Durant notre enfance, pendant les années 40, jusqu'en 1960, notre ville avait pour tradition de fêter tous les ans le 25/8, jour du roi Louis IX sur le calendrier grégorien. Cette fête a été supprimée en 1960. En effet Ndar était sous état d'urgence après les évènements du 31/7/60. Enfants, nous l'attendions avec impatience parce que :
C'était pour nous une 2e fête nationale après celle du 14 juillet, notre féte nationale coloniale; à la différence que cette fois-là il n'y avait pas de défilé militaire mais une prise d'armes devant le palais du gouverneur;
La magie des régates de l'après-midi liée au fleuve en crue à la couleur beige.
Je me remémore le programme de cette fête:
- Le 24 au soir, retraite aux flambeaux et bal populaire animé par un orchestre de la ville (St-louisien jazz de Amsata Niang puis Birahim Ndiaye; Amicale jazz de Ndiaye Sour; Star jazz de Mbaa.
- le 25 à 8h ,prise d'armes à la place Faidherbe
- 9h course cycliste
- 10h jeux divers à la place Faidherbe : course des ânes; course dans des sacs (" le rawante xottu saaku"); le cadeau enfoui dans la farine qu'il faut aller chercher avec les dents (" mëqq fariñ"); le mât de cocagne ("yeek maa"); la bataille avec les sacs où les protagonistes sont assis sur une poutrelle surélevée; course des échassiers ("rawante cakaba") j'y ai participé une fois avec mes échasses d'enfant,. hors concours et bon dernier avec mes courtes enjambées ! Je pense ne pas oublier un jeu. Le contenu de "jeu divers" n'était jamais publié dans les programmes affichés.
- à 10h à la mairie : secours aux indigents; ceux-ci recevaient quelques billets de 100 frs et de 50 frs.
- 13 h, la demi-journée est bouclée.
Avant 15h il y avait souvent une pluie bienfaisante et bienvenue qui nous empêchait d'aller à l'école coranique mais nous permettait d'aller aux régates.
Et les enfants que nous étions commencions à fantasmer sur les régates de 16h en nous disant que la ville sentait déjà l'odeur de l'eau du fleuve !!!
- 15h, place aux régates jusqu'à 18h30.
- 21h, grand tann-beer au Faubourg St-Germain de Sor (bayaal ba) pour clôturer cette journée qui nous appartenait. Dans la fierté et la liesse populaires.
C'était cela notre fête à nous, doomu Ndar. Je dois préciser que nous n'avons jamais fêté le 15 août qui est une fête confessionnelle qui ne concernait que les catholiques et que les musulmans respectaient sans y participer, dans l'esprit du dernier verset de la sourate " Al kafirun": " lakum dinukum wa liyadini" dans la pure tradition du doomu Ndar pour le respect de l'autre dans sa différence. Ouverture et tolérance.
En 1992 des amis m'ont demandé de faire un article sur le 15 août j'avais dit que ce sont des jeunes qui , confusément dans les limbes (sens littéraire) de leurs souvenirs dissipés, ont pris le 15/8/ pour le 25/8/. C'était une méprise énorme que je croyais se résoudre avec le temps. Mais non.
J'ai la nostalgie de l'affiche de la fête patronale.
MAKHONE DIAW
C'était pour nous une 2e fête nationale après celle du 14 juillet, notre féte nationale coloniale; à la différence que cette fois-là il n'y avait pas de défilé militaire mais une prise d'armes devant le palais du gouverneur;
La magie des régates de l'après-midi liée au fleuve en crue à la couleur beige.
Je me remémore le programme de cette fête:
- Le 24 au soir, retraite aux flambeaux et bal populaire animé par un orchestre de la ville (St-louisien jazz de Amsata Niang puis Birahim Ndiaye; Amicale jazz de Ndiaye Sour; Star jazz de Mbaa.
- le 25 à 8h ,prise d'armes à la place Faidherbe
- 9h course cycliste
- 10h jeux divers à la place Faidherbe : course des ânes; course dans des sacs (" le rawante xottu saaku"); le cadeau enfoui dans la farine qu'il faut aller chercher avec les dents (" mëqq fariñ"); le mât de cocagne ("yeek maa"); la bataille avec les sacs où les protagonistes sont assis sur une poutrelle surélevée; course des échassiers ("rawante cakaba") j'y ai participé une fois avec mes échasses d'enfant,. hors concours et bon dernier avec mes courtes enjambées ! Je pense ne pas oublier un jeu. Le contenu de "jeu divers" n'était jamais publié dans les programmes affichés.
- à 10h à la mairie : secours aux indigents; ceux-ci recevaient quelques billets de 100 frs et de 50 frs.
- 13 h, la demi-journée est bouclée.
Avant 15h il y avait souvent une pluie bienfaisante et bienvenue qui nous empêchait d'aller à l'école coranique mais nous permettait d'aller aux régates.
Et les enfants que nous étions commencions à fantasmer sur les régates de 16h en nous disant que la ville sentait déjà l'odeur de l'eau du fleuve !!!
- 15h, place aux régates jusqu'à 18h30.
- 21h, grand tann-beer au Faubourg St-Germain de Sor (bayaal ba) pour clôturer cette journée qui nous appartenait. Dans la fierté et la liesse populaires.
C'était cela notre fête à nous, doomu Ndar. Je dois préciser que nous n'avons jamais fêté le 15 août qui est une fête confessionnelle qui ne concernait que les catholiques et que les musulmans respectaient sans y participer, dans l'esprit du dernier verset de la sourate " Al kafirun": " lakum dinukum wa liyadini" dans la pure tradition du doomu Ndar pour le respect de l'autre dans sa différence. Ouverture et tolérance.
En 1992 des amis m'ont demandé de faire un article sur le 15 août j'avais dit que ce sont des jeunes qui , confusément dans les limbes (sens littéraire) de leurs souvenirs dissipés, ont pris le 15/8/ pour le 25/8/. C'était une méprise énorme que je croyais se résoudre avec le temps. Mais non.
J'ai la nostalgie de l'affiche de la fête patronale.
MAKHONE DIAW