Si ces dernières ne décrochent pas des contrats mirifiques et mirobolants, elles bénéficient le plus souvent de concessions allant de 25 ans à un demi-siècle au grand dam de nos champions nationaux relégués volontairement au second plan.
La concession des pans entiers de notre économie rime-t-il avec Souveraineté nationale ? Un Etat qui se veut sérieux, confierait-il à des non nationaux le contrôle de ses secteurs les plus stratégiques ?
Pourtant, des Patriotes sénégalais, imbus de valeurs jusqu’à la moelle épinière, se sont battus pour l’indépendance totale, dans un contexte colonial où des complexes divers étaient entretenus, pour tuer dans l’œuf toute velléité d’émancipation. Malgré la puissance de la Métropole d’alors et, nonobstant les menaces et autres coups bas, ces Patriotes avaient réussi à nous affranchir de la tutelle française avec, à la clé, l’accession à la souveraineté nationale et internationale.
Que nous reste-t-il de ce legs en 2018 ? Le drapeau et l’hymne national aurait-on envie de répondre, la mort dans l’âme, pour qui comprend le chemin parcouru et les sacrifices consentis par les aînés qui espéraient inspirer la postérité. Oui, ils inspirèrent la postérité, puisque, politiquement, des hommes de Valeurs comme Mamadou Dia (exemple de courage), déblayèrent le sentier de la vertu dans la gestion des affaires publiques et semèrent les germes d’un Sénégal émergent en inspirant par l’exemple. On connait la suite pour Dia. Il fut, avec la complicité de la France, frappé d’ostracisme par son ancien compagnon de combat.
La trahison ne date pas d’aujourd’hui
Sur le plan culturel, le colonisateur, en se couvrant du manteau de la science, nous fit croire que « le Nègre n’a jamais été responsable de quoi que ce soit de valable, même pas de ce qui existe chez lui ». C’est ainsi « qu’il a facilité l’abandon, le renoncement à toute aspiration nationale chez les hésitants et à renforcer les réflexes de subordination chez ceux qui étaient déjà aliénés » (Cheikh Anta Diop, Nations Nègres et Culture). Heureusement, lui, Cheikh, nous fournit un antidote puissant pour annihiler « le poison culturel savamment entretenu depuis la tendre enfance » (idem) lequel antidote devait tuer en nous l’assujettissement, l’abâtardissement, l’aliénation, la soumission, les hésitations et d’autres complexes divers.
Armés politiquement et culturellement, des Patriotes combattirent le régime socialiste qui finit par céder à la fin des années « 90 », coïncidant avec la première alternance démocratique.
Qui n’avait pas jubilé, lorsqu’en 2000, nous fermions l’épisode socialiste pour porter Me Abdoulaye Wade au pouvoir. Bien que sous son magistère, la corruption, l’impunité, le clientélisme et l’arrogance atteignirent des proportions inquiétantes, il eut, au moins, le courage et le mérite de signifier à la France, qui d’ailleurs finit par se résigner, que le Sénégal ne serait plus la chasse gardée d’aucune puissance étrangère. Il fut cependant perdu par sa volonté inébranlable de dévolution monarchique du pouvoir (les manifestations du 23 juin 2011 et ses effets collatéraux avaient eu raison de son pouvoir déclinant).
La seconde alternance sonna en 2012 et consacra l’élection de Macky Sall. Il fut accompagné, et de bonne foi, dans cette conquête du pouvoir, par des Patriotes courageux, dignes, honnêtes, intègres et scrupuleux. L’espoir renaquit puisque lui, croyait-on, né après les indépendances et qui fit toutes ses humanités au pays, serait incapable de nourrir un quelconque complexe à l’endroit de la France.
L’espoir renaquit aussi, car entretenu et accompagné de slogans chocs du genre : « Yonu Yokuté », « Dékal Ngor », « la Patrie d’abord », « la gestion sobre et vertueuse avec un nouvel ordre des priorités dans les investissements nationaux ». L’espoir renaquit également et l’on espérait enfin retrouver la Souveraineté économique perdue.
Mais, l’euphorie fut de courte durée, puisque très vite, on se rendit compte du retour de l’ancienne puissance colonisatrice qui exerce, aujourd’hui, une mainmise totale sur l’économie du pays. Cette monopolisation de l’économie sénégalaise est visible et perceptible à travers l’accaparement, par la multinationale Totale, des marchés pétroliers et gaziers, facilement concédés par l’Etat du Sénégal.
Mais, comme un factionnaire, une vraie sentinelle, le ministre de l’énergie de l’époque, Thierno Alassane Sall, un patriote fortement trempé dans l’océan de la probité, de l’honnêteté, de la droiture et de l’intégrité, s’insurgea et s’inscrit en faux contre la volonté du « prince-marron ». La raison de ce refus est simple : le couple BP (British Petroleum)/ Kosmos Energy avait proposé mieux (300 milliards de francs CFA/an de gain au profit du Sénégal si la piste suggérée par Thierno était suivie, et perte annuelle du même montant si la concession revenait à Total). La dernière formule fut choisie et Thierno démissionna. On connait les balivernes et autres arlequinades tristement servies à la population comme justifications par nos autorités.
En réalité, la présence de la multinationale Total dans le pétrole sénégalais vient seulement renforcer l’omniprésence des entreprises françaises dans l’économie du pays. Au nombre de 91, les entreprises françaises, présentes au Sénégal, évoluent dans divers secteurs d’activités, notamment les banques (BICIS, SGBS), les télécommunications (Atos, Canal plus, Sonatel), la distribution (Casino, City dia et surtout Auchan qui étouffe le commerce sénégalais en étendant ses tentacules partout), les transports aériens (Air France, Corsair).
A cela, il faut ajouter Necotrans, présente au Port autonome de Dakar (parce que bénéficiant d’une concession de 25 ans) ; Eiffage qui a presque un siècle de présence au Sénégal mais qui s’est surtout distinguée ces dernières années avec « l’arnaque sur l’autoroute à péage » ; Fonroche « qui a gagné le juteux marché de 50.000 lampadaires solaires, pour un montant de 57 milliards de francs CFA » ; la Sonatel « la poule aux œufs d’or de France télécoms »…
Tout cela constitue des pertes de capitaux pour le Sénégal au bénéfice de la France et, le Franc CFA aidant, ces entreprises peuvent rapatrier la totalité de leurs bénéfices sans restriction. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les autorités françaises font tout pour que cette servitude monétaire perdure. Au constat comme à l’analyse, on voit que Macky Sall, timoré, frileux et craintif, favorise « une recolonisation » du Sénégal.
Omar Thiongane Sarr
Coordonnateur du mouvement de la République des Valeurs à Keur Massar
La concession des pans entiers de notre économie rime-t-il avec Souveraineté nationale ? Un Etat qui se veut sérieux, confierait-il à des non nationaux le contrôle de ses secteurs les plus stratégiques ?
Pourtant, des Patriotes sénégalais, imbus de valeurs jusqu’à la moelle épinière, se sont battus pour l’indépendance totale, dans un contexte colonial où des complexes divers étaient entretenus, pour tuer dans l’œuf toute velléité d’émancipation. Malgré la puissance de la Métropole d’alors et, nonobstant les menaces et autres coups bas, ces Patriotes avaient réussi à nous affranchir de la tutelle française avec, à la clé, l’accession à la souveraineté nationale et internationale.
Que nous reste-t-il de ce legs en 2018 ? Le drapeau et l’hymne national aurait-on envie de répondre, la mort dans l’âme, pour qui comprend le chemin parcouru et les sacrifices consentis par les aînés qui espéraient inspirer la postérité. Oui, ils inspirèrent la postérité, puisque, politiquement, des hommes de Valeurs comme Mamadou Dia (exemple de courage), déblayèrent le sentier de la vertu dans la gestion des affaires publiques et semèrent les germes d’un Sénégal émergent en inspirant par l’exemple. On connait la suite pour Dia. Il fut, avec la complicité de la France, frappé d’ostracisme par son ancien compagnon de combat.
La trahison ne date pas d’aujourd’hui
Sur le plan culturel, le colonisateur, en se couvrant du manteau de la science, nous fit croire que « le Nègre n’a jamais été responsable de quoi que ce soit de valable, même pas de ce qui existe chez lui ». C’est ainsi « qu’il a facilité l’abandon, le renoncement à toute aspiration nationale chez les hésitants et à renforcer les réflexes de subordination chez ceux qui étaient déjà aliénés » (Cheikh Anta Diop, Nations Nègres et Culture). Heureusement, lui, Cheikh, nous fournit un antidote puissant pour annihiler « le poison culturel savamment entretenu depuis la tendre enfance » (idem) lequel antidote devait tuer en nous l’assujettissement, l’abâtardissement, l’aliénation, la soumission, les hésitations et d’autres complexes divers.
Armés politiquement et culturellement, des Patriotes combattirent le régime socialiste qui finit par céder à la fin des années « 90 », coïncidant avec la première alternance démocratique.
Qui n’avait pas jubilé, lorsqu’en 2000, nous fermions l’épisode socialiste pour porter Me Abdoulaye Wade au pouvoir. Bien que sous son magistère, la corruption, l’impunité, le clientélisme et l’arrogance atteignirent des proportions inquiétantes, il eut, au moins, le courage et le mérite de signifier à la France, qui d’ailleurs finit par se résigner, que le Sénégal ne serait plus la chasse gardée d’aucune puissance étrangère. Il fut cependant perdu par sa volonté inébranlable de dévolution monarchique du pouvoir (les manifestations du 23 juin 2011 et ses effets collatéraux avaient eu raison de son pouvoir déclinant).
La seconde alternance sonna en 2012 et consacra l’élection de Macky Sall. Il fut accompagné, et de bonne foi, dans cette conquête du pouvoir, par des Patriotes courageux, dignes, honnêtes, intègres et scrupuleux. L’espoir renaquit puisque lui, croyait-on, né après les indépendances et qui fit toutes ses humanités au pays, serait incapable de nourrir un quelconque complexe à l’endroit de la France.
L’espoir renaquit aussi, car entretenu et accompagné de slogans chocs du genre : « Yonu Yokuté », « Dékal Ngor », « la Patrie d’abord », « la gestion sobre et vertueuse avec un nouvel ordre des priorités dans les investissements nationaux ». L’espoir renaquit également et l’on espérait enfin retrouver la Souveraineté économique perdue.
Mais, l’euphorie fut de courte durée, puisque très vite, on se rendit compte du retour de l’ancienne puissance colonisatrice qui exerce, aujourd’hui, une mainmise totale sur l’économie du pays. Cette monopolisation de l’économie sénégalaise est visible et perceptible à travers l’accaparement, par la multinationale Totale, des marchés pétroliers et gaziers, facilement concédés par l’Etat du Sénégal.
Mais, comme un factionnaire, une vraie sentinelle, le ministre de l’énergie de l’époque, Thierno Alassane Sall, un patriote fortement trempé dans l’océan de la probité, de l’honnêteté, de la droiture et de l’intégrité, s’insurgea et s’inscrit en faux contre la volonté du « prince-marron ». La raison de ce refus est simple : le couple BP (British Petroleum)/ Kosmos Energy avait proposé mieux (300 milliards de francs CFA/an de gain au profit du Sénégal si la piste suggérée par Thierno était suivie, et perte annuelle du même montant si la concession revenait à Total). La dernière formule fut choisie et Thierno démissionna. On connait les balivernes et autres arlequinades tristement servies à la population comme justifications par nos autorités.
En réalité, la présence de la multinationale Total dans le pétrole sénégalais vient seulement renforcer l’omniprésence des entreprises françaises dans l’économie du pays. Au nombre de 91, les entreprises françaises, présentes au Sénégal, évoluent dans divers secteurs d’activités, notamment les banques (BICIS, SGBS), les télécommunications (Atos, Canal plus, Sonatel), la distribution (Casino, City dia et surtout Auchan qui étouffe le commerce sénégalais en étendant ses tentacules partout), les transports aériens (Air France, Corsair).
A cela, il faut ajouter Necotrans, présente au Port autonome de Dakar (parce que bénéficiant d’une concession de 25 ans) ; Eiffage qui a presque un siècle de présence au Sénégal mais qui s’est surtout distinguée ces dernières années avec « l’arnaque sur l’autoroute à péage » ; Fonroche « qui a gagné le juteux marché de 50.000 lampadaires solaires, pour un montant de 57 milliards de francs CFA » ; la Sonatel « la poule aux œufs d’or de France télécoms »…
Tout cela constitue des pertes de capitaux pour le Sénégal au bénéfice de la France et, le Franc CFA aidant, ces entreprises peuvent rapatrier la totalité de leurs bénéfices sans restriction. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les autorités françaises font tout pour que cette servitude monétaire perdure. Au constat comme à l’analyse, on voit que Macky Sall, timoré, frileux et craintif, favorise « une recolonisation » du Sénégal.
Omar Thiongane Sarr
Coordonnateur du mouvement de la République des Valeurs à Keur Massar