Parler de pyramide sanitaire pour rendre compte du système de santé ou de soin au Sénégal ou affirmer que le système de santé au Sénégal est disposé de manière pyramidale pose un double problème qui invalide cette pensée dominante dans la littérature et ressassée à plusieurs niveaux. La santé est définie par L’OMS comme « un état complet de bien être physique, mental, social mais n’est pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité ». Définir un objet, c’est tenter de l’emprisonner ; de le circonscrire. Définir c’est donner un énoncé de caractéristiques. C’est pourquoi aucune définition n’est vraie ou fausse à priori mais retenons cette définition de l’OMS.
En se basant sur le systèmisme Eastonien, nous dirons que le système de santé est défini comme étant l’ensemble des interactions qui permettent l’obtention de cet état complet de bien être. Les caractéristiques d’un système sont au nombre de 4 :
1 - Un système est composé d’éléments distincts.
2 - Ces différents éléments ou maillons entretiennent des relations d’interdépendance et de réciprocité.
3 - Un élément déficient affecte l’ensemble et entraine son réorganisation.
4 - Ces différents éléments sont ouverts à l’environnement.
Un système est guidé par trois principes qui sont :
ð le principe d’interdépendance.
ð le principe de totalité.
ð et le principe de rétro action.
Qu’en-est-il de la « pyramide sanitaire » au Sénégal ? Ce questionnement soulève la double difficulté suscitée autant sur le plan formel que matériel d’une part et rend compte en creux de l’importance d’une définition sociale de la réalité dans une politique publique d’autre part.
I/ sur le Plan Formel : La pyramide renvoie à une image, une structure et témoigne d’un désir de photographier un ordre. Cette perspective privilégie le pouvoir sur la contestation, la légitimité sur l’illégitimité, la relation sur l’action. L a structure pyramidale est inappropriée pour rendre compte d’un système dans la mesure où les dynamiques d’interaction et d’interdépendance inhérentes à tout système sont négligées par cette structure pyramidale. En plus, cette structure pyramidale hiérarchise ces différents éléments violant du coup les principes cités. Sur le plan théorique, la pyramide objectiverait plus le structuralisme de LEVIS STRAUSS le structuro-fonctionnalisme de T. PARSON, ou structuralisme génétique de P. BOURDIEU que le systémisme de D. EASTON
II/ sur le Plan Matériel : « La pyramide sanitaire » du Sénégal s’est constituée autour de l’organisation de la référence médicale (du poste de santé au CHU). En procédant ainsi, le médical et le sanitaire sont pensés de manière indifférenciée. Alors que la dimension médicale est une perspective dans la virtualité du phénomène de santé et ne saurait guère l’épuiser. C’est pourquoi dans le libellé de la définition de l’OMS, nous percevons la contestation du monopole médical dans la compréhension du phénomène de santé par d’autres disciplines non médicales parce qu’elles ont leur méthode, leur outillage conceptuel pour investir l’humain en y apportant un savoir et en participant à son bien être. Contrairement à la définition de la santé de l’OMS, la définition du système de santé au Sénégal revendique le monopole médical dans le savoir de la santé par sa « pyramide »
III - La définition sociale de la réalité valide la pertinence d’une politique publique.
La politique publique est définie comme étant un ensemble structuré réputé cohérent d’intention, d’actions imputables aux autorités publiques (nationale, régionale ou communale). En isolant l’action dans cette définition de la politique publique de (P. BRAUD), on y ressort deux perspectives : d’une part, l’action rend compte de l’idée qu’on se fait de la réalité ; et d’autre part, l’action construit notre rapport au monde. Ces perspectives sont directement corrélées à la toile de signification sur laquelle nous sommes suspendus après l’avoir tissée (M. WEBER). Analyser cette toile reviendrait à la construction d’un référentiel (BRUNO JOBERT) (processus de modélisation de la réalité). Cette construction de référentiel permet de « comprendre » et d’éviter les récidives.
Ex : l’émargement en carcéral n’informe pas sur la causalité psychique de l’agir criminel.
Ex : la non régression des catégories d’analyse dans une perspective d’affinement de l’objet et l’absence de référentiel valide la persistance de l’excision; que de récidive en l’absence du « comprendre » ! Quand l’action s’opère en marge du « comprendre », non seulement, elle est inappropriée mais les victimes sont désinsérés du monde des signifiants. Dans cette situation l’éthique de la signification se situerait dans la réinscription dans l’ordre du symbolique.
Madame le ministre, vous pouvez voir sur le document intitulé : LISTE NATIONALE DE MEDICAMENTS ET PRODUITS ESSENTIELS (Révision 2013) produit par votre ministère à la page 6 et 7, la matérialisation de ce qui fonde mon argumentation en réfutant une telle formulation avec tous ses dommages collatéraux. Dans la mesure où le schéma du circuit de distribution des médicaments au Sénégal est exclu de l’organisation du système de santé et les exemples sont nombreux. Ce schéma comme d’autres éléments occultés font partie intégrante de l’organisation du système sanitaire, c’est ce qui montre comment la perspective philosophique de cette « pyramide » est très réductrice pour penser notre système de santé.
Madame le Ministre, Monsieur le Président de l’Académie, voilà esquissées quelques perspectives épistémologiques et sémantiques qui nous empêcheraient de tomber dans le piège des différentes crises qui ont secoué le comparatisme classique (B. BADIE ET G. HERMET) dans la mesure où tout diagnostic procède d’une démarche comparative (CHEIKH FALL THIARA).
DOCTEUR CHEIKH FALL
ENSEIGNANT A L’UGB ET A L’UCAD
MAITRE ES SC PO ET 3ième CYCLE SC PO
EXPERT MEMBRE DE LA SOCIETE FRANCAISE ET FRANCOPHONE D’ETHIQUE MEDICALE
En se basant sur le systèmisme Eastonien, nous dirons que le système de santé est défini comme étant l’ensemble des interactions qui permettent l’obtention de cet état complet de bien être. Les caractéristiques d’un système sont au nombre de 4 :
1 - Un système est composé d’éléments distincts.
2 - Ces différents éléments ou maillons entretiennent des relations d’interdépendance et de réciprocité.
3 - Un élément déficient affecte l’ensemble et entraine son réorganisation.
4 - Ces différents éléments sont ouverts à l’environnement.
Un système est guidé par trois principes qui sont :
ð le principe d’interdépendance.
ð le principe de totalité.
ð et le principe de rétro action.
Qu’en-est-il de la « pyramide sanitaire » au Sénégal ? Ce questionnement soulève la double difficulté suscitée autant sur le plan formel que matériel d’une part et rend compte en creux de l’importance d’une définition sociale de la réalité dans une politique publique d’autre part.
I/ sur le Plan Formel : La pyramide renvoie à une image, une structure et témoigne d’un désir de photographier un ordre. Cette perspective privilégie le pouvoir sur la contestation, la légitimité sur l’illégitimité, la relation sur l’action. L a structure pyramidale est inappropriée pour rendre compte d’un système dans la mesure où les dynamiques d’interaction et d’interdépendance inhérentes à tout système sont négligées par cette structure pyramidale. En plus, cette structure pyramidale hiérarchise ces différents éléments violant du coup les principes cités. Sur le plan théorique, la pyramide objectiverait plus le structuralisme de LEVIS STRAUSS le structuro-fonctionnalisme de T. PARSON, ou structuralisme génétique de P. BOURDIEU que le systémisme de D. EASTON
II/ sur le Plan Matériel : « La pyramide sanitaire » du Sénégal s’est constituée autour de l’organisation de la référence médicale (du poste de santé au CHU). En procédant ainsi, le médical et le sanitaire sont pensés de manière indifférenciée. Alors que la dimension médicale est une perspective dans la virtualité du phénomène de santé et ne saurait guère l’épuiser. C’est pourquoi dans le libellé de la définition de l’OMS, nous percevons la contestation du monopole médical dans la compréhension du phénomène de santé par d’autres disciplines non médicales parce qu’elles ont leur méthode, leur outillage conceptuel pour investir l’humain en y apportant un savoir et en participant à son bien être. Contrairement à la définition de la santé de l’OMS, la définition du système de santé au Sénégal revendique le monopole médical dans le savoir de la santé par sa « pyramide »
III - La définition sociale de la réalité valide la pertinence d’une politique publique.
La politique publique est définie comme étant un ensemble structuré réputé cohérent d’intention, d’actions imputables aux autorités publiques (nationale, régionale ou communale). En isolant l’action dans cette définition de la politique publique de (P. BRAUD), on y ressort deux perspectives : d’une part, l’action rend compte de l’idée qu’on se fait de la réalité ; et d’autre part, l’action construit notre rapport au monde. Ces perspectives sont directement corrélées à la toile de signification sur laquelle nous sommes suspendus après l’avoir tissée (M. WEBER). Analyser cette toile reviendrait à la construction d’un référentiel (BRUNO JOBERT) (processus de modélisation de la réalité). Cette construction de référentiel permet de « comprendre » et d’éviter les récidives.
Ex : l’émargement en carcéral n’informe pas sur la causalité psychique de l’agir criminel.
Ex : la non régression des catégories d’analyse dans une perspective d’affinement de l’objet et l’absence de référentiel valide la persistance de l’excision; que de récidive en l’absence du « comprendre » ! Quand l’action s’opère en marge du « comprendre », non seulement, elle est inappropriée mais les victimes sont désinsérés du monde des signifiants. Dans cette situation l’éthique de la signification se situerait dans la réinscription dans l’ordre du symbolique.
Madame le ministre, vous pouvez voir sur le document intitulé : LISTE NATIONALE DE MEDICAMENTS ET PRODUITS ESSENTIELS (Révision 2013) produit par votre ministère à la page 6 et 7, la matérialisation de ce qui fonde mon argumentation en réfutant une telle formulation avec tous ses dommages collatéraux. Dans la mesure où le schéma du circuit de distribution des médicaments au Sénégal est exclu de l’organisation du système de santé et les exemples sont nombreux. Ce schéma comme d’autres éléments occultés font partie intégrante de l’organisation du système sanitaire, c’est ce qui montre comment la perspective philosophique de cette « pyramide » est très réductrice pour penser notre système de santé.
Madame le Ministre, Monsieur le Président de l’Académie, voilà esquissées quelques perspectives épistémologiques et sémantiques qui nous empêcheraient de tomber dans le piège des différentes crises qui ont secoué le comparatisme classique (B. BADIE ET G. HERMET) dans la mesure où tout diagnostic procède d’une démarche comparative (CHEIKH FALL THIARA).
DOCTEUR CHEIKH FALL
ENSEIGNANT A L’UGB ET A L’UCAD
MAITRE ES SC PO ET 3ième CYCLE SC PO
EXPERT MEMBRE DE LA SOCIETE FRANCAISE ET FRANCOPHONE D’ETHIQUE MEDICALE