Il est des hommes qui cherchent tellement l’habileté et la ruse qu’ils en deviennent maladroits et presque tortueux. L’homme politique Thiessois, Idrissa Seck, appartient peut être à cette catégorie. Et c’est malheureux pour lui. Il vient encore une fois de rater un grand moment de l’histoire politique du Sénégal.
En voulant trop jouer aux intelligents, l’ancien premier ministre déchu du Sénégal s’est mis en marge de ce grand mouvement insoupçonné du 23 juin qui a déferlé sur le Sénégal. Un mouvement qui est en passe de dessiner la trajectoire politique du Sénégal ( ?). Du reste ce mouvement, par son caractère total, est une lame de fond qui vient directement du peuple c’est-à-dire du Sénégal d’en bas. Idrissa Seck s’il était génial comme il le laisse apparaître de façon ostentatoire, il aurait soupçonné un tant soit peu cette vague qui était sur le point de balayer littéralement le régime de Wade cette après midi du 23 juin. Mais Idrissa Seck s’est éloigné du peuple depuis bien des années même s’il est d’une extraction sociale modeste. Il est trop amoureux des sommets vertigineux qu’il perd la vision directe des événements qui se déroulent à ses pieds. C’est l’une des explications de son absence étrange ce jour mémorable du 23juin. Depuis lors, une accusation a surgit et c’est une accusation grave. Idrissa Seck malgré ses dénégations est toujours soupçonné d’être le complice de ce fameux ticket présidentiel qui a failli assommer le peuple Sénégalais.
Vrai ou faux, ce soupçon mortel est perçu aujourd’hui comme une trahison ignoble par bien des observateurs. Mais Idrissa Seck n’est pas le seul politicien sénégalais qui pense que les voies du pouvoir sont faites de raccourcis.
En vérité, le calcul d’Idrissa Seck est très simple, il est cousu de fil blanc : Le Thiessois ne veut pas lâcher le PDS, qui pour lui, reste un grand appareil, un tremplin, un raccourci vers le fauteuil présidentiel. Si jamais le conseil constitutionnel invalide la candidature de wade, c’est l’occasion rêvé par Idrissa Seck d’utiliser la masse électorale du PDS pour se substituer au candidat wade. Voilà la stratégie d’Idrissa Seck au risque de se faire beaucoup d’ennemis. Ses distances vis-à-vis du mouvement du 23 juin est un calcul réfléchi et risqué à la fois qui dénote chez l’homme un total manque de confiance en soi malgré les apparences. Idrissa Seck est un homme qui surestime la force des mots en politique oubliant du coup que la phraséologie, qui le caractérise, n’est pas forcément un discours élaboré. Idy, comme l’appelle ses affidés, n’a jamais réussi à élaborer un discours. Il n’en a pas l’envergure intellectuelle et politique. Le discours politique n’est pas un ramassis de « mots adroitement juxtaposés et de périphrases aussi sonores qu’inutiles » pour parler comme un célèbre auteur. Le discours est un ensemble de concepts, de postures, d’actes et de parole. Ce sont les actes qui informent la parole. Lorsque les actes sont défaillants, la parole devient creuse et perd tout son mordant. Il suffit d’écouter Idrissa Seck lors de sa conférence de presse pour savoir que cet homme a perdu tout son mordant. Le charme de la séduction et de la manipulation sont le lot des sous-politiciens alors que les grands hommes politiques ont marqué leur temps par le charme continu de la sincérité et de la vertu.
Les intentions d’Idrissa Seck sont tellement fortes et évidentes qu’elles ne peuvent surprendre, or la surprise est une arme redoutable en politique. Il oublie ou ignore que tous les grands hommes politiques sont entrés dans l’histoire par accident donc par surprise. L’exemple De Gaulle est très illustratif à ce sujet. De Gaulle était méconnu ou presque avant son appel du 18 juin.
La politique a deux matrices essentiellement : la fortune (c’est-à-dire la chance, la providence ou le destin) et la vertu (ou la capacité par une grande faculté morale à insuffler une direction à l’action politique). La vertu n’a jamais été absente de l’action des grands hommes de ce monde. La politique est une grande fabrique d’idées-actions. Une idée politique doit être suffisamment puissante pour agir d’elle-même sans béquilles. Peu d’hommes politiques se sont hissés à ce niveau. Jusqu’ici on ne connait à Idrissa Seck aucune grande idée politique. Les producteurs de grandes idées politiques sont les hommes historiques. Les autres même s’ils sont talentueux restent de vulgaires politiciens. On peut être talentueux sans être un grand homme. Idrissa Seck est de cette catégorie.
Il oublie que jusqu’ici aucun Cayorien n’a réussi à se hisser au plus haut niveau de l’état. Ceci n’est pas une donnée, c’est plutôt un fait qui, du reste n’est pas définitif. Abdoulaye Wade est de l’espace Cayorien, mais si on lui applique la théorie de l’enjambement culturel il peut appartenir à un autre espace.
Les Cayoriens sont réputés très futés. Mais quand l’intelligence devient un procédé elle se transforme en une chose maladroite et vulgaire. C’est la principale faiblesse d’Idrissa Seck. Cela ne veut nullement dire que les Cayoriens sont trop malins pour inspirer confiance oubien qu’ils ne sont pas suffisamment vertueux. Des Cayoriens aussi valeureux et vertueux comme Ousmane Ngom, Boubacar Sall et Alioune M’baye Palla sont aujourd’hui une fièreté pour tout le terroir.
La question est de savoir si dans la science politique sénégalaise, le terroir est un facteur heuristique qui favorise ou non les candidats. La réponse n’est pas évidente.
KHALIFA TOURE/lanalyste.com
En voulant trop jouer aux intelligents, l’ancien premier ministre déchu du Sénégal s’est mis en marge de ce grand mouvement insoupçonné du 23 juin qui a déferlé sur le Sénégal. Un mouvement qui est en passe de dessiner la trajectoire politique du Sénégal ( ?). Du reste ce mouvement, par son caractère total, est une lame de fond qui vient directement du peuple c’est-à-dire du Sénégal d’en bas. Idrissa Seck s’il était génial comme il le laisse apparaître de façon ostentatoire, il aurait soupçonné un tant soit peu cette vague qui était sur le point de balayer littéralement le régime de Wade cette après midi du 23 juin. Mais Idrissa Seck s’est éloigné du peuple depuis bien des années même s’il est d’une extraction sociale modeste. Il est trop amoureux des sommets vertigineux qu’il perd la vision directe des événements qui se déroulent à ses pieds. C’est l’une des explications de son absence étrange ce jour mémorable du 23juin. Depuis lors, une accusation a surgit et c’est une accusation grave. Idrissa Seck malgré ses dénégations est toujours soupçonné d’être le complice de ce fameux ticket présidentiel qui a failli assommer le peuple Sénégalais.
Vrai ou faux, ce soupçon mortel est perçu aujourd’hui comme une trahison ignoble par bien des observateurs. Mais Idrissa Seck n’est pas le seul politicien sénégalais qui pense que les voies du pouvoir sont faites de raccourcis.
En vérité, le calcul d’Idrissa Seck est très simple, il est cousu de fil blanc : Le Thiessois ne veut pas lâcher le PDS, qui pour lui, reste un grand appareil, un tremplin, un raccourci vers le fauteuil présidentiel. Si jamais le conseil constitutionnel invalide la candidature de wade, c’est l’occasion rêvé par Idrissa Seck d’utiliser la masse électorale du PDS pour se substituer au candidat wade. Voilà la stratégie d’Idrissa Seck au risque de se faire beaucoup d’ennemis. Ses distances vis-à-vis du mouvement du 23 juin est un calcul réfléchi et risqué à la fois qui dénote chez l’homme un total manque de confiance en soi malgré les apparences. Idrissa Seck est un homme qui surestime la force des mots en politique oubliant du coup que la phraséologie, qui le caractérise, n’est pas forcément un discours élaboré. Idy, comme l’appelle ses affidés, n’a jamais réussi à élaborer un discours. Il n’en a pas l’envergure intellectuelle et politique. Le discours politique n’est pas un ramassis de « mots adroitement juxtaposés et de périphrases aussi sonores qu’inutiles » pour parler comme un célèbre auteur. Le discours est un ensemble de concepts, de postures, d’actes et de parole. Ce sont les actes qui informent la parole. Lorsque les actes sont défaillants, la parole devient creuse et perd tout son mordant. Il suffit d’écouter Idrissa Seck lors de sa conférence de presse pour savoir que cet homme a perdu tout son mordant. Le charme de la séduction et de la manipulation sont le lot des sous-politiciens alors que les grands hommes politiques ont marqué leur temps par le charme continu de la sincérité et de la vertu.
Les intentions d’Idrissa Seck sont tellement fortes et évidentes qu’elles ne peuvent surprendre, or la surprise est une arme redoutable en politique. Il oublie ou ignore que tous les grands hommes politiques sont entrés dans l’histoire par accident donc par surprise. L’exemple De Gaulle est très illustratif à ce sujet. De Gaulle était méconnu ou presque avant son appel du 18 juin.
La politique a deux matrices essentiellement : la fortune (c’est-à-dire la chance, la providence ou le destin) et la vertu (ou la capacité par une grande faculté morale à insuffler une direction à l’action politique). La vertu n’a jamais été absente de l’action des grands hommes de ce monde. La politique est une grande fabrique d’idées-actions. Une idée politique doit être suffisamment puissante pour agir d’elle-même sans béquilles. Peu d’hommes politiques se sont hissés à ce niveau. Jusqu’ici on ne connait à Idrissa Seck aucune grande idée politique. Les producteurs de grandes idées politiques sont les hommes historiques. Les autres même s’ils sont talentueux restent de vulgaires politiciens. On peut être talentueux sans être un grand homme. Idrissa Seck est de cette catégorie.
Il oublie que jusqu’ici aucun Cayorien n’a réussi à se hisser au plus haut niveau de l’état. Ceci n’est pas une donnée, c’est plutôt un fait qui, du reste n’est pas définitif. Abdoulaye Wade est de l’espace Cayorien, mais si on lui applique la théorie de l’enjambement culturel il peut appartenir à un autre espace.
Les Cayoriens sont réputés très futés. Mais quand l’intelligence devient un procédé elle se transforme en une chose maladroite et vulgaire. C’est la principale faiblesse d’Idrissa Seck. Cela ne veut nullement dire que les Cayoriens sont trop malins pour inspirer confiance oubien qu’ils ne sont pas suffisamment vertueux. Des Cayoriens aussi valeureux et vertueux comme Ousmane Ngom, Boubacar Sall et Alioune M’baye Palla sont aujourd’hui une fièreté pour tout le terroir.
La question est de savoir si dans la science politique sénégalaise, le terroir est un facteur heuristique qui favorise ou non les candidats. La réponse n’est pas évidente.
KHALIFA TOURE/lanalyste.com