Décédé à l'âge de 53 ans, le 10 novembre 2003, Iba Ndiaye Diadji a été célébré lundi et mardi dernier. Deux jours de colloque sur son héritage intellectuel. Il menait de front des activités syndicales, de critique d'art, d'enseignant et d'écrivain. Son roman « Mouchoir de femme » est paru à titre posthume aux presses universitaires de Dakar en octobre 2013.
En culotte courte dans le quartier sud de L’île de Saint louis du Sénégal, Iba Ndiaye Diadji était un parfait bricoleur. Il réparait tout ce qui lui tombait sous la main, se faisait peintre et n’hésitait pas à vêtir le bleu de chauffe du puisatier au sein de la famille. Il adorait la lecture et partageait cette passion avec ses frères, sœurs et filles à qui il disait : « la télévision est une fausse amie, il faut savoir s’en détacher » et oser prendre un livre. Il était curieux de tout et avide de savoir.
A 24 ans il a voulu contribué au revenu familial en choisissant la carrière de l’enseignement. Voilà comment son jeune frère l’a dépeint lundi 11 novembre 2013, dixième commémoration de la disparition de celui sur qui les témoignages sont unanimes pour dire qu’il fut un être exceptionnel.
Professeur d’Esthétiques à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar , docteur d’Etat es lettres , critique d’art, membre du conseil scientifique de la biennale Dak’Art, président de l’Association Africaine de Culture Relais Sud et auteurs de plusieurs ouvrages sur les arts, les NTIC, la culture et la société en Afrique, militant syndical et romancier à titre posthume, il fut tout cela.
Nous retiendrons ici la somme de réflexion sur l’art en Afrique saluée par les artistes plasticiens du Sénégal qui lui dédie une exposition à la bibliothèque de l’université cheikh Anta Diop du 11 au 15 novembre 2013. Le professeur Maguèye Kassé écrit sur la plaquette de présentation de l’exposition qui regroupe 29 tableaux de plasticiens, véritable rétrospective de la peinture sénégalaise : « sa formation littéraire et son cursus académique le préparaient à ses choix esthétiques, de son mémoire de maitrise sur « la Critique sociale dans l’œuvre littéraire chez Sembéne Ousmane » en passant par sa thèse de troisième cycle sut « théâtre et société en Afrique noire francophone depuis 1960 » et sa thèse d’Etat sur « la critique artistique en Afrique noire de 1914 à 1960 ». Rien ne relève du hasard dans ce choix en attestent les nombreuses publications consacrées à l’art africain ».
Dans son ouvrage « Créer l’art des Africains » Ed. Presse Universitaires de Dakar ( 2003), Iba ndiaye Diadji faisait remarquer : « Au nom de son droit de pacification, l’Occident décernait des brevets de bonne conduite artistique à des œuvres dont le tort était d’avoir été créées dans un univers et selon des principes esthétiques qu’ignorait totalement l’ »expertise » occidentale ». Il contestait l’opposition établie entre art africain contemporain et art africain traditionnel.
Le traditionnel n’est que l’expérience du contemporain qui a son tour sera la somme des références à enrichir ou à contester pour créer du nouveau. Il contestait également la dichotomie entre expression littéraire et expression artistique qu’il trouvait artificielle et qui traduisait une incompréhension de l’identité de l’art. comme ; il soutenait que la lecture d’une œuvre d’art nécessite une alphabétisation sur les moyens d’expression mis en œuvre par l’artiste et que les expressions artistiques répondent aux mêmes principes de codage : « interdépendance entre le dit, le visuel, le dansé, le sculpté, l’entendu, le vécu pour suggérer (en orchestration ou en solo) l ’homme dans ses relations avec lui-même ou dans son dialogue avec son semblable ou avec la Nature, le temps, l’Invisible »
A propos des outils modernes de création Iba Ndiaye Diadji disait que la science n’était ni noire ni blanche et peu importe la forme d’expression artistique : « l’essentiel : que le peintre et l’artiste digital, le sculpteur et le photographe parviennent à dire leurs intimités librement et scientifiquement ».
sudonline.sn
En culotte courte dans le quartier sud de L’île de Saint louis du Sénégal, Iba Ndiaye Diadji était un parfait bricoleur. Il réparait tout ce qui lui tombait sous la main, se faisait peintre et n’hésitait pas à vêtir le bleu de chauffe du puisatier au sein de la famille. Il adorait la lecture et partageait cette passion avec ses frères, sœurs et filles à qui il disait : « la télévision est une fausse amie, il faut savoir s’en détacher » et oser prendre un livre. Il était curieux de tout et avide de savoir.
A 24 ans il a voulu contribué au revenu familial en choisissant la carrière de l’enseignement. Voilà comment son jeune frère l’a dépeint lundi 11 novembre 2013, dixième commémoration de la disparition de celui sur qui les témoignages sont unanimes pour dire qu’il fut un être exceptionnel.
Professeur d’Esthétiques à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar , docteur d’Etat es lettres , critique d’art, membre du conseil scientifique de la biennale Dak’Art, président de l’Association Africaine de Culture Relais Sud et auteurs de plusieurs ouvrages sur les arts, les NTIC, la culture et la société en Afrique, militant syndical et romancier à titre posthume, il fut tout cela.
Nous retiendrons ici la somme de réflexion sur l’art en Afrique saluée par les artistes plasticiens du Sénégal qui lui dédie une exposition à la bibliothèque de l’université cheikh Anta Diop du 11 au 15 novembre 2013. Le professeur Maguèye Kassé écrit sur la plaquette de présentation de l’exposition qui regroupe 29 tableaux de plasticiens, véritable rétrospective de la peinture sénégalaise : « sa formation littéraire et son cursus académique le préparaient à ses choix esthétiques, de son mémoire de maitrise sur « la Critique sociale dans l’œuvre littéraire chez Sembéne Ousmane » en passant par sa thèse de troisième cycle sut « théâtre et société en Afrique noire francophone depuis 1960 » et sa thèse d’Etat sur « la critique artistique en Afrique noire de 1914 à 1960 ». Rien ne relève du hasard dans ce choix en attestent les nombreuses publications consacrées à l’art africain ».
Dans son ouvrage « Créer l’art des Africains » Ed. Presse Universitaires de Dakar ( 2003), Iba ndiaye Diadji faisait remarquer : « Au nom de son droit de pacification, l’Occident décernait des brevets de bonne conduite artistique à des œuvres dont le tort était d’avoir été créées dans un univers et selon des principes esthétiques qu’ignorait totalement l’ »expertise » occidentale ». Il contestait l’opposition établie entre art africain contemporain et art africain traditionnel.
Le traditionnel n’est que l’expérience du contemporain qui a son tour sera la somme des références à enrichir ou à contester pour créer du nouveau. Il contestait également la dichotomie entre expression littéraire et expression artistique qu’il trouvait artificielle et qui traduisait une incompréhension de l’identité de l’art. comme ; il soutenait que la lecture d’une œuvre d’art nécessite une alphabétisation sur les moyens d’expression mis en œuvre par l’artiste et que les expressions artistiques répondent aux mêmes principes de codage : « interdépendance entre le dit, le visuel, le dansé, le sculpté, l’entendu, le vécu pour suggérer (en orchestration ou en solo) l ’homme dans ses relations avec lui-même ou dans son dialogue avec son semblable ou avec la Nature, le temps, l’Invisible »
A propos des outils modernes de création Iba Ndiaye Diadji disait que la science n’était ni noire ni blanche et peu importe la forme d’expression artistique : « l’essentiel : que le peintre et l’artiste digital, le sculpteur et le photographe parviennent à dire leurs intimités librement et scientifiquement ».
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