Le culte de l’exemplarité : Macky Sall/ Abdoul Mbaye....YOUSSOU NDOUR : « L’INCONTOURNABLE » ....Reconversions inévitables
Le culte de l’exemplarité : Macky Sall/ Abdoul Mbaye
Le magistère de son excellence M. Macky Sall débute sur des notes d’espoir. Les plus superstitieux n’ont pas manqué d’interpréter les pluies hors-saison de la semaine d’après ce scrutin présidentiel comme annonciatrices de lendemains meilleurs. Le nouvel homme aura, au moins le mérite de nous redonner espoir, ou de raviver nos espérances c’est selon.
Les premières sorties du président sont symboliques : elles sont toutes empreintes de signaux forts d’une rupture tant clamée en période de campagne. Ses discours se situent aux antipodes de ceux auxquels nous commencions à nous habituer avec Wade. Contrairement à ce dernier, il prône la concision, préférant se concentrer sur l’essentiel et laissant, ainsi de côté, tout ce qui serait superfétatoire : en attestent sa prestation de serment, son adresse à la nation à la veille de la fête de l’indépendance ou son discours d’après défilé.
Le décret nommant le banquier Abdoul Mbaye, premier ministre est salutaire. En effet, des témoignages concordant donnent lieu d’espérer. Quinquagénaire ayant une réputation exemplaire de « redresseur » de banques. Pourvu qu’il parvienne à en faire autant avec notre état et qu’il nous impose cette austérité en vogue sous d’autres cieux. Avec Monsieur Mbaye, nous osons espérer que sa politique gouvernementale concrétisera les promesses électorales Formé doublement à bonne école, d’abord à celle de son illustre père feu Kéba Mbaye, et aux universités qu’il a fréquentées. Comme promis, son gouvernement provisoire, disons le clairement, ne compte que vingt-cinq ministres. Étant donné qu’au lendemain des législatives prévues en juillet, il y aura, à coup sûr, un remaniement ministériel. Jusque-là tout se passe bien. Cependant sa composition démontre qu’il y a une bonne partie occupée par des hommes politiques, normal me diriez vous car ils se sont battus pour être aux commandes. Les mauvaises langues parleront de partage du gâteau. Alors que les plus critiques ne manqueront pas de souligner l’occupation des Ministère de l’intérieur, des affaires étrangères, de même que ceux de la justice et de l’énergie par des fidèles au président.
YOUSSOU NDOUR : « L’INCONTOURNABLE » :
De la personne à l’édition d’informations générales qui passe tous les à 20heures sur la Télévision Futurs Medias, il n’y a qu’un pas à franchir. Le choix porté sur la star planétaire Youssou Ndour fut confirmé et fait du coup le buzz. Ses défenseurs zélés pour ne citer que le présentateur de l’émission remue-ménage, justifie cette nomination en parlant de l’effet marketing qui ferait que le roi du mbalax puisse vendre la destination Sénégal. Nous n’avons rien contre la vedette de la musique, d’ailleurs il nous avait inspiré un papier en 1996 après ses disques d’or.
Toutefois, la critique étant nécessaire comme l’avait préconisé Nicolas Boileau dans son Art poétique, nous estimons que le chanteur pourrait être nommé conseiller spécial du président de la république avec une mission de promoteur touristique peut-être. Non pas parce que Youssou Ndour n’a pas fait un cursus scolaire qui lui garantit les diplômes des plus grandes universités mais juste parce que son slogan accrocheur FEKKE MA CI BOLE (j’y prends part parce que j’en suis témoin) ne devrait pas faire qu’il soit toujours au devant de la scène. Et puis, la culture est une très vaste famille qui ne saurait se limiter à la musique. Nous anticipions sur cette nomination et ne manquions pas de souligner que la place d’un homme affaires ne se trouve pas dans un gouvernement mais à la tête de son empire privé le cas échéant au sein du Super étoile, ou de son impressionnant groupe de presse.
Il y a mille et une manières de promouvoir notre pays de la téranga. Ce qui est valable dans le privé ne pourrait l’être dans le public. Au demeurant, il convient de rappeler que nous ne cherchons aucunement à entretenir un quelconque complexe de supériorité. Le fait est qu’à l’image de Nicolas Sarkozy qui a arraché aux podiums et autres spectacles le talentueux animateur Claudy Siar comme délégué interministériel à l’outremer ; Macky Sall aura, par le truchement de cette décision spectaculaire, sevré les mélomanes de leur roi musical. Approprions-nous la formule de l’académicien Jean Guehenno des années soixante et soyons « mieux informés, plus ouverts à la critique, et, par suite, plus difficiles à gouverner (…). Avec le temps, la République finira bien par devenir vraiment la République ».
Reconversions inévitables :
Évitons le positionnement ou plutôt l’alignement car pour la bonne marche de notre démocratie la remise en question objective devrait être essentielle. Aux intellectuels et autres membres de la société civile d’analyser en toute lucidité les situations afin de démontrer les véritables enjeux, et aux politiques et autres partisans de la politique politicienne de justifier ou de maquiller certaines réalités. Wait and see please.
Fidèle à sa réputation, Macky Sall fait preuve de pragmatisme néanmoins son équipe ne pourrait tout faire. Vu que l’ère du messianisme est révolu. Son excellence en est conscient. D’où cette invite à ses concitoyens à embrasser à nouveau la discipline sénégalaise qui passe par l’éducation civique ou par la morale à l’école, les belles leçons de civisme ou les campagnes de sensibilisation pour une nouvelle citoyenneté initiées par les autorités administratives ou la société civile, ou dernièrement le Nouveau Type de Sénégalais pour employer une expression chère au collectif Y’EN A MARRE. Jadis prompts à réclamer nos droits, descendant au cas échéant sur les places mythiques de l’obélisque, de l’indépendance etc., puisque l’essentiel était menacé, à contrario nous serions plus enclins à travailler, à bien travailler et à respecter nos devoirs citoyens pour la bonne marche de notre jeune nation. Possible reconversion non !
M. DIALLO IBNOU
Doctorant ès Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes (ibndiallo@gmail.com)
Blog : Ibnoze.seneweb.com
P.S :
Nécessité de la critique
FAITES-VOUS des amis prompts à vous censurer ;
Qu’ils soient de vos écrits les confidents sincères,
Et de tous vos défauts les zélés adversaires.
Dépouillez devant eux l’arrogance d’auteur ;
Mais sachez de l’ami discerner le flatteur :
Tel vous semble applaudir qui vous raille et vous joue.
Aimez qu’on vous conseille et non qu’on vous loue.
Nicolas Boileau, L’Art poétique, chant I.
Le magistère de son excellence M. Macky Sall débute sur des notes d’espoir. Les plus superstitieux n’ont pas manqué d’interpréter les pluies hors-saison de la semaine d’après ce scrutin présidentiel comme annonciatrices de lendemains meilleurs. Le nouvel homme aura, au moins le mérite de nous redonner espoir, ou de raviver nos espérances c’est selon.
Les premières sorties du président sont symboliques : elles sont toutes empreintes de signaux forts d’une rupture tant clamée en période de campagne. Ses discours se situent aux antipodes de ceux auxquels nous commencions à nous habituer avec Wade. Contrairement à ce dernier, il prône la concision, préférant se concentrer sur l’essentiel et laissant, ainsi de côté, tout ce qui serait superfétatoire : en attestent sa prestation de serment, son adresse à la nation à la veille de la fête de l’indépendance ou son discours d’après défilé.
Le décret nommant le banquier Abdoul Mbaye, premier ministre est salutaire. En effet, des témoignages concordant donnent lieu d’espérer. Quinquagénaire ayant une réputation exemplaire de « redresseur » de banques. Pourvu qu’il parvienne à en faire autant avec notre état et qu’il nous impose cette austérité en vogue sous d’autres cieux. Avec Monsieur Mbaye, nous osons espérer que sa politique gouvernementale concrétisera les promesses électorales Formé doublement à bonne école, d’abord à celle de son illustre père feu Kéba Mbaye, et aux universités qu’il a fréquentées. Comme promis, son gouvernement provisoire, disons le clairement, ne compte que vingt-cinq ministres. Étant donné qu’au lendemain des législatives prévues en juillet, il y aura, à coup sûr, un remaniement ministériel. Jusque-là tout se passe bien. Cependant sa composition démontre qu’il y a une bonne partie occupée par des hommes politiques, normal me diriez vous car ils se sont battus pour être aux commandes. Les mauvaises langues parleront de partage du gâteau. Alors que les plus critiques ne manqueront pas de souligner l’occupation des Ministère de l’intérieur, des affaires étrangères, de même que ceux de la justice et de l’énergie par des fidèles au président.
YOUSSOU NDOUR : « L’INCONTOURNABLE » :
De la personne à l’édition d’informations générales qui passe tous les à 20heures sur la Télévision Futurs Medias, il n’y a qu’un pas à franchir. Le choix porté sur la star planétaire Youssou Ndour fut confirmé et fait du coup le buzz. Ses défenseurs zélés pour ne citer que le présentateur de l’émission remue-ménage, justifie cette nomination en parlant de l’effet marketing qui ferait que le roi du mbalax puisse vendre la destination Sénégal. Nous n’avons rien contre la vedette de la musique, d’ailleurs il nous avait inspiré un papier en 1996 après ses disques d’or.
Toutefois, la critique étant nécessaire comme l’avait préconisé Nicolas Boileau dans son Art poétique, nous estimons que le chanteur pourrait être nommé conseiller spécial du président de la république avec une mission de promoteur touristique peut-être. Non pas parce que Youssou Ndour n’a pas fait un cursus scolaire qui lui garantit les diplômes des plus grandes universités mais juste parce que son slogan accrocheur FEKKE MA CI BOLE (j’y prends part parce que j’en suis témoin) ne devrait pas faire qu’il soit toujours au devant de la scène. Et puis, la culture est une très vaste famille qui ne saurait se limiter à la musique. Nous anticipions sur cette nomination et ne manquions pas de souligner que la place d’un homme affaires ne se trouve pas dans un gouvernement mais à la tête de son empire privé le cas échéant au sein du Super étoile, ou de son impressionnant groupe de presse.
Il y a mille et une manières de promouvoir notre pays de la téranga. Ce qui est valable dans le privé ne pourrait l’être dans le public. Au demeurant, il convient de rappeler que nous ne cherchons aucunement à entretenir un quelconque complexe de supériorité. Le fait est qu’à l’image de Nicolas Sarkozy qui a arraché aux podiums et autres spectacles le talentueux animateur Claudy Siar comme délégué interministériel à l’outremer ; Macky Sall aura, par le truchement de cette décision spectaculaire, sevré les mélomanes de leur roi musical. Approprions-nous la formule de l’académicien Jean Guehenno des années soixante et soyons « mieux informés, plus ouverts à la critique, et, par suite, plus difficiles à gouverner (…). Avec le temps, la République finira bien par devenir vraiment la République ».
Reconversions inévitables :
Évitons le positionnement ou plutôt l’alignement car pour la bonne marche de notre démocratie la remise en question objective devrait être essentielle. Aux intellectuels et autres membres de la société civile d’analyser en toute lucidité les situations afin de démontrer les véritables enjeux, et aux politiques et autres partisans de la politique politicienne de justifier ou de maquiller certaines réalités. Wait and see please.
Fidèle à sa réputation, Macky Sall fait preuve de pragmatisme néanmoins son équipe ne pourrait tout faire. Vu que l’ère du messianisme est révolu. Son excellence en est conscient. D’où cette invite à ses concitoyens à embrasser à nouveau la discipline sénégalaise qui passe par l’éducation civique ou par la morale à l’école, les belles leçons de civisme ou les campagnes de sensibilisation pour une nouvelle citoyenneté initiées par les autorités administratives ou la société civile, ou dernièrement le Nouveau Type de Sénégalais pour employer une expression chère au collectif Y’EN A MARRE. Jadis prompts à réclamer nos droits, descendant au cas échéant sur les places mythiques de l’obélisque, de l’indépendance etc., puisque l’essentiel était menacé, à contrario nous serions plus enclins à travailler, à bien travailler et à respecter nos devoirs citoyens pour la bonne marche de notre jeune nation. Possible reconversion non !
M. DIALLO IBNOU
Doctorant ès Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes (ibndiallo@gmail.com)
Blog : Ibnoze.seneweb.com
P.S :
Nécessité de la critique
FAITES-VOUS des amis prompts à vous censurer ;
Qu’ils soient de vos écrits les confidents sincères,
Et de tous vos défauts les zélés adversaires.
Dépouillez devant eux l’arrogance d’auteur ;
Mais sachez de l’ami discerner le flatteur :
Tel vous semble applaudir qui vous raille et vous joue.
Aimez qu’on vous conseille et non qu’on vous loue.
Nicolas Boileau, L’Art poétique, chant I.