Lettre à Monsieur le ministre de la Communication Moustapha Guirassy et à monsieur Le directeur général de la Radiotélévision sénégalaise Babacar Diagne:
Object: A propos de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise(RTS).
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS,
Tout d'abord, permettez moi de vous rappeler que la Société nationale de Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) créée par la loi 92-02 Janvier 1992 est un établissement public en charge du service public de l'audiovisuel et a pour objet: la satisfaction des besoins et des aspirations du public dans les domaines de l'information, de la culture, de l'éducation et des loisirs, dans le strict respect des lois et règlements en vigueur, de l'ordre public, des bonnes mœurs et des intérêts généraux de la collectivité et de la nation.
La direction de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise mérite une attention particulière en raison du nombre de sénégalais qu'elle touche tous les jours et de la part importante de leur temps quotidien que ceux-ci lui consacrent. L'équilibre doit donc être respecté entre les trois missions fondamentales de la télévision: l'éducation, l'information et la distraction.
La RTS doit jouer un rôle crucial dans l’éducation aux valeurs démocratiques, à la paix et à la réconciliation
La Radiodiffusion Télévision Sénégalaise doit nourrir les conversations sociales et contribuer à renforcer l'identité nationale en mettant en scène les symboles politiques de la nation. Dans des cas particuliers comme la période pré-électorale, votre établissement doit sortir de la routine quotidienne en scène des événements qui permettraient à la nation de communier avec elle-même.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la télévision permet à une communauté politique de se rendre visible à elle-même, elle est donc un instrument clef de la symbolique politique. Affirmer cela, ne conduit pas nécessairement à réduire la symbolique politique à la symbolique télévisuelle, à confondre espace public et espace télévisuel. Certes, ces deux espaces sont des espaces de médiation : le petit écran permet à chacun d’être symboliquement en contact avec tous ceux qui regardent, au même moment, la même émission ; l’espace public relie les citoyens à une même communauté politique sans les lier à un parti politique.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, le sénégalais d'aujourd'hui a besoin d'une information sérieuse, abondante et différenciée. Une utilisation abusive des médias, et en particulier de la télévision nationale, favorise l'individualisme et la solitude, l'interactivité promise devient un leurre quand vous vous réduisez à des manipulations techniques entre l'utilisateur et vos appareils.
La télévision est et demeure le meilleur outil de communication pour les hommes politiques pour s'adresser aux citoyens.
Politique et Communication sont en effet intrinsèquement liées dans les sociétés dont la liberté d’expression est au cœur des débats. Les hommes politiques s'intéressent à la télévision car ils croient à son impact sur la formation des opinions, notamment dans la perspective des élections. La télévision crée un autre rapport avec le temps et l'espace, elle abolit les distances et les frontières, elle élargit considérablement le champ de références.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, le temps des élections qui représentent l’acte matriciel des sociétés démocratiques constitue dès lors un moment particulier, crucial, où s’exerce le rôle des médias. La démocratie, n’est rien d’autre qu’un système de protection contre la dictature, et rien à l’intérieur de la démocratie n’interdit aux personnes les plus instruites de communiquer leur savoir à celles qui le sont moins. Ainsi, dans une société idéale, neutre et informative, la RTS devrait aider les électeurs à faire leur choix en toute connaissance de cause. L’étendue de sa diffusion et la somme d’informations éventuellement contradictoires qu’elle propose permettraient d’augmenter les connaissances des citoyens au-delà des cercles restreints des salons des almadies où se fabriquait jadis l’opinion.
Certains médias ont fait un traitement égal et équilibré de l’information concernant la période pré-électorale des différents partis politiques en compétition, gardant leur distance par rapport au parti au pouvoir.
Cependant dans la réalité, la RTS a toujours été perçue, que ce soit par vous, par le gouvernement ou par le parti au pouvoir, tous cherchant à s’en servir ou à s’en protéger, d'avantage comme un moyen de peser sur les décisions, un mode d’influence que comme un instrument transparent de délibération collective. Votre réel pouvoir d'influence reste toutefois difficile à préciser tant les processus de perception, de sélection et de mémorisation sont complexes.
La Radiodiffusion Télévision Sénégalaise a contribué également à mettre en doute notre identité nationale.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la RTS a outrepassé sa fonction d’information par des prises de position dissimulées pour un candidat allant jusqu’à l’appel à l’incivisme en exerçant un pouvoir moral négatif sur les électeurs.
L’équilibre éditorial et de temps de parole pour les différents partis politiques n’existe plus à la RTS sinon n'est pas respecté. Les représentants du pouvoir bénéficient à plus de 90% de votre établissement au détriment des autres candidats.. Vos programmes, de plus en plus envahis par la publicité, et la campagne électorale du parti au pouvoir, ne créent plus de communautés politiques marquées par le partage des mêmes droits et des mêmes devoirs, mais des communautés affinitaires centrées sur des goûts communs.
Leur multiplication ainsi que l'augmentation globale du temps réservé aux émissions ne s'accompagnent pas d'un effort qualitatif correspondant. On constate une absence de distinction entre la communication gouvernementale et la communication électorale: le parti au pouvoir occupe plus de la moitié du temps d’antenne avec de larges reportages et des analyses approfondies des discours lors des meetings présidés par les membres du gouvernement.
Engagement politique et/ou manque de neutralité
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la télévision joue un rôle très important dans la formation de l’opinion publique lors des propagandes électorales. Pour affirmer la fonction culturelle, pédagogique et civique de la télévision et préserver la liberté de choix des téléspectateurs, sans obéir à la tyrannie du taux d'audience et des préoccupations commerciales, il est indispensable d'affermir la place du secteur public dans le système audiovisuel. De ce fait, la RTS doit assurer aux électeurs une information libre, équitable et honnête.
Les services de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise revêtent une place déterminante dans la communication des formations ou partis politiques. La RTS a l’obligation, lors des propagandes électorales, d’appliquer strictement les règles du pluralisme afin de donner à chaque candidat la possibilité de se faire connaître des électeurs. Ainsi, l’accès à l’antenne des candidats de même que la gestion de l’actualité électorale doivent être strictement réglementés et respectés.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la RTS ne respecte pas ces principes de base qui permettraient à ses journalistes d’exercer leur métier dans de meilleures conditions de sécurité. Pour être crédible, la RTS doit rester neutre et objective en période électorale. Elle doit éviter d’afficher sa partialité, par exemple en portant des vêtements à l’effigie des dirigeants ou d’un candidat, ou en tenant des propos montrant ses prises de position.
Une télévision militante qui contredit frontalement le principe de neutralité ou télévision mercenaire qui prête ses micros et ses caméras à un parti politique ???
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, vous avez offert plusieurs avantages au parti au pouvoir. En plus de générer rapidement la notoriété du président sortant et contribuer ainsi à façonner son image, vous avez positionné son parti sur l'échiquier politique avec des conséquences profondément néfastes sur l’éthique et la déontologie professionnelle du journalisme.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, je ne suis pas journaliste ni militant politique, mais il m'est important de vous rappeler les devoirs et les règles déontologiques régissant le métier du journalisme surtout en période électorale :
-Respecter la vérité,
-Défendre la liberté de l’information,
-Publier seulement l’information dont l’origine est connue,
-Ne pas user de méthodes déloyales,
-Respecter la vie privée des personnes,
-Rectifier toute information inexacte,
-Garder le secret professionnel,
-S’interdire tout plagiat, calomnie, diffamation, ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information,
-Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire ou de propagandiste,
-Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, pour garder son indépendance et sa qualité de vecteur de paix, il est important que la RTS ne soit pas manipulée par l’un ou l’autre lobby. Il est important d’imformer le public à l’avenir quant au rôle de votre institution si l’on veut éviter que ne naissent des malentendus qui pourraient briser la confiance; et vous adonnez effectivement à votre mission et ne cède pas à la pratique du « coupage » qui existe dans bien des pays africains.
Mr le ministre Moustapha Guirassy, Mr le directeur Babacar Diagne, à la lecture de ces grands principes, j'évalue mieux le chemin qui vous reste à parcourir pour arriver à un niveau d’éthique et de qualité ‘acceptable’ de l’information au Sénégal, respecter les choix et les attentes des citoyens et mériter la confiance des téléspectateurs.
Très haute et sincère considération.
Daddy Biteye
Directv HSP. USA
advancedcommunication@live.com
Object: A propos de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise(RTS).
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS,
Tout d'abord, permettez moi de vous rappeler que la Société nationale de Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) créée par la loi 92-02 Janvier 1992 est un établissement public en charge du service public de l'audiovisuel et a pour objet: la satisfaction des besoins et des aspirations du public dans les domaines de l'information, de la culture, de l'éducation et des loisirs, dans le strict respect des lois et règlements en vigueur, de l'ordre public, des bonnes mœurs et des intérêts généraux de la collectivité et de la nation.
La direction de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise mérite une attention particulière en raison du nombre de sénégalais qu'elle touche tous les jours et de la part importante de leur temps quotidien que ceux-ci lui consacrent. L'équilibre doit donc être respecté entre les trois missions fondamentales de la télévision: l'éducation, l'information et la distraction.
La RTS doit jouer un rôle crucial dans l’éducation aux valeurs démocratiques, à la paix et à la réconciliation
La Radiodiffusion Télévision Sénégalaise doit nourrir les conversations sociales et contribuer à renforcer l'identité nationale en mettant en scène les symboles politiques de la nation. Dans des cas particuliers comme la période pré-électorale, votre établissement doit sortir de la routine quotidienne en scène des événements qui permettraient à la nation de communier avec elle-même.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la télévision permet à une communauté politique de se rendre visible à elle-même, elle est donc un instrument clef de la symbolique politique. Affirmer cela, ne conduit pas nécessairement à réduire la symbolique politique à la symbolique télévisuelle, à confondre espace public et espace télévisuel. Certes, ces deux espaces sont des espaces de médiation : le petit écran permet à chacun d’être symboliquement en contact avec tous ceux qui regardent, au même moment, la même émission ; l’espace public relie les citoyens à une même communauté politique sans les lier à un parti politique.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, le sénégalais d'aujourd'hui a besoin d'une information sérieuse, abondante et différenciée. Une utilisation abusive des médias, et en particulier de la télévision nationale, favorise l'individualisme et la solitude, l'interactivité promise devient un leurre quand vous vous réduisez à des manipulations techniques entre l'utilisateur et vos appareils.
La télévision est et demeure le meilleur outil de communication pour les hommes politiques pour s'adresser aux citoyens.
Politique et Communication sont en effet intrinsèquement liées dans les sociétés dont la liberté d’expression est au cœur des débats. Les hommes politiques s'intéressent à la télévision car ils croient à son impact sur la formation des opinions, notamment dans la perspective des élections. La télévision crée un autre rapport avec le temps et l'espace, elle abolit les distances et les frontières, elle élargit considérablement le champ de références.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, le temps des élections qui représentent l’acte matriciel des sociétés démocratiques constitue dès lors un moment particulier, crucial, où s’exerce le rôle des médias. La démocratie, n’est rien d’autre qu’un système de protection contre la dictature, et rien à l’intérieur de la démocratie n’interdit aux personnes les plus instruites de communiquer leur savoir à celles qui le sont moins. Ainsi, dans une société idéale, neutre et informative, la RTS devrait aider les électeurs à faire leur choix en toute connaissance de cause. L’étendue de sa diffusion et la somme d’informations éventuellement contradictoires qu’elle propose permettraient d’augmenter les connaissances des citoyens au-delà des cercles restreints des salons des almadies où se fabriquait jadis l’opinion.
Certains médias ont fait un traitement égal et équilibré de l’information concernant la période pré-électorale des différents partis politiques en compétition, gardant leur distance par rapport au parti au pouvoir.
Cependant dans la réalité, la RTS a toujours été perçue, que ce soit par vous, par le gouvernement ou par le parti au pouvoir, tous cherchant à s’en servir ou à s’en protéger, d'avantage comme un moyen de peser sur les décisions, un mode d’influence que comme un instrument transparent de délibération collective. Votre réel pouvoir d'influence reste toutefois difficile à préciser tant les processus de perception, de sélection et de mémorisation sont complexes.
La Radiodiffusion Télévision Sénégalaise a contribué également à mettre en doute notre identité nationale.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la RTS a outrepassé sa fonction d’information par des prises de position dissimulées pour un candidat allant jusqu’à l’appel à l’incivisme en exerçant un pouvoir moral négatif sur les électeurs.
L’équilibre éditorial et de temps de parole pour les différents partis politiques n’existe plus à la RTS sinon n'est pas respecté. Les représentants du pouvoir bénéficient à plus de 90% de votre établissement au détriment des autres candidats.. Vos programmes, de plus en plus envahis par la publicité, et la campagne électorale du parti au pouvoir, ne créent plus de communautés politiques marquées par le partage des mêmes droits et des mêmes devoirs, mais des communautés affinitaires centrées sur des goûts communs.
Leur multiplication ainsi que l'augmentation globale du temps réservé aux émissions ne s'accompagnent pas d'un effort qualitatif correspondant. On constate une absence de distinction entre la communication gouvernementale et la communication électorale: le parti au pouvoir occupe plus de la moitié du temps d’antenne avec de larges reportages et des analyses approfondies des discours lors des meetings présidés par les membres du gouvernement.
Engagement politique et/ou manque de neutralité
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la télévision joue un rôle très important dans la formation de l’opinion publique lors des propagandes électorales. Pour affirmer la fonction culturelle, pédagogique et civique de la télévision et préserver la liberté de choix des téléspectateurs, sans obéir à la tyrannie du taux d'audience et des préoccupations commerciales, il est indispensable d'affermir la place du secteur public dans le système audiovisuel. De ce fait, la RTS doit assurer aux électeurs une information libre, équitable et honnête.
Les services de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise revêtent une place déterminante dans la communication des formations ou partis politiques. La RTS a l’obligation, lors des propagandes électorales, d’appliquer strictement les règles du pluralisme afin de donner à chaque candidat la possibilité de se faire connaître des électeurs. Ainsi, l’accès à l’antenne des candidats de même que la gestion de l’actualité électorale doivent être strictement réglementés et respectés.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, la RTS ne respecte pas ces principes de base qui permettraient à ses journalistes d’exercer leur métier dans de meilleures conditions de sécurité. Pour être crédible, la RTS doit rester neutre et objective en période électorale. Elle doit éviter d’afficher sa partialité, par exemple en portant des vêtements à l’effigie des dirigeants ou d’un candidat, ou en tenant des propos montrant ses prises de position.
Une télévision militante qui contredit frontalement le principe de neutralité ou télévision mercenaire qui prête ses micros et ses caméras à un parti politique ???
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, vous avez offert plusieurs avantages au parti au pouvoir. En plus de générer rapidement la notoriété du président sortant et contribuer ainsi à façonner son image, vous avez positionné son parti sur l'échiquier politique avec des conséquences profondément néfastes sur l’éthique et la déontologie professionnelle du journalisme.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, je ne suis pas journaliste ni militant politique, mais il m'est important de vous rappeler les devoirs et les règles déontologiques régissant le métier du journalisme surtout en période électorale :
-Respecter la vérité,
-Défendre la liberté de l’information,
-Publier seulement l’information dont l’origine est connue,
-Ne pas user de méthodes déloyales,
-Respecter la vie privée des personnes,
-Rectifier toute information inexacte,
-Garder le secret professionnel,
-S’interdire tout plagiat, calomnie, diffamation, ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information,
-Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire ou de propagandiste,
-Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.
Mr le ministre de la Communication, Mr le directeur général de la RTS, pour garder son indépendance et sa qualité de vecteur de paix, il est important que la RTS ne soit pas manipulée par l’un ou l’autre lobby. Il est important d’imformer le public à l’avenir quant au rôle de votre institution si l’on veut éviter que ne naissent des malentendus qui pourraient briser la confiance; et vous adonnez effectivement à votre mission et ne cède pas à la pratique du « coupage » qui existe dans bien des pays africains.
Mr le ministre Moustapha Guirassy, Mr le directeur Babacar Diagne, à la lecture de ces grands principes, j'évalue mieux le chemin qui vous reste à parcourir pour arriver à un niveau d’éthique et de qualité ‘acceptable’ de l’information au Sénégal, respecter les choix et les attentes des citoyens et mériter la confiance des téléspectateurs.
Très haute et sincère considération.
Daddy Biteye
Directv HSP. USA
advancedcommunication@live.com