


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