Tout est parti, pour Macky SALL, le jour où il a décidé, en sa qualité de Président de l’Assemblée nationale, de convoquer le « Ministre Superman », Karim WADE - par ailleurs, fils du président qui « parle en démocrate et agit en dictateur »- devant les « représentants du peuple » élus malgré le boycott massif de l’opposition à l’époque. Refusant toute analyse purement institutionnaliste pour ne pas parler de démocratie procédurale, ce cadre démontre sans appel que les Sénégalais faisaient face à une république dans tous états où il n’existait pas la séparation des pouvoirs, un régime présidentialiste, un parlement illégitimé par sa procédure d’élection. Voilà un état des lieux qui a amené les Sénégalais, le 26 février, de manière inconstatable à alterner l’alternance. Aujourd’hui, l’Alliance pour la République peut-elle nous faire espérer un véritable retour de la République ?
Macky, un Président par défaut ?
Aucun analyste ne pouvait prédire que Macky serait le Président de la République du Sénégal, au soir du 26 février. Personne n’avait assez bien estimé cette « force tranquille ». Un autre élément théorique assez sérieux constaté est que les Sénégalais apparemment votent toujours CONTRE aux présidentielles. Les exemples de 2000 et de 2012 sont assez remarquables. Eu égard à ces deux éléments, non seulement Macky est un Président par défaut, mais il n’aura aucun état de grâce, car il a été élu, à la limite par chance et par hasard parce que n’importe quel candidat qui aurait fait face à Wade serait élu comme ce fut le cas pour WADE lui-même face à DIOUF en 2000.
Cette perception des choses a été constatée dans l’hésitation première des candidats malheureux du premier tour à soutenir immédiatement et sans condition Macky. Difficile de juger l’opinion des électeurs mais il y a des comportements qui méritent des interrogations. Un homme qui a crée son parti il y a 3 ans, qui a fait 8 ans fermes avec le régime libéral tourmentant le peuple sénégalais, comment peut-il venir battre tous les opposants de 2000 comme le parti socialiste et Benno. Ces derniers cités quoi que l’on dise se sont battus corps et âmes pour amener le peuple à se soulever contre la candidature de trop de WADE ? Il y a quelque chose d’insaisissable dans cette élection. C’est en considérant tous ces facteurs que je conclus que Macky SALL est un Président par défaut. Si c’est effectivement le cas car il s’agit d’une opinion personnelle jusqu’à la preuve du contraire, il doit s’attendre à une gouvernance difficile à cause de la souffrance du peuple, des urgences et le malaise profond qui règnent au Sénégal.
Macky élu après un combat de martyrs de la Constitution!
Il est heureux de constater qu’après les félicitations unanimes des observateurs d’une élection présidentielle transparente, tous les observateurs ont demandé au nouveau régime de faire la lumière sur les cas de décès pendant la période pré-électorale. Pour ma part, je rends un vibrant hommage à ces citoyens, à ces Sénégalais qui ont donné leur vie pour défendre seulement 2 dispositions de la Constitution. L’article 27 et104 auront été les bourreaux du régime libéral, de l’ambition de mourir au pouvoir de WADE, de l’ambition présidentielle de Karim WADE et peut être la mise en retraite obligatoire des héros des années 68. Les articles 27 et 104 aura été les articles les plus célèbres de la Constitution de 2001. Jamais dans l’histoire de notre pays, il n’y a eu autant de victimes dans un combat de défense de la Constitution. Les Sénégalais se sont battus pour refuser une présidentielle à un tour et une présidentielle avec une majorité à 25%. C’est la raison pour laquelle, si Macky SALL ne pèse pas ses décisions, sa gouvernance sera très instable étant donné qu’il a pris le pouvoir sur la sueur de citoyens anonymes. Je crois que l’avènement de la « démocratie au cas par cas » est une réalité. Toutes les décisions impopulaires conduiront les populations dans la rue. Nous connaitrons une occupation récurrente des places symboliques de la lutte dans toutes les régions et même à l’étranger, nos ambassades risquent de connaitre des sittings récurrents. Comprendre que cette victoire du 25 mars appartient au peuple, c’est comprendre la mesure des attentes.
Macky et l’héritage wadiste !
La vérité n’est pas facile à dire et elle n’est pas aussi agréable à attendre pour ceux à qui elle est destinée. Si je n’ai pas trahit l’esprit de la traduction wolof du propos, il faut le dire, les candidats malheureux du premier tour ont soutenu Macky contre leur gré. Cela est compréhensible. Le peuple a voté pour faire partir WADE et non pour élire la personne de Macky. Certain on parlé de referendum. Macky SALL a bénéficié des fruits de leur combat d’opposants de 12 ans. Il faut aussi avoir le courage et l’humilité de le reconnaitre. Cependant, le peuple est souverain et au soir du 25 mars, il a fait connaitre son choix. A ce titre aussi, il faut accepter que Macky SALL ait été choisi souverainement par le peuple et cela exige un comportement républicain de la part de tous. Par ailleurs, certains ne lui pardonneront pas son héritage wadiste. Sur ce cas précis, les audits du régime de l’alternance nous en diront mieux. A ce sujet, il est important de rappeler que les audits 3 mois après l’installation d’un nouveau régime sont une obligation de tous les pays membres de l’UEMOA. Dans la même perspective, les rapports de Macky et les transhumants seront déterminants sur cette méfiance que certains nourrissent à son égard.
Tous ceux qui ont fleurté avec ce régime ne peuvent plus être saillants sur ce nouveau gouvernement. En 2000, WADE a été élu par une coalition. Après son installation, il a commencé à purger pour établir la primauté du PDS et finalement il s’est retourné farouchement contre tous ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir. Cette question est un piège pour L’Alliance pour la République. Pour les wadistes, il faut qu’ils acceptent d’aller ou qu’ils soient forcés à aller s’opposer. Il faut une nette séparation entre les gouvernants d’hier et ceux d’aujourd’hui, à l’honneur de la démocratie et par respect pour le choix du peuple. Il faut aussi demander à Macky de se démarquer de WADE en quittant la tête de son parti, sinon les prémices « du wade sans wade » sont annoncées. Une question que je me pose très sincèrement est la suivante : Si Macky SALL, tout comme Idy et Gadio n’avaient pas été chassés du régime par WADE n’auraient-ils pas défendu la candidature de WADE à la présidentielle de février 2012?
La reconquête de la souveraineté par le peuple !
Après le référendum de 2001, les Sénégalais se sont rendus compte que WADE avait taillé la Constitution à sa mesure. Pris par l’euphorie de l’alternance, les constitutionnalistes ont certainement manqué de lucidité dans la rédaction de Loi fondamentale. Lors des derniers débats sur la constitutionnalité de la candidature de WADE, il y a eu beaucoup d’aveux sur les conditions dans lesquelles cette constitution a été rédigée. Les rédacteurs ont reconnu que c’est la « constitution privée » de WADE qu’il a personnellement, de sa propre main rédigé certains articles et il a validé la dernière mouture qui a été proposée au peuple sénégalais. Même, après ce referendum, il y a de multiples réformes, comme l’a écrit le Professeur Ismaila Madior FALL dans '' LES RÉVISIONS CONSTITUTIONNELLES AU SÉNÉGAL. RÉVISIONS CONSOLIDANTES ET RÉVISIONS DÉCONSOLIDANTES DE LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE''.
En vérité, WADE a tenté d’arracher la souveraineté au peuple. A titre d’exemples, la prolongation du mandat des députés, le couplage de la présidentielle et des législatives, la nomination de 65% des sénateurs, la création du poste de vice-président, la tentative d’élimination du second tour à la présidentielle par le passage avec 25% et l’augmentation de la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans. Les décisions qui devaient passées impérativement par voix référendaire sont prises par le Chef de l’Etat avec un parlement acquis à sa cause, suite au boycott de l’opposition des législatives de 2009. Je voudrais aussi ici rendre hommage à l’opposition pour avoir refusé de boycotter cette présidentielle ce qui aurait paru comme une logique après la validation de la candidature de WADE. La contestation du fichier électoral et l’inconstitutionnalité de la candidature de WADE auraient conduit au boycott logiquement, mais dans cette contradiction compréhensible, l’opposition a eu le courage d’aller à l’élection en faisant confiance à la maturité du peuple sénégalais. La prétention de rationalité de la plupart des analyses politiques a été mise à rude épreuve. Heureusement que les hommes politiques ne sont pas des analystes politiques, ils sont des « politiciens », pragmatiques, opportunistes et maîtres du compromis. Ce fut pour l’honneur et à la gloire du peuple Sénégalais, eu égard à l’alternance alternée, un « deuxième baobab déraciné ».
Macky face à la misère du peuple !
C’est avec une grande tristesse que nous avons vu des images des jeunes et des vieillards au soir du 25 mars, demander que le nouveau Président que d’avoir de quoi manger. Cette image m’a profondément touché. Ils l’exprimaient en mettant la main à la bouche. Parait-il que le Sénégal a été cité dans un récent rapport d’une institution internationale comme victime de l’insécurité alimentaire et menacé par la famine. A l’époque, on parlait de « fonctionnaires pauvres en France ». Toutefois, il me semble que c’est le cas au Sénégal aujourd’hui, donc les fonctionnaires sénégalais peuvent s’approprier valablement ces termes. Le journaliste KASSE, conseiller du candidat Macky a dit avoir fait un suivi de la situation des populations sénégalaise avec des fiches et il a bien répertorié et hiérarchiser les besoins. La gouvernance de Macky sera à haut risque. Elle est menacée de son piédestal par l’urgence des populations en alimentation et en santé. Des besoins clairement exprimés. Macky devra obligatoirement faire le deuil sur la période où il fut victime, aujourd’hui il a pris sa revanche sur WADE. Donc, il ne s’agit plus de Macky-Victime mais Macky-Président, occupant la plus haute fonction qui puisse exister dans une République.
Macky, Président des urgences
Président des urgences, de la demande sociale, la présidence de Macky SALL sera jouée à la carte. Il fera face à un facteur redoutable : l’électeur-citoyen du 25 mars, qui a capitalisé les acquis de 2000 et qui attend une croissance économique et de l’emploi pour tous en général et particulièrement pour les jeunes. REPUBLIQUE et DEVELOPPEMENT devront être les maitres-mots du régime « Makysallaire ». A titre indicatif, je cite :
-Réduire le coût et lever les taxes sur les denrées de premières nécessités
-Définir une politique pour l’emploi des jeunes
-Réformer la justice
-Résoudre la crise casamançaise
-Définir un plan d’urgence pour la Casamance
-Supprimer le Sénat
-Réduire le nombre de ministres
-Supprimer les agences
-Réduire les ambassades
-Proposer un financement des partis politique
-Créer un statut pour l’opposition
-Instaurer le bulletin unique à l’élection présidentielle
-Signer le décret d’application de loi d’orientation sociale
-Réformer le Conseil constitutionnel
-Rencontre incompatible la fonction président à celle de chef de parti politique
- Définir une politique énergétique
- Définir une politique agricole
-Réformer profondément la constitution
-Définir une politique culturelle
-Auditer le régime de l’alternance
-Augmenter le budget des universités
-Consacrer la commémoration du naufrage le Joola
-Rendre effectif la prise en charge des pupilles de la Casamance
-Donner les moyens de travailler aux institutions qui combattent la corruption
-Donner une suite aux rapports de la Cours des comptes
-Tenir les états généraux de l’Education
-Purger les innombrables services logés au Palais de la République
-Restaurer l’autorité et le prestige des institutions
-Assainir les rapports du Chef de l’Etat et les hommes religieux
-Restaurer la diplomatie sénégalaise
-Honorer la mémoire des martyrs de la démocratie
-Définir une politique de la santé
-Auditer le foncier
Macky et la promesse de la République
Les citoyens sénégalais sont en avance sur les hommes politiques et ils ne cesseront d’en donner la preuve. Oui, les Sénégalais rêvent de l’avènement de véritables pratiques républicaines de la part de Macky, une fois à la tête de l’Etat. Au delà de toute cette aspiration populaire d’un Etat « normal », 2 ouvrages publiés récemment sont venus consacrer cette profonde aspiration : DESIR DE REPUBLIQUE du Docteur Amadou KA de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et DEMAIN LA REPUBLIQUE : UNE INVITE A L’INTROSPECTION de Monsieur El Hadj Ibrahima SALL de l’Ecole Polytechnique Ouest africain de Dakar.
Il est attendu du Président Macky SALL un retour de la République qui passe par une séparation claire des pouvoirs. Un exécutif visionnaire et efficace, une justice indépendante et responsable, une Assemblée nationale acquise à la cause du peuple, avocate des aspirations populaires. Il est impératif de rétablir l’autorité de l’Etat et le prestige des institutions. Jamais, dans l’histoire de notre pays, l’Etat et ses institutions n’ont été tant bafoués. Le régime de l’alternance a touché l’aspect vital de tout Etat : l’organisation. L’organisation de l’Etat sera l’un des plus grands chantiers du Président Macky SALL. Tous les patriotes ont souffert de voir nos institutions atteintes au plus haut niveau.
Son Excellence, le Président Macky SALL, le retour de la république serait-il pour demain ?
Enfin, je souhaite au Président une bonne chance et un plein succès !
Fernand Nino MENDY
mendynino777@gmail.com
Macky, un Président par défaut ?
Aucun analyste ne pouvait prédire que Macky serait le Président de la République du Sénégal, au soir du 26 février. Personne n’avait assez bien estimé cette « force tranquille ». Un autre élément théorique assez sérieux constaté est que les Sénégalais apparemment votent toujours CONTRE aux présidentielles. Les exemples de 2000 et de 2012 sont assez remarquables. Eu égard à ces deux éléments, non seulement Macky est un Président par défaut, mais il n’aura aucun état de grâce, car il a été élu, à la limite par chance et par hasard parce que n’importe quel candidat qui aurait fait face à Wade serait élu comme ce fut le cas pour WADE lui-même face à DIOUF en 2000.
Cette perception des choses a été constatée dans l’hésitation première des candidats malheureux du premier tour à soutenir immédiatement et sans condition Macky. Difficile de juger l’opinion des électeurs mais il y a des comportements qui méritent des interrogations. Un homme qui a crée son parti il y a 3 ans, qui a fait 8 ans fermes avec le régime libéral tourmentant le peuple sénégalais, comment peut-il venir battre tous les opposants de 2000 comme le parti socialiste et Benno. Ces derniers cités quoi que l’on dise se sont battus corps et âmes pour amener le peuple à se soulever contre la candidature de trop de WADE ? Il y a quelque chose d’insaisissable dans cette élection. C’est en considérant tous ces facteurs que je conclus que Macky SALL est un Président par défaut. Si c’est effectivement le cas car il s’agit d’une opinion personnelle jusqu’à la preuve du contraire, il doit s’attendre à une gouvernance difficile à cause de la souffrance du peuple, des urgences et le malaise profond qui règnent au Sénégal.
Macky élu après un combat de martyrs de la Constitution!
Il est heureux de constater qu’après les félicitations unanimes des observateurs d’une élection présidentielle transparente, tous les observateurs ont demandé au nouveau régime de faire la lumière sur les cas de décès pendant la période pré-électorale. Pour ma part, je rends un vibrant hommage à ces citoyens, à ces Sénégalais qui ont donné leur vie pour défendre seulement 2 dispositions de la Constitution. L’article 27 et104 auront été les bourreaux du régime libéral, de l’ambition de mourir au pouvoir de WADE, de l’ambition présidentielle de Karim WADE et peut être la mise en retraite obligatoire des héros des années 68. Les articles 27 et 104 aura été les articles les plus célèbres de la Constitution de 2001. Jamais dans l’histoire de notre pays, il n’y a eu autant de victimes dans un combat de défense de la Constitution. Les Sénégalais se sont battus pour refuser une présidentielle à un tour et une présidentielle avec une majorité à 25%. C’est la raison pour laquelle, si Macky SALL ne pèse pas ses décisions, sa gouvernance sera très instable étant donné qu’il a pris le pouvoir sur la sueur de citoyens anonymes. Je crois que l’avènement de la « démocratie au cas par cas » est une réalité. Toutes les décisions impopulaires conduiront les populations dans la rue. Nous connaitrons une occupation récurrente des places symboliques de la lutte dans toutes les régions et même à l’étranger, nos ambassades risquent de connaitre des sittings récurrents. Comprendre que cette victoire du 25 mars appartient au peuple, c’est comprendre la mesure des attentes.
Macky et l’héritage wadiste !
La vérité n’est pas facile à dire et elle n’est pas aussi agréable à attendre pour ceux à qui elle est destinée. Si je n’ai pas trahit l’esprit de la traduction wolof du propos, il faut le dire, les candidats malheureux du premier tour ont soutenu Macky contre leur gré. Cela est compréhensible. Le peuple a voté pour faire partir WADE et non pour élire la personne de Macky. Certain on parlé de referendum. Macky SALL a bénéficié des fruits de leur combat d’opposants de 12 ans. Il faut aussi avoir le courage et l’humilité de le reconnaitre. Cependant, le peuple est souverain et au soir du 25 mars, il a fait connaitre son choix. A ce titre aussi, il faut accepter que Macky SALL ait été choisi souverainement par le peuple et cela exige un comportement républicain de la part de tous. Par ailleurs, certains ne lui pardonneront pas son héritage wadiste. Sur ce cas précis, les audits du régime de l’alternance nous en diront mieux. A ce sujet, il est important de rappeler que les audits 3 mois après l’installation d’un nouveau régime sont une obligation de tous les pays membres de l’UEMOA. Dans la même perspective, les rapports de Macky et les transhumants seront déterminants sur cette méfiance que certains nourrissent à son égard.
Tous ceux qui ont fleurté avec ce régime ne peuvent plus être saillants sur ce nouveau gouvernement. En 2000, WADE a été élu par une coalition. Après son installation, il a commencé à purger pour établir la primauté du PDS et finalement il s’est retourné farouchement contre tous ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir. Cette question est un piège pour L’Alliance pour la République. Pour les wadistes, il faut qu’ils acceptent d’aller ou qu’ils soient forcés à aller s’opposer. Il faut une nette séparation entre les gouvernants d’hier et ceux d’aujourd’hui, à l’honneur de la démocratie et par respect pour le choix du peuple. Il faut aussi demander à Macky de se démarquer de WADE en quittant la tête de son parti, sinon les prémices « du wade sans wade » sont annoncées. Une question que je me pose très sincèrement est la suivante : Si Macky SALL, tout comme Idy et Gadio n’avaient pas été chassés du régime par WADE n’auraient-ils pas défendu la candidature de WADE à la présidentielle de février 2012?
La reconquête de la souveraineté par le peuple !
Après le référendum de 2001, les Sénégalais se sont rendus compte que WADE avait taillé la Constitution à sa mesure. Pris par l’euphorie de l’alternance, les constitutionnalistes ont certainement manqué de lucidité dans la rédaction de Loi fondamentale. Lors des derniers débats sur la constitutionnalité de la candidature de WADE, il y a eu beaucoup d’aveux sur les conditions dans lesquelles cette constitution a été rédigée. Les rédacteurs ont reconnu que c’est la « constitution privée » de WADE qu’il a personnellement, de sa propre main rédigé certains articles et il a validé la dernière mouture qui a été proposée au peuple sénégalais. Même, après ce referendum, il y a de multiples réformes, comme l’a écrit le Professeur Ismaila Madior FALL dans '' LES RÉVISIONS CONSTITUTIONNELLES AU SÉNÉGAL. RÉVISIONS CONSOLIDANTES ET RÉVISIONS DÉCONSOLIDANTES DE LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE''.
En vérité, WADE a tenté d’arracher la souveraineté au peuple. A titre d’exemples, la prolongation du mandat des députés, le couplage de la présidentielle et des législatives, la nomination de 65% des sénateurs, la création du poste de vice-président, la tentative d’élimination du second tour à la présidentielle par le passage avec 25% et l’augmentation de la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans. Les décisions qui devaient passées impérativement par voix référendaire sont prises par le Chef de l’Etat avec un parlement acquis à sa cause, suite au boycott de l’opposition des législatives de 2009. Je voudrais aussi ici rendre hommage à l’opposition pour avoir refusé de boycotter cette présidentielle ce qui aurait paru comme une logique après la validation de la candidature de WADE. La contestation du fichier électoral et l’inconstitutionnalité de la candidature de WADE auraient conduit au boycott logiquement, mais dans cette contradiction compréhensible, l’opposition a eu le courage d’aller à l’élection en faisant confiance à la maturité du peuple sénégalais. La prétention de rationalité de la plupart des analyses politiques a été mise à rude épreuve. Heureusement que les hommes politiques ne sont pas des analystes politiques, ils sont des « politiciens », pragmatiques, opportunistes et maîtres du compromis. Ce fut pour l’honneur et à la gloire du peuple Sénégalais, eu égard à l’alternance alternée, un « deuxième baobab déraciné ».
Macky face à la misère du peuple !
C’est avec une grande tristesse que nous avons vu des images des jeunes et des vieillards au soir du 25 mars, demander que le nouveau Président que d’avoir de quoi manger. Cette image m’a profondément touché. Ils l’exprimaient en mettant la main à la bouche. Parait-il que le Sénégal a été cité dans un récent rapport d’une institution internationale comme victime de l’insécurité alimentaire et menacé par la famine. A l’époque, on parlait de « fonctionnaires pauvres en France ». Toutefois, il me semble que c’est le cas au Sénégal aujourd’hui, donc les fonctionnaires sénégalais peuvent s’approprier valablement ces termes. Le journaliste KASSE, conseiller du candidat Macky a dit avoir fait un suivi de la situation des populations sénégalaise avec des fiches et il a bien répertorié et hiérarchiser les besoins. La gouvernance de Macky sera à haut risque. Elle est menacée de son piédestal par l’urgence des populations en alimentation et en santé. Des besoins clairement exprimés. Macky devra obligatoirement faire le deuil sur la période où il fut victime, aujourd’hui il a pris sa revanche sur WADE. Donc, il ne s’agit plus de Macky-Victime mais Macky-Président, occupant la plus haute fonction qui puisse exister dans une République.
Macky, Président des urgences
Président des urgences, de la demande sociale, la présidence de Macky SALL sera jouée à la carte. Il fera face à un facteur redoutable : l’électeur-citoyen du 25 mars, qui a capitalisé les acquis de 2000 et qui attend une croissance économique et de l’emploi pour tous en général et particulièrement pour les jeunes. REPUBLIQUE et DEVELOPPEMENT devront être les maitres-mots du régime « Makysallaire ». A titre indicatif, je cite :
-Réduire le coût et lever les taxes sur les denrées de premières nécessités
-Définir une politique pour l’emploi des jeunes
-Réformer la justice
-Résoudre la crise casamançaise
-Définir un plan d’urgence pour la Casamance
-Supprimer le Sénat
-Réduire le nombre de ministres
-Supprimer les agences
-Réduire les ambassades
-Proposer un financement des partis politique
-Créer un statut pour l’opposition
-Instaurer le bulletin unique à l’élection présidentielle
-Signer le décret d’application de loi d’orientation sociale
-Réformer le Conseil constitutionnel
-Rencontre incompatible la fonction président à celle de chef de parti politique
- Définir une politique énergétique
- Définir une politique agricole
-Réformer profondément la constitution
-Définir une politique culturelle
-Auditer le régime de l’alternance
-Augmenter le budget des universités
-Consacrer la commémoration du naufrage le Joola
-Rendre effectif la prise en charge des pupilles de la Casamance
-Donner les moyens de travailler aux institutions qui combattent la corruption
-Donner une suite aux rapports de la Cours des comptes
-Tenir les états généraux de l’Education
-Purger les innombrables services logés au Palais de la République
-Restaurer l’autorité et le prestige des institutions
-Assainir les rapports du Chef de l’Etat et les hommes religieux
-Restaurer la diplomatie sénégalaise
-Honorer la mémoire des martyrs de la démocratie
-Définir une politique de la santé
-Auditer le foncier
Macky et la promesse de la République
Les citoyens sénégalais sont en avance sur les hommes politiques et ils ne cesseront d’en donner la preuve. Oui, les Sénégalais rêvent de l’avènement de véritables pratiques républicaines de la part de Macky, une fois à la tête de l’Etat. Au delà de toute cette aspiration populaire d’un Etat « normal », 2 ouvrages publiés récemment sont venus consacrer cette profonde aspiration : DESIR DE REPUBLIQUE du Docteur Amadou KA de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et DEMAIN LA REPUBLIQUE : UNE INVITE A L’INTROSPECTION de Monsieur El Hadj Ibrahima SALL de l’Ecole Polytechnique Ouest africain de Dakar.
Il est attendu du Président Macky SALL un retour de la République qui passe par une séparation claire des pouvoirs. Un exécutif visionnaire et efficace, une justice indépendante et responsable, une Assemblée nationale acquise à la cause du peuple, avocate des aspirations populaires. Il est impératif de rétablir l’autorité de l’Etat et le prestige des institutions. Jamais, dans l’histoire de notre pays, l’Etat et ses institutions n’ont été tant bafoués. Le régime de l’alternance a touché l’aspect vital de tout Etat : l’organisation. L’organisation de l’Etat sera l’un des plus grands chantiers du Président Macky SALL. Tous les patriotes ont souffert de voir nos institutions atteintes au plus haut niveau.
Son Excellence, le Président Macky SALL, le retour de la république serait-il pour demain ?
Enfin, je souhaite au Président une bonne chance et un plein succès !
Fernand Nino MENDY
mendynino777@gmail.com