À mesure qu’approche la date fatidique du 24 février 2019, les citoyens sénégalais les plus lucides se rendent compte, que le régime de Macky Sall est en train d’organiser sa “reconduction automatique” en lieu et place d’élections démocratiques. On comprend alors mieux le wango de Deni Mali Gueye (Diamniadio), qui se veut une célébration anticipée de la victoire de Macky Sall. Mais il y a, évidemment, bien loin de la coupe aux lèvres !
Il s’agit d’abord de déplorer le fait que la classe politique, dans son ensemble, soit engluée dans un électoralisme primaire, en considérant les élections comme une fin en soi, alors que ce n’est qu’un moyen d’améliorer la vie des masses populaires en choisissant des dirigeants supposés compétents pour développer notre pays.
C’est donc la mal-gouvernance née du déséquilibre institutionnel et de la remise en cause des libertés publiques, bien plus que les péripéties électorales actuelles, qui est à l’origine de tous ces maux, qui gangrènent notre République.
Nous assistons à la poursuite de la remise en cause d’acquis démocratiques arrachés de haute lutte, durant des décennies, par le mouvement national démocratique.
Les Assises Nationales de 2008-2009 et les révoltes citoyennes de 2011-2012 avaient pourtant balisé la voie pour une véritable refondation institutionnelle. Le drame est que, même si la plupart des leaders du régime actuel ont signé la Charte de Gouvernance Démocratique des Assises Nationales, ils ont emprunté un autre chemin, qui mène droit vers un despotisme, sans lumière.
Ils semblent renier leurs convictions antérieures et cautionner cette loi inique sur le parrainage, qui est en train de dessaisir le peuple sénégalais de sa souveraineté et de dénaturer complètement le processus électoral sénégalais, en y insérant une phase de pré-qualification liberticide et inéquitable.
La loi sur le parrainage n’a pu être conçue qu'à cause de l’état de déliquescence avancée, dans lequel se trouvent les partis politiques aussi bien du pouvoir que de l’Opposition, d’où cette tendance à s’agréger en Coalitions sans programme et sans idéologie.
Du côté du pouvoir, nous avons affaire à "l'État-Parti APR", clientéliste par excellence, qui dispose de milliers d’intermédiaires, pudiquement dénommés “porteurs de voix”, à savoir ministres, députés, membres du HCCT, du CESE, PCA, élus locaux, et même certains marabouts, imams, délégués de quartiers, sans oublier les alliés, tous bien décidés à organiser la pénurie des signatures au grand dam des partis adverses.
C’est dire, que face à ces militants gloutons et à leurs amis transhumants, il sera difficile à une Opposition fragmentée, avec une multitude de candidats déclarés de trouver les dizaines de milliers de signatures requises pour leur participation aux prochaines présidentielles.
Au vu du caractère injuste de la loi sur le parrainage, qui fait la part trop belle au candidat sortant, l’exigence de son retrait pur et simple est la seule revendication pertinente et légitime qui vaille.
Malheureusement, les leaders actuels de l’Opposition, obnubilés par leurs agendas personnels et dans leur quête effrénée de signatures, peinent à entraîner les masses populaires au combat, d’autant qu’ils se fixent des objectifs de mobilisation, que le rapport de forces actuel sur le terrain ne leur permet pas encore d’atteindre.
Ils doivent aussi apprendre à dissocier leurs destins individuels des enjeux nationaux. Autant la majorité des citoyens sénégalais désapprouvent et condamnent l’embastillement ou l’exil forcé de certains dirigeants de l’Opposition, autant ils sont convaincus que ce sont les projets alternatifs dont les partis politiques sont porteurs, qui priment sur ces vicissitudes éphémères, qui ne survivront pas à la perte de pouvoir de leurs instigateurs. Évincer le candidat de Benno Bokk Yakaar du pouvoir est le plus sûr moyen de réévaluer les contentieux judiciaires en cours et d’attraire en justice certains politiciens de la majorité actuelle, présumés coupables de malversations, mais qui bénéficient actuellement du "parapluie présidentiel".
Comment sortir de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays, par la faute de politiciens irresponsables ?
Il est fort à parier que notre Opposition ne puisse pas assumer les risques politiques liés au boycott aussi bien du parrainage que des élections présidentielles, en vue d’amener les populations en position de défiance par rapport à une dictature en gestation, qui compte brader à ses amis impérialistes, nos nouvelles ressources pétrolières et gazières.
C’est pourquoi, elle devrait au moins faire l’effort d’élaborer un programme alternatif commun basé sur les recommandations réactualisées de la Commission Nationale de Réforme des Institutions et de choisir un candidat unique aux prochaines élections présidentielles. Cela aurait comme avantages de contourner l’obstacle du parrainage en mutualisant les ressources, les signatures et les voix et de présenter aux citoyens sénégalais une offre politique crédible susceptible de les mobiliser.
Ce sera une façon de torpiller l’OPA que le pouvoir actuel compte lancer sur notre patrimoine national, avec l’aide de ses amis impérialistes, qui ne cessent de lui tresser des lauriers, ces dernières années.
NIOXOR TINE
Il s’agit d’abord de déplorer le fait que la classe politique, dans son ensemble, soit engluée dans un électoralisme primaire, en considérant les élections comme une fin en soi, alors que ce n’est qu’un moyen d’améliorer la vie des masses populaires en choisissant des dirigeants supposés compétents pour développer notre pays.
C’est donc la mal-gouvernance née du déséquilibre institutionnel et de la remise en cause des libertés publiques, bien plus que les péripéties électorales actuelles, qui est à l’origine de tous ces maux, qui gangrènent notre République.
Nous assistons à la poursuite de la remise en cause d’acquis démocratiques arrachés de haute lutte, durant des décennies, par le mouvement national démocratique.
Les Assises Nationales de 2008-2009 et les révoltes citoyennes de 2011-2012 avaient pourtant balisé la voie pour une véritable refondation institutionnelle. Le drame est que, même si la plupart des leaders du régime actuel ont signé la Charte de Gouvernance Démocratique des Assises Nationales, ils ont emprunté un autre chemin, qui mène droit vers un despotisme, sans lumière.
Ils semblent renier leurs convictions antérieures et cautionner cette loi inique sur le parrainage, qui est en train de dessaisir le peuple sénégalais de sa souveraineté et de dénaturer complètement le processus électoral sénégalais, en y insérant une phase de pré-qualification liberticide et inéquitable.
La loi sur le parrainage n’a pu être conçue qu'à cause de l’état de déliquescence avancée, dans lequel se trouvent les partis politiques aussi bien du pouvoir que de l’Opposition, d’où cette tendance à s’agréger en Coalitions sans programme et sans idéologie.
Du côté du pouvoir, nous avons affaire à "l'État-Parti APR", clientéliste par excellence, qui dispose de milliers d’intermédiaires, pudiquement dénommés “porteurs de voix”, à savoir ministres, députés, membres du HCCT, du CESE, PCA, élus locaux, et même certains marabouts, imams, délégués de quartiers, sans oublier les alliés, tous bien décidés à organiser la pénurie des signatures au grand dam des partis adverses.
C’est dire, que face à ces militants gloutons et à leurs amis transhumants, il sera difficile à une Opposition fragmentée, avec une multitude de candidats déclarés de trouver les dizaines de milliers de signatures requises pour leur participation aux prochaines présidentielles.
Au vu du caractère injuste de la loi sur le parrainage, qui fait la part trop belle au candidat sortant, l’exigence de son retrait pur et simple est la seule revendication pertinente et légitime qui vaille.
Malheureusement, les leaders actuels de l’Opposition, obnubilés par leurs agendas personnels et dans leur quête effrénée de signatures, peinent à entraîner les masses populaires au combat, d’autant qu’ils se fixent des objectifs de mobilisation, que le rapport de forces actuel sur le terrain ne leur permet pas encore d’atteindre.
Ils doivent aussi apprendre à dissocier leurs destins individuels des enjeux nationaux. Autant la majorité des citoyens sénégalais désapprouvent et condamnent l’embastillement ou l’exil forcé de certains dirigeants de l’Opposition, autant ils sont convaincus que ce sont les projets alternatifs dont les partis politiques sont porteurs, qui priment sur ces vicissitudes éphémères, qui ne survivront pas à la perte de pouvoir de leurs instigateurs. Évincer le candidat de Benno Bokk Yakaar du pouvoir est le plus sûr moyen de réévaluer les contentieux judiciaires en cours et d’attraire en justice certains politiciens de la majorité actuelle, présumés coupables de malversations, mais qui bénéficient actuellement du "parapluie présidentiel".
Comment sortir de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays, par la faute de politiciens irresponsables ?
Il est fort à parier que notre Opposition ne puisse pas assumer les risques politiques liés au boycott aussi bien du parrainage que des élections présidentielles, en vue d’amener les populations en position de défiance par rapport à une dictature en gestation, qui compte brader à ses amis impérialistes, nos nouvelles ressources pétrolières et gazières.
C’est pourquoi, elle devrait au moins faire l’effort d’élaborer un programme alternatif commun basé sur les recommandations réactualisées de la Commission Nationale de Réforme des Institutions et de choisir un candidat unique aux prochaines élections présidentielles. Cela aurait comme avantages de contourner l’obstacle du parrainage en mutualisant les ressources, les signatures et les voix et de présenter aux citoyens sénégalais une offre politique crédible susceptible de les mobiliser.
Ce sera une façon de torpiller l’OPA que le pouvoir actuel compte lancer sur notre patrimoine national, avec l’aide de ses amis impérialistes, qui ne cessent de lui tresser des lauriers, ces dernières années.
NIOXOR TINE