Toutefois, ce fut l’occasion pour certains étudiants, pour ne pas dire tous ces blessés, de poser leurs doléances crypto-personnelles au lieu de réclamer que toute la lumière soit faite sur ces violences policières qui ont culminé par la mort de l’étudiant Bassirou Faye et que justice soit rendue à qui de droit. Ce dernier serait-il mort pour rien ? Cette mort serait-elle l’occasion pour certains étudiants de réclamer des avantages personnels et égoïstes à la place de meilleures conditions sociales et pédagogiques pour tout le monde ?
Je comprends que nous sommes dans un pays pauvre où on a une mentalité et un comportement de pauvreté. Mais je suppose que l’élan de dignité et de vérité devraient primer sur certaines attitudes peu catholiques. Seulement, ce geste est très sénégalais dans la mesure où l’esprit de profiteur et de recherche de l’intérêt personnel fait parti de nos us et coutumes.
Le président de la République a répondu favorablement à leurs demandes et certainement les satisfera ne ce reste que pour leur retirer la langue et pour mieux casser la dynamique unitaire des étudiants en phase de revendications.
La RTS a fait exprès d’émettre les discussions que le Président a eu avec ces étudiants blessés pour donner à l’opinion publique et à la famille estudiantine une idée du degré de conscience et d’engagement des étudiants en général. La famille estudiantine étant un échantillon de la société sénégalaise, donne une idée claire de la manière dont le Sénégalais lambda aurait réagi en de pareilles circonstances.
On ne reçoit pas la visite du président de la République tous les jours. On n’accède pas aussi facilement au chef de l’État surtout dans un pays en développement. Notre conception du pouvoir fait que nous courtisons, et à la limite même, vénérons ceux qui le détiennent. Ce sont des gens à qui nous avons tendance à confier notre sort et sur qui nous faisons dépendre notre avenir. Notre proximité avec eux est toujours profitable dans un pays où le népotisme est en vogue. Senghor n’avait-il pas raison de dire, après avoir fait le reproche à Lamine Guèye, que « Le népotisme est un mal sénégalais » ?
La mort est l’évènement le plus malheureux qui puisse arriver à un être humain. Elle constitue aussi une épreuve douloureuse pour la famille éplorée. Celle de l’étudiant Bassirou Faye ne fait pas exception. C’est tout un espoir qui est déçu, toute une attente inutile et tout un destin brisé. Comment réagira la famille de Bassirou Faye quand elle entendra ces étudiants poser leurs propres doléances en dehors de l’idéal de justice, de fraternité et de commisération ?
Je comprends davantage pourquoi au Sénégal on dit que : « kou dé, ya perte », et dans ce cas précis « kou gnou rey ya perte » (le mort est le grand perdant). Car non seulement, il plonge dans cette grande nuit noire, mais aussi il sombre dans l’oubli et dans le non rétablissement de la justice et de la lumière sur les circonstances de son meurtre. Mais il faut savoir avec le poète Birago Diop que « Les morts ne sont pas morts ». Ils sont dans nos murs. Ils sont dans nos consciences. Ils sont dans nos nouvelles conditions de vie et d’existence. Les étudiants qui ont bénéficié des acquis obtenus suite à l’assassinat de l’étudiant Balla Gaye ne me démentiront pas. Une bonne partie d’entre eux ont réussi leurs études grâce à la généralisation des bourses et des aides. D’ailleurs, ce sont ces acquis que le gouvernement de Macky Sall veut remettre en cause en introduisant les réformes de l’enseignement supérieur. Ce qui a aboutit à cette violence au sein de nos universités qui ont valu au régime de Macky Sall son premier étudiant assassiné froidement au sein même du campus social de l’UCAD de Dakar.
Le jugement que je fais sur l’attitude des étudiants blessés est le même que je fais sur ceux qui se sont rendus chez Idrissa Seck et Abdoulaye Wade. Ils n’avaient rien à faire chez ces deux hommes vomis par le peuple sénégalais et en quête de légitimité perdue à jamais. Ces deux hommes sont rusés et leur attitude machiavélique n’est plus à démontrer. La preuve, l’argent que Me Wade a donné à ces étudiants commence à semer la discorde entre eux, à un moment où ils doivent s’unir pour faire face aux autorités et exiger la lumière et la justice sur les circonstances de la mort de leur camarade Bass.
Je suis vraiment choqué et meurtri. J’ai honte au fond de moi-même. N’est-ce pas ces mêmes étudiants qui crient au scandale ? N’est-ce pas eux qui demandent la démission des ministres Marie Teuw Niane et Abdoulaye Daouda Diallo ainsi que celle d’Anna Sémou Diouf, la directrice générale de la police nationale ? N’est-ce pas eux qui doivent faire face au gouvernement pour réclamer que justice soit faite et avoir des acquis considérables pour le futur des étudiants dans nos universités ? Ces étudiants, en demandant au Président de l’aide pour poursuivre leurs études à l’étranger, seront-ils en mesure de lui réclamer justice et de lui dire « plus jamais ça » ?
En tout cas, le questionnement devient fondamentalement éthique et doit nous pousser à nous indigner. Et vous aussi, indignez-vous !
Ngor Dieng
Philosophe/Psychologue conseiller
ngordieng@gmail.com
Je comprends que nous sommes dans un pays pauvre où on a une mentalité et un comportement de pauvreté. Mais je suppose que l’élan de dignité et de vérité devraient primer sur certaines attitudes peu catholiques. Seulement, ce geste est très sénégalais dans la mesure où l’esprit de profiteur et de recherche de l’intérêt personnel fait parti de nos us et coutumes.
Le président de la République a répondu favorablement à leurs demandes et certainement les satisfera ne ce reste que pour leur retirer la langue et pour mieux casser la dynamique unitaire des étudiants en phase de revendications.
La RTS a fait exprès d’émettre les discussions que le Président a eu avec ces étudiants blessés pour donner à l’opinion publique et à la famille estudiantine une idée du degré de conscience et d’engagement des étudiants en général. La famille estudiantine étant un échantillon de la société sénégalaise, donne une idée claire de la manière dont le Sénégalais lambda aurait réagi en de pareilles circonstances.
On ne reçoit pas la visite du président de la République tous les jours. On n’accède pas aussi facilement au chef de l’État surtout dans un pays en développement. Notre conception du pouvoir fait que nous courtisons, et à la limite même, vénérons ceux qui le détiennent. Ce sont des gens à qui nous avons tendance à confier notre sort et sur qui nous faisons dépendre notre avenir. Notre proximité avec eux est toujours profitable dans un pays où le népotisme est en vogue. Senghor n’avait-il pas raison de dire, après avoir fait le reproche à Lamine Guèye, que « Le népotisme est un mal sénégalais » ?
La mort est l’évènement le plus malheureux qui puisse arriver à un être humain. Elle constitue aussi une épreuve douloureuse pour la famille éplorée. Celle de l’étudiant Bassirou Faye ne fait pas exception. C’est tout un espoir qui est déçu, toute une attente inutile et tout un destin brisé. Comment réagira la famille de Bassirou Faye quand elle entendra ces étudiants poser leurs propres doléances en dehors de l’idéal de justice, de fraternité et de commisération ?
Je comprends davantage pourquoi au Sénégal on dit que : « kou dé, ya perte », et dans ce cas précis « kou gnou rey ya perte » (le mort est le grand perdant). Car non seulement, il plonge dans cette grande nuit noire, mais aussi il sombre dans l’oubli et dans le non rétablissement de la justice et de la lumière sur les circonstances de son meurtre. Mais il faut savoir avec le poète Birago Diop que « Les morts ne sont pas morts ». Ils sont dans nos murs. Ils sont dans nos consciences. Ils sont dans nos nouvelles conditions de vie et d’existence. Les étudiants qui ont bénéficié des acquis obtenus suite à l’assassinat de l’étudiant Balla Gaye ne me démentiront pas. Une bonne partie d’entre eux ont réussi leurs études grâce à la généralisation des bourses et des aides. D’ailleurs, ce sont ces acquis que le gouvernement de Macky Sall veut remettre en cause en introduisant les réformes de l’enseignement supérieur. Ce qui a aboutit à cette violence au sein de nos universités qui ont valu au régime de Macky Sall son premier étudiant assassiné froidement au sein même du campus social de l’UCAD de Dakar.
Le jugement que je fais sur l’attitude des étudiants blessés est le même que je fais sur ceux qui se sont rendus chez Idrissa Seck et Abdoulaye Wade. Ils n’avaient rien à faire chez ces deux hommes vomis par le peuple sénégalais et en quête de légitimité perdue à jamais. Ces deux hommes sont rusés et leur attitude machiavélique n’est plus à démontrer. La preuve, l’argent que Me Wade a donné à ces étudiants commence à semer la discorde entre eux, à un moment où ils doivent s’unir pour faire face aux autorités et exiger la lumière et la justice sur les circonstances de la mort de leur camarade Bass.
Je suis vraiment choqué et meurtri. J’ai honte au fond de moi-même. N’est-ce pas ces mêmes étudiants qui crient au scandale ? N’est-ce pas eux qui demandent la démission des ministres Marie Teuw Niane et Abdoulaye Daouda Diallo ainsi que celle d’Anna Sémou Diouf, la directrice générale de la police nationale ? N’est-ce pas eux qui doivent faire face au gouvernement pour réclamer que justice soit faite et avoir des acquis considérables pour le futur des étudiants dans nos universités ? Ces étudiants, en demandant au Président de l’aide pour poursuivre leurs études à l’étranger, seront-ils en mesure de lui réclamer justice et de lui dire « plus jamais ça » ?
En tout cas, le questionnement devient fondamentalement éthique et doit nous pousser à nous indigner. Et vous aussi, indignez-vous !
Ngor Dieng
Philosophe/Psychologue conseiller
ngordieng@gmail.com