Les projets d’alphabétisation qui se déroulent dans certains pays de la sous-région sous influence francophone depuis quarante ans, avec des éclipses et des réapparitions sous de nouvelles appellations, ne produisent pas de résultats palpables. Au Sénégal cela se manifeste par les graphies de l’époque coloniale qu’on voit partout : panneaux publicitaires, écrans de télévision, albums etc. On peut citer notamment : Xibar, Yeuklekaay, Amoul Nebbo, Fila Khewee, Gane Gui, Ouby Tey : Diangue Tey, Jongué, Diakkarlo, au lieu de Xibaar, Yëglekaay, Amul Nëbboo, Fii la Xewe, Gan Gi, Ubbi Tey : Jàng Tey, Joŋe, Jàkkaarloo respectivement. L’heure n’est plus aux professions de foi et autres déclarations, il convient d’agir.
Il s’agit d’avoir la volonté politique de faire des langues nationales des langues de travail dans l’administration et les systèmes d’éducation et de formation, conjointement avec le français, compris seulement par moins de 15% des Sénégalais. C’est cela qui peut donner un sens à l’alphabétisation, car la question qui se pose toujours est la suivante : à quoi cela sert-il d’alphabétiser les populations, si elles ne peuvent pas utiliser le fruit de leur apprentissage pour régler les problèmes quotidiens, comme lire un journal, consulter la Constitution, rédiger une plainte, adresser un courrier à l’administration etc. ? Les populations alphabétisées n’ayant pas l’opportunité de réutiliser les connaissances acquises retournent à l’analphabétisme.
C’est ce qui fait que depuis quatre décennies, le Sénégal se trouve engagé dans le cercle vicieux de l’alphabétisation – post-alphabétisation (in vitro) - retour à l’analphabétisme (pour non-application réelle) - alphabétisation à nouveau et ainsi de suite. Mais la politique linguistique ainsi exposée n’est pas seulement l’énoncé de fonctions dévolues aux langues, c’est la mise en œuvre d’un ensemble de mesures et d’actions susceptibles de rendre efficientes les décisions arrêtées. Les conclusions de la Commission de Réforme et de l’Éducation déposées en 1984 donnent les bases de cette nécessaire rupture.
Il faudra alors asseoir un programme volontariste d’alphabétisation capable d’éradiquer en quelques années l’analphabétisme, et engageant toute la nation avec les syndicats d’enseignants, les mouvements de jeunesse, les partis politiques, les associations de femmes etc. comme cela s’est fait pour Cuba et le Vietnam.
Pour les personnes instruites en français ou en arabe, il faut une initiation à l’écriture des langues nationales, avec l’exploitation des matériels didactiques comme les manuels d’auto-formation disponibles.
Arame Fal, linguiste, Organisation sénégalaise d’Appui au Développement –OSAD,
www.osad-sn.com
Il s’agit d’avoir la volonté politique de faire des langues nationales des langues de travail dans l’administration et les systèmes d’éducation et de formation, conjointement avec le français, compris seulement par moins de 15% des Sénégalais. C’est cela qui peut donner un sens à l’alphabétisation, car la question qui se pose toujours est la suivante : à quoi cela sert-il d’alphabétiser les populations, si elles ne peuvent pas utiliser le fruit de leur apprentissage pour régler les problèmes quotidiens, comme lire un journal, consulter la Constitution, rédiger une plainte, adresser un courrier à l’administration etc. ? Les populations alphabétisées n’ayant pas l’opportunité de réutiliser les connaissances acquises retournent à l’analphabétisme.
C’est ce qui fait que depuis quatre décennies, le Sénégal se trouve engagé dans le cercle vicieux de l’alphabétisation – post-alphabétisation (in vitro) - retour à l’analphabétisme (pour non-application réelle) - alphabétisation à nouveau et ainsi de suite. Mais la politique linguistique ainsi exposée n’est pas seulement l’énoncé de fonctions dévolues aux langues, c’est la mise en œuvre d’un ensemble de mesures et d’actions susceptibles de rendre efficientes les décisions arrêtées. Les conclusions de la Commission de Réforme et de l’Éducation déposées en 1984 donnent les bases de cette nécessaire rupture.
Il faudra alors asseoir un programme volontariste d’alphabétisation capable d’éradiquer en quelques années l’analphabétisme, et engageant toute la nation avec les syndicats d’enseignants, les mouvements de jeunesse, les partis politiques, les associations de femmes etc. comme cela s’est fait pour Cuba et le Vietnam.
Pour les personnes instruites en français ou en arabe, il faut une initiation à l’écriture des langues nationales, avec l’exploitation des matériels didactiques comme les manuels d’auto-formation disponibles.
Arame Fal, linguiste, Organisation sénégalaise d’Appui au Développement –OSAD,
www.osad-sn.com