Le taux de croissance de 6,5% réalisé par le Sénégal en 2015 a permis un recul de la pauvreté de l’ordre de 3%. Le coordonnateur de la Direction de la planification et des politiques économiques du ministère de l’Economie, des finances et du plan, Mayacine Camara, l’a expliqué hier en marge de la Revue annuelle conjointe (Rac) de la politique économique et sociale du Sénégal.
Au premier semestre de l’année 2016, les prévisions de croissance au Sénégal sont de 6,6% pour l’année en cours. Selon la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) qui en a fait état hier à l’occasion de la tenue de la Revue annuelle conjointe (Rac) de la politique économique et sociale, cette croissance sera portée par le secteur primaire avec une croissance de 9% et 9,1% du secteur secondaire. En outre, les perspectives sont positives en ce qui concerne le secteur tertiaire qui devrait tirer profit de la 4G, tandis que le tourisme devrait également, renouer avec la croissance. Si le bond enregistré reste faible par rapport aux performances du Sénégal durant l’année 2015 avec une croissance de 6,5%, soit son niveau le plus élevé depuis douze ans, il reste que, selon le coordonnateur de la Direction de la planification et des politiques économiques du ministère de l’Economie, des finances et du plan, Mayacine Camara, ces performances ont suffi pour faire reculer le niveau de pauvreté dans le pays. «On peut estimer le recul de la pauvreté dans la mesure où nous avons eu un bon taux de croissance en 2015 et qui a été porté par le secteur agricole qui est un secteur pro-pauvre. Nous devons pouvoir considérer que la pauvreté a reculé», souligne M. Camara, qui s’est exprimé sur la question en marge de la Rac.
Il poursuit en précisant que les estimations sont faites sur la base du lien entre le revenu par tête et le niveau de pauvreté. «Selon nos estimations, la croissance du Sénégal en 2015 s’est traduit par une réduction non négligeable de la pauvreté.» Il évoque ainsi un recul de trois points. «Pour le moment, la pauvreté est estimé à 42,5%. Et selon nos estimations, l’incidence de la pauvreté reculerait de trois points à peu près.» «C’est normal qu’avec une croissance de 6,5%, une élasticité de croissance de la pauvreté d’environ 1 point et une croissance démographique de 2,6 à 2,8% déduite de la croissance économique, il peut rester 3% de croissance par tête et ces trois points peuvent refléter une incidence de la pauvreté de l’ordre de 3%», indique M. Camara.
Plus nuancé, le ministre en charge du Suivi du plan Sénégal émergent, Abdoul Aziz Tall, précise que le Sénégal est en bonne voie pour obtenir de bons résultats en matière de lutte contre la pauvreté. «Avec les mesures qui ont été prises avec la mise en œuvre du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), les bourses familiales et la Couverture maladie universelle (Cmu) et d’autres politiques sociales qui ont été menées, nous ne pouvons pas dire que la pauvreté a disparu de ce pays, mais ce qui est sûre, c’est que nous tendons vers une amélioration des conditions sociales de nos populations à quelque niveau qu’ils se situent et partout où ils se situent sur le territoire de la République», indique M. Tall.
Risques de surendettement
La Rac a également, mis en lumière un certain nombre d’agrégats économiques. Mais l’attention s’est focalisée sur le niveau d’endettement du pays. Bien que le taux d’endettement du Sénégal, qui est de 57,1% du Produit intérieur brut (Pib), reste en deçà des seuils communautaires fixés par l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), sa progression inquiète les techniciens. En effet, depuis l’achèvement du Programme pays pauvre endetté (Ppte) qui a permis des effacements de dette pour des pays comme le Sénégal, «la dette du Sénégal est en train de revenir à son niveau d’avant Ppte», constate la Dpee.
«Pas d’affolement», apaise Alioune Diouf de la Direction de la dette publique. Selon ce spécialiste, «un risque de surendettement est faible» en ce qui concerne le Sénégal. Il précise que même si le taux d’endettement va continuer à augmenter dans la mesure où le pays est dans une situation de soutien à l’investissement pour se situer à 60% en 2017, l’on va voir ce taux se stabiliser à 55% à compter de 2018. «Le problème de l’endettement, ce n’est pas le taux mais l’utilisation, parce que aujourd’hui, nos économies, au vu des contraintes sur les ressources internes et les ressources budgétaires, ne peuvent pas se développer sans endettement.» Mais des mesures peuvent être appliquées pour limiter les conséquences. Il s’agit, indique M. Diouf, d’allouer les ressources classiques aux projets sociaux et d’utiliser les ressources de marchés qui sont relativement chers à des projets dont la rentabilité économique et financière est avérée. Il faut préciser que l’endettement du Sénégal est dominé par la dette extérieure qui représente 72,2% de l’encourt.
La bombe des inactifs
Le représentant adjoint du Programme des Nations-Unies pour la population (Fnuap) a relevé au cours des discussions, l’importance de la question démographique au Sénégal. Selon Boureima Diadié, avec un taux de dépendance de 0,82%, c’est-à-dire que pour 100 personnes actives, 82 sont inactives, la situation est lourde de danger. «Si toute la croissance doit aller à des secteurs qui ne sont pas productifs, cela peut poser problème», alerte M. Diadié.
Au premier semestre de l’année 2016, les prévisions de croissance au Sénégal sont de 6,6% pour l’année en cours. Selon la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) qui en a fait état hier à l’occasion de la tenue de la Revue annuelle conjointe (Rac) de la politique économique et sociale, cette croissance sera portée par le secteur primaire avec une croissance de 9% et 9,1% du secteur secondaire. En outre, les perspectives sont positives en ce qui concerne le secteur tertiaire qui devrait tirer profit de la 4G, tandis que le tourisme devrait également, renouer avec la croissance. Si le bond enregistré reste faible par rapport aux performances du Sénégal durant l’année 2015 avec une croissance de 6,5%, soit son niveau le plus élevé depuis douze ans, il reste que, selon le coordonnateur de la Direction de la planification et des politiques économiques du ministère de l’Economie, des finances et du plan, Mayacine Camara, ces performances ont suffi pour faire reculer le niveau de pauvreté dans le pays. «On peut estimer le recul de la pauvreté dans la mesure où nous avons eu un bon taux de croissance en 2015 et qui a été porté par le secteur agricole qui est un secteur pro-pauvre. Nous devons pouvoir considérer que la pauvreté a reculé», souligne M. Camara, qui s’est exprimé sur la question en marge de la Rac.
Il poursuit en précisant que les estimations sont faites sur la base du lien entre le revenu par tête et le niveau de pauvreté. «Selon nos estimations, la croissance du Sénégal en 2015 s’est traduit par une réduction non négligeable de la pauvreté.» Il évoque ainsi un recul de trois points. «Pour le moment, la pauvreté est estimé à 42,5%. Et selon nos estimations, l’incidence de la pauvreté reculerait de trois points à peu près.» «C’est normal qu’avec une croissance de 6,5%, une élasticité de croissance de la pauvreté d’environ 1 point et une croissance démographique de 2,6 à 2,8% déduite de la croissance économique, il peut rester 3% de croissance par tête et ces trois points peuvent refléter une incidence de la pauvreté de l’ordre de 3%», indique M. Camara.
Plus nuancé, le ministre en charge du Suivi du plan Sénégal émergent, Abdoul Aziz Tall, précise que le Sénégal est en bonne voie pour obtenir de bons résultats en matière de lutte contre la pauvreté. «Avec les mesures qui ont été prises avec la mise en œuvre du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), les bourses familiales et la Couverture maladie universelle (Cmu) et d’autres politiques sociales qui ont été menées, nous ne pouvons pas dire que la pauvreté a disparu de ce pays, mais ce qui est sûre, c’est que nous tendons vers une amélioration des conditions sociales de nos populations à quelque niveau qu’ils se situent et partout où ils se situent sur le territoire de la République», indique M. Tall.
Risques de surendettement
La Rac a également, mis en lumière un certain nombre d’agrégats économiques. Mais l’attention s’est focalisée sur le niveau d’endettement du pays. Bien que le taux d’endettement du Sénégal, qui est de 57,1% du Produit intérieur brut (Pib), reste en deçà des seuils communautaires fixés par l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), sa progression inquiète les techniciens. En effet, depuis l’achèvement du Programme pays pauvre endetté (Ppte) qui a permis des effacements de dette pour des pays comme le Sénégal, «la dette du Sénégal est en train de revenir à son niveau d’avant Ppte», constate la Dpee.
«Pas d’affolement», apaise Alioune Diouf de la Direction de la dette publique. Selon ce spécialiste, «un risque de surendettement est faible» en ce qui concerne le Sénégal. Il précise que même si le taux d’endettement va continuer à augmenter dans la mesure où le pays est dans une situation de soutien à l’investissement pour se situer à 60% en 2017, l’on va voir ce taux se stabiliser à 55% à compter de 2018. «Le problème de l’endettement, ce n’est pas le taux mais l’utilisation, parce que aujourd’hui, nos économies, au vu des contraintes sur les ressources internes et les ressources budgétaires, ne peuvent pas se développer sans endettement.» Mais des mesures peuvent être appliquées pour limiter les conséquences. Il s’agit, indique M. Diouf, d’allouer les ressources classiques aux projets sociaux et d’utiliser les ressources de marchés qui sont relativement chers à des projets dont la rentabilité économique et financière est avérée. Il faut préciser que l’endettement du Sénégal est dominé par la dette extérieure qui représente 72,2% de l’encourt.
La bombe des inactifs
Le représentant adjoint du Programme des Nations-Unies pour la population (Fnuap) a relevé au cours des discussions, l’importance de la question démographique au Sénégal. Selon Boureima Diadié, avec un taux de dépendance de 0,82%, c’est-à-dire que pour 100 personnes actives, 82 sont inactives, la situation est lourde de danger. «Si toute la croissance doit aller à des secteurs qui ne sont pas productifs, cela peut poser problème», alerte M. Diadié.
Auteur: Mame Woury THIOUBOU - Lequotidien