Ferdinand Coly, Salif Diao, Tony Sylva ne jouaient plus avec le Sénégal. El Hadji Diouf se faisait tirer l’oreille… Je leur répétais : ‘Mais vous vous rendez-compte que c’est notre chance de jouer une Coupe du Monde ?’ Mais pour moi il n’était pas question d’aller à la Coupe du Monde comme les Jamaïcains quatre ans auparavant. Si c’est pour être ridicules… Je voulais y aller pour montrer ce dont on est capable. Le déclic a eu lieu au Maroc, en match de qualification. Les Marocains avaient une grosse équipe mais on est allé faire match nul chez eux. C’est là que les gars ont compris que quelque chose se passait, que je voyais juste. Le but de Diao contre le Danemark est selon moi la plus belle action de la Coupe du Monde Je disais souvent à mes joueurs que le Cameroun était l’exemple à suivre. Les Camerounais avaient la force, les individualités et une énorme confiance en entrant sur le terrain. Le jour où on aurait ça au sénégal, on ferait de grandes choses. Ce but de Salif Diao contre le Danemark est selon moi la plus belle action de la Coupe du Monde. Je ne me lasse pas de le revoir : Henri Camara qui va chercher le ballon en défense, l’action à une touche de balle, Salif qui est au départ et qui met son petit extérieur tranquille à l’arrivée… Si je suis dans le football, c’est pour créer ça. Sur le banc, ce but était jouissif. Le collectif prime toujours car c’est la plus belle chose qui existe dans le football. Quand j’étais jeune entraîneur, je me souviens de buts où tout le monde avait touché le ballon. Il est même arrivé que mon attaquant marque d’un contrôle de la poitrine. Ca jouait tellement bien qu’en face il n’y avait plus personne. Quand tu es sur le banc tu ne peux pas imaginer comme c’est beau ! Ce groupe a maintenant une confiance énorme Dans quatre ans, les Sénégalais peuvent être très forts. Ils ont le niveau et le potentiel. J’espère qu’ils ne vont pas se disperser, qu’il n’y aura pas de rivalités. La solidarité qui existe, ils ne sont pas près de la perdre, car les Sénégalais sont des hommes de cœur. A chaque fois qu’il y avait un match à jouer pour des enfants, pour une action de bienfaisance, jamais je ne les ai vus traîner les pieds. Je parle régulièrement aux joueurs par téléphone, encore aujourd’hui. Certains ont beau être dans des grands clubs, ils n’oublieront jamais ce qui s’est passé. Et après la Coupe du Monde qu’on a faite, ils ont une confiance énorme. Il faudrait maintenant qu’ils gagnent la prochaine CAN, pour inscrire enfin une ligne à leur palmarès.
Source:Fifa.com