Malgré les critiques acerbes de l’opposition d’alors, il se lança dans une politique volontariste de rattrapage du temps perdu. C’est grâce à cette volonté politique nouvelle au Sénégal que la corniche Ouest a été réhabilitée, la VDN modernisée, les travaux de l’autoroute entamés, le chantier du grand Théâtre lancé, la construction de l’aéroport de Diass, appelé éléphant blanc par certains opposants au pouvoir actuellement, lancés et bien d’autres édifices structurants construits. Aujourd’hui, grâce au Président Wade, un génie visionnaire, notre pays a pratiquement rattrapé son retard et est prêt pour l’émergence.
Le Sénégal est même considéré comme un modèle en Afrique de l’Ouest en matière d’infrastructures de développement. Toutefois, aujourd’hui, pour les autres domaines d’activités impactant le développement, notre pays est dans l’impasse quasi-totale. Tout est figé ou évolue à pas de caméléon : santé, éducation, agriculture, élevage, environnement, hydraulique, assainissement, transport, industries, mines etc. En vérité, le Sénégal est loin de la rampe de l’émergence. On a l’impression que ceux qui ont en charge le développement du pays ne sont pas des managers. Ils semblent ignorer que le développement économique et social est un phénomène dynamique où tous les facteurs qui y concourent doivent croitre de façon synchronisée. Une politique de développement efficace doit être sous-tendue par une vision, des objectifs et des moyens.
Elle se matérialise par une batterie de réformes audacieuses et cohérentes mais aussi par des innovations de nature à rendre les entreprises compétitives. Cette politique de développement à mener de façon continue va permettre de conformer dans le temps et dans l’espace les actions aux réalités du moment pour une bonne prise en charge des grands défis toujours évolutifs du progrès.
Au Sénégal, depuis 1960, l’essentiel des réformes réalisées par les 4 présidents qui se sont succédé sont d’ordre politique. Elles visaient et visent toujours à consolider le pouvoir en place souvent compte non tenu des règles élémentaires du bon sens et au mépris de la démocratie. On dissout des institutions et on en crée d’autres quasi identiques, on tripatouille la constitution pour des intérêts politiques, aux antipodes de ceux des citoyens. Ces réformes inopportunes, toujours couteuses, n’ont aucun impact sur le développement du pays.
Nos gouvernants ne sont pas véritablement au fait que le développement ne peut se faire que dans le cadre d’une politique continue d’innovation et de réforme de tous les secteurs à impact direct et indirect sur le développement. Des réformes judicieuses permettent de faire des investissements opportuns et non opportunistes. Les investissements de prestiges ou opportunistes n’ont pas d’impact significatif sur le développement du pays. Ils ne visent qu’à tromper le peuple tout en le maintenant dans le sous développement avec toutes les conséquences induites.
Concernant le secteur de l’Education, l’Etat prétend y injecter plusieurs milliards chaque année mais au moment du bilan, c’est l’insatisfaction quasi totale. Les enseignants, les élèves et les parents d’élevés qui sont les principaux bénéficiaires des efforts de l’Etat sont insatisfaits. A cela s’ajoute le constat amer que le niveau des enseignants et des élèves dégringole d’année en année. Les acquis de l’école publique sont en train de voler en éclats. Les écoles des villages ont, cette année 2018, un enseignant pour 4 à 5 classes.
Des produits de l’école publique sont en train de détruire cet outil sans lequel beaucoup de hauts responsables de ce pays seraient aujourd’hui des éleveurs, agriculteurs, pêcheurs, vagabonds etc. Ces ingrats et incompétents vont sacrifier les jeunes ruraux qui n’auront plus que l’immigration pour espérer s’épanouir. Si on ne réforme pas le système éducatif, le Sénégal va reculer au lieu d’émerger. Comme d’habitude, nos autorités vont encore atteindre que la France réforme son système pour faire du coupé collé.
Concernant l’enseignement supérieur, point de réformes véritablement depuis des années. Le système LMD n’est pas une réforme nationale. Elle vient d’ailleurs et tout le monde sait que nos universités ne se le sont pas approprié convenablement. Son application se fait à plusieurs vitesses dans les différentes universités, facultés et écoles supérieures.
La France est en train de réformer son baccalauréat et on va encore comme d’habitude copier. Les fuites scandaleuses lors de l’examen du baccalauréat de 2017 montrent combien il urge de réforme cet office qui n’a subi aucune retouche depuis plus de 30 ans. La centralisation de l’examen du baccalauréat est dépassée et n’est plus opérationnelle. Il faut réformer cette institution.
Pour réformer notre système éducatif dans sa globalité, on n’a besoin ni d’assises ni de conférences. Tout le monde connait les maux dont il souffre. Il faut commanditer un rapport à un expert indépendant et légiférer sur la base de ses recommandations.
Concernant l’agriculture, c’est l’informelle qui est utilisée comme mode unique de pilotage du secteur. Aucun texte de loi ou règlementaire à ma connaissance ne régit la distribution des intrants et leur subvention. La loi agrosylvopastorale qui devait révolutionner notre agriculture a été enterrée. Au lieu de parler à tort et à travers de records de productions fantaisistes de ceci ou de cela, l’Etat devrait se pencher sur la réorganisation de ce secteur clef avec des textes de lois et réglementaires permettant une bonne articulation entre les différents maillons constituant le secteur agricole. Il faut également laisser les agriculteurs et les autres acteurs juger les performances du secteur.
La réforme de l’agriculture devrait être une priorité de l’Eta du Sénégal. Aussi longtemps que la politique agricole actuelle sera menée de façon informelle comme c’est le cas actuellement, notre pays restera dans le lot des PMA. Les différentes rencontres organisées ces temps-ci, suite à la calamiteuse campagne de commercialisation de l’arachide, constituent une preuve irréfutable que le secteur agricole est mal géré malgré les autosatisfactions criées à tue-tête à l’intérieur et à l’extérieur du Sénégal.
Pour le secteur de la santé, tous les signaux sont au rouge. Le personnel de santé, toutes catégories confondues, est régulièrement en grève pour des raisons de non-respect des engagements de l’Etat. Les patients des hôpitaux, centres et postes de santé constatent tous les jours que la qualité des soins et l’accueil des malades est en baisse continue. Malgré la haute qualification du personnel de santé, le secteur se porte très mal et les populations souffrent.
La panne de la machine de radiothérapie de l’Hôpital le Dantec et le manque récurrent de médicaments essentiels montrent que notre système de santé est mal managé et facteur aggravant, rien n’indique que cela va changer à courts termes. L’Etat ne peut pas laisser ce secteur si important continuer à sombrer. Des réformes audacieuses sont plus pertinentes que la création de nouvelles structures budgétivores et non fonctionnelles.
Les autres secteurs clefs pour le développement du Sénégal sont à l’image du système éducatif, de l’agriculture et de la santé. Ils sont gérés mais non managés. En lisant le communiqué du Conseil des Ministres et en suivant les activités du parlement, on s’aperçoit que le Sénégal n’est pas encore un pays de réformes. Les Ministres ne font que des comptes rendus d’activités sur le terrain ou de missions à l’étranger.
Le stratège Abdourahim Agne avait raison d’avoir appelé sa formation politique le Parti de la Réforme. Il n’y a pas de développement sans réformes. Le nombre exorbitant d’agences et de programmes montrent éloquemment que le Sénégal n’est pas encore sur la pente ascendante de l’émergence. Notre pays, incapable de formuler les réformes permettant de prendre en charge les besoins vitaux des populations, crée des agences et des programmes pour masquer son ignorance du travail à faire et comment le faire. Un pays qui sait innover et réformer n’a besoin ni d’agences, ni de programmes spéciaux.
En France, Monsieur Emmanuel Macron, dès son élection, s’est lancé dans une politique cohérente de réformes de tous les secteurs à impact sur le développement du pays. Avec ce jeune Président, la France va avancer grâce à ces réformes qui vont rendre les entreprises compétitives. Emmanuel Macron est un véritablement président de rupture. Le Chef des Etats Unis est très critiqué mais il est en train de faire des réformes majeures qui vont consolider le leadership économique mondial de son pays.
Au-delà des plans et autres, le Sénégal ne sera émergent que s’il est managé. Nos hommes politiques doivent travailler sérieusement pour mériter notre confiance en nous offrant enfin le développement. Tous les jours on constate que certains hauts responsables au pouvoir ne sont pas à la hauteur et que beaucoup d’opposants sont non crédibles car n’ayant aucun projet à proposer au sénégalais. Nos compatriotes en ont assez du sous développement. On a tout pour réaliser l’émergence tant rêvée mais tout indique que l’on recule plutôt. La pauvreté a augmenté au Sénégal et cela est un signe irréfutable que notre pays recule sur le plan du développement humain malgré les autosatisfactions distillées par-ci par-là.
Nos hommes politiques doivent tirer les leçons de 2000, de 2007 et de 2012. La politique politicienne ne peut plus permettre à un président sortant de rester au pouvoir, à un opposant d’y accéder. Un pouvoir en place qui règle sans tricher les problèmes vitaux des sénégalais restera mais, dans le cas contraire, il sera éjecté en douceur. Les électeurs sont sans sentiments et ils savent maintenant séparer le bon grain de l’ivraie. Ils ne mordent plus à la communication à outrance et mensongère. Tant pis pour ceux qui ne le savent pas, de quelques bords qu’ils se situent.
Pr Demba Sow
Ecole Supérieure Polytechnique UCAD
Le Sénégal est même considéré comme un modèle en Afrique de l’Ouest en matière d’infrastructures de développement. Toutefois, aujourd’hui, pour les autres domaines d’activités impactant le développement, notre pays est dans l’impasse quasi-totale. Tout est figé ou évolue à pas de caméléon : santé, éducation, agriculture, élevage, environnement, hydraulique, assainissement, transport, industries, mines etc. En vérité, le Sénégal est loin de la rampe de l’émergence. On a l’impression que ceux qui ont en charge le développement du pays ne sont pas des managers. Ils semblent ignorer que le développement économique et social est un phénomène dynamique où tous les facteurs qui y concourent doivent croitre de façon synchronisée. Une politique de développement efficace doit être sous-tendue par une vision, des objectifs et des moyens.
Elle se matérialise par une batterie de réformes audacieuses et cohérentes mais aussi par des innovations de nature à rendre les entreprises compétitives. Cette politique de développement à mener de façon continue va permettre de conformer dans le temps et dans l’espace les actions aux réalités du moment pour une bonne prise en charge des grands défis toujours évolutifs du progrès.
Au Sénégal, depuis 1960, l’essentiel des réformes réalisées par les 4 présidents qui se sont succédé sont d’ordre politique. Elles visaient et visent toujours à consolider le pouvoir en place souvent compte non tenu des règles élémentaires du bon sens et au mépris de la démocratie. On dissout des institutions et on en crée d’autres quasi identiques, on tripatouille la constitution pour des intérêts politiques, aux antipodes de ceux des citoyens. Ces réformes inopportunes, toujours couteuses, n’ont aucun impact sur le développement du pays.
Nos gouvernants ne sont pas véritablement au fait que le développement ne peut se faire que dans le cadre d’une politique continue d’innovation et de réforme de tous les secteurs à impact direct et indirect sur le développement. Des réformes judicieuses permettent de faire des investissements opportuns et non opportunistes. Les investissements de prestiges ou opportunistes n’ont pas d’impact significatif sur le développement du pays. Ils ne visent qu’à tromper le peuple tout en le maintenant dans le sous développement avec toutes les conséquences induites.
Concernant le secteur de l’Education, l’Etat prétend y injecter plusieurs milliards chaque année mais au moment du bilan, c’est l’insatisfaction quasi totale. Les enseignants, les élèves et les parents d’élevés qui sont les principaux bénéficiaires des efforts de l’Etat sont insatisfaits. A cela s’ajoute le constat amer que le niveau des enseignants et des élèves dégringole d’année en année. Les acquis de l’école publique sont en train de voler en éclats. Les écoles des villages ont, cette année 2018, un enseignant pour 4 à 5 classes.
Des produits de l’école publique sont en train de détruire cet outil sans lequel beaucoup de hauts responsables de ce pays seraient aujourd’hui des éleveurs, agriculteurs, pêcheurs, vagabonds etc. Ces ingrats et incompétents vont sacrifier les jeunes ruraux qui n’auront plus que l’immigration pour espérer s’épanouir. Si on ne réforme pas le système éducatif, le Sénégal va reculer au lieu d’émerger. Comme d’habitude, nos autorités vont encore atteindre que la France réforme son système pour faire du coupé collé.
Concernant l’enseignement supérieur, point de réformes véritablement depuis des années. Le système LMD n’est pas une réforme nationale. Elle vient d’ailleurs et tout le monde sait que nos universités ne se le sont pas approprié convenablement. Son application se fait à plusieurs vitesses dans les différentes universités, facultés et écoles supérieures.
La France est en train de réformer son baccalauréat et on va encore comme d’habitude copier. Les fuites scandaleuses lors de l’examen du baccalauréat de 2017 montrent combien il urge de réforme cet office qui n’a subi aucune retouche depuis plus de 30 ans. La centralisation de l’examen du baccalauréat est dépassée et n’est plus opérationnelle. Il faut réformer cette institution.
Pour réformer notre système éducatif dans sa globalité, on n’a besoin ni d’assises ni de conférences. Tout le monde connait les maux dont il souffre. Il faut commanditer un rapport à un expert indépendant et légiférer sur la base de ses recommandations.
Concernant l’agriculture, c’est l’informelle qui est utilisée comme mode unique de pilotage du secteur. Aucun texte de loi ou règlementaire à ma connaissance ne régit la distribution des intrants et leur subvention. La loi agrosylvopastorale qui devait révolutionner notre agriculture a été enterrée. Au lieu de parler à tort et à travers de records de productions fantaisistes de ceci ou de cela, l’Etat devrait se pencher sur la réorganisation de ce secteur clef avec des textes de lois et réglementaires permettant une bonne articulation entre les différents maillons constituant le secteur agricole. Il faut également laisser les agriculteurs et les autres acteurs juger les performances du secteur.
La réforme de l’agriculture devrait être une priorité de l’Eta du Sénégal. Aussi longtemps que la politique agricole actuelle sera menée de façon informelle comme c’est le cas actuellement, notre pays restera dans le lot des PMA. Les différentes rencontres organisées ces temps-ci, suite à la calamiteuse campagne de commercialisation de l’arachide, constituent une preuve irréfutable que le secteur agricole est mal géré malgré les autosatisfactions criées à tue-tête à l’intérieur et à l’extérieur du Sénégal.
Pour le secteur de la santé, tous les signaux sont au rouge. Le personnel de santé, toutes catégories confondues, est régulièrement en grève pour des raisons de non-respect des engagements de l’Etat. Les patients des hôpitaux, centres et postes de santé constatent tous les jours que la qualité des soins et l’accueil des malades est en baisse continue. Malgré la haute qualification du personnel de santé, le secteur se porte très mal et les populations souffrent.
La panne de la machine de radiothérapie de l’Hôpital le Dantec et le manque récurrent de médicaments essentiels montrent que notre système de santé est mal managé et facteur aggravant, rien n’indique que cela va changer à courts termes. L’Etat ne peut pas laisser ce secteur si important continuer à sombrer. Des réformes audacieuses sont plus pertinentes que la création de nouvelles structures budgétivores et non fonctionnelles.
Les autres secteurs clefs pour le développement du Sénégal sont à l’image du système éducatif, de l’agriculture et de la santé. Ils sont gérés mais non managés. En lisant le communiqué du Conseil des Ministres et en suivant les activités du parlement, on s’aperçoit que le Sénégal n’est pas encore un pays de réformes. Les Ministres ne font que des comptes rendus d’activités sur le terrain ou de missions à l’étranger.
Le stratège Abdourahim Agne avait raison d’avoir appelé sa formation politique le Parti de la Réforme. Il n’y a pas de développement sans réformes. Le nombre exorbitant d’agences et de programmes montrent éloquemment que le Sénégal n’est pas encore sur la pente ascendante de l’émergence. Notre pays, incapable de formuler les réformes permettant de prendre en charge les besoins vitaux des populations, crée des agences et des programmes pour masquer son ignorance du travail à faire et comment le faire. Un pays qui sait innover et réformer n’a besoin ni d’agences, ni de programmes spéciaux.
En France, Monsieur Emmanuel Macron, dès son élection, s’est lancé dans une politique cohérente de réformes de tous les secteurs à impact sur le développement du pays. Avec ce jeune Président, la France va avancer grâce à ces réformes qui vont rendre les entreprises compétitives. Emmanuel Macron est un véritablement président de rupture. Le Chef des Etats Unis est très critiqué mais il est en train de faire des réformes majeures qui vont consolider le leadership économique mondial de son pays.
Au-delà des plans et autres, le Sénégal ne sera émergent que s’il est managé. Nos hommes politiques doivent travailler sérieusement pour mériter notre confiance en nous offrant enfin le développement. Tous les jours on constate que certains hauts responsables au pouvoir ne sont pas à la hauteur et que beaucoup d’opposants sont non crédibles car n’ayant aucun projet à proposer au sénégalais. Nos compatriotes en ont assez du sous développement. On a tout pour réaliser l’émergence tant rêvée mais tout indique que l’on recule plutôt. La pauvreté a augmenté au Sénégal et cela est un signe irréfutable que notre pays recule sur le plan du développement humain malgré les autosatisfactions distillées par-ci par-là.
Nos hommes politiques doivent tirer les leçons de 2000, de 2007 et de 2012. La politique politicienne ne peut plus permettre à un président sortant de rester au pouvoir, à un opposant d’y accéder. Un pouvoir en place qui règle sans tricher les problèmes vitaux des sénégalais restera mais, dans le cas contraire, il sera éjecté en douceur. Les électeurs sont sans sentiments et ils savent maintenant séparer le bon grain de l’ivraie. Ils ne mordent plus à la communication à outrance et mensongère. Tant pis pour ceux qui ne le savent pas, de quelques bords qu’ils se situent.
Pr Demba Sow
Ecole Supérieure Polytechnique UCAD