Dont acte, monsieur le premier secrétaire du Parti socialiste ! Il n’y a aucun nuage dans le ciel de la mouvance présidentiel, du moins en ce qui concerne les rapports qu’entretien votre parti avec le maître des lieux ! Nos compatriotes ne demandent d’ailleurs pas mieux que d’être dirigés par une élite dont les membres s’entendent à merveille, pour le plus grand bonheur des gouvernés que nous sommes ! Mais est-ce que pour autant le chef de l’Etat doit se contenter de cette «belle preuve d’amour», se complaire dans un optimisme béat et continuer de se bercer d’illusion quant à l’inéluctable mue que vous, ainsi que vos collègues-leaders-coalisés, ne manquerez d’entamer, peut-être juste après les Locales de 2014, en perspective de la présidentielle de 2017 ?
Pour être plus tranchant, seriez-vous prêt, monsieur le Premier secrétaire du Ps, à donner, dés à présent, en témoignage de votre loyauté affichée, un mot d’ordre, sans équivoque, aux militants et responsables socialistes leur intimant de travailler à la promotion de la candidature de patron de l’Alliance pour la République (Apr) et leader de la coalition Bby, le président Macky Sall ? Vous n’êtes certainement pas sans savoir que celui-ci tient, son parti et ses soutiens parallèles avec lui, à bénéficier d’un second mandat. Etes-vous prêt à soutenir cette candidature pour l’échéance cruciale de 2017 toute proche? Il est évident que votre réponse est «non» ! Et c’est votre droit le plus absolu.
Le bon sens voudrait également que nous vous le concédions volontiers, d’autant que depuis que le fondateur de votre formation politique, Léopold Sedar Senghor, a porté sur les fonts baptismaux le Bds (Bloc démocratique sénégalais – l’ancêtre du Parti socialiste), au lendemain de sa démission de la Sfio de Me Lamine Guèye, précisément le 28 octobre 1948, votre parti, n’a jamais dérogé à un seul rendez-vous électoral. Il est donc normal et logique que vous ayez votre candidat pour 2017. Vos collègues-leaders-coalisés de même. Il est donc évident que votre compagnonnage politique avec le chef de l’Etat Macky Sall, dont vous magnifiez la «stabilité» – et c’est tout à votre honneur – a une durée de vie forcément limitée dans le temps.
Alors, selon vous, Macky Sall devra-t-il se complaire dans cette idylle, factice et superficiel, et attendre «tout bêtement» qu’à l’échéance fatale le couperet vienne lui trancher la gorge, parce que se retrouvant subitement seul face à son destin politique ? Ou entreprendre d’ores et déjà de se bâtir une base électorale nouvelle, en tous cas une force alternative, sur laquelle il pourrait dés maintenant compter, pour ne pas avoir à vivre la déconvenue de sa vie, consécutivement à l’inéluctable défection de Bby, à l’orée de 2017 ? Qu’auriez-vous fait à sa place, face à une coalition dont les différents leaders ont, depuis bientôt deux ans – encore une fois, c’est de bonne guerre - suffisamment montrer leurs ambitions, ou affiché nettement leurs intentions (cf. Idrissa Seck) de lui faire résolument face en 2017 ?
En d’autres termes, Macky Sall n’a jamais dit qu’il voulait se défaire de Bby. Mais a plutôt laissé paraître, dans ses récentes postures, qu’il ne souhaitait pas se bercer d’illusion quant au plus-qu’improbable soutien de sa candidature par les composantes actuelles de Bby, et qu’il préfère faire preuve de réalisme politique, en se dotant dés à présent d’une base électorale alternative, animée par de nouvelles forces patriotiques partageant sincèrement sa vision et son combat, en vue d’un second mandat, pour un Sénégal émergent.
Qu’y a-t-il de mal pour un homme politique à prendre ses précautions, se prémunissant ainsi contre toute mauvaise surprise, inhérente à tout compagnonnage politique, dont l’aléatoire occupe souvent une bonne place ? Il ne s’agit pas d’autre chose, monsieur le premier secrétaire du Ps. Les états d’âme n’ayant pas droit de cité en politique, concédez que c’est son droit le plus absolu, à Macky Sall, de protéger ses arrières.
D’autant qu’il ne vous droit plus rien, en terme de «contreparties politiques», pour vous avoir servi au-delà de vos attentes ! Le porte-parole adjoint de votre parti l’a récemment reconnu, avec une admirable franchise. Le maire socialiste de Kaffrine, Abdoulaye Wilane disait, dans le magazine La Gazette N°172 du 16 août 2012 : «Au premier tour (de la Présidentielle de 2012) le Ps a eu 350 mille voix, c’est-à-dire 10%, qui valent 6 députés. Si nous étions partis seuls (aux législatives), le Ps n’aurait pas eu 10 députés.». Or, votre parti, le Ps, s’est retrouvé au finish avec 20 députés - sans compter vos 3 portefeuilles gouvernementaux, assortis d’une demi-douzaine de postes de Dg et de Pca, en prime ! A cet égard, je me plais souvent de citer le succulent patron du Bloc des centristes gaïndé (Bcg), Jean Paul Dias qui, tapant comme d’habitude dans le mille, résume bien cet état de fait : «Ils ont été servis, non pas à la cuillère, mais à la louche» !
Que le Ps continue de jouir des privilèges du pouvoir, soit ! Et poursuive, par conséquent, la reconstitution de son budget de guerre pour mieux se préparer à faire face au candidat Macky Sall en 2017, (re)soit ! Car, il n’y a rien de plus normal à cela. Mais qu’il concède que Diable à ce dernier le droit de se préparer, lui aussi, à ce rendez-vous électoral décisif, de la façon qu’il estime la meilleure pour lui et…pour sa famille politique naturelle!
Enfin, je me réjouis, modestement, d’avoir – bien avant que le Président Macky Sall ne se résolve à poser les actes fondateurs de son nouveau projet politique – annoncé, dans ces colonnes, l’immanquable issue de ce compagnonnage hétéroclite, lors d’une contribution parue il y’a quatre mois, en août dernier : «Ce compagnonnage politique de circonstance, avec Benno Bokk Yaakaar, enrobé d’une saillante méfiance réciproque dans ce long et incertain «couloir de la mort» menant à 2017, devrait bien valoir, pour Macky Sall, les plus courageuses ruptures… d’avec ses futurs bourreaux politiques!». L’acte majeur qu’il vient de poser, en mettant sur orbite son ambitieux projet politique ne traduit pas autre chose!
Cette croisée des chemins, dans laquelle le Destin vient de confiner Macky Sall, rappelle à plus d’un titre le dilemme cornélien auquel étaient confrontés les chefs historiques de la Droite française, dans la perspective de la Présidentielle de 2007. Conscients de la capacité de nuisance de la Gauche, ils résolurent de mettre un bémol à leurs égoïsmes partisans, à l’occasion du grand congrès fondateur du Bourget, du 17 novembre 2002, ayant regroupé toute la droite traditionnelle ainsi que les centristes. Au terme de cette rencontre historique, qui marqua un grand tournant dans la vie politique française, ils réussirent le pari de réunifier toute la Droite française, des gaullistes aux indépendants, en passant par les libéraux, les démocrates-chrétiens et les conservateurs dans un nouveau cadre politique unitaire dénommé Ump («Union pour la majorité présidentielle», qui fut rebaptisée «Union pour un mouvement populaire»). Résultat : la Gauche ne su résister à un si puissant roulant-compresseur-électoral, qui devait, le 06 mai 2007, avoir le dessus sur la Gauche et porter triomphalement au pouvoir le candidat de l’Ump, Nicolas Sarkozy.
Bassirou Thioune
Enseignant à la Retraite
Pikine Tally Icotaf, Plle 843
bassirouthioune62@yahoo.com
Pour être plus tranchant, seriez-vous prêt, monsieur le Premier secrétaire du Ps, à donner, dés à présent, en témoignage de votre loyauté affichée, un mot d’ordre, sans équivoque, aux militants et responsables socialistes leur intimant de travailler à la promotion de la candidature de patron de l’Alliance pour la République (Apr) et leader de la coalition Bby, le président Macky Sall ? Vous n’êtes certainement pas sans savoir que celui-ci tient, son parti et ses soutiens parallèles avec lui, à bénéficier d’un second mandat. Etes-vous prêt à soutenir cette candidature pour l’échéance cruciale de 2017 toute proche? Il est évident que votre réponse est «non» ! Et c’est votre droit le plus absolu.
Le bon sens voudrait également que nous vous le concédions volontiers, d’autant que depuis que le fondateur de votre formation politique, Léopold Sedar Senghor, a porté sur les fonts baptismaux le Bds (Bloc démocratique sénégalais – l’ancêtre du Parti socialiste), au lendemain de sa démission de la Sfio de Me Lamine Guèye, précisément le 28 octobre 1948, votre parti, n’a jamais dérogé à un seul rendez-vous électoral. Il est donc normal et logique que vous ayez votre candidat pour 2017. Vos collègues-leaders-coalisés de même. Il est donc évident que votre compagnonnage politique avec le chef de l’Etat Macky Sall, dont vous magnifiez la «stabilité» – et c’est tout à votre honneur – a une durée de vie forcément limitée dans le temps.
Alors, selon vous, Macky Sall devra-t-il se complaire dans cette idylle, factice et superficiel, et attendre «tout bêtement» qu’à l’échéance fatale le couperet vienne lui trancher la gorge, parce que se retrouvant subitement seul face à son destin politique ? Ou entreprendre d’ores et déjà de se bâtir une base électorale nouvelle, en tous cas une force alternative, sur laquelle il pourrait dés maintenant compter, pour ne pas avoir à vivre la déconvenue de sa vie, consécutivement à l’inéluctable défection de Bby, à l’orée de 2017 ? Qu’auriez-vous fait à sa place, face à une coalition dont les différents leaders ont, depuis bientôt deux ans – encore une fois, c’est de bonne guerre - suffisamment montrer leurs ambitions, ou affiché nettement leurs intentions (cf. Idrissa Seck) de lui faire résolument face en 2017 ?
En d’autres termes, Macky Sall n’a jamais dit qu’il voulait se défaire de Bby. Mais a plutôt laissé paraître, dans ses récentes postures, qu’il ne souhaitait pas se bercer d’illusion quant au plus-qu’improbable soutien de sa candidature par les composantes actuelles de Bby, et qu’il préfère faire preuve de réalisme politique, en se dotant dés à présent d’une base électorale alternative, animée par de nouvelles forces patriotiques partageant sincèrement sa vision et son combat, en vue d’un second mandat, pour un Sénégal émergent.
Qu’y a-t-il de mal pour un homme politique à prendre ses précautions, se prémunissant ainsi contre toute mauvaise surprise, inhérente à tout compagnonnage politique, dont l’aléatoire occupe souvent une bonne place ? Il ne s’agit pas d’autre chose, monsieur le premier secrétaire du Ps. Les états d’âme n’ayant pas droit de cité en politique, concédez que c’est son droit le plus absolu, à Macky Sall, de protéger ses arrières.
D’autant qu’il ne vous droit plus rien, en terme de «contreparties politiques», pour vous avoir servi au-delà de vos attentes ! Le porte-parole adjoint de votre parti l’a récemment reconnu, avec une admirable franchise. Le maire socialiste de Kaffrine, Abdoulaye Wilane disait, dans le magazine La Gazette N°172 du 16 août 2012 : «Au premier tour (de la Présidentielle de 2012) le Ps a eu 350 mille voix, c’est-à-dire 10%, qui valent 6 députés. Si nous étions partis seuls (aux législatives), le Ps n’aurait pas eu 10 députés.». Or, votre parti, le Ps, s’est retrouvé au finish avec 20 députés - sans compter vos 3 portefeuilles gouvernementaux, assortis d’une demi-douzaine de postes de Dg et de Pca, en prime ! A cet égard, je me plais souvent de citer le succulent patron du Bloc des centristes gaïndé (Bcg), Jean Paul Dias qui, tapant comme d’habitude dans le mille, résume bien cet état de fait : «Ils ont été servis, non pas à la cuillère, mais à la louche» !
Que le Ps continue de jouir des privilèges du pouvoir, soit ! Et poursuive, par conséquent, la reconstitution de son budget de guerre pour mieux se préparer à faire face au candidat Macky Sall en 2017, (re)soit ! Car, il n’y a rien de plus normal à cela. Mais qu’il concède que Diable à ce dernier le droit de se préparer, lui aussi, à ce rendez-vous électoral décisif, de la façon qu’il estime la meilleure pour lui et…pour sa famille politique naturelle!
Enfin, je me réjouis, modestement, d’avoir – bien avant que le Président Macky Sall ne se résolve à poser les actes fondateurs de son nouveau projet politique – annoncé, dans ces colonnes, l’immanquable issue de ce compagnonnage hétéroclite, lors d’une contribution parue il y’a quatre mois, en août dernier : «Ce compagnonnage politique de circonstance, avec Benno Bokk Yaakaar, enrobé d’une saillante méfiance réciproque dans ce long et incertain «couloir de la mort» menant à 2017, devrait bien valoir, pour Macky Sall, les plus courageuses ruptures… d’avec ses futurs bourreaux politiques!». L’acte majeur qu’il vient de poser, en mettant sur orbite son ambitieux projet politique ne traduit pas autre chose!
Cette croisée des chemins, dans laquelle le Destin vient de confiner Macky Sall, rappelle à plus d’un titre le dilemme cornélien auquel étaient confrontés les chefs historiques de la Droite française, dans la perspective de la Présidentielle de 2007. Conscients de la capacité de nuisance de la Gauche, ils résolurent de mettre un bémol à leurs égoïsmes partisans, à l’occasion du grand congrès fondateur du Bourget, du 17 novembre 2002, ayant regroupé toute la droite traditionnelle ainsi que les centristes. Au terme de cette rencontre historique, qui marqua un grand tournant dans la vie politique française, ils réussirent le pari de réunifier toute la Droite française, des gaullistes aux indépendants, en passant par les libéraux, les démocrates-chrétiens et les conservateurs dans un nouveau cadre politique unitaire dénommé Ump («Union pour la majorité présidentielle», qui fut rebaptisée «Union pour un mouvement populaire»). Résultat : la Gauche ne su résister à un si puissant roulant-compresseur-électoral, qui devait, le 06 mai 2007, avoir le dessus sur la Gauche et porter triomphalement au pouvoir le candidat de l’Ump, Nicolas Sarkozy.
Bassirou Thioune
Enseignant à la Retraite
Pikine Tally Icotaf, Plle 843
bassirouthioune62@yahoo.com