De nos jours, la condamnation de l’esclavagisme et de la traite des noirs a été quasiment unanime tant en occident qu’à travers les instances internationales, allant même jusqu’à les qualifier de crime contre l’humanité. Malgré toutes les critiques, ce passé reste gravé encore dans les consciences collectives africaines. Je me dois de rappeler que depuis l’année 2000, le site de l’île de Saint-Louis a été classé patrimoine mondial de l’humanité en 2000 à cause, entre autres, de l’homogénéité architecturale de son cadre urbain avec des attributs physiques que sont les monuments historiques, les places, les quais, qui racontent chacun l’histoire de la ville. Sous ce rapport et en ma qualité de gestionnaire du site, ma conviction est fondée sur la sauvegarde des sites mémoriels qui, au-delà du caractère tragique et injuste de leur histoire, nous permettront de préserver notre mémoire historique pour les générations présentes et à venir.
La sauvegarde et la gestion du site ne sauraient se faire sans l’implication participative des communautés. Maintenant, si dans le cadre d’une volonté politique de reconstruction de l’histoire nationale visant à rebaptiser des places, des rues, des écoles, déboulonner ou déplacer certains symboles comme la statue Faidherbe, l’avis des communautés ( Mairie, Comité de sauvegarde du site classé, associations, leaders d’opinion, etc.) doit être déterminant dans la prise de décision de l’état et dans le respect des attributs fondamentaux et des valeurs qui avaient présidé à son l’inscription sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial.
La particularité de l’histoire de Saint-Louis qui se trouve être d’une richesse inestimable doit nous inciter à plus de prudence.
Il importe donc, dès à présent, de réfléchir aux moyens les plus sages, les plus judicieux, sans passion aucune pour préserver ce capital historique de la vieille ville.L’été dernier, j’ai eu l’occasion de mesurer l’ampleur de la fête mouride, les deux Rakkas, qui a rassemblé à Saint Louis pas moins de 500 000 personnes. J’ai vu la queue interminable de visiteurs devant la geôle de Cheikh Bamba dans la Gouvernance, devenue symbole de résistance aux colons ; de là il n’est pas difficile de conclure qu’un changement de symboles est en train de s’opérer, et se douter que pendant l’inauguration de la nouvelle place, celle-ci pourrait être rebaptisée Cheikh Ahmadou Bamba … la statue de Faidherbe y sera alors un peu incongrue …
La Place Faidherbe avec sa statue est certes un des témoins de cette histoire coloniale mais il est incongru qu’on y célèbre chaque 5 septembre les 2 rakkas de Cheikh Ahmadou Bamba, un symbole de résistance face aux colons. Certaines suggestions pourraient être considérées comme autant de pistes de réflexion. Il s’agit entre autres de penser à la création d’un centre d’interprétation où l’histoire de la ville et de sa région seraient valorisées et présentées au public et visiteurs étrangers et à l’histoire de Saint-Louis doit trouver sa juste place dans les programmes de l’Education nationale à l’école primaire, au collège et au lycée.
Moustaph Ndiaye dit OCHE
Gestionnaire du Site de l’île
Historique de Saint-Louis
La sauvegarde et la gestion du site ne sauraient se faire sans l’implication participative des communautés. Maintenant, si dans le cadre d’une volonté politique de reconstruction de l’histoire nationale visant à rebaptiser des places, des rues, des écoles, déboulonner ou déplacer certains symboles comme la statue Faidherbe, l’avis des communautés ( Mairie, Comité de sauvegarde du site classé, associations, leaders d’opinion, etc.) doit être déterminant dans la prise de décision de l’état et dans le respect des attributs fondamentaux et des valeurs qui avaient présidé à son l’inscription sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial.
La particularité de l’histoire de Saint-Louis qui se trouve être d’une richesse inestimable doit nous inciter à plus de prudence.
Il importe donc, dès à présent, de réfléchir aux moyens les plus sages, les plus judicieux, sans passion aucune pour préserver ce capital historique de la vieille ville.L’été dernier, j’ai eu l’occasion de mesurer l’ampleur de la fête mouride, les deux Rakkas, qui a rassemblé à Saint Louis pas moins de 500 000 personnes. J’ai vu la queue interminable de visiteurs devant la geôle de Cheikh Bamba dans la Gouvernance, devenue symbole de résistance aux colons ; de là il n’est pas difficile de conclure qu’un changement de symboles est en train de s’opérer, et se douter que pendant l’inauguration de la nouvelle place, celle-ci pourrait être rebaptisée Cheikh Ahmadou Bamba … la statue de Faidherbe y sera alors un peu incongrue …
La Place Faidherbe avec sa statue est certes un des témoins de cette histoire coloniale mais il est incongru qu’on y célèbre chaque 5 septembre les 2 rakkas de Cheikh Ahmadou Bamba, un symbole de résistance face aux colons. Certaines suggestions pourraient être considérées comme autant de pistes de réflexion. Il s’agit entre autres de penser à la création d’un centre d’interprétation où l’histoire de la ville et de sa région seraient valorisées et présentées au public et visiteurs étrangers et à l’histoire de Saint-Louis doit trouver sa juste place dans les programmes de l’Education nationale à l’école primaire, au collège et au lycée.
Moustaph Ndiaye dit OCHE
Gestionnaire du Site de l’île
Historique de Saint-Louis