Tout s’est passé comme s’il attendait la fin de la mission du Comité de Veille dont il fut membre en tant que représentant du Collectif des Organisations de la Société civile, pour partir sur la pointe des pieds, ce dimanche 30 septembre 2012.
Tout s’est passé comme si quelques jours auparavant, la rencontre entre les membres du Comité de Veille et une délégation Kenyane venue s’informer de l’expérience sénégalaise en matière d’élection, le mardi 25 septembre au siège de l’ONG OSIWA, constituait la dernière et ultime tribune pour Omar, pour faire ses adieux à la classe politique sénégalaise et africaine.
En effet, ce jour là contrairement à son habitude d’être peu bavard lors des réunions, il avait beaucoup parlé, avec une pertinence rarement égalée, en retraçant à grands traits l’histoire du processus électoral sénégalais. Sur la base de son expérience de plus de trente (30) ans de vécu militant et d’engagement citoyen, Omar avait particulièrement séduit les frères kenyans très attentifs aux conseils éclairants qu’il leur prodiguait, pour éviter les conflits pré et post électoraux qui ont eu à plonger de nombreux pays de la sous-région dans des crises politiques aux conséquences socio-économiques désastreusesS’il en est ainsi, c’est parce que Omar DIOP a capitalisé durant sa vie relativement éphémère, une expérience multidimensionnelle d’une richesse prodigieuse.
Au plan politique, Omar a fait ses armes à la LD (Ligue Démocratique) pendant la période de la clandestinité. Il a adhéré à ce parti en 1978 alors qu’il était enseignant à St-Louis, comme professeur d’histoire-géographie au Lycée Ahmet FALL. Lors de la crise qu’a traversée la LD en 1979 avec le départ de certains camarades, Omar était le seul à rester fidèle au Parti, en prenant la tête du Comité de Ville de Saint louis. Puis, il devint commissaire politique de la région, et membre du premier Bureau Politique, puis du Comité Central, lors de la légalisation du Parti en 1981.
C’est dire qu’Omar Diop fut membre du noyau historique de la LD, qu’il a servi avec dévouement, loyauté et un engagement sans failles. Malgré la distance Saint louis - Dakar et un état de santé assez fragile, Omar ne ratait aucune instance nationale.
Au plan syndical, Omar était une figure de proue du mouvement syndical à Saint louis. Il s’était rapidement distingué, à, côté d’autres responsables syndicaux comme feu Iba Ndiaye Diadji, Cheikh Détialaw Dieng, Madiéye Mbodji, El hadji Momar Samb, pour ne citer que ceux là, comme un leader syndical hors pair, courageux et plein de vitalité dans la défense des intérêts des enseignants. Omar a été un membre fondateur du SUDES, puis de l’UDEN où il a siégé au Bureau Exécutif National (B.E.N) de ces deux syndicats. Il a également joué un rôle majeur dans la création de la FEDER, puis de l’UNSAS. C’est dire qu’Omar DIOP a été à la fois témoin et acteur de premier plan de toutes les batailles du mouvement syndical enseignant de ces trente (30) dernières années.
En 1999, Omar obtient une disponibilité de deux ans, et partit aux USA. A son retour en 2001, il reprit son poste d’enseignant au lycée Kennedy. C’est-à-cette période qu’il prit la décision de s’investir pleinement dans les activités de la société civile sénégalaise. Grâce au riche capital d’expérience qu’il a accumulé aux plans politique, syndical et de la vie associative, Omar s’est très vite distingué comme une figure marquante de la société civile. Il intervenait très souvent dans les médias publics comme privés, par des analyses pertinentes et éclairantes sur des faits de société. Il créa la Ligue Civique, spécialisée dans les questions relatives à la Paix, à la Citoyenneté et aux Droits humains. Cette ONG dont il fut le Président adhéra à la COSEDDH (Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains). Membre influent du CONGAD, il était le coordonnateur du « Réseau Droits Humains et Paix ». Il a été un des fondateurs du Comité Sénégalais des Educateurs à la Paix et de PDC Africa (Femmes et Jeunes d’Afrique Unis pour la Paix, la Démocratie et la Citoyenneté).
En outre, il a pris une part très active dans le Comité de Rédaction du Programme des Volontaires de l’Education, sous l’égide de l’INEADE. Il joua un rôle non moins important dans le cadre de l’Association Sénégalaise des Professeurs d’histoire et de géographie dont il fut un des membres les plus dynamiques. Mais c’est avec l’avènement du Comité de Veille pour le suivi des recommandations de la Mission d’audit du Fichier Electoral (M.A.F.E.), en 2010, que Omar Diop a montré la pleine mesure de sa compétence et de son expertise sur les questions relatives aux élections.
Toujours le premier au travail et le dernier au repos, il ne ratait aucune réunion, sauf celle organisée les mercredi, jour de ses séances d’hémodialyse à l’hôpital. D’ailleurs, le rôle qu’il jouait au sein de l’ASHIR (Association Sénégalaise des Hémodialysés et Insuffisants Rénaux) était très important et unanimement apprécié. Ses réflexions toujours pertinentes et constructives ont singulièrement guidé et éclairé le chemin de l’action du Comité de Veille qu’il a servi avec une grande disponibilité et accompagné jusqu’à l’élaboration définitive de son rapport d’activités, qui sera déposé dans quelques jours auprès du chef de l’Etat.
Mais Omar, c’est d’abord et avant tout, la fidélité à l’amitié et aux valeurs de progrès et de justice sociale. Pour avoir cheminé avec lui pendant plus de trois décennies, je mesure à quel point il avait le sens de l’amitié et des relations humaines. Aussi, rien d’étonnant s’il ne s’est jamais séparé de ses amis d’enfance qui l’ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure.
En définitive, on peut affirmer que la disparition de Omar constitue une lourde perte pour le peuple sénégalaise à qui il a tout donné : son intelligence fine, son savoir faire et son engagement patriotique. Omar cristallisait un faisceau d’expériences multiformes, enrichi par de nombreux voyages à travers les quatre continents. Les derniers pays qu’il a visités juste avant sa disparition sont l’Argentine et l’Inde. C’est dire qu’un grand homme s’en est allé, un authentique patriote pétri de qualités intellectuelles et morales indéniables, un militant des causes justes, un défenseur ardent des droits humains, bref un homme foncièrement généreux dans le partage de l’avoir comme du savoir. Pour avoir contribué à l’écriture des plus belles pages des Annales de l’histoire de la Ligue Démocratique, du mouvement syndical enseignant et du mouvement des organisations de la société civile, le nom d’Omar DIOP restera à jamais gravé dans la mémoire du peuple Sénégalais. Ce combattant infatigable qui aimait passionnément son pays qu’il a servi avec un dévouement et un engagement sans failles, assurément, a semé des graines dans les sillons profonds de la lutte de son peuple, qui vont germer et servir de modèle à la jeunesse de notre pays en quête de repères.
Ousmane BADIANE
Secrétaire Général Adjoint de la LD
Chargé des Elections et des Elus
EMail : bousmane2006@yahoo.fr
Tout s’est passé comme si quelques jours auparavant, la rencontre entre les membres du Comité de Veille et une délégation Kenyane venue s’informer de l’expérience sénégalaise en matière d’élection, le mardi 25 septembre au siège de l’ONG OSIWA, constituait la dernière et ultime tribune pour Omar, pour faire ses adieux à la classe politique sénégalaise et africaine.
En effet, ce jour là contrairement à son habitude d’être peu bavard lors des réunions, il avait beaucoup parlé, avec une pertinence rarement égalée, en retraçant à grands traits l’histoire du processus électoral sénégalais. Sur la base de son expérience de plus de trente (30) ans de vécu militant et d’engagement citoyen, Omar avait particulièrement séduit les frères kenyans très attentifs aux conseils éclairants qu’il leur prodiguait, pour éviter les conflits pré et post électoraux qui ont eu à plonger de nombreux pays de la sous-région dans des crises politiques aux conséquences socio-économiques désastreusesS’il en est ainsi, c’est parce que Omar DIOP a capitalisé durant sa vie relativement éphémère, une expérience multidimensionnelle d’une richesse prodigieuse.
Au plan politique, Omar a fait ses armes à la LD (Ligue Démocratique) pendant la période de la clandestinité. Il a adhéré à ce parti en 1978 alors qu’il était enseignant à St-Louis, comme professeur d’histoire-géographie au Lycée Ahmet FALL. Lors de la crise qu’a traversée la LD en 1979 avec le départ de certains camarades, Omar était le seul à rester fidèle au Parti, en prenant la tête du Comité de Ville de Saint louis. Puis, il devint commissaire politique de la région, et membre du premier Bureau Politique, puis du Comité Central, lors de la légalisation du Parti en 1981.
C’est dire qu’Omar Diop fut membre du noyau historique de la LD, qu’il a servi avec dévouement, loyauté et un engagement sans failles. Malgré la distance Saint louis - Dakar et un état de santé assez fragile, Omar ne ratait aucune instance nationale.
Au plan syndical, Omar était une figure de proue du mouvement syndical à Saint louis. Il s’était rapidement distingué, à, côté d’autres responsables syndicaux comme feu Iba Ndiaye Diadji, Cheikh Détialaw Dieng, Madiéye Mbodji, El hadji Momar Samb, pour ne citer que ceux là, comme un leader syndical hors pair, courageux et plein de vitalité dans la défense des intérêts des enseignants. Omar a été un membre fondateur du SUDES, puis de l’UDEN où il a siégé au Bureau Exécutif National (B.E.N) de ces deux syndicats. Il a également joué un rôle majeur dans la création de la FEDER, puis de l’UNSAS. C’est dire qu’Omar DIOP a été à la fois témoin et acteur de premier plan de toutes les batailles du mouvement syndical enseignant de ces trente (30) dernières années.
En 1999, Omar obtient une disponibilité de deux ans, et partit aux USA. A son retour en 2001, il reprit son poste d’enseignant au lycée Kennedy. C’est-à-cette période qu’il prit la décision de s’investir pleinement dans les activités de la société civile sénégalaise. Grâce au riche capital d’expérience qu’il a accumulé aux plans politique, syndical et de la vie associative, Omar s’est très vite distingué comme une figure marquante de la société civile. Il intervenait très souvent dans les médias publics comme privés, par des analyses pertinentes et éclairantes sur des faits de société. Il créa la Ligue Civique, spécialisée dans les questions relatives à la Paix, à la Citoyenneté et aux Droits humains. Cette ONG dont il fut le Président adhéra à la COSEDDH (Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains). Membre influent du CONGAD, il était le coordonnateur du « Réseau Droits Humains et Paix ». Il a été un des fondateurs du Comité Sénégalais des Educateurs à la Paix et de PDC Africa (Femmes et Jeunes d’Afrique Unis pour la Paix, la Démocratie et la Citoyenneté).
En outre, il a pris une part très active dans le Comité de Rédaction du Programme des Volontaires de l’Education, sous l’égide de l’INEADE. Il joua un rôle non moins important dans le cadre de l’Association Sénégalaise des Professeurs d’histoire et de géographie dont il fut un des membres les plus dynamiques. Mais c’est avec l’avènement du Comité de Veille pour le suivi des recommandations de la Mission d’audit du Fichier Electoral (M.A.F.E.), en 2010, que Omar Diop a montré la pleine mesure de sa compétence et de son expertise sur les questions relatives aux élections.
Toujours le premier au travail et le dernier au repos, il ne ratait aucune réunion, sauf celle organisée les mercredi, jour de ses séances d’hémodialyse à l’hôpital. D’ailleurs, le rôle qu’il jouait au sein de l’ASHIR (Association Sénégalaise des Hémodialysés et Insuffisants Rénaux) était très important et unanimement apprécié. Ses réflexions toujours pertinentes et constructives ont singulièrement guidé et éclairé le chemin de l’action du Comité de Veille qu’il a servi avec une grande disponibilité et accompagné jusqu’à l’élaboration définitive de son rapport d’activités, qui sera déposé dans quelques jours auprès du chef de l’Etat.
Mais Omar, c’est d’abord et avant tout, la fidélité à l’amitié et aux valeurs de progrès et de justice sociale. Pour avoir cheminé avec lui pendant plus de trois décennies, je mesure à quel point il avait le sens de l’amitié et des relations humaines. Aussi, rien d’étonnant s’il ne s’est jamais séparé de ses amis d’enfance qui l’ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure.
En définitive, on peut affirmer que la disparition de Omar constitue une lourde perte pour le peuple sénégalaise à qui il a tout donné : son intelligence fine, son savoir faire et son engagement patriotique. Omar cristallisait un faisceau d’expériences multiformes, enrichi par de nombreux voyages à travers les quatre continents. Les derniers pays qu’il a visités juste avant sa disparition sont l’Argentine et l’Inde. C’est dire qu’un grand homme s’en est allé, un authentique patriote pétri de qualités intellectuelles et morales indéniables, un militant des causes justes, un défenseur ardent des droits humains, bref un homme foncièrement généreux dans le partage de l’avoir comme du savoir. Pour avoir contribué à l’écriture des plus belles pages des Annales de l’histoire de la Ligue Démocratique, du mouvement syndical enseignant et du mouvement des organisations de la société civile, le nom d’Omar DIOP restera à jamais gravé dans la mémoire du peuple Sénégalais. Ce combattant infatigable qui aimait passionnément son pays qu’il a servi avec un dévouement et un engagement sans failles, assurément, a semé des graines dans les sillons profonds de la lutte de son peuple, qui vont germer et servir de modèle à la jeunesse de notre pays en quête de repères.
Ousmane BADIANE
Secrétaire Général Adjoint de la LD
Chargé des Elections et des Elus
EMail : bousmane2006@yahoo.fr