Cette sortie d’un médecin renseigne à suffisance sur nos états d’esprit dans l’espace « santé » au Sénégal. Ce n’est pas parce que le terme « santé » n’est pas mentionné que la santé des sénégalais n’y figure pas.
Pourtant vous (Dr Bousso, auteur de la critique) avez travaillé sous le Ministère de Abdoulaye DIOUF SARR et la dictée du PSE qui n’avait dans aucun de ses 3 axes stratégiques le mot « santé » qui se trouvait dans l’axe 3 intitulé « capital humain, protection sociale et développement durable ». Vous n’aviez pas dit pour autant que la santé ne figurait pas dans les axes du PSE.
Dans les priorités du PR Diomaye, la santé » y est effectivement et je les entrevois à travers les priorités 2 et 3. Je les cite « la lutte contre la cherté du cout de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat » (priorité 2) et « la protection des droits humains » (priorité 3).
A travers ces priorités, la santé des sénégalais est bien prise en compte.
Seulement il y a un nouveau paradigme et une bonne et nouvelle compréhension qu’il nous faut avoir à partir de maintenant. Le Gouvernement sous le sceau de la rupture est dans un tout nouveau paradigme. Fini l’époque où les ressources importantes (budget du MSAS de 272 milliards pour 2023) n’ont eu pour entrer principale que l’offre de soins autour de professionnels de santé qui ont fait confondre « santé et maladie ».
Aujourd’hui, le constat général est que des efforts soutenus de l’Etat ont permis la densification de l’offre de soins (construction de nouveaux EPS, recrutement de personnel, etc.) mais les sénégalais n’ont pas pour autant obtenu un meilleur accès à des soins de santé de qualité. Les sénégalais préfèrent le guérisseur du coin (49% selon l’enquête 2018-2019) à l’infirmier et au docteur en raison de l’énorme barrière financière. Aller à l’hôpital est source de souffrance et d’appauvrissement.
C’est pourquoi, ce changement de paradigme est nécessaire. Il nous faut entrer du côté des besoins des sénégalais, du sénégalais en bonne santé d’abord et du malade le cas échéant. Ce qui fait que l’entrée principale ne doit plus être l’offre et les professionnels mais le sénégalais et le malade. Le faisceau, le projecteur doivent être dirigés sur le sénégalais. Les entrées ne doivent plus être les mêmes. Le sénégalais et ses besoins doivent demeurer les seuls éléments traceurs dans notre recherche de solutions.
La priorité de « lutter contre le coût de la vie » intègre un pan important de la santé à travers la réduction des couts liés aux frais sanitaires. D’après les statistiques nationales, parmi les premiers postes de dépenses des ménages, il y a l’alimentation (39%), le loyer (11,11%), la santé et l’éducation. Il s’agira de réduire pour le malade le cout d’accès aux soins de santé de qualité disponibles d’une part et de protéger les revenus des malades en leur faisant payer moins d’autre part.
Donc la santé est dans la priorité 2.
La santé des sénégalais est aussi dans la priorité 3 avec la protection des droits humains dont le « droit à la santé des sénégalais » (article 8 de la constitution) avec comme entrée toujours « le sénégalais ». Protéger ce droit signifie nécessairement leur permettre d’y avoir accès en quantité et en qualité. CE qui implique toutes les autres dimensions de la santé.
Il faut voir « la santé » dans les priorités du PR Diomaye comme tu avais vu « la santé » dans les axes du PSE sans jamais lire le mot « santé ».
Maintenant il est crucial de changer de lunette en raison du changement de paradigme.
Mais comme on dit quand le paradigme change, tout le monde se retrouve au point Zéro et les victoires d’avant ne garantissent pas les succès de demain.
C’est le temps de la couverture sanitaire universelle qui n’est pas une affaire de médecins.
Mamadou MBAYE
Expert en CSU/CMU
Ex Chef d’Equipe Pays/Chargé des opérations du projet USAID
Ex Directeur de l’Assurance Maladie
Ex CT CMU du Ministre
Ex Représentant du Sénégal au Conseil de l’UEMOA
Membre du groupe Afrique pour la CSU
Pourtant vous (Dr Bousso, auteur de la critique) avez travaillé sous le Ministère de Abdoulaye DIOUF SARR et la dictée du PSE qui n’avait dans aucun de ses 3 axes stratégiques le mot « santé » qui se trouvait dans l’axe 3 intitulé « capital humain, protection sociale et développement durable ». Vous n’aviez pas dit pour autant que la santé ne figurait pas dans les axes du PSE.
Dans les priorités du PR Diomaye, la santé » y est effectivement et je les entrevois à travers les priorités 2 et 3. Je les cite « la lutte contre la cherté du cout de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat » (priorité 2) et « la protection des droits humains » (priorité 3).
A travers ces priorités, la santé des sénégalais est bien prise en compte.
Seulement il y a un nouveau paradigme et une bonne et nouvelle compréhension qu’il nous faut avoir à partir de maintenant. Le Gouvernement sous le sceau de la rupture est dans un tout nouveau paradigme. Fini l’époque où les ressources importantes (budget du MSAS de 272 milliards pour 2023) n’ont eu pour entrer principale que l’offre de soins autour de professionnels de santé qui ont fait confondre « santé et maladie ».
Aujourd’hui, le constat général est que des efforts soutenus de l’Etat ont permis la densification de l’offre de soins (construction de nouveaux EPS, recrutement de personnel, etc.) mais les sénégalais n’ont pas pour autant obtenu un meilleur accès à des soins de santé de qualité. Les sénégalais préfèrent le guérisseur du coin (49% selon l’enquête 2018-2019) à l’infirmier et au docteur en raison de l’énorme barrière financière. Aller à l’hôpital est source de souffrance et d’appauvrissement.
C’est pourquoi, ce changement de paradigme est nécessaire. Il nous faut entrer du côté des besoins des sénégalais, du sénégalais en bonne santé d’abord et du malade le cas échéant. Ce qui fait que l’entrée principale ne doit plus être l’offre et les professionnels mais le sénégalais et le malade. Le faisceau, le projecteur doivent être dirigés sur le sénégalais. Les entrées ne doivent plus être les mêmes. Le sénégalais et ses besoins doivent demeurer les seuls éléments traceurs dans notre recherche de solutions.
La priorité de « lutter contre le coût de la vie » intègre un pan important de la santé à travers la réduction des couts liés aux frais sanitaires. D’après les statistiques nationales, parmi les premiers postes de dépenses des ménages, il y a l’alimentation (39%), le loyer (11,11%), la santé et l’éducation. Il s’agira de réduire pour le malade le cout d’accès aux soins de santé de qualité disponibles d’une part et de protéger les revenus des malades en leur faisant payer moins d’autre part.
Donc la santé est dans la priorité 2.
La santé des sénégalais est aussi dans la priorité 3 avec la protection des droits humains dont le « droit à la santé des sénégalais » (article 8 de la constitution) avec comme entrée toujours « le sénégalais ». Protéger ce droit signifie nécessairement leur permettre d’y avoir accès en quantité et en qualité. CE qui implique toutes les autres dimensions de la santé.
Il faut voir « la santé » dans les priorités du PR Diomaye comme tu avais vu « la santé » dans les axes du PSE sans jamais lire le mot « santé ».
Maintenant il est crucial de changer de lunette en raison du changement de paradigme.
Mais comme on dit quand le paradigme change, tout le monde se retrouve au point Zéro et les victoires d’avant ne garantissent pas les succès de demain.
C’est le temps de la couverture sanitaire universelle qui n’est pas une affaire de médecins.
Mamadou MBAYE
Expert en CSU/CMU
Ex Chef d’Equipe Pays/Chargé des opérations du projet USAID
Ex Directeur de l’Assurance Maladie
Ex CT CMU du Ministre
Ex Représentant du Sénégal au Conseil de l’UEMOA
Membre du groupe Afrique pour la CSU